Nietzsche et sa vision de l homme
193 pages
Français

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Nietzsche et sa vision de l'homme , livre ebook

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193 pages
Français

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Description

Il est urgent, en suivant Nietzsche et les Africains, de construire une anthropologie reposant sur l'idée que l'homme n'est pas une pure raison. Il privilégie le bonheur, l'enthousiasme, la joie, la béatitude. Cette béatitude est l'état dans lequel l'homme est le plus lui-même. Elle est le résultat d'un processus de développement qui conduit l'homme à prendre conscience de ce qu'il y a de plus créatif en lui.


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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 149
EAN13 9782296445338
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nietzsche
et sa vision de l’homme
Afrique Liberté
Collection dirigée par Claude KOUDOU

Afrique Liberté est une collection qui accueille essais, témoignages et toutes œuvres qui permettent de faire connaître l’Afrique dans toute sa diversité et toute sa profondeur. Cette collection qui reste ouverte se veut pluridisciplinaire. Son orientation sera essentiellement axée sur les rapports entre l’Afrique et l’Occident. Elle refuse l’afro-pessimisme et se range résolument dans un afro-optimisme réaliste. Sur quels repères fonder l’Afrique d’aujourd’hui ? Telle est une des questions majeure à laquelle cette collection tentera de répondre. Afrique Liberté se veut un espace qui doit explorer l’attitude de l’Africain ou des africanistes dans ses dimensions mentale, scientifique, culturelle, psychologique et sociologique. Dans un monde en proie à de graves crises, un des enjeux majeurs de cette plateforme serait de voir comment faire converger les différents pôles de compétences pour hisser l’Afrique à la place qui doit être véritablement la sienne.

Déjà parus

René N’guettia Kouassi, Comment gouverner autrement la Côte-d’Ivoire ?, 2010.
Claude Koudou (sous la direction de), La Côte d’Ivoire face à son destin. Et si l’Afrique était Gbagbo ? , 2010.
Adack Gilbert Kouassi, L’art dans la société wè de Côte d’Ivoire, 2010,
Gaston Ouassénan, Pauvre petite orpheline, 2010.
N. L. Gayibor, N. A. Goeh-Akué, Histoires nationales et/ou identités nationales , 2010.
René Babi, Amédée Pierre, le dope national, 2010.
Atsain Narcisse tiburce, Le triomphe des sans voix, 2010.
Amara Koné, Les héritiers de la misère , 2010.
Patrice AKE Jean


Nietzsche
et sa vision de l’homme

Une interpellation de l’Africain
Nous sommes conscients que quelques scories
subsistent dans cet ouvrage.
Le contenu étant nécessaire aux études, nous prenons le risque
de l’éditer ainsi et comptons sur votre compréhension.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11538-5
EAN : 9782296115385

