Penser en corps
225 pages
Français

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Penser en corps , livre ebook

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Description

"Ai-je un corps?" ou "Suis-je mon corps?", la théorie somatique se bat avec d'anciens dualismes qui montrent paradoxalement le lien indissoluble entre le corps et sa pensée. Dépassant le solipsisme théorique à la faveur du partage collectif, la rencontre avec une oeuvre d'art et la pratique de la performance occupent une place centrale au sein de cette réflexion.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2009
Nombre de lectures 121
EAN13 9782336257808
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection L’Art en Bref dirigée par Claire Lahuerta et Agnès Lontrade
À chaque époque, l’art produit non seulement des œuvres qui nous fascinent, mais des discussions qui les prolongent et nous passionnent. La collection L’ Art en bref souhaite participer activement à ce débat sans cesse renouvelé.
Depuis sa création, L ’Art en bref est orienté vers la diffusion de textes courts et incisifs (100-130 pages) et a pour ambition particulière de publier des écrits relatifs à l’art, de type critique, esthétique et plastique.
Engagés dans le champ de la philosophie, de l’histoire et de la théorie des arts plastiques, les ouvrages sont essentiellement - mais non exclusivement - ancrés dans la sphère de l’art contemporain. Le terme art contemporain s’entend ici dans sa dimension transdisciplinaire : arts plastiques, esthétique, littérature, poésie, architecture, danse, cinéma, théâtre, scénographie plasticienne, etc.
La collection invite auteurs et chercheurs à manifester leur engagement critique par une approche pertinente d’oeuvres et de thématiques esthétiques. Mêlant art et philosophie, la collection offre la possibilité de penser l’ouvrage comme objet, en intégrant une reproduction d’œuvre en couleur libre de droit comme remière de couverture, et en choisissant, en accord avec le comité de lecture, des illustrations noir et blanc, cohérentes avec le contenu de l’ouvrage.
Dernières parutions :
UNE ESTHÉTIQUE DE L’ELLIPSE
Un art sans espace ni temps Bruno Trentini, 2008
TROIS PLAIDOYERS POUR UN ART HOLOGRAPHIQUE
Nicolas A. A. Brun, 2008
QUELLE CRITIQUE ARTISTE ?
Pour une fonction critique de l’art à l’âge contemporain Aline Caillet - Préface de Sylvie Blocher, 2008
POÉTIQUE DU TÉMOIGNAGE
Autour du film Nuit et brouillard d’Alain Resnais Hélène Raymond, 2008
IMAGE SUBTILE (L’)
Jeux visuels et manipulations de l’image dans l’art de l’Antiquité Yannick Lepape, 2009
GESTE DE LA VOIX ET THÉÂTRE DU CORPS
Corps et expérimentations vocales à la croisée des pratiques artistiques Du XXe siècle à nos jours. Sophie Herr, 2009
Penser en corps

Barbara Formis
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296107700
EAN : 9782296107700
Sommaire
Collection L’Art en Bref dirigée par Claire Lahuerta et Agnès Lontrade Page de titre Page de Copyright Epigraphe Introduction - La Pensée du corps La Méthode Feldenkrais, une soma-esthétique pratique Penser en corps. Eduquer les sciences humaines : un appel pour la soma-esthétique Quelle place pour le corps dans l’expérience esthétique ? Émanciper le corps : sur quelques applications du concept de la soma-esthétique en art... Le Corps est-il silencieux ? Soma-esthétique du corps absent Peut-on naturaliser le corps artistique ? Toucher, bouger : la théorie somatique à l’épreuve de la vie Postface Soma-esthétique : origines et enjeux Bibliographie Les auteurs
« La vie et l’art me rendent toujours aussi heureux. Mais quant à dire ce qui vient en premier… Je ne me pose pas la question. Tout est très lié, chacun est une stimulation pour l’autre. Cela me rappelle une histoire zen que racontait John Cage : celle d’un mille-pattes que l’on interroge pour savoir quel pied il pose d’abord sur le sol pour avancer. Le mille-pattes s’arrête, réfléchit. Et meurt. Il ne s’était jamais posé la question ».
(Robert Rauschenberg)
Introduction
La Pensée du corps
par Barbara Formis

