L amour d amitié
102 pages
Français

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L'amour d'amitié , livre ebook

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Description

Puisque la philosophie est une aptitude à douter des évidences, l'auteur nous propose de reconsidérer la question éthique en constatant que la fécondité morale vit toujours au coeur de l'humanité. Elle est visible dans l'amour qui relie des personnes, et qui, ne cessant de croître, forme la relation humaine par excellence, autrement dit "l'amour d'amitié". Ainsi en arrive-t-on à remettre en cause ce désenchantement que l'Occident ressent souvent vis-à-vis de l'éthique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2009
Nombre de lectures 32
EAN13 9782296928671
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’amour d’amitié
Du même auteur :


Pourquoi l’éthique ? La voie du bonheur selon Aristote, L’Harmattan, 2003.

Qu’est-ce que la philosophie ? Asclépios et les amis de la Sagesse, L’Harmattan, 2005.


© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09459-8
EAN : 9782296094598

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Howard Hair


L’amour d’amitié

Dix propos introductifs à l’Éthique


L’Harmattan
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Dominique Chateau,
Agnès Lontrade et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Dernières parutions

Artemy MAGUN, La Révolution négative , 2009.
Miklos VETO, Nouvelles Etudes sur l’idéalisme allemand , 2009.
Jean PIWNICA, L’émotion à l’œuvre, 2009.
Nicole PERUISSET-FACHE, Aux sources de l’image. Petit traité d’iconopoïétique, 2009.
Muhammad Ghazzâli, De la perfection. Tiré des Lettres en persan de Ghazzâli , 2009.
Jan Amos Comenius, L’unique nécessaire , 2009.
Dominique BERTHET (Sous la direction de), Visions de l’ailleurs , 2009.
Claudia Femanda BARRERA, Puissances de la séduction. La présence poétique au monde , 2009.
Nadia TAÏBI, La philosophie au travail. L’expérience ouvrière de Simone Weil , 2009.
Daniel PIMBE, L’explication interdite. Essai sur la théorie de la connaissance de Karl Popper , 2009.
Nicolas de LONGEAUX, La nature et la norme. La philosophie politique contemporaine face aux questions écologiques , 2009.
Dan SOLCAN, La piété chez Platon , 2009.
Xavier ZUBIRI, Nature, Histoire, Dieu , 2009.
Gisèle HELLOU, Complexité, systémique et herméneutique. Pour une philosophie pratique des soins intensifs , 2009.
Fabien TARBY, Démocratie virtuelle , 2009.
Paul DAWALIBI, L’Amour comme aban-don de soi , 2009.
Boukari Aristide GNADA, Le principe don en éthique sociale et théologie morale , 2009.
A toi. Merci infiniment.
« Il est bien des merveilles dans le monde, il n’en est
pas de plus grande que l’homme ». (Sophocle)

« On ne naît pas homme, on le devient ». (Erasme)

« C’est le caractère propre de l’homme par rapport aux
autres animaux d’être le seul à avoir le sentiment du bien et
du mal, du juste et de l’injuste, et des autres notions
morales ». (Aristote)
I
« Que faire ? »

