Accompagner la vie jusque-là
164 pages
Français

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Accompagner la vie jusque-là , livre ebook

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164 pages
Français

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Description

Ouvrir ce livre, c'est plonger dans l'univers de l'accompagnement de la fin de vie, et comprendre combien des attitudes simples et spontanées peuvent compter pour le patient, l'entourage ou l'équipe soignante. Les récits parlent de tendresses et de moment heureux, mais aussi de tristesses, de colères, d'injustices. Ouvrir ce livre, c'est aussi découvrir que le temps nous rappelle l'urgence de savourer la vie : il nous invite à porter sur nos rencontres et nos gestes un regard intérieur qui leur donnera du sens.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2015
Nombre de lectures 41
EAN13 9782336392547
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Encres de vie
Collection dirigée par Annemarie Trekker
Cette collection a pour objectif de publier des textes littéraires à caractère autobiographique sous forme de récit (de vie), d’autofiction ou de roman personnel, ainsi que des témoignages et des écrits restituant et/ou mettant en scène la mémoire collective.
Dans la même collection :
Agathe Gosse, À la source de mes mots, le fleuve Congo, 2014.
Marie Fizaine, Le goût de la terre, 2014.
Anne Lauwers, Les couleurs de la musique, 2014.
Jean-Paul Procureur, Alesia, Lettre ouverte à ma mère, 2014.
Nelly Laurent, La rue des Songes ou les rêves d’une me’tamorphose, 2014.
Christian Leray, Amor do Mar – Amour de la Mer, 2015.
Michèle-Baj Strobel, D’Orient et d’ailleurs. Ateliers des voyages, 2015.
Laurence Leguay, Lettre à l’absent, 2015.
Jean-Pierre Outers, Un voyage à l’envers, 2015.
Titre

Bernadette Feroumont





Accompagner la vie jusque-là
Récits de volontaires en soins palliatifs

Préface de Gabriel Ringlet


Collection : Encres de vie
Copyright





Photo de couverture : Bernadette Feroumont, « Infiniment bleu »








© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’École Polytechnique – 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.
EAN Epub : 978-2-336-74265-6
Dédicace