Le corps, le corps, le corps. Sans aucun doute notre société actuelle dirige un quantitatif non négligeable de ses ressources économiques et théorétiques au corps humain, tout particulièrement à son apparence. Créateurs de mode, chirurgiens, entraîneurs sportifs, hairstylists , professionnels du maquillage et du bronzage se dévouent à une esthétique corporelle de plus en plus exigeante et agressive. Dans ce contexte, le terme « esthétique » perd non pas seulement son sens étymologique de « aisthêsis » – que la langue grecque généreusement permet de comprendre comme un harmonieux accord entre sensibilité, création et expérience –, mais aussi sa signification moderne de « science du beau et des arts ». En se soumettant au régime plus large de l’image, l’esthétique cesse d’être une affaire exclusive de l’art et de la sensibilité: un corps est « beau » quand il apparaît comme tel. Mais comment peut-on oublier que le corps dépasse le royaume de la représentation imagée et reste avant tout le siège primordial de l’expérience ? Que le corps se vit, avant de se donner à voir ? Car si une esthétique du corps (une soma-esthétique) est possible, ce n’est qu’à condition de retrouver le vécu du corps, et cela en dépit de son image.
Au fond, nous oscillons, derechef, entre ces deux leçons classiques : le célèbre monito platonicien du corps comme « tombeau de l’âme » et l’invitation romaine du mens sana in corpore sano . Faut-il ou ne faut-il pas dédier nos ressources intellectuelles et matérielles au bien-être corporel ? Doit-on mettre notre corps de côté pour avoir une expérience complète de ce qui nous entoure, ou devrait-on plutôt porter notre attention à comment le corps fonctionne ? Les uns nous avertissent sur le caractère inconstant du corps, les autres le défendent en tant qu’un instrument de survivance, d’expérience et donc de conscience de soi. D’un côté, l’on soutient l’idée que les sens physiques sont trompeurs et que la pensée – tantôt métaphysique tantôt esthétique – ne peut qu’être freinée par les plaisirs sensibles, puisque ces plaisirs entravent le jugement. D’un autre côté, on nous rappelle qu’il faut porter notre intérêt au corps puisque sans une conscience de celui-ci nous ne sommes pas des êtres humains au sens le plus noble du terme. Le corps est une entrave, un fardeau, un défaut, disent les uns. Le corps nous sert à penser, à créer, à vivre, à construire notre société, proclament les autres. Le corps est trompeur, il est notre ennemi. Le corps n’est pas un obstacle, il est au contraire notre meilleur allié.
Face à cette impasse conceptuelle, il n’est pas étonnant que le corps fasse l’objet de multiples querelles disciplinaires : la médecine, le sport, la cosmétique, l’ anthropologie, l’ergonomie se disputent la palme d’or du meilleur défenseur du corps. Soigner, muscler, embellir, situer au mieux notre corps dans l’espace, ou le comprendre dans son contexte culturel sont des activités visant à protéger le corps de sa propre caducité. Car sans un entretien constant et assidu, le corps se voue à l’inertie et à la mort. Et puisqu’on ne peut pas faire sans le corps, on fait avec et on fait au mieux . Et cela jusqu’à transformer l’attention portée au corps dans sa véritable « culture », cette dernière entendue comme son développement et son entretien. Mais qu’en est-il de la « culture » au sens le plus complet du terme ? Car s’il est possible de « cultiver » le corps, rien ne prouve qu’on puisse en même temps en comprendre les qualités profondes et en discourir. Le développement du corps ne correspond pas forcément à sa culture, puisqu’il n’y a pas de culture sans un ensemble homogène de discours théoriques.
Dans le cadre d’une théorie du corps, on assiste plutôt à une profusion de savoirs hétérogènes , chacun relié à une pratique spécifique. Il y a le discours esthétique d’empreinte vulgaire, centré sur la représentation du corps et les effets de la mode et de la médiatisation. Il y a le discours médical, orienté vers le soin, la pathologie et le bien-être. Il y a le discours artistique, privilégiant les méthodes d’expression et de création. Le discours sociologique se concentrant sur les usages du corps dans l’espace social. Le discours anthropologique permettant de croiser différents usages du corps. Et bien sûr, d’autres sous-catégories discursives, comme la parole féministe (incitant à une prise de possession du corps au sein d’études sur le genre et la sexualité), les théories écologiques (intégrant le discours sur le corps humain à la question de l’environnement), les discours liés à la compétition et

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