L esprit du christianisme
194 pages
Français

L'esprit du christianisme , livre ebook

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194 pages
Français

Description

Il ne faut pas oublier ces deux traits moins volontiers reconnus au christianisme : la liberté et la raison qui sont pourtant au cœur de l'œuvre de Saint Thomas d'Aquin, mais aussi de Hegel, « le Thomas d'Aquin du monde protestant », et de René Girard, « le Thomas d'Aquin du monde moderne ». Mais alors pourquoi l'esprit du christianisme n'a-t-il pas régénéré le monde ? C'est que l'histoire de l'Occident n'est pas celle de « l'oubli de l'Être » comme le pensait Heidegger, mais plutôt celle de l'oubli du Christ.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2016
Nombre de lectures 17
EAN13 9782140011450
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

PaulDUBOUCHET
L’esprit du christianisme
OUVERTUREPHILOSOPHIQUE
L’esprit du christianisme
Ouverture philosophique Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques. Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Michel FATTAL,Du bien et de la crise, Platon, Parménide et Paul de Tarse, 2016. René PASSERON,L’amour refus,2016 Mouchir Basile AOUN,La Cité humaine dans la pensée de Martin Heidegger. Lieu de réconciliation de l’être et du politique, 2016. Nikos FOUFAS, La critique de l’aliénation chez le jeune Marx, 2016. Patrick MBAWA DEKUZU YA BEHAN,Le paradoxe du pardon chez Paul Ricoeur. De la gratuité à la gratitude, 2016. Hélène MICHON, Tamás PAVLOVITS,La sagesse de l’amour chez Pascal, 2016. Philippe FLEURY,Figures du gnosticisme, 2016. Auguste NSONSISSA,La grammaire de la signification.Querelle des fondements de la philosophie contemporaine du langage,2016. Pascal GAUDET,Qu’est-ce que la philosophie ?, Recherche kantienne,2016.Godefroy NOAH ONANA,Tradition et modernité.Rupture ou continuité ?,2016.Benoît BASSE,De la peine de mort en philosophie, Quel fondement pour l’abolition ?,2016.
Paul DUBOUCHET
L’esprit du christianisme
Du même auteur
Aux Éditions L’Harmattan De Montesquieu le moderne à Rousseau l’ancien, 2001. Le modèle juridique. Droit et herméneutique, 2001. Commons et Hayek, défenseurs de la théorie normative du droit, 2003. Philosophie et doctrine du droit chez Kant, Fichte et Hegel, 2005. Pour une sémiotique du droit international, 2007. Droit et épistémologie. L’Organondu droit, 2008. Droit et philosophie.Préface de François Dagognet, 2009. Thomas d’Aquin : droit, morale et métaphysique, 2011. Tout comprendre avec René Girard. Du moi aux grands problèmes actuels. Petit traité de la violence, 2015. De Hegel à Girard. Violence du droit, religion et science, 2015. De la guerre au terrorisme…Les véritables causes, 2015. Le scandale Joseph de Maistre, 2016.
Aux P. U. F., « Les voies du droit » Sémiotique juridique. Introduction à une science du droit, 1990.
Aux Éditions L’Hermès Les normes de l’action : droit et morale. Introduction à la science normative, 1990.La philosophie du droit de Hegel. Essai de lecture desPrincipes, 1995. La pensée juridique avant et après le Code civil, 1998. Trois essais pour une théorie générale du droit, 1998. La pensée politique avant et après Hegel, 1999. Nouvelles méthodes des sciences sociales, 1999.
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-09070-2 EAN : 9782343090702
À Mélanie et à Maxime
INTRODUCTION La réconciliation de l’homme et de Dieu, l’universalité, l’amour devant s’incarner dans ce monde même s’il n’est qu’un passage vers l’autre monde : tels sont les premiers traits de l’esprit du christianisme. La réconciliation de l’homme et de Dieu implique la réconciliation universelle des hommes entre eux : le Christ est venu sauver tous les hommes, rappelle Saint Paul, il n’y a pas de « peuple élu », ou alors il faudrait dire que tous les peuples sont élus. Cette réconciliation opérée par l’incarnation du Christ met fin à une séparation, à une aliénation. Dans l’histoire