L islam à l île de la Réunion
533 pages
Français

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L'islam à l'île de la Réunion , livre ebook

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Description

La minorité musulmane, d'origine indienne, installée à l'île de la Réunion depuis la seconde moitié du XIXe siècle, occupe une place prépondérante sur l'échiquier socio-économique de l'île. Ces immigrés devenus des marchands prospères tiennent les rênes d'une communauté bâtie autour de l'Islam sunnite. C'est à Saint Denis de la Réunion qu'a été édifiée la première mosquée. En 2008, la Réunion est devenue la tête de pont de la finance islamique en France.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 2 404
EAN13 9782336254784
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296123434
EAN : 9782296123434
L'islam à l'île de la Réunion

Marie-France Mourrégot
A Vincent et Anne
A mes amis de La Réunion
A Pierre Chabert
Note sur les transcriptions
Pour simplifier la lecture, aucun signe diacritique n’est utilisé pour les noms propres ; Mawlânâ Ashraf Ali Thânawî est écrit Mawlana Ashraf Ali Thanawi. A noter que l’abréviation Mw remplace le mot Mawlana.
Pour les mots arabes, les voyelles longues sont notées (â, î, û). Pour les mots isolés, le pluriel n’est pas ou exceptionnellement utilisé, il est écrit des madrasas et non pas des madâris .
Un glossaire des mots arabes figure en annexe de même que quelques unes de leurs transcriptions souvent utilisées à La Réunion.
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer ma plus vive reconnaissance à tous ceux et à toutes celles qui m’ont permis de mener à bien un long travail de terrain.
Ils m’ont ouvert leurs maisons, m’ont accueillie, m’ont donné de leur temps et ont accepté de répondre à mes questions sur les sujets les plus variés.
Certains m’ont facilité la tâche en mettant à ma disposition un logement, une voiture, des documents indispensables. D’autres m’ont invitée à partager un repas de rupture de jeûne, à une cérémonie de mariage, à un pique-nique...
C’est à eux tous que je dédie ce livre. Sans leur générosité et leur compréhension, je n’aurais pas pu aller au bout de cette étude qui, bien qu’imparfaite, aidera je l’espère, à une meilleure connaissance de ces Réunionnais que l’on appelle « Zarabes ».
Je suis partagée entre le désir de citer ici tous mes interlocuteurs et le souci de respecter l’anonymat de ceux qui le souhaitent. J’ai rencontré des Anciens qui étaient heureux de me faire partager leurs souvenirs et qui ne sont plus là pour me lire, je pense à eux avec gratitude 1 .
Je remercie, tout spécialement, le Dr Christian Chabert, l’Association Réunion-Espoir-Solidarité et M. Michel Chodkiewicz pour sa sollicitude et ses conseils.
L’île de la Réunion
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace Note sur les transcriptions REMERCIEMENTS LISTE DES SIGLES UTILISÉS PREFACE INTRODUCTION PREMIÈRE PARTIE - LA CONSTRUCTION DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE SUNNITE ORIGINAIRE DU GUJARAT, A L’ILE DE LA REUNION
CHAPITRE 1 - LES INDIENS MAHOMETANS DE BOMBAY HISTOIRE D’UNE DIASPORA CHAPITRE 2 - LES ZARABES DANS LA SOCIÉTE RÉUNIONNAISE
DEUXIÈME PARTIE - CENT CINQUANTE ANS DE STRATEGIES COMMERCIALES
CHAPITRE 1 - DE LA FIN DE L’ESCLAVAGE À LA DÉPARTEMENTALISATION CHAPITRE 2 - DE LA DÉPARTEMENTALISATION AU PREMIER HYPERMARCHÉ CHAPITRE 3 - LE COMMERCE SOUMIS AU DIKTAT DES GRANDES SURFACES
TROISIÈME PARTIE - ORGANISATION RELIGIEUSE DE LA COMMUNAUTÉ MARCHANDE
CHAPITRE 1 - L’APPARTENANCE RELIGIEUSE IDENTITÉ REVENDIQUÉE, OSTENTATOIRE CHAPITRE 2 - ÉTAT DES LIEUX INSTITUTIONS ET PRATIQUES RELIGIEUSES CHAPITRE 3 - DÉFENSE ET ILLUSTRATION DE L’ISLAM AU PÉRIL DE LA STANDARDISATION
CONCLUSION - Itinéraire d’une minorité musulmane en terre française GLOSSAIRE des MOTS ARABES Quelques transcriptions « réunionnaises » de mots arabes L’islam en ligne : principaux sites réunionnais BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES SIGLES UTILISÉS
