Promenade Brésilienne dans la poétique de Gaston Bachelard
112 pages
Français

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Promenade Brésilienne dans la poétique de Gaston Bachelard , livre ebook

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Description

Bachelard, un rationaliste rigoureux, qui a expliqué la science de son époque, a su admettre un jour sa conversion à l'imaginaire. Il traverse donc les méandres de la poétique et décide courageusement de faire une philosophie de l'eau, de l'air, de la terre et du feu. L'auteur, à travers son regard brésilien, nous propose ici de montrer qu'avec Bachelard, la philosophie abandonne sa vision austère pour s'adonner à d'autres thématiques que sont la rêverie, le rêve et l'imagination créatrice.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 130
EAN13 9782296705692
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Promenade Brésilienne dans
la poétique de Gaston Bachelard
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Château
et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


Dernières parutions

Martin MOSCHELL, Divertissement et consolation Essai sur la société des spectateurs, 2010.
Sylvain TOUSSEUL, Les principes de la pensée ou la philosophie immanentale , 2010.
Raphaëlle BEAUDIN-FONTAINHA, L’éthique de Kropotkine , 2010.
Arnaud TRIPET, L’éveil et le passage. Variations sur la conscience , 2010.
Stanislas R. BALEKE, Ethique, espérance et subjectivité , 2010.
Faten KAROUI-BOUCHOUCHA, Spinoza et la question de la puissance , 2010.
Arnaud ROSSET, Les Théories de l’Histoire face à la mondialisation , 2010.
Jean PIWNICA, L’homme imaginaire . Essai sur l’imagination , 2010.
Dominique LEVY-EISENBERG, Le Faune revisité. Figures du souhait dans L’Après-midi d’un faune de Mallarmé , 2010.
Céline MORETTI-MAQUA, Bacchus de la civilisation pompéienne au monde médiéval, 2010.
Michel FATTAL, Saint Paul face aux philosophes épicuriens et stoïciens , 2010.
Jean MOREL, Kierkegaard et Heidegger. Essai sur la décision , 2010.
Marly BULC Ã O


Promenade Brésilienne dans
la poétique de Gaston Bachelard


Préface de François Dagognet
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http:/ /www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-12686-2
EAN: 9782296126862

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
L’imagination n’est pas, comme le suggère l’étymologie, la faculté de former des images de la réalité; elle est la faculté de former des images qui dépassent la réalité, qui chantent la réalité. Elle est la faculté de surhumanité.

Gaston Bachelard


A sa naissance, en son essor, l’image est, en nous, le sujet du verbe imaginer. Elle n’est pas un complément. Le monde vient s’imaginer dans la rêverie humaine.

Gaston Bachelard
Préface de François Dagognet (Originale)

