Théorie pragmatique de l action
154 pages
Français

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Théorie pragmatique de l'action , livre ebook

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Description

L'auteur interroge ici la théorie inhérente à l'usage des signes et la façon dont elle a inspiré les mille et une variations réduisant l'être humain à un usager des signes. Loin de se limiter au récit rhapsodique de ces variations, il retrace la façon dont les pragmatistes Peirce, James et Dewey ont décelé dans la nature de signe de l'homme sa capacité à réaliser l'enjeu philosophique d'une formation de l'être humain susceptible de le conduire à un accord avec lui-même qu'il ne peut atteindre que par le détour de la production d'un accord avec le monde et ses allocutaires.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782336355993
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
La Philosophie en commun

La Philosophie en commun
Collection dirigée par Stéphane Douailler, Jacques Poulain, Patrice Vermeren
Nourrie trop exclusivement par la vie solitaire de la pensée, l’exercice de la réflexion a souvent voué les philosophes à un individualisme forcené, renforcé par le culte de l’écriture. Les querelles engendrées par l’adulation de l’originalité y ont trop aisément supplanté tout débat politique théorique.
Notre siècle a découvert l’enracinement de la pensée dans le langage. S’invalidait et tombait du même coup en désuétude cet étrange usage du jugement où le désir de tout soumettre à la critique du vrai y soustrayait royalement ses propres résultats. Condamnées également à l’éclatement, les diverses traditions philosophiques se voyaient contraintes de franchir les frontières de langue et de culture qui les enserraient encore. La crise des fondements scientifiques, la falsification des divers régimes politiques, la neutralisation des sciences humaines et l’explosion technologique ont fait apparaître de leur côté leurs faillites, induisant à reporter leurs espoirs sur la philosophie, autorisant à attendre du partage critique de la vérité jusqu’à la satisfaction des exigences sociales de justice et de liberté. Le débat critique se reconnaissait être une forme de vie.
Ce bouleversement en profondeur de la culture a ramené les philosophes à la pratique orale de l’argumentation, faisant surgir des institutions comme l’École de Korcula (Yougoslavie), le Collège de Philosophie (Paris) ou l’Institut de Philosophie (Madrid). L’objectif de cette collection est de rendre accessibles les fruits de ce partage en commun du jugement de vérité. Il est d’affronter et de surmonter ce qui, dans la crise de civilisation que nous vivons tous, dérive de la dénégation et du refoulement de ce partage du jugement.
Dernières parutions
Fabrice AUDIE, Spinoza. Problèmes de l’idée vraie , 2014.
Jean PERISSON, Une vie de héraut, Un chef d’orchestre dans le siècle , 2014.
Rosemarie FERENCZI, Kafka. Subjectivité, histoire et structures , 2014.
María Beatriz GRECO, Une autorité émancipatrice, Un parcours de la pensée de l’égalité chez Jacques Rancière , 2014.
Titre

