La nature sans foi ni loi
263 pages
Français

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La nature sans foi ni loi , livre ebook

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Description

Relativité générale, modèles d'univers courbes et dynamiques, explosion primordiale, mécanique de l'atome, physique quantique, trous noirs: pour dialoguer avec l'Univers, la pensée humaine emprunte la parole scientifique. La science est-elle pour autant capable de maîtriser le réel en l'enfermant dans ses équations ? Le monde n'est-il pas au contraire pleinement autonome ? Ce livre célèbre les triomphes de la science physique du XX° siècle en en présentant les aspects les plus significatifs, mais s'interroge aussi sur le rôle des concepts théoriques dans notre conception de la réalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2005
Nombre de lectures 205
EAN13 9782336268057
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Epistémologie et Philosophie des Sciences
Collection dirigée par Angèle Kremer-Marietti

La collection Épistémologie et Philosophie des Sciences réunit les ouvrages se donnant pour tâche de clarifier les concepts et les théories scientifiques, et offrant le travail de préciser la signification des termes scientifiques utilisés par les chercheurs dans le cadre des connaissances qui sont les leurs, et tels que “force”, “vitesse”, “accélération”, “particule”, “onde”, etc.
Elle incorpore alors certains énoncés au bénéfice d’une réflexion capable de répondre, pour tout système scientifique , aux questions qui se posent dans leur contexte conceptuel-historique, de façon à déterminer ce qu’est théoriquement et pratiquement la recherche scientifique considérée .
1) Quelles sont les procédures , les conditions théoriques et pratiques des théories invoquées, débouchant sur des résultats ?
2) Quel est, pour le système considéré, le statut cognitif des principes, lois et théories, assurant la validité des concepts ?
Déjà parus
Christian MAGNAN, La science pervertie , 2005. Lucien-Samir OULAHBIB, Méthode d’évaluation du développement humain , 2005.
Zeïneb Ben Saïd CHERNI, Auguste Comte, postérité épistémologique et ralliement des nations , 2005.
Adrian BEJAN, Sylvie LORENTE, La loi constructale , 2005. Pierre-André HUGLO, Sartre : Questions de méthode , 2005. Taoufik CHERIF, Eléments d’esthétique arabo-islamique, 2005.
Rafika BEN MRAD, Principes et Causes dans les Analytiques Seconds d’Aristote, 2004.
Fouad NOHRA, L’éducation morale au-delà de la citoyenneté , 2004.
Abdelkader BACHTA, L’esprit scientifique et la civilisation arabo-musulmane , 2004.
Lucien-Samir OULAHBIB, Le nihilisme français contemporain , 2003.
Annie PETIT, Auguste COMTE trajectoires du positivisme 1798-1998 , 2003
Bernadette BENSAUDE-VINCENT et Bruno BERNARDI, Rousseau et les sciences , 2003.
La nature sans foi ni loi

Christian Magnan
www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747595872
EAN : 9782747595872
À mes lectrices et mes lecteurs internautes, qui ont si chaleureusement souhaité que ce livre soit réédité
Sommaire
Epistémologie et Philosophie des Sciences Page de titre Page de Copyright Dedicace INTRODUCTION - LES VERTUS DU DIALOGUE CHAPITRE UN - LE MONDE DE LA MESURE CHAPITRE DEUX - UNE LEÇON DE RELATIVITÉ CHAPITRE TROIS - L’UNIVERS ET SES MODÈLES CHAPITRE QUATRE - ONDE, ATOME ET FANTAISIE CHAPITRE CINQ - LE JEU DE L’ATOME ET DU HASARD CHAPITRE SIX - LES TROUS NOIRS CHAPITRE SEPT - VRAIE PUISSANCE ET FAUX POUVOIRS DE LA SCIENCE INDEX
INTRODUCTION
LES VERTUS DU DIALOGUE
« Non, ce n’est pas la même chose . Rapport, et non identité. »
Françoise Mallet-Joris Lettre à moi-même