de l’humanité, deux périodes succes sives peuvent donc être distinguées : une période pré-chrétienne qui ignore cette révélation, une période chrétienne qui en marque le point de départ. L’esprit du christianisme, c’est doncla liberté, ou plus exactement la libération, la fin d’une longue aliénation. L’homme fait d’abord l’expérience d’un esclavage dont le christianisme annonce la fin. Le christianisme est bien « la religion des esclaves », mais qui indique le chemin de leur libération. En se faisant homme par le Christ, Dieu a voulu subir les plus grandes ignominies, jusqu’au mode d’exécution réservé aux plus criminels des esclaves : la crucifixion. La période pré-chrétienne était donc celle de la sépara-tion de la divinité et de l’humanité. Dieu était l’au-dessus, l’au-delà, sans aucune mesure avec l’homme qui ne pouvait s’en rapprocher, y avoir accès de quelque manière que ce soit. Dieu était la transcendance absolue, il était inconnais-sable, ne pouvait être représenté. Il commu niquait avec les hommes par les prophètes, personnes privilégiées et inspi-rées qui faisaient connaître aux hommes sa Loi, ses com-mandements devant être observés méticuleusement. Rien de tel dans le christianisme : le Christ n’est pas un prophète,
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même pas le plus grand de tous, il est «le fils de Dieu», venu renverser la Loi et les commandements, ou du moins les remplaçant tous par un seul : «Aimez-vous les uns les autres! ». Le Christ est venu apporter aux hommes l’amour et la liberté - ce que Saint Augustin traduira par la devise «Aime et fais ce que tu veux». La période chrétienne de la réconciliation de la divinité et de l’humanité n’implique nullement leur confusion qui aboutit toujours à la négation de Dieu au profit de la seule affirmation de l’homme, c’est-à-dire à « l’humanisme athée » - une autre façon de séparer l’homme de Dieu. De même le christianisme opère la réconciliation de Dieu et du monde, du ciel et de la terre, mais qui, là encore, ne doit jamais aboutir à leur confusion, c’est-à-dire au panthéisme -une autre façon de séparer Dieu du monde car si Dieu est partout, il n’est nulle part. Avec l’amour et la liberté, le Christ a également apporté la raison : Dieu n’est pas inconnaissable, l’homme peut y avoir accès par ses propres moyens, par la raison que nous avons en commun avec Lui. Amour, liberté et raison, devant s’incarner, pour tous les hommes, dans la vie terrestre, même si elle n’est qu’un passage : tels sont, résumés le plus sommairement possible, les traits carac téristiques de « l’esprit du christianisme » magistralement exposés, au e XIII siècle, par Saint Thomas d’Aquin, le «Docteur angélique», docteur du christianisme et de l’Eglise. Ce sont e encore eux qui sont retenus, au début du XIX siècle, par Hegel, en qui on peut voir « le philosophe du christia-nisme », auteur, dès ses « écrits de jeunesse », deL’esprit du christianisme et son destin(1799). Et ce sont encore eux qui, de nos jours, sont au cœur de l’œuvre de René Girard, en qui on a pu reconnaître « l’anthro pologue du christianisme ». Si l’amour et l’universalité sont les deux traits bien connus du christianisme (et que, de toutes façons, on rencontre toujours), nous ferons plus précisément porter
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notre examen sur les deux autres traits moins volontiers reconnus au christianisme : la liberté et la raison, omniprésents chez Saint Thomas, mais également chez Hegel et chez Girard dont la parenté, de l’un comme de l’autre, avec Saint Thomas n’a pas manqué d’être relevée. C’est pourquoi nous évoquerons d’abord la grande réalisation de Saint Thomas d’Aquin (Première Partie), puis celle de Hegel, « le Thomas d’Aquin du monde protestant » (Deuxième Partie), enfin celle de René Girard, « le Thomas d’Aquin du monde moderne » (Troisième Partie).
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