Gilles Deleuze et Félix Guattari
172 pages
Français

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Gilles Deleuze et Félix Guattari , livre ebook

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Description

Il y a, à n'en pas douter, un moment 1968, dans la pensée philosophique. La rencontre des deux auteurs en 1969, juste après les évènements de Mai 68, a été à l'origine d'une longue et féconde collaboration. L'apport de Guattari à l'oeuvre commune a été trop souvent sous-estimé. Cet ouvrage pose les jalons biographiques et théoriques pour la nécessaire réévaluation du rôle de Guattari.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2009
Nombre de lectures 50
EAN13 9782336278032
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ouverture philosophique
Collection dirigée par Dominique Chateau, Agnès Lontrade et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes “professionnels” ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou... polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
François KAMMERER, Nietzsche, le sujet, la subjectivation — Une lecture d’Ecce homo, 2008.
F. W. J. SCHELLING, Conférences de Stuttgart, 2008.
Philippe S. MERLIER, Patočka. Le soin de l’âme et l’Europe, 2008.
Michel FATTAL, Image, Mythe, Logos et Raison, 2008.
Max-Henri VIDOT, L’Humanisme éthique et ses fondements historiques, 2008.
Bertrand DEJARDIN, L’Art et l’illusion, Ethique et esthétique chez Freud, 2008
Stéphanie GENIN, Le Guépard ou la Mélancolie du prince, 2008.
Philippe SECRETAN ( Trad. et prés. ), Etudes autour de Xavier ZUBIRI : Dieu, les religions, le bien et le mal, 2008.
Jean-Pierre Emmanuel JOUARD, Le principe de justice. Quatre leçons de philosophie morale et politique, 2008.
Paul DUBOUCHET, Droit et épistémologie. L’organon du droit, 2008.
Nassim BENAISSA, Folie et nihilisme. Essai d’interprétation philosophique du Don Quichotte de Cervantès, 2008.
Virginie BOUTIN, Petite scénologie de la pensée, 2008.
P. RIVIALE, L’homme vivant et le matérialiste imaginaire, 2008.
E. GABELLIERI, M. C. LUCCHETTI BINGEMER, Simone Weil. Action et Contemplation, 2008.
Gilles Deleuze et Félix Guattari

Manola Antonioli
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296069848
EAN : 9782296069848
Sommaire
Ouverture philosophique Page de titre Page de Copyright Introduction I. L’agencement collectif d’énonciation Deleuze-Guattari (et vice-versa)
Félix Guattari Itinéraire jusqu’à sa rencontre avec Gilles Deleuze : Mai 68 avant l’heure L’Anti-Œdipe dans la conjoncture post-68 : à qui se destinait la schizo-analyse ? Discussion, création et évaluation
II. Félix Guattari : militant, psychanalyste et philosophe
Micropolitique et transversalité De la psychothérapie institutionnelle à la schizo-analyse
III. Les cours de Gilles Deleuze
La parole enregistrée de Gilles Deleuze, : archiver, expérimenter Les cours filmés de Deleuze
IV. Mai 68 et ses prolongements en Italie
Mai 68 n’a pas eu lieu RED — (Répression Expression Répression)
Les auteurs
Introduction
MANOLA ANTONIOLI, FRÉDÉRIC ASTIER ET OLIVIER FRESSARD

Cet ouvrage est issu d’une journée d’études qui a eu lieu à l’Université Paris VIII le 15 mars 2008. Plusieurs circonstances ont été à l’origine de ce projet et de cette rencontre :

