Merleau-Ponty, Whitehead, le procès sensible
208 pages
Français

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Merleau-Ponty, Whitehead, le procès sensible , livre ebook

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Description

En quel sens toute expérience est-elle sensible, en quel sens le sens de l'Être doit-il se penser à partir du sensible et de la nature ? Poser de telles questions, c'est faire retour, avec Merleau-Ponty et Whitehead, vers le concret, vers l'expérience perceptive et primordiale que nous avons du monde. Whitehead comme Merleau-Ponty interrogent tout à la fois le concret de l'expérience, ce qui se donne, l'apparaître, et les constructions les plus abstraites de la science.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 89
EAN13 9782296806887
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Merleau-Ponty, Whitehead
Le procès sensible
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


Dernières parutions

Nicolas ROBERTI, Raymond Abellio (1944-1986). La structure et le miroir , 2011.
Nicolas ROBERTI, Raymond Abellio (1907-0944). Un gauchiste mystique , 2011.
Dominique CHATEAU et Pere SALABERT, Figures de la passion et de l’amour , 2011.
François HEIDSIECK, Henri Bergson et la notion d’espace , 2011.
Rudd WELTEN, Phénoménologie du Dieu invisible (traduction de l’anglais de Sylvain Camilleri) , 2011.
Marc DURAND, Ajax, fils de Telamon. Le roc et la fêlure, 2011.
Claire LAHUERTA, Humeurs , 2011.
Jean-Paul CHARRIER, Le temps des incertitudes. La Philosophie Captive 3 , 2011.
Jean-Paul CHARRIER, Du salut au savoir. La Philosophie Captive 2 , 2011.
Jean-Louis BISCHOFF, Lisbeth Salander. Une icône de l’enbas, 2011.
Serge BOTET, De Nietzsche à Heidegger : l’écriture spéculaire en philosophie , 2011.
Philibert SECRETAN, Réalité, pensée, universalité dans la philosophie de Xavier ZUBIRI , 2011.
Bruno EBLE, Le miroir et l’empreinte. Spéculations sur la spécularité , I, 2011.
Franck ROBERT


MERLEAU-PONTY, WHITEHEAD
LE PROCÈS SENSIBLE
Du même auteur
Aux éditions L’Harmattan,
Collection Ouverture Philosophique :
Phénoménologie et ontologie, Merleau-Ponty lecteur de Husserl
et Heidegger, Paris, L’Harmattan, 2005


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54721-6
EAN : 9782296547216

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A Virginie,
Adèle, Antonin et Augustin,
A tous, parents, frères, amis, d’ici et d’ailleurs,
Remerciements
L’ouvrage que nous présentons s’est ébauché lors de journées d’études, de colloques consacrés à Merleau-Ponty et Whitehead. Je remercie Emmanuel de saint Aubert, Guillaume Durand, Michel Weber qui m’ont donné l’occasion de présenter les premiers moments de ces recherches. L’œuvre représentée en couverture est de Florence Bresson ; la photographie qui en est faite est de Raphaël Thiébaut : je remercie l’un et l’autre pour leur générosité et leur témoigne ma profonde amitié. Je tiens également à exprimer ma gratitude à Madame Suzanne Merleau-Ponty, décédée en 2010, qui m’a permis, dès mes premiers travaux de recherches en 1995, de travailler sur les inédits de son mari Maurice Merleau-Ponty, qui m’a autorisé à en publier des extraits inédits ou de plus importants passages (en particulier les Notes de cours sur L’Origine de la Géométrie de Husserl , texte de Merleau-Ponty transcrit par nos soins, Paris, P.U.F., 1998). Sans de telles possibilités de travail, jamais mes recherches n’auraient pu prendre la forme qu’elles ont actuellement.
Introduction. Aventure ontologique
Rencontre incontrôlée ? Télescopage incongru ? Confrontation artificielle ? Peut-être. On peut s’étonner en effet que se tisse ici, en projet, un dialogue entre Merleau-Ponty et Whitehead, entre une pensée d’inspiration phénoménologique et la philosophie de la nature, puis la métaphysique de Whitehead. Mais toute rencontre est peut-être incontrôlable, ouvre une voie inattendue et imprévisible, offre une échappatoire même, lorsque la pensée risque, à tout moment, la sclérose. Tout télescopage ne tient sa force sans doute que de son incongruité, il offre la nouveauté de ce qui jamais ne s’est auparavant rencontré, ou de ce qui n’a pas encore épuisé la richesse d’une rencontre. Les philosophes auraient ainsi tort de se priver de ces rencontres qui, par hasard, enrichissent et fécondent nos vies, qui font de nos vies de perpétuelles créations, inattendues, étranges parfois, vies poétiques. Les surréalistes, maîtres de la rencontre qui leur échappe, ont fait de cela l’affaire de la poésie, ont pensé la rencontre incongrue comme moyen privilégié d’exploration de la surréalité. Dans le Manifeste du surréalisme , André Breton cite ainsi Pierre Reverdy :

