L agriculture russe
515 pages
Français

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L'agriculture russe , livre ebook

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Description

L'implosion de l'URSS en 1991 - peut-être l'événement le plus important de la seconde partie du XXe siècle - accentue une crise déjà ancienne du monde agricole et agro-industriel. La dévaluation du rouble en 1998 marque le redémarrage d'un essor agricole russe qui se traduit, deux ans plus tard, par la reprise des exportations céréalières. Le secteur agricole passe alors d'une attitude de résistance à une politique plus offensive, dont le chemin se dessine progressivement, entre ultra-libéralisme et préservation de la ruralité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2007
Nombre de lectures 536
EAN13 9782336272689
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Biologie, Ecologie, Agronomie
Collection dirigée par Richard Moreau professeur honoraire à l’Université de Paris XII, correspondant national de l’Académie d’Agriculture de France

Cette collection rassemble des synthèses, qui font le point des connaissances sur des situations ou des problèmes précis, des études approfondies exposant des hypothèses ou des enjeux autour de questions nouvelles ou cruciales pour l’avenir des milieux naturels et de l’homme, et des monographies. Elle est ouverte à tous les domaines des Sciences naturelles et de la Vie.
Déjà parus
Jean-Marc BOUSSARD, Hélène DELORME (dir.), La régulation des marchés agricoles internationaux, 2007.
Jacques CANEILL (dir.), Agronomes et innovation, 2006.
Gabriel ROUGERIE, Emergence et cheminement de la biogéographie, 2006.
Ibrahim NAHAL, Sur la pensée et l’action. Regards et réflexions, 2006.
Maurice BONNEAU, La forêt française à l’aube du XXIè siècle, 2005.
Alain DE L’HARPE, L’espace Mont-Blanc en question, 2005.
René LE GAL, Comprendre l’évolution, 2005.
Dr Georges TCHOBROUTSKY, Comment nous fonctionnons, 2005. Jean TOTH, Le cèdre de France, 2005.
France Pologne pour l’Europe, Les enjeux de la Politique agricole commune après l’élargissement du 1 er mai 2004, 2005.
Louis CRUCHET, Le ciel en Polynésie. Essai d’ethnoastronomie en Polynésie orientale, 2005.
Henri LOZANO, Le sens des choses. une logique d’organisation de l’univers, 2005.
Pierre PIGNOT, Europe, Utopie ou Réalité  ?, 2005.
Pierre DE FELICE, L’image de la terre : les satellites d’observation, 2005.
André NEVEU, Les grandes heures de l’agriculture mondiale, 2005.
Philippe PREVOST ( Sous la direction de ), Agronomes et territoires, 2005.
Claude MONNIER, L’agriculture française en proie à l’écologisme, 2005.
L'agriculture russe
Du kolkhoze à l 'hypermarché

Jean-Jacques Hervé
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296028401
EAN : 9782296028401
Sommaire
Biologie, Ecologie, Agronomie Page de titre Page de Copyright Introduction 1 - Géographie et institutions de la Russie 2 - Milieux et potentialités 3 - L’inertie des passés 4 - Les transformations agraires de 1991 à 1998 5 - Le renouveau agricole après 1998 6 - Productions et régions agricoles de Russie 7 - Les enjeux et les réformes contemporaines 8 - Perspectives 9 - Conclusions Bibliographie Ouvrages en français ou en anglais Ouvrages en russe Quelques Sites INTERNET Principales abréviations Liste des tableaux Table des illustrations
J’adresse mes remerciements aux amis qui m’ont encouragé à écrire ce livre. CHRISTOPHE CORDONNIER avec qui j’avais eu le plaisir de rédiger un chapitre du « Demeter 2004 » consacré à l’économie agricole russe, IVAN GREGORIEVITCH OUCHATCHEV, vice-président de l’Académie des sciences agricoles de Russie, JEAN GERIN, conseiller du Commerce extérieur de la France à Moscou, FRANÇOIS BONNET, ancien correspondant du « Monde » à Moscou, VASSILI GROUBY, conseiller agricole près l’ambassade de Russie à Paris, ANNE DURUFLE ancienne attachée culturelle et CLADE BLANCHEMAISON, ambassadeur de France à Moscou, et à beaucoup d’autres qui j’espère ne me tiendront pas rigueur de ne pas les avoir cités...
Un grand merci également aux nombreux chefs d’entreprise et de coopérative agricole et agroalimentaire qui m’ont fait part de leur intérêt pour la publication d’un livre synthétique sur l’agriculture de la Russie.

