Martin Heidegger, une affaire franco-française
345 pages
Français

Martin Heidegger, une affaire franco-française , livre ebook

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Description

Plusieurs catégories de philosophes français se distinguent lorsqu'on parle de Martin Heidegger : ceux qui ne veulent considérer que ce qu'ils tiennent pour l'apport fondamental de Heidegger à la philosophie, à l'exclusion de toute considération politique ou morale ; ceux qui tiennent ce penseur pour le plus grand du siècle, sans toutefois admettre que son adhésion passagère aux théories nazies ai pu déteindre sur son oeuvre ; et ceux enfin, moins nombreux, qui rejettent l'idée absurde de l'indifférence de la pensée aux actes et mettent au grand jour la passion qui hante l'âme allemande de l'extrême droite.

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Date de parution 15 septembre 2017
Nombre de lectures 4
EAN13 9782140045127
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Jean Piwnica
MARTIN HEIDEGGER UNE AFFAIRE FRANCOFRANÇAISE
OUVERTUREPHILOSOPHIQUE
Martin heidegger une affaire franco-française
Ouverture philosophique Collection dirigée par, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques. Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Michel FATTAL,Conversion et spiritualités dans l’Antiquité et au Moyen Âge, 2017. Paul DUBOUCHET,René Girard, « cowboy texan », Au fil de ses exploits, 2017. Fallander KALTCHAREL, Le dualisme antiréaliste et semi-empirique de Bernard Vidal,2017. Jean-Louis BISCHOFF,Penser la notion de rencontre, 2017. HyeJeong SEO, Paul Ricœur,Image de Dieu: Rédemption et Eschatologie, Tome 2, 2017. HyeJeong SEO, Paul Ricœur,Image de Dieu: Origine et déchéance, Tome 1, 2017. Dimitra PANOPOULOS,L’hypothèse platonicienne, 2017. Hans COVA,Pour une approche stratégique des espaces politiques, Essai de philosophie politique, 2017. Tristan VELARDO,Georges Palante, La révolte pessimiste, 2017. Robert TIRVAUDEY,Apprendre à penser avec Marc Aurèle,2017. Xavier LAMBERT (dir.),Action, énaction. L’émergence de l’œuvre d’art, 2017. Alessia J. MAGLIACANE,Zéro. Révolution et critique de la raison. De Sade et Kierkegaard à Adorno et Cavell, 2017.
Jean Piwnica
Martin heidegger une affaire franco-française
Du même auteur dans la même collection Le temps des philosophes, 2015.
L’histoire : écriture de la mémoire, 2015.
La forme. De la sensation à la perception, du particulier à l’universel, 2012.
L’homme imaginaire. Essai sur l’imagination, 2010.
L’émotion à l’œuvre, 2009. A chacun son art, 2008. © L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-12425-4 EAN : 9782343124254
Avantpropos
