Dhimmitude ou l'oppression des chrétiens d'Egypte

Magdi Sami Zaki

Description

A partir du pogrom anti-copte qui s'est produit en Egypte fin 1999-début 2000 et resté impuni, l'auteur réfléchit sur la condition des coptes devenue de plus en plus difficile. Ils sont aujourd'hui souvent victimes de discriminations et d'agressions de la part des islamistes.

Sujets

• Christianisme
• Religión
• Islam

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juillet 2008
• Nombre de lectures: 118
• EAN13: 9782336268736
• Langue: Français

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com [e-mail] harmattan [e-mail]
9782296055834
EAN : 9782296055834
Dhimmitude ou l'oppression des chrétiens d'Egypte

Magdi Sami Zaki
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Théologie et vie politique de la terre AVANT-PROPOS POST-SCRIPTUM PRELUDE CE RECUEIL EST DEDIE A LA MEMOIRE DES HOMMES, DES FEMMES ET DES ENFANTS, VICTIMES DE L’EXTREMISME ISLAMISTE. REPONSE AU PROFESSEUR SOUROUR REPONSE AU DR EDOUARD GHALI AL DAHABI LE POGROM D’EL KOCHEH CRIME D’ETAT SUR LE LAXISME ENVERS LES AUTEURS D’AGRESSIONS CONTRE LES COPTES SUR LA QUASI-NEGATION DE LA LIBERTE RELIGIEUSE POUR LES NON MUSULMANS EN EGYPTE ASPECTS DE L’ISLAMISATION DE L’EDUCATION NATIONALE ASPECTS DE L’ISLAMISME OCCUPATION ARABE DE L’EGYPTE ET OCCUPATION ISRAELIENNE DE TERRITOIRES PALESTINIENS ISLAMISME ET NAZISME SUR L’ELIMINATION POLITIQUE DES COPTES CONCLUSION RECUEIL D’ARTICLES ANNEXES Références
Théologie et vie politique de la terre
Collection dirigée par Dominique KOUNKOU
Dans les années soixante, la vie de la terre rassemblait les théologiens, les politologues, les acteurs politiques, les sociologues des religions, les philosophes. Tout, tout était tenté pour réconcilier l’homme d’avec son Dieu, l’homme d’avec l’homme, l’homme d’avec l’Homme, l’homme d’avec sa responsabilité de continuer à faire vivre en harmonie la création. Tant et si bien qu’on est arrivé à projeter la construction de la civilisation de l’universel Puis il y a eu cette sorte d’émancipation de la politique vite supplantée par le commerce dans un monde en globalisation.
Et l’homme ?... Et son Dieu ? ... Et sa pensée ? ...
Tout ce qui est essentiel paraît de plus en plus dérisoire face à la toute-puissance du commerce.
Comment réintroduire l’homme au cœur de cette avancée évolutionnaire du monde afin que sa théologie et sa volonté politique influent sur la vie de la terre ?
Tel est le questionnement que poursuit, de livre en livre, cette collection.