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
INTRODUCTION GENERALE
Homo sum, humani Nihil a me alienum puto !(Je suis homme, je pense que rien d’humain ne m’est étranger !) Cette sentence célèbre prononcée par un personnage d’une comédie de Térence (Heautontimorounemos, V. 77), est censée résumer l’esprit de l’humanisme. Mais quel humanisme ? Dans cet ouvrage intitulé, « Nietzsche et sa vision de l’homme : une interpellation pour l’Africain » , nous voulons cheminer sur la trace d’une question traditionnelle, (« qu’est-ce que l’être humain ? ») en compagnie de Nietzsche. Nous ferons un travail de philosophie et non de psychologie, comme celui de Varzbed {1} . Il s’agira pour nous, à la suite de Gisèle Souchon de nous interroger « sur la place de l’individu et sur l’existence d’une pensée individualiste chez Nietzsche {2} . » En outre, nous établirons que, chez Nietzsche, « l’individu n’est pas une idée, mais un être de chair et de sang. L’individu, pour Nietzsche, c’est un premier temps, le Moi, c’est-à-dire, Nietzsche lui-même {3} . » Souchon précise que « (Nietzsche) rejoint Stirner pour qui l’Homme n’est rien. Seuls les hommes, en tant qu’individus uniques, existent {4} . » . Finalement, ajoute-t-elle, l’individualisme de Nietzsche n’est pas toute sa philosophie. Il pose la valeur de l’individu, mais cette valeur se révèle dépendante de la seule valeur authentique : la Vie {5} . Toutefois, la majesté de l’homme, nous dit Nietzsche, n’est pas ailleurs que dans sa nature d’homme, car il n’a ni origine divine, ni devenir divin : « Au bout de ce chemin se trouve l’urne funéraire du dernier homme qui enterre les morts (avec l’inscription : « nihil humani a me alienum puto. » » {6} {7}
La question de l’homme a été au cœur de la philosophie nietzschéenne comme elle est aujourd’hui encore au cœur de la pensée contemporaine. Dans un ouvrage paru en septembre 2001, l’écrivain-journaliste Jean-Claude Guillebaud analyse le principe d’humanité qu’il emprunte au comité consultatif national d’éthique, dans son document n° 1. Ce comité le définit comme un « principe de moralité, (de) respect de la personne » {8} Mais auparavant notre auteur affirme que « nous vivons et pensons en quelque sorte au-dessus du vide, mais ce vide nous attend {9} . » ; puis il fait remarquer que l’homme d’aujourd’hui croit aux droits de l’homme, « convaincu que leur triomphe progressif à l’orée d’un nouveau millénaire annonce moins la fin de l’Histoire que la défaite (au moins provisoire) des tyrannies et des dominations {10} . » Ainsi pour ce journaliste, « la personne émancipée et paisiblement autonome sera demain la mesure de toutes choses {11} . »
D’un autre côté, Guillebaud nous fait prendre conscience de ce qu’il appelle « un crime contre l’humanité » {12} ce criminel-là ajoute au meurtre des hommes le déni de l’humain et aggrave le massacre par la mutilation du sens {13} . Nous voici en présence de deux catégories emblématiques, deux pôles de notre modernité : les droits de l’homme d’une part, qui constituent le pôle positif, l’avers de la médaille et le crime contre l’humanité de l’autre, qui en est le pôle négatif, son revers. Le revers est inquiétant et nous oblige, de façon pressante à nous demander ce qu’est l’homme ?
Cette question nous fait retourner à l’énigme du Sphinx : « Qu’est-ce qui se déplace sur quatre jambes le matin, sur deux à midi et trois le soir ? » La réponse n’a pas changé depuis Œdipe. Il s’agit de l’homme. Mais Luc Ferry et Jean-Didier Vincent lui donnent une nouvelle interprétation : « Singe quadrupède le matin, il se dresse fièrement sur ses jambes de bipède au midi de l’humanité. La troisième jambe apportée par le soir ne serait-elle pas ces cannes modernes que sont nos machines informatiques et ces téléphones cellulaires sans lesquels nous ne savons plus nous mouvoir {14} ? »
En plongeant, au cœur de l’histoire et de l’archéologie, nos deux auteurs ont pu découvrir que le premier homme, l’homo erectus est un homme grand qui mesure plus d’un mètre soixante-dix. Il a un bassin court et étroit, de longues jambes et des pieds avec une voûte plantaire arquée. Son buste est en forme de tonneau. Ses épaules supportent des bras suffisamment longs pour assurer la stabilité de sa marche {15} …Une autre caractéristique qui fait l’homme, selon nos deux chercheurs, par rapport à l’animal, c’est l’encéphalopathie. L’homo erectus possède effectivement un cerveau de plus de 800 cm 3 {16} . Une autre différence spécifique de l’homme est l’utilisation de l’outil. En effet, nos chercheurs attestent que « les premiers hominidés ont utilisé des outils de pierre non transformée. La taille de la pierre n’est attestée que vers 2,7 Millions d’années : fragments de galets éclatés, pierres de quartz et blocs (nucleus) ayant permis de détacher des éclats {17} . » Avec l’homo erectus, les outils se sont spécialisés et sont façonnés, retouchés pour finalement se miniaturiser. Ils sont devenus plus légers, facilement transportables et accompagnent ces grands voyageurs.
Les dernières caractéristiques propres aux premiers hommes sont finalement l’envie de socialisation et le désir de l’autre. L’homme, individu socio-extrême, est paradoxalement l’animal dont le processus d’individualisation est le plus poussé au niveau développemental {18} . C’est avec le langage que l’homme a la capacité de faire sa propre nature et de fournir à l’homme de fabriquer sa demeure {19} . Quant au désir de l’autre, il se manifeste dans l’attractivité pour le mâle, constatable chez la femelle. Nos auteurs relèvent une présentation très visible des charmes de la femelle : « clairière de peau glabre au milieu de la fourrure révélée par la position du corps inclinée vers l’avant. La bipédie et le redressement du tronc entraînent une dissimulation progressive des genitalia entre les cuisses de la femelle {20} . » L’accouplement de face semble être le propre de l’homme à cause des dispositions anatomiques liées à la bipédie. Aussi « dans ce face-à-face de l’homme et de la femme et dans l’œstrus permanent affiché par cette dernière à la surface de son corps {21} » , nos auteurs voient-ils le fondement majeur des cultures et la nécessité des conventions sociales pour réglementer le désir. Les interdits sexuels comme l’inceste, trouvent là leur origine. Cette brève introduction ne me permet pas de m’appesantir sur d’autres spécificités qui font l’homme comme l’amour et la mort, la découverte du feu,

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