Ne jamaîs dîssocîer a réLexîon pîosopîque et ’învestîgatîon îstorîque îndîspensabe, maîs aîer ’étabîssement et ’anayse des sources îstorîques, à a crîtîque pîosopîque avec des auteurs tes que Kar öwît*, Jürgen Habermas*, Emmanue evînas*, Aexandre Koyré*, Érîc Weî*, Nîcoas Tertuîan*, Emmanue Faye, Jean Greîsc*, Rîcard Woîn…, c’est ’une des prîncîpaes ambîtîons de cet ouvrage. Ce quî caractérîse a pîosopîe moderne, c’est a notîon de sujet — ’opposîtîon du sujet à ’objet et son rapport avec uî — rapport quî s’însère dans a trame du temps. Pour Hege, e temps est queque cose où ’esprît se jette pour se réaîser, maîs dont î est orîgîneement dîstînct. a destructîon du temps pour es îdéaîstes constîtue un caractèresuî generîs du sujet, c’est e aît paradoxa qu’î est queque cose quî n’est pas. e sujet n’est pas dîstîngué de a cose par une proprîété queconque. a dîférence tîent à ’exîstence, à a manîère même d’être à. e sujet se trouve derrîère ’être, en deors de ’être. C’est pour cea qu’î ne peut y avoîr d’ontoogîe îdéaîste du sujet. ’îndîférence à ’égard du temps que manîeste e rapport sujet-objet comporte une négatîon du caractère ontoogîque de a connaîssance. a pîosopîe eîdeggérîenne se sîtue par rapport aux deux possîbîîtés de comprendre e sujet : a gnoséoogîque et
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’ontoogîque. Heîdegger poursuît en queque sorte ’œuvre de Paton en cercant e ondement ontoogîque de a vérîté et de a subjectîvîté en tenant compte de tout ce que a pîosopîe depuîs Descartes nous a apprîs sur a pace de a subjectîvîté dans ’économîe de ’être. evînas souève es probèmes quî vont sous-tendre es recerces eîdeggérîennes. Ne aut-î pas remettre en questîon a notîon d’être qu’on utîîsa sans crîtîque même quand on a rapproca de cee du temps ? ’îrréaîté du saut qu’accompît e sujet aant vers ’objet n’est-ee pas un mode du temps ? a téorîe de a connaîssance ne s’absorbe-t-ee pas dans ’ontoogîe, a connaîssance dans ’exîstence ? Ce sont es probèmes que se pose Heîdegger. a remîse en questîon de a notîon d’être et son rapport avec e temps est e probème ondamenta de a pîosopîe eîdeggérîenne — e probème ontoogîque. a manîère dont ’omme est amené au centre de a recerce est commandée par a préoccupatîon ondamentae quî consîste à répondre à a questîon « qu’est-ce qu’être ? » Heîdegger dîstîngue înîtîaement entre ce quî est,’étantet’être de ’étant. Ce quî est’étantrecouvre tous es objets, toutes es personnes, Dîeu uî-même. ’être de’étant — c’est e aît que tous ces objets et toutes ces personnessont. ï ne s’îdentîîe avec aucun de cesétants, nî même avec ’îdée de’étanten généra. En un certaîn sens, î n’ests’î ’étaît, î seraît pas ; étant à son tour, aors qu’î est ’événement d’être de tous esétants. ’orîgînaîté de Heîdegger consîste à maîntenîr sans aîe cette dîstînctîon. ’être de’étant est ’objet de ’ontoogîe, aors que esétants représentent e domaîne d’învestîgatîon des scîences ontîques. En détermînant es attrîbuts de’étant, on dît ce qu’î est et ’on aboutît à son essence. À côté de ’essence de’étant, on constate qu’î exîste. C’est à cette constatatîon de ’exîstence que se réduîsaît, pour a pîosopîe cassîque, e probème de ’exîstence qu’on posaît en pus de ceuî de ’essence. Maîs détermîner ce que sîgnîîe cette exîstence a toujours été consîdéré comme une împossîbîîté.