Déjà parus
KOUNKOU Dominique, Pour une renaissance de la tontine, 2008.
DELECRAZ Guy, Etincelles de foi, flammes de joie, 2008. SŒUR MYRIAM, Sable et or. Poèmes, 2007.
LE BERRE Patrick, Le fil de la vie, 2006.
ANTHONY Dick — INTROVIGNE Massimo, Le lavage de cerveau : mythe ou réalité  ?, 2006.
LE BERRE Patrick, L’eau, matrice de la vie, miroir de la conscience, 2006.
KOUNKOU Dominique, Possible foi au cœur de la laïcité. Edition augmentée, 2005.
MUTOMBO-MUKENDI Félix, Du mirage nationaliste à l’utopie-en-action du messie collectif. Le cas du Congo-Kinshasa, 2005.
GONI Philippe, Les Témoins de Jéhovah : pratique cultuelle et loi du 9 décembre 1905, 2004.
KOULOUFOUA Frédéric Landry, Envie de réveil, 2004.
AVANT-PROPOS
Ce livre a été rédigé bien après le pogrom anticopte, assorti de destruction massive de biens, qui s’est produit en Egypte, fin 1999-début 2000, pogrom resté à ce jour (février 2004) totalement impuni. L’ex vice-président de la cour de Cassation égyptienne,Yehya al Rifaï, déplore que la justice ait perdu son indépendance 1 , un autre haut magistrat, Saïd el Achmawi, va même jusqu’à déclarer que les juges se laissent corrompre par le pouvoir politique 2 .
La négation flagrante de toute idée de droit est telle que les agressions anti-coptes ne sont pas seulement le fait des musulmans ordinaires mais émanent aussi de l’armée et de la police.
L’armée d’abord. Au cri d’ Allah Akbar, 600 “soldats égyptiens”, blindés et utilisant des bulldozers, se sont attaqués, le 5 janvier 2004, c’est-à-dire à la veille du Noël copte, au Centre chrétien de Patmos — situé à 30 km du Caire — tenu par des religieuses et destiné à soigner et réadapter des handicapés mentaux. De nombreux employés du Centre ont été grièvement blessés. Voulant faire stopper un autobus de tourisme lancé par les agresseurs contre l’évêque Boutros, supérieur du Centre, un jeune homme de 18 ans prénommé Kyrollos (Cyrille) a été tué.
Ce même Centre avait déjà été attaqué à plusieurs reprises dans le passé (1996, 1997, 2001, 2002 et 2003) 3 .
Ainsi, pour les autorités islamiques, les êtres les plus innocents et les plus vulnérables (religieuses, handicapés) sont considérés comme de dangereux individus qu’il faut abattre alors qu’en Occident, certains persistent à vouloir faire bénéficier de la présomption d’innocence les criminels islamistes les plus endurcis (tels les membres d’Al Qaïda, responsables de l’attentat meurtrier contre le World Trade Center de New York du 11 septembre 2001).
La police ensuite. Les policiers restent les bras croisés face au rapt et au viol de fillettes coptes. Ils forcent les familles des victimes à retirer leurs plaintes 4 . Ils ont refusé de dresser des procès verbaux lorsque le 7 novembre 2003, le village de Garza — province de Guiza, proche du Caire — a été la cible de 5000 musulmans qui ont blessé de nombreux chrétiens (hommes, femmes et enfants) 5 , pillé et incendié des récoltes, boutiques et maisons appartenant à des Coptes.
Des néo chrétiens (musulmans convertis au christianisme) ne pouvant se faire délivrer des cartes d’identité portant la mention de leur nouvelle religion, se voient obligés de les falsifier. Ils sont arrêtés et torturés. Si un homme marié se convertit au christianisme, il est automatiquement séparé de sa femme musulmane. Mais que faire lorsque des familles entières préfèrent Jésus à Mahomet ? C’est le cas de Mohammed Ahmed Imam Al Kurdi qui porte désormais quatre noms chrétiens, comme pour mieux souligner sa nouvelle foi : Youssef (Joseph) Samuel, Makari et Soleyman (Salomon) et de sa femme, ex.
Saher Essayed Abdel Rani, devenue Mariam (Marie), Girgis (Georges), Makar (Macaire) 6 . Ce couple a été incarcéré, soumis à des sévices sexuels et séparé de ses enfants, Sarah et Marina.
Cet exemple est loin d’être isolé. Ainsi, Ahmed Moutapha Abaza, d’une grande famille musulmane, s’est réfugié aux Etats-Unis après avoir été torturé en prison à plusieurs reprises pendant 17 mois pour s’être converti au christianisme. Il dit qu’il y a des milliers de néo chrétiens comme lui qui croupissent dans les geôles “égyptiennes” 7 .
La police ne recule devant aucun sacrilège. Le 19 septembre 2003, des policiers font le siège de l’église St.Georges à Assiout empêchant les fidèles d’y entrer et molestant les femmes. Ils ordonnent au prêtre Abanoub d’arrêter l’office religieux et de sortir. Le prêtre refuse. Les policiers pénètrent dans l’église, jettent l’hostie à terre et la piétinent. Des Coptes d’Assiout (au sang chaud) se portent en masse vers leur petite église pour la protéger et obligent les forces de police à se retirer 8 .
Pendant le Ramadan (novembre 2003), la télévision a diffusé un feuilleton fleuve intitulé L’homme du destin, relatant la vie du caïd sarrasin Amr Ibn Aç 9 et célébrant l’invasion en 640 de la Vallée du Nil par les Arabes qui traitèrent l’Egypte comme une “vache à lait ” 10 et se révélèrent les “pires oppresseurs” 11 des Coptes, c’est-à-dire des Egyptiens.
« La servitude sous la colonisation arabe a assez duré », vient de déclarer le chercheur Sayyed al Kemni (né en 1947) 12 .
Le délabrement de l’Egypte en est une éclatante démonstration 13 .
Dans les écoles d’Al Azhar, fréquentées par un million et demi de petits Egyptiens dont certains deviendront des prédicateurs dans les mosquées, on enseigne encore en ce début du 3ème millénaire, comment humilier les dhimmis (les non musulmans), par exemple, porter une cloche au cou avant d’entrer dans les bains publics... et comment sous estimer les femmes. Ainsi, dans les programmes scolaires, on apprend qu ‘ un mari n ’ est pas tenu de payer le cercueil de sa femme décédée car si du vivant de celle-ci, il est obligé de la vêtir, en contre-partie, il jouit d’elle mais cette jouissance cesse avec sa mort 14 . On trouve aussi dans ces programmes, les 23 versets coraniques qui légifèrent sur la servitude, la prise de captives et la possession d’esclaves concubines sans restriction de leur nombre 15 .
L’obscurantisme contamine tout le système éducatif, y compris à l’Université. Ainsi, par exemple, Hassan Hanafi (que les islamologues occidentaux qualifient de musulman modéré) inflige à ses étudiants (surtout aux Coptes), un cours sur l’altération (tahrif) de l ’ Evangile 16 sans souffler mot, bien entendu, de l’altération, la falsification et la corruption dans le Coran, thèmes sur lesquels les chiites, tel Tobrissi, sont intarissables 17 .
L’islamisme avec son cort&#