NOUVELLE THÉODICÉE d après la méthode psychologique
215 pages
Français

NOUVELLE THÉODICÉE d'après la méthode psychologique , livre ebook

-

215 pages
Français

Description

La querelle du panthéisme apparaît comme un des épisodes de la question de la laïcité qui aboutira à la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Elle vise le monopole universitaire sur les institutions de l'enseignement public et atteint son point culminant dans l'Essai sur le panthéisme (1843) de l'abbé Maret et dans les discours de Cousin à la Chambre des Pairs au printemps 1844. Dans les années 30 c'est le " parti prêtre " qui réclame la suppression de la théodicée, jugée comme une prétention exagérée de la part de la philosophie de s'avancer sur le terrain de la théologie. Dès lors, cette Nouvelle Théodicée est un traité élémentaire à l'usage des classes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2001
Nombre de lectures 203
EAN13 9782296264687
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

NOUVELLE THÉODICÉE
D'APRÈS LA MÉTHODE
PSYCHOLOGIQUECollection La Philosophie en commun
dirigée par S. Douailler, J. Poulain et P. Vermeren
Dernières parutions
John AGLO, Les fondements philosophiques de la morale dans une société
à tradition orale, 2000.
Daniel ABERDAM (textes recueillis par), Berlin entre les deux guerres:
une symbiose judéo-allemande?, 2000.
Elfie POULAIN, Franz Kafka: l'enfer du sujet ou l'injustifiabilité de
l'existence, 2000.
Stanislas BRETON,Philosopher sur la côte sauvage, 2000.
Véronique BERGEN, L'ontologie de Gilles Deleuze, 2001.
PâlI SKULASON, Le cercle du sujet dans la philosophie de Paul Ricœur,
2001.
Anne-Françoise SCHMID,Henri Poincaré, les sciences et la philosophie,
2001.
Marie CUILLERAI, La communauté monétaire. Prolégomèmes à une
philosophie de l'argent, 2001.
Hélène VÉDRINE (réédition), Censure et pouvoir, 2001.
Patrick VAUDA Y, La matière des images. Poétique et esthétique, 2001.
Étienne TASSIN, Les catégories de l'universel, 2001.
Teresa MARIANO LONGO, Philosophies et politiques néo-libérales de
l'éducation dans le Chili de Pinochet (1973-1983),2001.Victor COUSIN
NOUVELLE THÉODICÉE
D'APRÈS LA MÉTHODE
PSYCHOLOGIQUE
Texte établiJ présenté et annoté
par Renzo Ragghianti
L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia
Hargita u. 3 Via Bava, 375-7, rue de l'École-Polytechnique
75005 Paris - FRANCE 1026 Budapest HONGRIE 10214 Torino -ITALIE-@ L'Harmattan, 2001
ISBN: 2-7475-1269-XIntroduction
VICTOR COUSIN ET LA QUERELLE DU PANTHÉISME
1. Les partisans de la 'religion autoritaire' adoptent les
positions de Lamennais lesquelles constituent un
appareil idéologique qui, puisant ses sources également chez
de Maistre et Bonald, accuse dès 1820 la philosophie de
séparer l'homme de Dieu, s'opposant en particulier au
programme de philosophie pour les aspirants au grade
de bachelier ès lettres arrêté le 28 septembre 1832 et à sa
prétention de constituer une théodicée naturelle comme
simple appendice de la morale. Dès la fin des années
trente, et surtout entre 1840 et 1845 - mais la querelle
se prolongera encore dans les décennies suivantes -,
sous le label de panthéiste c'est le monopole universitaire
sur les institutions de l'enseignement public qui est visé.
Dans sa thèse sur les doctrines qui tendent au
Panthéisme1 soutenue devant la faculté des lettres de
Poitiers en 1846 Charles Jeannel, qui fait figure de disciple
orthodoxe de Cousin, soumet à un examen attentif les
«principes généraux» que l'on doit considérer comme
certains dans le déferlement du «zèle affecté» et de
«l'orgueil de la science» qui cachent «l'amour secret de
la domination politique». Adoptant la méthode
éclectique - l'erreur des doctrines psychologique, sensualiste
et ontologique consiste alors dans leur nature exclusive,
donc nécessairement incomplète -, il étudie «leur
tendance ou leur répugnance au panthéisme». Il établit que
la doctrine psychologique, bien loin de conclure au
panthéisme, «conduit scientifiquement à la notion d'un
1 Paris, Firmin Didot, pp. 7, 16 et 81; un exemplaire est conservé
parmi les livres de Cousin.Dieu créateur et providence», et que pareillement le
sensualisme répugne au panthéisme, aboutissant à
l'athéisme, alors que «la doctrine ontologique est
rapidement entraînée au panthéisme par une tendance
irrésistible». Il suit strictement Cousin aussi dans la