1. Le désir de prolonger une réflexion commencée déjà en 2005, toujours à Paris VIII, dans le cadre d’un colloque international consacré à « Gilles Deleuze, Félix Guattari et le politique 1 ».
2. La publication, en 2007, de l’ouvrage de l’historien François Dosse (Gilles Deleuze, Félix Guattari, Biographies croisées 2 ) qui a présenté pour la première fois à un large public l’itinéraire biographique et intellectuel de Félix Guattari et de Gilles Deleuze, et qui a explicité les circonstances et l’importance de leur rencontre et de leur collaboration.
3. Le quarantième anniversaire de Mai 68, une période d’effervescence politique et culturelle, qui a été à l’origine de l’œuvre commune de Deleuze et Guattari (leur rencontre, comme le rappelle François Dosse dans son ouvrage et dans le texte que nous présentons dans ce recueil, a eu lieu juste après, en 1969). Dans le contexte de l’énorme quantité de manifestations et de publications qui ont « célébré » ou « commémoré » Mai 68 dans l’année 2008, nous avons essayé d’éviter (dans la mesure du possible) les deux attitudes, opposées et complémentaires, qui se sont le plus souvent manifestées. D’une part, la « commémoration » pure et simple, qui a visé à faire de Mai 68 une sorte de « monument », qui appartiendrait désormais définitivement au « patrimoine » historique et intellectuel de la France ; la logique de la commémoration est inséparable de la dimension funèbre de tout monument, qui vise à fixer une fois pour toutes la valeur symbolique, historique et politique d’un événement. D’autre part, l’attitude des sempiternels « pourfendeurs de Mai » qui, dans le monde politique, intellectuel et médiatique, nous ont invités à « oublier Mai 68 » pour pouvoir, enfin débarrassés de ce lourd héritage, apprécier pleinement les joies du marché, du capitalisme ultralibéral, de la société de consommation et du « travailler plus, pour gagner plus ». En réfléchissant à partir de la pensée de Deleuze et Guattari, directement issue de Mai, nous avons au contraire voulu mettre en évidence la dimension réelle d’« événement » qui s’est manifestée à cette époque, et dont témoignent les ouvrages des deux auteurs qui, loin d’être des « monuments » désormais définitivement classés, continuent d’influencer l’activité rhizomatique d’innombrables philosophes, artistes, cinéastes et militants dans le monde entier.
À plusieurs reprises, dans des textes ou des entretiens, Deleuze et Guattari ont souligné l’importance que Mai 68 a eue dans l’évolution de leur pensée. En écrivant à propos de 68 en 1984, dans un article intitulé paradoxalement « Mai 68 n’a pas eu lieu 3 », ils mettent ainsi en évidence cette dimension essentielle d‘ événement de Mai 68, irréductible aux déterminismes sociaux et aux séries causales. L’événement est toujours singulier et imprévisible, il inaugure une temporalité qui lui est propre et qui fait effraction dans la temporalité quotidienne, en survivant aux limites de son effectuation. Mai 68 n’a donc pas été seulement le nom donné à une série limitée et datée d’épisodes qui ont eu lieu entre 1968 et 1977, mais a été également et surtout une bifurcation, l’ouverture d’un nouveau champ de virtualités, dont l’actualisation ne s’épuise pas dans les années où elle semble avoir « eu lieu ». Un événement n’est jamais simplement « dépassé », mais il comporte toujours une dimension indépassable, qui transforme les individus tout autant que la société. L’événement Mai 68 a fait ainsi entrer en résonance des phénomènes qui étaient auparavant indépendants, a produit une « reconversion subjective » qui affecte les rapports des individus et des groupes avec le corps, le temps, l’espace, la culture, la technique, le travail. Pour que cette reconversion s’effectue réellement, il faut que ces mutations dans la production de subjectivité puissent s’inscrire dans de nouveaux agencements collectifs. Mais, après Mai 68, les pouvoirs ont rapidement repris le dessus, et les formes de micropolitique qu’il avait inauguré n’ont pas réussi à transformer en profondeur les rapports sociaux à une échelle plus vaste : le champ de possibles ouvert par l’événement a été ainsi provisoirement refermé par les années 1980, « les années d’hiver 4 ».
En 1984, Deleuze et Guattari écrivent que « les seules reconversions subjectives actuelles, au niveau collectif, sont celles d’un capitalisme sauvage à l’américaine, ou bien d’un fondamentalisme musulman comme en Iran, des religions afro-américaines au Brésil : ce sont les figures opposées d’un nouvel intégrisme (il faudrait y ajouter le néopapisme européen) 5 ». Après la parenthèse de Mai 68, Guattari n’a jamais cessé de chercher des solutions et des « reconversions » créatrices qui soient en mesure de prolonger dans une bifurcation ou une fluctuation amplifiée la dimension d’événement qu’elle a inaugurée. En 1977, il a ainsi

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