Je remercie pour leur concours PIERRE AUROUSSEAU , professeur de pédologie à Rennes qui a bien voulu relire le chapitre sur les sols, RAYMOND DIENER, expert agricole d’UbiFrance à Moscou, excellent connaisseur des marchés, ELIZABETH PELEKHINE dont les missions en Russie ont été stimulantes, mon confrère RICHARD MOREAU qui a accueilli avec enthousiasme ce livre dans sa collection, et PATRICK GOFMAN pour sa relecture professionnelle...
Un très grand merci à mon épouse ANNE - MARIE , qui a supporté ce travail supplémentaire et a été ma première lectrice, critique et stimulante
Jean-Jacques Hervé
Un ruisseau près de Novossibirsk (Sibérie centrale)
« La Commune russe n’a pas été érigée par la loi, elle a précédé toute législation, et la loi n’a guère fait qu’en reconnaître, qu’en enregistrer l’existence. (...) la commune est la cellule primitive, la monade initiale de la nation. (...) Toute la vie russe semble avoir été originairement modelée sur ce type traditionnel. »
Anatole Leroy-Beaulieu, « L’Empire des tsars et les Russes », p 460.

Un village rue, oblast de Saratov (Vallée de la Volga)

Un puits traditionnel dans les environs de Moscou
Introduction
Depuis la perestroïka, l’agriculture russe est engagée dans une transition sans précédent, ni dans son histoire, ni dans celle des économies agraires développées. L’implosion du système soviétique a brusquement accéléré un déclin du secteur primaire, amorcé depuis la stagnation de l’ère Brejnev, tandis que parallèlement, l’ouverture des marchés alimentaires aux produits d’importation instillait les germes d’un libéralisme débridé.

En vingt ans, de 1984 à 2004, le paysage agricole et agroalimentaire russe a été bouleversé. La privatisation a transformé les structures agraires. La plupart des kolkhozes et des sovkhozes ont opté pour des statuts d’entreprise privée, mais sans disposer de référence pour déterminer leur valeur patrimoniale, et sans aucune expérience d’une économie de marché. L’abandon de la planification d’Etat a obligé les producteurs à assumer seuls leurs achats et leurs ventes, le choix de leurs fournisseurs et de leurs clients, et à supporter intégralement leurs dépenses et leurs recettes. Dans l’océan de la concurrence, ils ont navigué à vue, accumulant des pertes considérables. La décapitalisation et l’endettement pèsent sur les projets actuels de développement, sans cependant en empêcher l’émergence et parfois la réalisation avec des succès exemplaires.

Placé au cœur du complexe agroalimentaire (APK), l’observateur impartial est frappé par l’inertie longue de l’histoire agraire de la Russie. Bien des descriptions rapportées par les grands voyageurs du 19 e siècle, notamment Leroy-Beaulieu, semblent avoir été écrites aujourd’hui. Malgré la télévision, qui dessert presque tous les villages, bien que souvent de façon médiocre, malgré un réseau ferroviaire dense et des lignes aériennes nombreuses et fonctionnelles, les distances demeurent énormes dans ce pays-continent et contribuent à son identité. Comme l’identité qui est à la fois ce qui distingue et ce qui réunit, les distances séparent les communautés mais les unissent dans leur recherche de voies originales d’adaptation au milieu et aux contraintes Mais cependant ce n’est ni la géographie, qui évoque celle du Canada, ni la fragilité de l’unité de l’immense territoire de l’URSS, hérité de l’empire des tsars, qui peuvent expliquer la persistance des traditions séculaires de la Russie rurale dans la jeune Fédération de Russie.

Sans embrasser les thèses panslaves, force est de reconnaître que le paysan russe est dépositaire de l’identité nationale. Il incarne la relation forte qui lie l’homme russe à la nature, omniprésente et puissante ; il représente une formidable capacité de résistance aux outrages innombrables qui ont marqué l’histoire du pays. Résistance au servage qui se met en place quand l’Occident s’en détache ; résistance aux maîtres tout-puissants qui l’asservissent jusqu’au début du 19 e siècle ; résistance aux transformations brutales qui ont accompagné la suppression du servage ; résistance aux exactions des Rouges et des Blancs pendant la révolution bolchevique ; résistance à la collectivisation forcée et aux purges staliniennes ; résistance à l’invasion des forces nazies ; résistance aux absurdités de la planification centralisée ; résistance enfin aux excès du libéralisme contemporain...

Condamné malgré tout à nourrir le pays, le paysan russe a su faire survivre la communauté rura

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