À mes enfants, Véronique, Jean-François et Frédéric
Pour que se perpétue la transmission de valeurs qui me tiennent à cœur
Et qu’ils mettent déjà chacun à l’œuvre, autant dans leur vie
professionnelle que personnelle
À mes petits-enfants, Wendy, Juliette, Tom, Théo et Lola Pour que la trace existe dans un objet précieux comme un livre
Préface « Le regard intérieur »
En traversant le livre de Bernadette Feroumont, j’étais accompagné par le récit d’un grand résistant dont les écrits m’ont beaucoup marqués et qu’on redécouvre aujourd’hui, il était temps : Jacques Lusseyran. Cela m’arrive souvent, quand on me confie un manuscrit, d’avoir besoin d’une parole pour en faire chanter une autre. Et Dieu sait que c’est le cas ici. Car Jacques Lusseyran, aveugle à huit ans, résistant à dix-sept, arrêté en 1943 par la Gestapo, incarcéré à Fresnes, déporté à Buchenwald et devenu, après sa libération, professeur de littérature aux États-Unis… n’a jamais cessé de répéter que « les vrais yeux travaillent au-dedans de nous ». Comment cet immense témoin, si sensible à la poésie, et qui a osé écrire Et la lumière fut , a-t-il réussi à développer avec une telle justesse ce qu’il appelait « le regard intérieur », et à nous partager le feu d’une passion aussi jeune que rayonnante ?
Il me semble que la première grande qualité du texte de Bernadette Feroumont est de jeter un regard intérieur sur le travail des volontaires en Soins Palliatifs. Elle les connaît bien. Elle en a interrogé plusieurs dizaines, longuement, et elle leur offre une parole qui va nous permettre de suivre leurs chemins jusqu’au-dedans de nous.
Mais il est délicat, ce voyage-là. Il emprunte des routes escarpées et oblige à n’avoir pas trop le vertige, même quand il faut se tenir debout au bord du précipice. Un effort qui suppose une bonne préparation et la capacité de faire face à l’inattendu si le temps se couvre et si la montagne en vient à tester notre résistance. Sur ce chemin de crête, le volontaire ne va pas marcher qu’avec le patient. Il va devoir accompagner l’entourage et même, quelquefois, encourager l’équipe soignante elle-même.
Les yeux devront travailler très au-dedans pour accompagner les proches, entendre leurs doutes, leurs craintes, leurs colères et les voir parfois s’effondrer. Je pense à cette maman qui ne parvient plus à entrer dans la chambre de son fils ; à cette épouse épuisée et qui veut que « ça s’arrête », car « je ne peux plus le voir comme ça » ; à ce monsieur aussi, si délicat, et qui accepte tendrement que son épouse, atteinte par la maladie d’Alzheimer, déchire, page après page, les livres qu’il a achetés à la brocante, alors que lui-même est déjà si loin sur le chemin de la maladie. Mais la poésie vient d’envahir tout son univers et l’accompagne sur ses terres intérieures déjà tellement labourées.
Les yeux au-dedans accompagnent aussi, bien entendu, et surtout, le patient. Un regard intérieur qui va tenter de mieux l’entendre, le sentir, le goûter, le toucher. Car quand on est à son chevet, « s’exercer à fermer les yeux est aussi important qu’apprendre à les ouvrir » dirait Jacques Lusseyran. Fermer les yeux et accueillir la tornade des questions, des protestations, des colères, et être capable d’entendre aussi bien une demande d’euthanasie qu’une déclaration d’amour…
Regarder le patient en laissant travailler nos yeux au-dedans de nous, c’est aussi accepter de le suivre lorsqu’il n’y a plus personne au sommet de la solitude. Je pense à cette dame qui vivait seule dans un petit chalet au bord de l’Amblève. Ou à cette vieille maman qui va obtenir qu’une ambulance la conduise en prison pour aller réconforter son fils incarcéré qui fait la grève de la faim. Ou encore à cette patiente sans famille, sans amis, sans visites. Le jour de ses funérailles, elles étaient deux à l’accompagner, une infirmière et une bénévole, et à déposer une rose sur son cercueil.
Tout au long du livre, j’étais frappé de voir comme les yeux au-dedans de nous regardent les objets les plus ordinaires, les gestes les plus humbles, tous ces « presque rien » qui sont « presque tout » à l’heure où l’adieu nous donne rendez-vous : raser délicatement une peau si sensible, proposer une eau de toilette rafraichissante, masser doucement les pieds jusqu’à ce que la respiration s’apaise, évoquer dans l’oreille, juste avant le dernier soupir, la présence d’un rosier tant aimé, ou mettre une toute belle chemise à un homme de trente ans qui veut « être beau » pour la visite de sa jeune épouse.
Les yeux au-dedans sont aussi, bien entendu, les yeux de l’écriture. Et là, je veux souligner à quel point Bernadette Feroumont a voulu s’effacer derrière ses témoins. À la direction de l’orchestre, elle a surtout le souci de mettre ses interprètes en valeur. Et c’est vrai qu’on se laisse emporter par la valse des prénoms. Mais on est heureux qu’elle quitte parfois son pupitre pour se mettre elle-même au piano. Car la tonalité poétique de l’ouvrage vient surtout de ces moments où l’auteur, au début de chaque chapitre, évoque elle-même le « presque rien » de ses propres accompagnements. On mesure alors comment elle sait accueillir le sourire d’un printemps précoce et voir dans une fleur de magnolia « un cœur couleur de sang séché, comme une mise au monde ».
En terminant la magnifique biographie qu’il a consacrée à Jacques Lusseyran, Le Voyant, Jérôme Garcin explique que la philosophie et l’éthique de cette vie exceptionnelle reposent sur un principe élémentaire : « c’est au-dedans que le regard exerce son vrai pouvoir, que le vaste monde se donne à voir et que vivent, en harmonie, en se tenant la main, les vivants et les morts » 1 .
N’est-ce pas ce que nous confie Bernadette Feroumont à travers Accompagner la vie jusque-là… ? Des histoires où vivants et mourants ne cessent de se donner la main. « Tous sont là quelque part en nous » témoigne Virginie. Et désormais, quelque part en nous, lecteurs. Ce qui n’est pas triste. D’ailleurs, après le décès de leur père, des enfants, revenus à l’hôpital pour dire merci, ont confié à une bénévole : « C’est vraiment bizarre à dire, mais on vient de passer une bonne semaine ici ! »
C’est peut-être bizarre à écrire… mais vous allez passer de bons moments ici, graves, intenses, joyeux aussi, avec les volontaires en Soins Palliatifs qui habitent si heureusement ces pages.
Gabriel Ringlet


1 Jér

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