A.C.L.A.O Association culturelle et de langues arabe et ourdou A.D.R Archives de La Réunion A.I.S.D Association Islam Sounate Djamatte A.M.R Association musulmane de La Réunion A.P.M.K Association philanthropique musulmane de Kathor B.K.A.I Association Bourbon Kholvad Anjuman Islam C.C.I.R Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion C.C.O.I Centre culturel de l’océan Indien C.I.R Centre islamique de La Réunion C.F.C.I Cellule de fiqh du Centre islamique C.F.C.M Conseil français du culte musulman C.R.C.M Conseil régional du culte musulman C.S.H.R Commission de surveillance du Halal-Réunion F.R.A.M Fédération réunionnaise d’associations musulmanes G.D.I.R Groupe de dialogue interreligieux G.I.E.H.R Groupement d’intérêt économique Halal-Réunion V.E.M Volontaires d’entraide musulmane
PREFACE
L’islam est-il soluble dans la République ? Cette question fut naguère le titre ironique d’un ouvrage où une trentaine d’intervenants proposaient des réponses qui s’étageaient du « oui » au « non » en passant par la gamme des « oui, mais… » et des « oui, si… ». Implicite ou explicite, elle reste posée dans le discours politique ou religieux et le débat ne parait pas près de s’épuiser. Sans prétendre le conclure, le remarquable travail de Mme Mourrégot montre, à partir d’un exemple rarement étudié avec cette minutie, qu’il peut se poser autrement.
A 10.000 kilomètres de la métropole, l’île de la Réunion n’intéresse le plus souvent que la clientèle des agences de voyage et les candidats à la députation. Elle mérite cependant l’attention à d’autres titres et notamment à celui qu’énonçait en 2004 le président musulman du « Groupe de dialogue interreligieux ». « L’islam réunionnais, déclarait-il avec conviction, doit avoir une valeur d’exemplarité pour l’islam en métropole ». Cette conviction paraissait d’ailleurs partagée par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur et, ipso facto, ministre des cultes.
Cet islam réunionnais présente, il est vrai, vu d’ici, des caractères assez singuliers. Les musulmans vivant en métropole sont d’origines très diverses : algériens, marocains, turcs, sénégalais… Ceux de La Réunion – qu’on appelait jadis « Mahométans de Bombay » et qu’on nomme aujourd’hui les « Zarabes » ne sont guère arabes en dépit de ce nom. Ils sont tous originaires du Gujerat, et, plus précisément de deux districts de cet état indien. Leur arrivée n’est pas un phénomène récent : elle remonte à la deuxième moitié du 19 e siècle. Groupe minoritaire, entre trois et quatre pour cent de la population de l’île, mais homogène, les Zarabes ne sont pas voués à n’exercer que des tâches peu qualifiées mais constituent des familles voire des dynasties de commerçants. Offrant une surface socialement respectable, ils n’ont pas craint d’affirmer leur différence mais sans affronter les autorités légales et s’appliquant, au contraire à en cultiver les bonnes grâces. Cette stratégie patiente et souple à porté des fruits : la première mosquée de France (réserve faite de la particularité des départements algériens) fut construite à Saint-Denis en 1905. C’est en 1915 qu’en dérogation à la règle républicaine, les Zarabes obtinrent avec l’appui d’élus radico-socialistes, l’ouverture d’un cimetière musulman. La première école coranique, son contrat d’association avec l’Etat, c’est à La Réunion aussi qu’on le trouve. La première expérience d’introduction des règles de la « finance islamique » dans le système bancaire français, c’est également à La Réunion qu’elle a eu lieu.
La cohérence n’est pas l’uniformité. Si les musulmans réunionnais sont en majorité des sunnites, il y a aussi parmi eux des chiites. Le rite hanafite, comme en Inde, est prédominant, mais le rite chaféite est présent aussi. L’influence du réformisme fondamentaliste de l’école indienne de Déoband est forte mais les Barelwis (dont les Déobandis contestent l’orthodoxie) comptent des adeptes. Le prosélytisme du Tabligh, depuis une cinquantaine d’année, exerce des effets très visibles sur le système pileux masculin et la manière de se vêtir mais le simplisme de ses enseignants est loin de faire l’unanimité. Une origine commune au Gujerat n’a pas empêché, par le passé, des tensions entre Surtis et Baïssab, qui ne venaient pas des mêmes districts. Bref, le tableau très nuancé que trace Mme Mourrégot à partir d’un scrupuleux travail de terrain et d’un dépouillement des publications et des sources administratives n’est pas celui d’une communauté idéale. Reste qu’il donne l’image d’une implantation réussie dans le microcosme réunionnais. Légitimement attachés à des pratiques qui ne son

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