Ewerton RIBEIRO








La théorie pragmatique de l’action

Préface de Jacques Poulain
Copyright























© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-70610-8
Dédicace


A mon fils, Luiz Felipe
Remerciements

Remerciements

Je voudrais exprimer ma gratitude à tous ceux qui, durant ces années, m’ont encouragé à poursuivre mon parcours académique dans le domaine de la philosophie.
Je remercie également Monsieur le Professeur Jacques Poulain dont les conseils précieux et les leçons lumineuses m’ont permis de mener à bout ce travail.
J’adresse également toute ma reconnaissance au Département de Philosophie de l’Université Paris VIII.
Préface Une thérapie philosophique de la pragmatique par Jacques Poulain, Professeur émérite, Chaire de philosophie de la culture et des institutions
Ce qui se présente modestement dans cet ouvrage comme une histoire de la théorie pragmatique de l’action en surprendra plus d’un. Il s’agit certes bien d’une histoire de la théorie pragmatique de l’action où l’enchaînement des variations sur l’idée pragmatique est retracé avec fidélité, consistance et acuité. Mais l’ouvrage est loin de se limiter au récit rhapsodique de ces variations. Il vise à rendre compte de la façon dont l’être humain a pu se découvrir, aux yeux de C. S. Peirce, à la fois signe du monde et de lui-même et capacité à faire de ce monde et de lui-même ce qu’il recherche comme sa destination : un accord avec lui-même atteint par le détour de la production d’un accord avec le monde et avec ses allocutaires. Une reprise radicale de l’enjeu philosophique d’une formation de soi entreprise pour réaliser ce que l’usage des signes destine chacun à être.
Cette reprise s’effectue en interrogeant la pure instrumentalité des signes et sa suffisance à nous amener à notre destination : elle réveille constamment le doute à l’égard de cette suffisance en faisant resurgir ce dont semblait pouvoir nous dispenser cet usage programmé des signes. Elle restaure en effet, en chaque figure pragmatique de l’usage des signes, la visée de ce qui leur permet d’être utilisés : la théorie inhérente à leur sens et à leur enracinement dans le monde.
Cette théorie pragmatique de l’action reste en ce sens fidèle à l’intuition originaire de Peirce : les propositions ne permettent d’organiser l’action et le désir qu’en tentant de retrouver la reconnaissance de l’harmonie qu’on y cherche à la façon dont l’expérimentation de l’hypothèse scientifique nous permet de jouir, lorsque celle-ci se voit confirmée, de l’harmonie du monde sensible au monde décrit par l’hypothèse. Et les propositions affirment leur propre vérité pour pouvoir nous mettre face à la réalité du monde et de nous-mêmes. En ce sens, l’usage pragmatique des signes constitue une action théorique en lui-même : nous n’y faisons parler le monde et nous-mêmes qu’en en faisant la théorie et en expérimentant si nous sommes autant ce que nous faisons de nous-mêmes que ce que nous y signifions.
Cette propriété pragmatique de l’usage de nos signes leur vient de ce que la théorie peircienne de l’action se découvre comme telle en restant encadrée par la pensée des signes. Peirce ne découvre que l’homme est signe que dans l’horizon de cette pensée des signes. Aussi a-t-il besoin d’inventer une théorie spécifique qui l’autorise à constater ce fait. La sémiotique doit pouvoir accompagner et guider l’usage des signes de façon à pouvoir harmoniser leur opérance à leur destination sans pouvoir la réduire à une organisation syntaxique du langage, ni à leur relation sémantique à la réalité. Les interprétants émotionnels et conatifs inhérents à l’usage des signes permettent à leur usager de s’insérer dans les mondes des relations nécessaires entre lui-même, le monde et ses partenaires sociaux. Mais là encore, ils ne le peuvent qu’en se laissant guider par les interprétants logiques ultimes des signes, c’est-à-dire par le partage d’une logique universelle de la pensée capable d’articuler jugements, croyances et habitudes. Avant toute expérimentation du monde, de soi et d’autrui, avant de faire de la vie privée et sociale « notre laboratoire quotidien » selon les termes de Peirce.
Mais cette théorie inhérente à l’usage des signes est loin d’être évidente. Qu’est-ce qui permet à Peirce de lier leur capacité à fixer aux croyances, aux actions et aux désirs à cette intuition du sémioticien, à cette croyance antérieure à tout usage pragmatique des signes ? Il faut retracer les variations que Peirce fera subir à sa sémiotique pour s’apercevoir que celle-ci risque à chaque proposition « théorique » sur l’usage des signes de sombrer dans un doute, qui loin de porter sur l’existence du monde, s’attaque irrémédiablement à l’existence des signes, à l’identification des indices, des icônes et des interprétants. Aussi le retour de W. James et de J. Dewey à une pragmatique délivrée des angoisses épistémiques de Peirce semble-t-il justifier la façon dont ils reprendront pour eux-mêmes l’examen des pratiques de croyances et de jugements pour tenter de faire de la vie humaine un art de vivre, pour développer une esthétique pragmatique de l’existence, uniquement préoccupée de ses succès de vie, abstraction faite de tout jugement de vérité particulier.
La pragmatique se radicalise avec L. Wittgenstein lorsqu’il se libère de ces désarrois conceptuels déclenchés par l’épistémologie des signes, lorsqu’il veut projeter son savoir logique des signes à la description du monde et de la vie. Il la délivre d’avoir à reconnaître une vérité inexis

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