désignation de Thalès et de Démocrite comme sensualistes
sombrant dans l'athéisme et de Socrate comme
protocartésien parce que sa doctrine est «essentiellement
psychologique», bien qu' «avec moins de hardiesse». La
logie cartésienne est en effet «non pas seulement
étrangère, mais hostile au panthéisme» dans lequel se
précipite ontologisme de Spinoza et de Malebranche.l'
On peut considérer la querelle du panthéisme close
par le livre de Bartholmèss à la moitié des années 50,
pour ce qui est de la philosophie universitaire. Elle avait
atteint son point culminant dans l'Essai de 1843 de l'abbé
Maret et dans la réplique de Cousin contenue dans
l'Avant-propos des Pensées de Pascal, daté du 15 décembre
de la même année, ainsi que dans le débat à la Chambre
des Pairs du printemps suivant quant aux implications
immédiatement politiques, c'est-à-dire la défense de
l'Université. Mais elle a été précédée, accompagnée et
suivie d'une vaste production de pamphlets, souvent
lourdement et grossièrement polémiques, d'où se
distinguent les interventions de Gratry et en particulier
de Bautin dont l'opposition à l'éclectisme laisse percer la
formation philosophique commune.
Il faut retenir que cette querelle, bien qu'à peu près
contemporaine ou légèrement postérieure au débat
allemand qui accompagne la dissolution de l'école
hégélienne et qui produira une interprétation critique et
radicale de la religion en termes d'aliénation, lui reste tout
à fait étrangère, la polémique prenant à Paris une
tournure immédiatement politique à propos du monopole de
l'enseignement universitaire, masquée derrière l'
étiquette panthéiste, loin des retombées athéistes de la
spéculation allemande. Ce qui ne veut pas dire que des
échos de l'opposition entre les 'orthodoxes', qui tentaient
de concilier la philosophie de Hegel avec le
christianisme, et les 'jeunes hégéliens', en particulier la Vie de
Jésus de Strauss qui allait bientôt être traduite par Littré
8(1839-1840), n'étaient pas présents à Paris2. En vérité,
déjà en 1837, Quinet dans son compte rendu pour la
Revue des deux Mondes parlait de «l'immense
retentissement de l'ouvrage du docteur Strauss» et y voyait «la
conséquence mathématique de presque tous les travaux
accomplis au delà du Rhin depuis cinquante ans». Et en
effet affirmer que le panthéisme était «entré à grands
flots dans la métaphysique allemande» et accuser de
spinozisme toute la culture allemande - «Goethe,
Schelling, Hegel, Schleirmacher, pour s'en tenir aux
maîtres, sont les fruits de ses oeuvres» -, constituent
déjà des réponses à des polémiques bien françaises3. La
2 Encore au début des années 60, ED. SCHERER, «Hegel et
l'hégélianisme», Revue des Deux Mondes, 15 février 1861, pp. 845 et
851, affirmera qu' «aucun livre dans notre siècle n'a plus eu le
caractère d'un événement que la Vie de Jésus par Stauss. L'action en
a été profonde et dure encore». Et il verra dans le passage de Ricther
à Strauss, de Rothe à Feuerbach et à Stirner, l'aboutissement du «plus
puissant mouvement de la pensée spéculative L..J au scandale, à la
folie, au néant». Cf. aussi G. 0 LDRINI, Hegel e thegelismo nella
Francia deltOttocento, Milano, Guerini e Associati 200l.
3 Un quart de siècle plus tard, A. FOUCHERDE CAREIL,Hegel et
Schopenhauer, Paris, Hachette 1862, p. XXXIV, à propos des erreurs
qui ont corrompu le siècle, soutient que «le panthéisme n'est pas un
poison, c'est l'indifférence aux poisons: il développe une tolérance
maladive pour l'erreur et la vérité et cette sorte d'indifférence
absolue qui finit par tuer l'âme en l'énervant». Sur la connaissance
française de la dissolution de l'hégélisme cf. SAINT-RENÉTAILLANDIER,
«De la crise actuelle de la philosophie hégélienne», Revue des Deux
Mondes, 15 juillet 1847, pp. 182-183, qui parle d'une «transformation
des doctrines L..] si rapide entre les mains des jeunes novateurs» que
déjà dix ans après leur parution il ne sera plus «question des
doctrines de Strauss, ce girondin resté depuis longtemps en arrière; il ne
s'agit pas même de Bruno Bauer et de Feuerbach L..] convaincus
aujourd'hui de superstition et de pusillanimité. En vain ont-ils prêché
ouvertement l'athéisme, ce ne sont plus que des modérés, des esprits
timides L..] Aujourd'hui, le dernier terme de l'audace a é

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