Les découvertes scientifiques de ce XX e siècle ont exacerbé le conflit toujours latent entre la théorie et la réalité. En effet, en développant son approche abstraite, la science n’est pas parvenue pas à forger un modèle de la nature reproduisant fidèlement le monde existant. Aussi, faute d’avoir établi l’équivalence entre les deux termes en présence, l’abstrait et le concret, elle peut maintenant avoir tendance à opposer l’un à l’autre, jusqu’à en surestimer injustement l’un par rapport à l’autre.
Face à la crise sans cesse rouverte, deux conceptions extrêmes se rencontrent parmi les physiciens. Les adeptes de la première privilégient la théorie en en exaltant les vertus explicatives et font peu de cas de la réalité. Celle-ci n’est vue que comme le support de leur réflexion et pour eux n’existe pas vraiment, de façon autonome, en dehors de cette réflexion. «On peut toujours imaginer que... » est une de leurs phrases favorites. Les adeptes de la seconde privilégient la réalité, affirment son côté matériel et objectif et iraient jusqu’à déplorer le manque de réalisme d’une physique moderne perdue dans sa conceptualisation. La mécanique quantique, théorie très abstraite sur laquelle se base la physique atomique, est le type d’approche qu’ils n’acceptent qu’avec réticence. Ils ne sont pas loin de penser que la théorie doit directement s’adapter et se conformer à l’expérience concrète, jugeant que c’est le « bon sens » qui doit principalement gouverner la physique.
Ma façon de concevoir les rapports entre la théorie et la réalité physique est autre. Elle est de reconnaître à chacun des deux termes en présence ses propres vertus sans chercher à placer l’un ou l’autre en position dominante et à ramener, c’est-à-dire réduire , l’un à l’autre. Cette attitude est tout le contraire d’un compromis car elle affirme une position nette et précise et ne cherche absolument pas à donner à l’un ce qui aurait été retiré à l’autre. Autrement dit il ne s’agit pas de ménager la chèvre et le chou.
Pour définir d’un mot le type de rapport que j’imagine entre les modèles théoriques et la nature réelle je choisis celui de « dialogue ». Quelles sont les principales conditions à remplir pour que ce dialogue soit réussi et fécond, c’est-à-dire porteur de découvertes?
Pour que s’établisse un dialogue exempt d’ambiguïté, il faut d’abord que soit clairement reconnue et acceptée la différence entre les deux partenaires. Le langage du monde réel n’est pas le langage du monde de l’esprit. Par conséquent que l’être humain parle comme l’être humain, et qu’il laisse parler la nature comme la nature ! Dans la mesure où chacun pourra librement s’exprimer dans sa propre langue, l’entente se tissera, c’est-à-dire que la science accèdera à la connaissance du monde.
Ainsi il serait vain et stérile que l’être pensant «fasse semblant » de parler comme la nature, en voulant naïvement la contrefaire. Pour accéder au réel l’homme de science doit accepter de parler un langage imaginaire, imaginé, proprement spirituel, utilisant des concepts mathématiques. Paradoxalement, l’histoire de ce XX e siècle l’a montré, ce n’est que dans cette abstraction, parfois la plus radicale, que s’est révélée pour la science la possibilité de nouer une relation avec le concret.
Mais la différence demeure : le monde n’est pas une construction mentale. Si des concepts abstraits s’adaptent parfois si bien au monde réel, cela ne signifie pas qu’ils soient ipso facto des structures constitutives de ce monde. Malheureusement la tentation d’assimilation est présente. On la trouve on ne peut mieux résumée dans cette réflexion d’un savant contemporain devant le caractère extrêmement abstrait de la physique atomique quantique naissante : « The universe begins to look more like a great thought than a machine. ( L’Univers se met à ressembler davantage à une grande pensée qu’à une grande machine ). » C’est très précisément cette idée que je réfute. Les succès théoriques apportent certes la preuve que les modèles pensés ont un rapport avec la réalité mais ne permettent pas d’affirmer l’existence d’une ressemblance, voire d’une identification, entre l’Univers et sa représentation.
L’Univers réel n’a pas à être confondu avec un univers pensé. Ni avec une machine, bien entendu. Je constate que le danger existe de remplacer l’impérialisme d’une vision mécaniste des choses, dont nous nous sommes je crois dégagés, par un impérialisme de l’esprit. Du moment qu’il existe ce fossé infranchissable entre le monde réel et le monde théorique on ne peut pas soutenir que le premier de ces mondes soit assimilable ou soumis au second.
Mon idée personnelle est que les prétentions de la science à dicter ses propres lois à la réalité — car c’est bien de cela qu’il s’agit — procèdent d’une tentative de domination de la nature par l’être pensant que nous sommes. Il est clair que le vrai dialogue que je prône, gage de découvertes, suppose au contraire l’égalité franche des partenaires que sont le monde existant et le monde pensé. La recherche d’une quelconque prééminence, que ce soit celle de la matière sur l’esprit ou de l’esprit sur la matière, ne peut que bloquer le processus de d

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