Nikolaï Tchernychevsky
La question éthique n’est pas nouvelle. Cependant chaque époque renouvelle le questionnement et les approches en fonction des préoccupations du moment, des découvertes, des rencontres et des apports de toutes sortes. Depuis un certain nombre d’années l’Occident vit une forme de désenchantement à son égard, au sens où nous avons, semble-t-il, perdu les repères classiques. Trop souvent devant les grandes interrogations morales, nous ne savons que répondre, donc que faire.
Au cœur de notre monde, trois attitudes m’intéressent plus particulièrement, car elles sont très représentatives de ce que je lis et entends. Avec un certain étonnement, je remarque d’abord que leur point de départ est en fin de compte le même : la certitude selon laquelle aujourd’hui l’éthique est, sinon morte, du moins moribonde. Ce n’est qu’après que naissent les oppositions. Pour certains, nous devons nous en réjouir. Selon d’autres, une reconquête s’impose. La seule solution réside, selon eux, dans le retour, si possible à pas forcés, vers les valeurs d’autrefois qui ne sont rien moins que les valeurs éternelles. En même temps, un troisième groupe appelle de ses vœux une reformulation qui tienne uniquement compte des dynamiques contemporaines.
Les faire-part annonçant le décès de la morale ne me réjouissent pas, car, s’ils étaient fondés, ils signifieraient aussi la mort de l’homme. Mort de l’espèce à plus ou moins long terme, puisque régnerait alors la loi du plus fort ; mais surtout mort immédiate de notre spécificité et de notre grandeur. Seul l’homme, et par là il s’humanise, peut pratiquer l’éthique. Ce que Rousseau exprime lorsqu’il écrit qu’en « substituant dans sa conduite la justice à l’instinct » il donne « à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant ». Désormais il (c’est-à-dire vous et moi) n’est plus cet « animal stupide et borné » mais « un être intelligent et un homme » {1} .
Or, c’est justement là que je veux situer mon interrogation : dois-je accepter cette certitude de tant de mes contemporains ? Ce doute qui me questionne s’origine dans le fait que, malgré toutes les horreurs que certains infligent à d’autres, subsistent un peu partout des liens qui honorent notre espèce. Au mieux beaucoup de journaux télévisés me démoralisent, et au pire me terrorisent. Une certaine presse s’enrichit en remuant jour après jour le bourbier de nos ignominies. Mais qui apprend à regarder par lui-même voit des étoiles éclairant ça et là la nuit par ailleurs si noire.
Dans les pages qui suivent je n’ai voulu faire autre chose que situer ce ou ces lieux de lumière, non pas pour établir une simple cartographie, mais pour pouvoir vivre un peu plus humainement. Ma perspective est philosophique avec une préférence non cachée pour Aristote. Cependant ce n’est pas lui en tant qu’individu qui m’intéresse, mais bien plus sa capacité à nous aider à comprendre la réalité humaine. Je ne veux pas forcément penser comme lui, mais bien penser avec lui. En cela je souscris aux propos de Dante lorsqu’il affirme qu’Aristote est « le maître de ceux qui savent » {2} .
II
« L’amitié, ce doux engagement du cœur, qui fait ici la douceur de la vie… »

Montesquieu
Il n’y a de vie éthique véritable que dans une relation vis-à-vis d’autrui. D’un strict point de vue philosophique, aucune morale accomplie n’est possible pour un être totalement seul. C’est uniquement dans les liens entretenus avec son semblable que l’homme peut « rencontrer » la morale et en vivre.
Or mon projet est de découvrir, si cela est possible et s’il existe, le lieu même de l’éthique dans sa perfection. Je n’ai donc pas à explorer toutes les formes que prennent les relations entre les êtres humains. Seules les meilleures, les plus riches, retiendront mon attention. Commençons sans tarder plus.
L’enquête ne sera-t-elle pas incroyablement courte puisqu’il suffit sans doute de s’intéresser à la camaraderie ? Eh bien non : malgré son importance, l’éthique ne se noue pas en elle. Pourquoi me demandera-t-on ? Je réponds que c’est parce que la camaraderie s’établit d’abord et prioritairement autour d’une activité commune, qu’elle s’enracine dans une entente extérieure. De ce fait, elle peut disparaître aussi rapidement qu’elle est venue, sa nature spécifique n’exigeant pas une véritable connaissance d’autrui : je m’entends avec lui, non parce que je le connais et qu’il me finalise, mais parce qu’il fait la même chose que moi. Jean Lacroix note fort à propos que « des camarades sont des hommes qui ont les mêmes préoccupations extérieures, travail, plaisir, jeu et s’y donnent tout entiers (…). Le but de la camaraderie, c’est ce que l’on fait ensemble, non ceux qui le font. On pourrait dire en un sens de l’univers de la camaraderie qu’il est purement public : la vie privée n’y a aucune part, y disparaît (…) la camaraderie, même la plus forte, reste quelque chose d’extérieure et comme en dehors de la personne intégrale (…). Les cama

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