La parole de Protagoras

Laura Moscarelli

Description

Intellectuel intelligent et probe, fin pédagogue, orateur passionné, Protagoras d'Abdère était l'une des plus grandes personnalités de la Grèce antique. Traditionnellement considéré comme le premier des "sophistes", il défendait la démocratie péricléenne. Sa parole, comme celle de tous les sophistes, a été discréditée tout au long de l'histoire de la pensée occidentale. Elle mérite d'être réhabilitée et écoutée pour elle-même. Cet ouvrage propose donc une traduction du grec et du latin au français de la plupart des fragments et des témoignages que nous possédons. Une courte introduction historique précède ces textes.

Sujets

• Philosophie
• Histoire
• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 février 2017
• Nombre de lectures: 8
• EAN13: 9782140029370
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Présenté et traduit par Laura Moscarelli

PHILOSOPHIES ARTISTES

La parole de Protagoras Fragments et témoignages

(Édition bilingue)

La parole de Protagoras Fragments et témoignages

Collection « Philosophies-artistes » Dirigée par B. Cany, L. Guimaraens et P. Tancelin Premier trait caractéristique : La philosophie-artiste est une philosophie académique aussi bien quenon académique. Elle ré- ouvre la porte de la philosophie à ceux qui ne sont pas des philosophes professionnels : les professeurs d’université et de lycée. Elle renoue avec l’idée que philosopher est commun à tous et, donc, avec des pratiques hétérodoxes, universitairement parlant. D’oùle pluriel, car il y a autant de philosophies-artistes qu’ils philosophes-artistes. Deuxième trait : La philosophie-artiste assume qu’il n’y a pas de philosophie sans philosophe, de pensée sans penseur. Elle assume donc la dimensionbiographiquela pensée et revendique que de l’éthiqueest ce qui articule, la philosophie à la vie et à l’art. Troisième trait : La philosophie-artiste souscrit à l’idée qu’il n’y a pas de philosophie sans philosophie dulangage, qu’elle soit explicite ou implicite. La réflexion sur la place du langage dans la pensée y sera donc centrale. Son affirmation liminaire pose que les déploiements « poétiques », ou expérimentaux, offrent de nouveaux modes à la pensée philosophique. Quatrième trait : Cette collection, construite ensynergie avec les travaux de la revue du Département de philosophie de Paris 8 et les recherches développés dans le séminaire de Doctorat sur les esthétiques et l’anthropologie transculturelles, est donc ouverte aux philosophes étrangers, tels ceux venus de la Pop philosophie brésilienne… Adossée à l’université, où se forment et travaillent aujourd’hui la plupart des philosophes, cette collection a pour singularité de s’ouvrir àtoutes les formesde la pensée philosophique, elle peut emprunter les formes académiques, mais aussi, chaque fois que nécessaire, les chemins de l’essai ou du poème, du journal ou de la correspondance… A paraître : Stavroula BELLOS,Deleuze et le temps. Jean-Pierre BIGEAULT,Ce qui apparaît. Marcia TIBURI,Philosophie grise. Antoine MERIEAU,Nietzsche ou la métaphysique de la séduction. Geneviève CLANCY,Esthétique de la violence. Philippe TANCELIN,Au large… de l’éphémère (penser poétique pour le théâtre). Bruno CANY,Météorologiques 96. Dans l’atelier du philosophe- artiste.

Présenté et traduit par Laura Moscarelli La parole de Protagoras Fragments et témoignages

(Édition bilingue)

© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.harmattan.com ISBN : 978-2-343-11132-2 EAN : 9782343111322

Remerciements Je tiens à remercier mon directeur de thèse, Bruno Cany, parce qu’il a permis la publication de ce livre, mon premier, et parce qu’il a toujours su me soutenir, m’écouter et me donner d’excellents conseils. Je tiens à remercier aussi mon père Enrico et mon ami et camarade Jaime Prat-Corona, sans lesquels mon projet et ma traduction n’auraient pas pu exister.

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Avant-propos Les pages qui suivent sont consacrées à Protagoras e d’Abdère, énorme personnalité du V siècle av. J.-C. en Grèce, traditionnellement considéré comme le premier des « sophistes » et le père du relativisme. Ma motivation est avant tout de faire connaître, et de mettre en valeur, la parole d’un homme qui, comme tous les sophistes, a été discrédité tout au long de l’histoire de la pensée occidentale. Les philosophes qui sont venus après lui, à partir de Platon, ont beaucoup fait pour qu’on l’ignore. Sa parole a été déformée, mutilée, tue. Sa philosophie a été rendue impuissante. Or la parole de Protagoras est une parole qui – et c’est l’avis que je me suis forgé durant des années d’études – mérite d’être écoutée pour elle-même et sans filtres. Protagoras est l’homme qui a inventé le concept du « relatif ». Grand voyageur, il s’intéressait aux autres peuples et aux autres cultures et avait compris que le langage, la culture, l’art et les institutions des Grecs n’étaient ni plus importants ni plus vrais que ceux d’autrui. Il poussa sa critique des idées reçues jusqu’à mettre en doute, le premier, l’existence des dieux… Cela lui valut de voir ses écrits brûlés sur l’agora et d’être accusé d’impiété. Intellectuel exigeant et probe, fin pédagogue, orateur passionné, il défendait la démocratie péricléenne qui lui paraissait l’unique espace possible où toutes les voix pouvaient avoir le même poids et la même importance, chacune exprimant une partie de la vérité qui, elle, plurielle et perpétuellement en mouvement, ne peut pas exister en dehors de cet espace humain partagé.

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