Préface
Grâce à Marly Bulco, philosophe brésilienne, l’œuvre de G. Bachelard a pu traverser l’océan et trouver au Brésil une terre d’accueil. Il nous semble que Bachelard le méritait bien, car sa philosophie effervescente s’accorde avec la vitalité brésilienne.
Les lecteurs pourraient cependant s’interroger: pourquoi un nouveau livre sur Bachelard? N’a-t-il pas été exploré selon tous ses axes?
Mais, nous nous proposons justement de montrer que Marly Bulco a su renouveler le bachelardisme, à tel point que, désormais, les futurs interprètes du philosophe ne pourront pas ignorer ce qui a été analysé et interprété.
Nous avancerons trois arguments qui devraient montrer la richesse de l’analyse ici proposée.
Première marque d’originalité: Marly Bulco a précisé en quoi consiste l’image dans l’œuvre de G. Bachelard – elle insistera, comme il se doit, sur l’écart entre une imagination matérielle et une imagination formelle, et surtout M. Bulco nous montre comment et pourquoi le philosophe se détourne de la psychanalyse. Mais alors pourquoi avoir intitulé l’un de ses premiers livres Une Psychanalyse du Feu. Bulcão ne s’en étonne pas, elle suit de très près l’évolution de la philosophie bachelardienne, avec ses pistes qui se succèdent ou s’entrecroisent (une présentation réticulée).
Quand la plupart des interprètes de Bachelard se situent avant le dernier texte du philosophe, Marly Bulcão s’y réfère et réussit à imposer la nouveauté de l’image "mythique"; Bachelard s’est inspiré de Prométhée (la désobéissance) et d’Empédocle (l’anéantissement), – tous deux suscitent un complexe archaïque fécond qui libère le rêve véritable et nous engage dans une dialectique inerte.
L’autre dernier livre La flamme d’une chandelle s’est chargé d’un autre domaine, celui de la solitude et de la familiarité.
Nous voyons comment Bachelard a suivi un itinéraire sinueux; il n’hésite pas à modifier sa marche ou sa méthode pour atteindre l’image terminale, celle que la mythologie grecque nous a léguée, celle que nous a délivré de la reproduction ou de la simple psychologie.
Deuxième indice d’originalité: le texte qui suit devait nous expliquer les ressources et le dynamisme de l’imagination matérielle un terme étrange qui s’oppose à celle de l’imagination formelle, celle qui s’arrête aux lignes et ne descend pas jusqu’à la primitivité.
Dans son Lautréamont, Bachelard table sur les actes explosifs, une sourde animalité parce qu’elle nous éloigne du visuel (l’ocularité, elle aussi, prisonnière de la réalité sensible).
Mais Marly Bulcão va plus loin: d’abord elle nous montre comment le lautréamontisme bachelardien (à la manière du non-euclidisme de la géométrie) le conduit au non-lautréamontisme.
Elle ne recule devant aucune difficultés, alors que bien des interprètes ne s’y arrêtent pas. Bachelard qui a récusé la causalité formelle traite des joies qu’on lui doit. Mais ce mot de formel, ici, signifie qu’on sera sensible à l’énergétique et à la violence – Seront louées les métamorphoses qui renouvellent justement la matérialité. Ainsi le philosophe n’hésite pas à prendre en compte les moindres expressions afin de les éclairer.
Tout ce qui relève de ce "Général" nous égare. Il faut partout accepter les ruptures aussi bien celles de la poétique que celle de l’épistémologie.
Au passage, on sera sensible à l’analyse de Marly Bulcão de la causalité formelle. Ce dernier mot caractérise ce qui dépasse l’expérience, mais aussi tout dépassement du donné. Il convient à la fois de quitter le monde mais aussi retrouver la Matérialité profonde.
Les interprètes ne s’arrêtent pas toujours à ces explications qui éclairent le texte et ses innovations.
Troisième marque de l’originalité. Les philosophes sont bien embarrassés par un Bachelard double – à la fois théoricien de la science en mouvement mais aussi d’une œuvre poétique. Alors, faute de mieux, les uns insistent sur l’unité, les autres sur la dualité, – deux réponses qui ne conviennent pas. L’unité uniformise pour définition, la dualité agrandit dangereusement la coupure.
Marly Bulcão s’est bien gardée d’abord cette question – impasse, tout ou plus, tout ou plus ; lisons plutôt, ça et là, ce qui pourrait nous sauver avec originalité de cette aporie.
Bulcão accepte les deux. Pas de sectarisme ! Au contraire, elle reconnaît la démarche sinueuse du philosophe qui peut passer de l’un à l’autre de ces deux pôles ; l’un peut à la fois se fondre avec l’autre et aussi s’en écarter. Nous nous demandons si le mot, utilisé ailleurs, de «pluralisme cohérent» ne conviendrait pas encore d’une possible jonction qui n’abolirait pas les différences ; elle les reconnaîtrait.
La richesse d’une philosophie veut qu’elle ne s’enferme pas dans une unité qui écrase, ni n’accepte l’éclatement qui le disperse. Ici, on a su retrouver ce qui rapproche et ce qui s’oppose.

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Du total, il est clair que le livre sur Bachelard n’a pas repris la scolastique bachelardienne si alerte soit-elle, il a donné une nouvelle jeunesse à cette philosophie, et comme si le bachelardisme connu acceptait aussi – en vue de son rayonnement – quelques traces de non-bachelardisme. Ce livre de Marly Bulcão a donc travaillé, à sa manière,

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