3000 ans de révolution agricole
334 pages
Français

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3000 ans de révolution agricole , livre ebook

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Description

De la Grèce et la Rome antiques à l'Andalousie arabe, des campagnes gauloises à la France des Lumières et de la Révolution industrielle du XIXe siècle, l'évolution des connaissances et des pratiques agricoles est ici retracée à travers l'étude de près de 4000 documents. Les étapes de la production agricole, à différentes époques, sont étudiées, ainsi que l'entrée de l'agriculture dans l'ère de la chimie et du machinisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 26
EAN13 9782296503298
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

3000 ans de Révolution agricole
Historiques
Dirigée par Bruno Péquignot et Denis Rolland


La collection « Historiques » a pour vocation de présenter les recherches les plus récentes en sciences historiques. La collection est ouverte à la diversité des thèmes d’étude et des périodes historiques.
Elle comprend trois séries : la première s’intitulant « travaux » est ouverte aux études respectant une démarche scientifique (l’accent est particulièrement mis sur la recherche universitaire) tandis que la deuxième intitulée « sources » a pour objectif d’éditer des témoignages de contemporains relatifs à des événements d’ampleur historique ou de publier tout texte dont la diffusion enrichira le corpus documentaire de l’historien ; enfin, la troisième, « essais », accueille des textes ayant une forte dimension historique sans pour autant relever d’une démarche académique.

Série Travaux

Kilien STENGEL, L’aide alimentaire : colis de vivres et repas philanthropiques. Histoire de la Gigouillette 1934-2009, 2012.
Donald WRIGHT, L’Antiquité moderne, 2012.
Georges ASSIMA, La France et la Suisse. Une histoire en partage, deux patries en héritage, 2012.
François CHEVALDONNE, Rosa Bordas, rouge du Midi, mémoires, oublis, Histoire, 2012.
Jean-Paul AUTANT, De la mobilisation à la victoire. 1939-1946. Un singulier parcours sous l’uniforme durant le second conflit mondial , 2012.
Christian FEUCHER, Ali Bey, un voyageur espagnol en terre d’islam , 2012.
Mélanie GABE, Accoucher en France. De la libération aux années 1960, 2012.
Jean-Marc SERME, Andrew Jackson, l’homme privé. Émotions et sentiments d’un homme de l’Ouest, 1767-1845,2012.
Gilles GÉRARD, Famiy Maron ou la famille esclave à Bourbon (île de la Réunion), 2012.
Bernard CAILLOT, L’Angleterre face aux Bourbons dans la Guerre d’indépendance Américaine. Paradoxe dans l’Europe des Lumières, 2012.
Alain COHEN, Le Comité des Inspecteurs de la salle, 2011.
Michel VANDERPOOTEN


3000 ans de Révolution agricole


Techniques et pratiques agricoles
de l’Antiquité à la fin du XIX e siècle


L’H ARMATTAN
Ouvrages du même auteur :

Les campagnes françaises au XIX e siècle. Économie, société, politique, Editions du Temps, Nantes, 2005


© L’H ARMATTAN , 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96444-0
EAN : 9782296964440

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
INTRODUCTION
Cet ouvrage est issu d’une thèse de doctorat d’histoire intitulée Éléments techniques d’une révolution agricole au début de l’époque contemporaine.

Tandis que les aspects économiques, juridiques, sociaux, de l’évolution agricole ont été abondamment étudiés, les contraintes agronomiques et pratiques n’ont fait l’objet que d’analyses rares et ponctuelles.

Par l’étude des textes agronomiques européens –de l’Antiquité au XIX e siècle inclus-, des livres de raison, des récits de voyageurs, des mémoires statistiques, documents d’archives locales, des travaux de l’historiographie rurale (monographies régionales, études thématiques, essais de synthèse) et à la lumière des connaissances agronomiques actuelles, nous suivons l’évolution des connaissances et des pratiques agricoles.
Cette mise en perspective n’avait pas été tentée sur cette très longue durée (27 siècles). Cela a été l’occasion non seulement de mettre en évidence la pérennité des auteurs latins, mais aussi de montrer quelques plagiats, la faiblesse de l’innovation dans la littérature spécialisée du XVIII e siècle, ou l’universalité d’Olivier de Serres.
Cette relecture des textes classiques a été menée parallèlement à l’examen de l’historiographie, selon les thèmes de la production agricole organisée en chaîne opératoire : la fertilisation, la préparation du sol, les instruments, les cultures, les élevages, etc.