L’image est une création pure de l’esprit.
Elle ne peut naître d’une comparaison mais du rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées.
Plus les rapports des deux réalités rapprochées seront lointains et justes, plus l’image sera forte – plus elle aura de puissance émotive et de réalité poétique …etc. {1}

Sans doute est-ce aussi là l’affaire de la pensée. Les trouvailles surréalistes peuvent bien trouver aussi leur prolongement – certes en un tout autre mode – dans les trouvailles aventureuses de la pensée. La pensée en effet, pas moins que l’image, est une création. L’éloignement n’autorise aucun interdit : il peut être la promesse d’un juste et fécond rapprochement qui, s’il ne provoque pas la puissance émotive , donne à penser à son tour. Nous aurions tout à perdre à nous priver de rencontres lointaines et justes . Si toute pensée est un artifice, si rien au plan de la pensée n’est amené à se croiser naturellement, nous aurions tort de ne pas provoquer et éprouver nous-mêmes la puissance créatrice de tels artifices. Bien plus, la pensée aurait sans doute tout à perdre à se refuser aux rencontres les plus étranges. Seule la frilosité d’une pensée, d’un pouvoir ou d’intérêts institués et installés, pourrait conduire à refuser le risque de dialogues inattendus, celui, par exemple, dans ce livre, de Whitehead et de la phénoménologie. A charge pour ce dialogue de générer et d’attester sa propre fécondité. De cela le lecteur pourra se faire juge.
Notre prise de risque, ici même, est par ailleurs moins grande qu’il n’y paraît. La rencontre a déjà eu lieu, même si elle peut conserver toute son étrangeté. Merleau-Ponty a ouvert ce dialogue, en a initié les premiers traits. Il y eut donc bien une rencontre, même si elle fut unilatérale. Merleau-Ponty a lu Whitehead, l’a commenté dans les cours sur la nature en 1956-1957, au moment où il s’engage dans une méditation ontologique qui tout à la fois rompt avec l’approche phénoménologique de la Phénoménologie de la Perception et la prolonge en la radicalisant. C’est en cette période que s’ébauche peu à peu, notamment dans les notes de cours au Collège de France, l’ontologie du Sensible que nous découvrons dans La Visible et l’Invisible et les notes de travail {2} . Merleau-Ponty a même failli lire Whitehead très tôt, avant même sa réelle découverte de la phénoménologie. Dans un projet de recherche de 1933, il évoque ainsi les auteurs anglais et américains qui sollicitent son attention {3} . On peut imaginer qu’il songe là notamment à Whitehead. Merleau-Ponty par ailleurs connaît Jean Wahl qui a écrit au début des années 20 Les Philosophies pluralistes d’Angleterre et d’Amérique {4} et qui consacre en 1932 un tiers de son ouvrage Vers le Concret {5} à A. N. Whitehead. Ce livre nourrit ainsi le commentaire que fait Merleau-Ponty de Whitehead en 1956-1957 {6} . A la fin des années 50, Merleau-Ponty a également lu plusieurs ouvrages de Whitehead : Concept of Nature , peut-être en partie Science and the Modern World et les textes sur la vie, parus sous le titre Nature and Life {7} . Une rencontre – unilatérale certes – a donc eu lieu. Nous essaierons de nous en faire l’écho, nous essaierons également de l’interroger, d’en explorer la fécondité. Le lointain est ainsi apparu à Merleau-Ponty l’occasion d’un rapprochement, éprouvons-en la créativité.

Pourra-t-on dès lors continuer à parler de l’incongruité d’une telle rencontre ? Quel sens peu ains

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