Spinoza : questions politiques
136 pages
Français

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Spinoza : questions politiques , livre ebook

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Description

Le Traité Politique est le seul livre où Spinoza aborde les problèmes de la liberté concrète en tant qu'incarnée dans des institutions. Cet essai est consacré à l'étude des thèmes forts qui structurent l'ultime écrit, au demeurant inachevé, de Spinoza et font non seulement de lui un penseur profond, réaliste et original de la politique mais aussi un philosophe qui fournit des instruments intellectuels susceptibles de nous aider à réfléchir à notre contemporanéité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 165
EAN13 9782336279565
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ouverture philosophique Collection dirigée par Dominique Château, Agnès Lontrade et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes “professionnels” ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou... polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Dernières parutions
Aklesso ADJI, Traditions et philosophie. Essai d’une anthropologie philosophique africaine , 2009.
Virginie SCHOEFS, Hans Jonas  : écologie et démocratie, 2009.
Péter ERDÖ, Le sacré dans la logigue interne d’un système juridique, 2009.
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Claude Stéphane PERRIN, Le neutre et la pensée, 2009. Philippe RIVIALE, La parole des prophètes. De la Tora à Simone Weil et Gracchus Babeuf, 2009.
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Howard HAIR, L’amour d’amitié, 2009.
Artemy MAGUN, La Révolution négative, 2009.
Miklos VETO, Nouvelles Etudes sur l’idéalisme allemand , 2009. Jean PIWNICA, L’émotion à l’œuvre , 2009.
Nicole PERUISSET-FACHE, Aux sources de l’image. Petit traité d’iconopoïétique , 2009.
Spinoza : questions politiques
Quatre études sur l'actualité du Traité politique

Alain Billecoq
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296101104
EAN : 9782296101104
Sommaire
Ouverture philosophique Collection dirigée par Dominique Château, Agnès Lontrade et Bruno Péquignot Page de titre Page de Copyright PREFACE INTRODUCTION - Comprendre les gens AVERTISSEMENT QU’EST-CE QUE LE TRAITÉ POLITIQUE ? LES HOMMES DANS LA CITÉ LA PAIX LA TOLÉRANCE ET LA LAICITÉ - Le paradoxe des présences absentes CONCLUSION - « L’homme libre »
PREFACE
Il faut saluer la parution d’un livre qui prend pour champ non pas uniquement, mais principalement le Traité politique de Spinoza. On découvre en effet dans cet ultime ouvrage du philosophe non seulement un certain nombre de thèses propres, mais aussi des éclairages qui permettent de lire mieux les autres œuvres et qui, parfois, obligent à les soumettre à une confrontation nécessaire pour vérifier un développement de la pensée de l’auteur ou analyser les raisons d’une contradiction apparente.
Dans l’histoire des études spinozistes, comme dans celle des controverses autour de Spinoza, le Traité politique n’a pas joui du même intérêt — en France du moins — que le Traité théologico-politique . On peut facilement en imaginer les raisons : publié dans les Œuvres posthumes en même temps que l’ Éthique , il a été en quelque sorte caché par elle, alors que le TTP, publié seul du vivant de l’auteur et porteur de thèses qui contredisaient violemment la tradition, ne pouvait que susciter la polémique, donc attirer l’attention ; inachevé, il semble se dérober à la systématicité du commentaire ; plus traditionnel, peut-on croire, dans sa problématique comme dans son lexique, il paraît à première vue répéter la classification reçue des trois types de gouvernements (monarchie, aristocratie, démocratie), assortie de longues considérations techniques sur les différentes institutions.
Il vaut pourtant la peine de regarder de plus près l’ouvrage. Tout d’abord à cause de la torsion conceptuelle qu’il imprime au vocabulaire traditionnel de la politique. S’il reprend les termes et les expressions classiques de jus , lex , status naturae , status civilis , imperium , summa potestas , res publica , il faut remarquer en effet qu’il leur confère un sens et des enjeux nouveaux en les inscrivant dans une métaphysique de la puissance qui leur assure une tout autre ampleur. Il arrache en quelque sorte le droit (et notamment le droit politique) aux préoccupations des juristes pour l’inscrire dans une dynamique des forces naturelles qui seule peut expliquer que les actions humaines relèvent du même type de considérations que les objets géométriques ou les phénomènes météorologiques : ils sont produits par des lois naturelles — celles des passions, celles aussi de la pesanteur des institutions une fois celles-ci constituées — qui les font échapper aux illusions de la volonté humaine. Dans ce cadre, la répartition usuelle des trois gouvernements prend une signification tout à fait nouvelle, et qui ne tient pas seulement à la définition assez inhabituelle qui est donnée de chacun d’entre eux : elle se transforme en effet en une analyse différentielle des types d’Etat, c’est-à-dire non plus de la combinaison des pouvoirs mais de la variation des mécanismes producteurs et régulateurs de la puissance.
Un deuxième intérêt du Traité tient justement à cette métaphysique de la puissance. Elle assure le lien entre le Traité et l’ Éthique , ce qui limite considérablement le caractère d’inachèvement du premier ; mais en donnant des thèses de la seconde une version concentrée et renouvelée, elle nous fournit l’ultime rédaction de la pensée spinoziste de la production des choses et de leur causalité. En ce sens, le premier chapitre, auquel Alain Billecoq consacre à juste titre une analyse approfondie, est porteur de la version la plus spinozienne du système, celle où son effort pour surmonter le vocabulaire cartésien et ses implications est le plus achevé. Ce n’est pas un hasard si c’est le champ du politique, c’est-à-dire le champ que Descartes avait exclu explicitement des objets de sa réflexion, qui le lui fournit : une nouvelle preuve que dans la constitution d’une philosophie, les instruments intellectuels ne sont jamais indépendants des matériaux sur lesquels ils s’exercent mais aussi à l’occasion desquels ils se forgent ou découvrent les formes de leur efficacité.
Enfin, il convient de s’arrêter sur ce qui fait l’objet même de la politique spinozienne. Peut-il écrire un Traité politique , ou même un Traité théologico-politique, celui qui dit que « la nature ne crée pas de peuples » ? Alain Billecoq s’interroge notamment, dans son livre, sur le statut de la socialité chez Spinoza : l’homme est-il naturellement social, comme chez Aristote, ou bien doit-il constituer lui-même cette socialité, comme chez les contractualistes ? Mais à côté du fait de vivre en société, il est une autre question qui doit être posée à qui traite de la Cité : comment se fait-il que nous vivions dans telle société, dans cette société-ci et non pas dans l’autre qui est à côté — de l’autre côté des Pyrénées par exemple ? autrement dit : si ce n’est pas la nature qui crée les peuples, qu’est-ce qui les constitue dans leur différence et leur originalité, comme l’histoire nous les montre de fait, avec leurs raisons de vivre — mais aussi de tuer et de mourir. Quelles sont les déterminations qui font que l’on se sent assez proche de ses voisins pour aller avec eux égorger ceux qui habitent plus loin ? et d’où viennent les crises qui incitent au contraire à égorger même ses voisins (voir à appeler l’étranger à la rescousse contre eux), parce que tout d’un coup le lien social semble dissous — sous les coups des haines religieuses ou des différences sociales ou encore par le discrédit d’un gouvernement ? Ce sont toutes ces questions de l’ identité du corps politique qui parcourent souterrainement l’œuvre de Spinoza, et qui émergent brutalement en quelques points clefs du parcours.
Sous l’aspect apparemment abstrait, voire intemporel, du raisonnement, vit une ample variété d’exemplification historique. Il faut réfléchir à la bibliothèque de Spinoza — celle qu&

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