La fertilisation tient une place fondamentale dans la chaîne opératoire de la production agricole. Les légumineuses peuvent contribuer dans une certaine mesure à l’amélioration des systèmes de culture ; utilisées en grains, elles ont probablement tenu une place importante dans l’alimentation paysanne ; sous la forme des prairies artificielles, leur essor est marqué par de fortes disparités régionales, qui s’opposent à l’image d’un mouvement général décisif. Une révolution agricole fondée sur le seul remplacement des jachères par les prairies artificielles et l’augmentation des troupeaux apparaît comme une illusion agronomique. La révolution agricole contemporaine, à quelque date qu’on la situe, apparaît nécessairement comme la mise en œuvre d’un ensemble de perfectionnements et d’innovations techniques internes et externes (amendements, déchets urbains, puis engrais industriels, instruments et machines), dans le cadre général d’une évolution de la société et de l’économie caractérisée par l’ouverture. C’est en devenant cliente et fournisseur de l’industrie que l’agriculture contemporaine a pu effectuer une révolution, qui ne pouvait encore, au milieu du XIX e siècle, que s’amorcer.
L’étude des techniques agricoles anciennes n’est pas sans actualité ; elle peut intéresser les praticiens d’aujourd’hui. Certains agronomes espèrent trouver, dans l’exposé des pratiques anciennes, des arguments en faveur d’une agriculture économe et respectueuse de l’environnement. Ainsi la connaissance de l’agriculture d’hier aurait un rôle à jouer dans la genèse de celle de demain, historiens et agronomes pouvant œuvrer ensemble à… une nouvelle révolution agricole ?
QU’EST-CE QU’UNE RÉVOLUTION AGRICOLE ?
Secteur en friche et le plus ignoré des historiens classiques,
l’histoire des pratiques agricoles a de beaux jours devant elle.
Ghislain BRUNEL et Jean-Marc MORICEAU

Je conseille donc aux cultivateurs physiciens de n’admettre pour vrai,
dans quelque système particulier qu’ils adoptent sur la théorie de l’agriculture,
que ce que la pratique leur prouvera constamment l’être en effet.
Qu’ils lisent tout c’est leur devoir ;
mais qu’ils se gardent bien de croire sur parole tout ce qu’on leur dira.
LE LARGE DE SAINT FARGEAU (1762)
Le rendement, mesure du progrès ?
Les notions de progrès et de révolution agricole sont des inventions modernes. Les historiens s’accorderaient peut-être à définir l’effet décisif d’une révolution agricole –à quelque date qu’on la situe– comme un accroissement remarquable de la production agricole, résultant d’une augmentation de la productivité du sol et du travail humain.

Encore faut-il disposer de données quantitatives suffisantes et comparables au fil du temps. C’est au niveau des rendements que les informations sont les plus constantes et accessibles.
Après avoir été le rapport de la quantité récoltée à la quantité semée, en poids ou en nombre de grains (5 pour 1, 12 pour 1…), le rendement est considéré, depuis le XIX e siècle, en fonction de l’unité de surface cultivée (80 quintaux à l’hectare…).
C’est une donnée d’autant plus incomplète et peu satisfaisante que la production ne résulte plus seulement du travail agricole, mais qu’elle intègre des intrans plus déterminants : produits provenant des industries d’amont (machines et outils, énergies, engrais, produits phytosanitaires), et pratiques issues de la recherche et de la vulgarisation. L’évaluation de chacun de ces éléments –travail et intrans– pourrait aider à définir et à situer une révolution agricole, dès lors qu’on y trouverait des changements notables.

La chronologie du phénomène est loin de faire l’unanimité parmi les historiens. La révolution agricole moderne des uns est pour d’autres « un mythe » {1} . Et même, pour F. Sigaut, le terme de « révolution » –s’agissant des techniques agricoles– est tout simplement à « mettre au rancart une fois pour toutes. » {

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