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Pour Heîdegger, ’être n’est pas unétant, a preuve en est qu’on peut e saîsîr autrement, par e aît que nous en comprenons a sîgnîIcatîon à caque moment. Seon evînas, pour Heîdegger, a compréensîon de ’être est un événement ondamenta dans eque toute sa destînée est engagée. a dîférence entre es modes împîcîtes et expîcîtes de comprendre concerne ’être de ’omme. e passage de a compréensîon împîcîte et non autentîque à a compréensîon expîcîte et autentîque représente e drame de ’exîstence umaîne de a compréensîon. Toute ’œuvre de Heîdegger tend à montrer que e temps n’est pas un cadre de ’exîstence umaîne, maîs que sous sa orme autentîque a temporaîsatîon du temps est ’événement de a compréensîon de ’être. e temps est à a base de a compréensîon de ’être. a compréensîon de ’être caractérîse ’omme non, comme essence, maîs comme mode d’être, comme ’exîstence caractérîse ’omme. Dans a pîosopîe eîdeggérîenne, ’essence de ’omme est en même temps son exîstence. Ce que ’omme est, est en même temps sa manîère d’êtreà, de se temporaîser. Cea ne sîgnîIe pas que dans ’essence de ’omme est contenue a nécessîté d’exîster — ce seraît aux, ’omme n’est pas un être nécessaîre. Maîs a conusîon de ’essence et de ’exîstence sîgnîIe que dans ’exîstence de ’omme est încuse son essence, que toutes es détermînatîons essentîees de ’omme ne sont rîen d’autre que ses modes d’exîster. C’est parce que ’essence de ’omme consîste dans ’exîstence que Heîdegger désîgne ’omme par e termeDaseîn(être îcî-bas). a orme verbae exprîme ce aît que caque éément de ’essence de ’omme est un mode d’exîster, de se trouver à. ’ontoogîe s’întéresse à ’être en généra, maîs ceuî-cî pour être accessîbe doît se dévoîer. Jusqu’à Heîdegger, note evînas, a pîosopîe moderne supposaît à cette révéatîon un esprît connaîssant ; ee étaît son œuvre. ’être dévoîé étaît pus ou moîns adéquat à ’être voîé. Maîs que cet événement s’accompîsse dans mon exîstence, îcî-bas, et que mon îcî-bas — mon Da  soît ’événement même de a révéatîon de ’être, qu’enIn mon umanîté soît a vérîté — constîtue ’apport prîncîpa de a pensée eîdeggérîenne.
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’essence de ’omme est dans cette œuvre de vérîté ; ’omme est dans e « se révéer » de ’être, î estDaseîn. Heîdegger se déend d’être cassé parmî es pîosopes de ’exîstentîe. ï ressent ce rapprocement comme une crîtîque dont î se déend, comme pour annoncer par avancees cemînsquîne mènent nue part :« a questîon quî me préoccupe n’est pas cee de ’exîstence de ’omme, c’est cee de ’être dans son 1ensembe et en tant que te ». a pîosopîe deSeîn und Zeît, œuvre majeure de Heîdegger s’appuîe sur certaîns présupposés, et e maeur est que ces présupposés ne ont jamaîs ’objet d’une exposîtîon en orme. Heîdegger, contraîrement à Husser, ne croît pas qu’une pîosopîe peut être îndépendante de toutes supposîtîons, bîen qu’î se soît toujours abstenu de nous îndîquer cees qu’î juge înévîtabes. Heîdegger prétend recercer des descrîptîons de sîtuatîons concrètes d’exîstence, dans ’unîque but d’en tîrer une téorîe unîversee de ’être de ’exîstence umaîne, d’abord, et de ’être en généra, ensuîte.
1 Bulletîn de la Socîété françaîse de Phîlosophîe,oct.-déc. 1937, 193.
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Introduction
Par e retentîssement de son œuvre, Heîdegger occupe une pace împortante dans e patrîmoîne cuture de a pîosopîe occîdentae et pus partîcuîèrement dans e domaîne de a pénoménoogîe. Cependant, aujourd’uî cette prîmauté est ortement contestée non seuement pour des raîsons quî tîennent à sa doctrîne, maîs en raîson de ce que révèent de sa pensée es dernîers écrîts — esCaîers noîrs. Ces dernîers donnent un écaîrage révéateur sur une pensée dont ’expressîon, dès e début, est ortement teîntée par ce quî devîendra ensuîte e crédo natîona-socîaîste. Ce dévoîement n’a pas été sans créer une poémîque quî devant un certaîn nombre d’évîdences îndîscutabes a perdu aujourd’uî de sa véémence, cependant revendîquée par une arrîère-garde essentîeement d’înspîratîon rançaîse. On rencontre Heîdegger à travers des ouvrages, des artîces de pîosopes, quî ont des attîtudes dîverses à son égard ; on retîendra à ce propos cette prase de Derrîda : « Je suîs aussî aergîque aux dévots de Heîdegger qu’aux antî-eîdeggérîens de servîce. » Cette décaratîon de neutraîté n’épuîse pas e désîr égîtîme du ecteur de dépasser ce ormaîsme prudent, caractérîstîque de ’auteur. Désîreux sans doute de corrîger une
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