Le ravage du lien maternel
272 pages
Français

Le ravage du lien maternel , livre ebook

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272 pages
Français

Description

Un ravage. Telle est la métaphore cataclysmique employée par Lacan pour rendre compte du lien passionnel unissant mère et fille. Quand la vie psychique d'une femme est colonisée par la mère, sa subjectivité s'efface et sa féminité reste en exil. Voici proposé un déchiffrement psychanalytique du ravage maternel dans la destinée de toute fille. Le célèbre Cas Dora en illustrera la clinique. Comment y a-t-il pour une femme un au-delà de la mère vers quoi l'analyse pourrait tendre ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2013
Nombre de lectures 131
EAN13 9782336328157
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE RAVAGE DU LIEN MATERNEL VANESSA BRASSIER
Un ravage. Telle est la métaphore cataclysmique employée par
Lacan pour rendre compte du lien passionnel unissant mère et
fi lle.
En arriverait-il au même constat pessimiste aujourd’hui ?
Sur le divan, les mères sont pour les femmes un sujet de
prédilection – objet d’amour et de haine.
Si l’imaginaire fl eurit autour du ravage maternel, il s’impose
d’en interroger le réel en jeu puisqu’il s’agit d’un fait de structure LE RAVAGEdont la manifestation la plus patente est l’impossibilité pour
une femme d’accéder à sa féminité en raison de la persistance
fantasmatique du lien à la mère d’où elle ne cesse d’attendre un
plus d’être, comme femme. Or, quand la vie psychique d’une DUfemme est colonisée par la mère, sa subjectivité désirante s’efface
et sa féminité reste en exil.
Le présent ouvrage propose un déchiffrement psychanalytique
du ravage maternel dans la destinée de toute fi lle. IENIENIEN
Le célèbre Cas Dora en illustrera la clinique, en marge d’une
interprétation exclusivement œdipienne et paternelle de l’hystérie. MAMATERNETERNELL
Comment, dans l’espace de la cure analytique, le ravage
vientil habiter le transfert ? Y a-t-il pour une femme un au-delà de la
mère vers quoi l’analyse pourrait tendre ?
Vanessa Brassier a suivi un parcours littéraire et
philosophique avant d’entreprendre des études de psychologie
à l’Université Paris VII. Psychologue, docteur en psychanalyse,
elle exerce son métier dans un Centre médico-psychologique et
dans son cabinet parisien. Sa thèse sur le ravage maternel,
soutenue sous la direction de Paul-Laurent Assoun est à
l’origine de son premier livre.
Ét udes psy c hanalytiques Ét udes psy c hanalytiquesEP
ISBN : 978-2-343-01254-4
28 euros
LE RAVAGE DU LIEN MATERNEL
Vanessa BRASSIER

















LE RAVAGE DU LIEN MATERNEL



















Études Psychanalytiques
Collection dirigée par Alain Brun et Joël Bernat

La collection Etudes Psychanalytiques veut proposer un pas de côté et non
de plus, en invitant tout ceux que la praxis (théorie et pratique) pousse à
écrire, ce, « hors chapelle », « hors école », dans la psychanalyse.

Dernières parutions

Touria MIGNOTTE, La cruauté. Le corps du vide, 2013.
Pierre POISSON, Traitement actuel de la souffrance psychique et atteinte à
la dignité. « Bien n’être » et déshumanisation, 2013.
Gérard GASQUET, Lacan poète du réel, 2012.
Audrey LAVEST-BONNARD, L’acte créateur. Schönberg et Picasso. Essai
de psychanalyse appliquée, 2012.
Gabrielle RUBIN, Ces fantasmes qui mènent le monde, 2012.
Michel CONSTANTOPOULOS, Qu’est-ce qu’être un père ?, 2012.
Marie-Claude THOMAS, L’autisme et les langues, 2011.
Paul MARCIANO, L'accession de l'enfant à la connaissance.
Compréhension et prise en charge des difficultés scolaires, 2010.
Valérie BLANCO, Dits de divan, 2010.
Dominique KLOPFERT, Inceste maternel, incestuel meurtrier. À corps et
sans cris, 2010.
Roseline BONNELLIER, Sous le soleil de Hölderlin : Œdipe en question,
2010.
Claudine VACHERET, Le groupe, l’affect et le temps, 2010.
Marie-Laure PERETTI, Le transsexualisme, une manière d’être au monde,
2009.
Jean-Tristan RICHARD, Nouveaux regards sur le handicap, 2009.
Philippe CORVAL, Violence, psychopathie et socioculture, 2009.
Stéphane LELONG, L’inceste en question. Secret et signalement, 2009.
Paul DUCROS, Ontologie de la psychanalyse, 2008.
Pierre FOSSION, Mari-Carmen REJAS, Siegi HIRSCH, La
TransParentalité. La psychothérapie à l’épreuve des nouvelles familles, 2008.
Bruno de FLORENCE, Musique, sémiotique et pulsion, 2008.
Georges ABRAHAM et Maud STRUCHEN, En quête de soi. Un voyage
extraordinaire pour se connaître et se reconnaître, 2008.
Jacques PONNIER, Nietzsche et la question du moi. Pour une nouvelle
approche psychanalytique des instances idéales, 2008.
Guy ROGER, Itinéraires psychanalytiques, 2008.
Jean-Paul MATOT, La construction du sentiment d’exister, 2008.
Guy KARL, Lettres à mon analyste sur la dépression et la fin d’analyse,
2007.

Vanessa Brassier




























LE RAVAGE DU LIEN MATERNEL








































































































































































































© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-01254-4
EAN : 9782343012544



A Jacy Arditi




Introduction


A ce titre, l’élucubration freudienne du complexe d’Œdipe, qui y fait la
femme poisson dans l’eau, de ce que la castration soit chez elle de départ
(Freud dixit), contraste douloureusement avec le fait du ravage qu’est chez la
femme, pour la plupart, le rapport à sa mère, d’où elle semble bien attendre
comme femme plus de subsistance que de son père, – ce qui ne va pas avec lui
1étant second, dans ce ravage.

Le « ravage » du lien maternel pour une fille a quelque affinité avec La
question qui hante la psychanalyse depuis ses prémices et que Freud nous a
laissée en héritage : Was will das Weib ? – Que veut la femme ? Telle est mon
hypothèse de départ.
Au terme d’un long parcours, Freud finit par découvrir, dans la perplexité,
ce tout premier lien passionnel et sans issue attachant une fille à sa mère. Ce
2lien jugé inanalysable, car soumis à un refoulement « inexorable » , il le situa
aux confins inexplorés de la psychanalyse – aux abords du fameux dark
continent de l’énigmatique féminité.
A la fin de sa vie, Lacan faisait le même constat, considérant la relation
qualifiée de « ravageante » entre une fille et sa mère comme l’un des mystères
de la psychanalyse.
Depuis son irruption dans « L’étourdit », en 1972, la métaphore lacanienne
du « ravage » maternel a fait long feu dans le champ psychanalytique,
suscitant nombre de publications sur la question, mais son tranchant semble
aujourd’hui s’émousser dans des considérations psychologisantes qui tendent à
réduire le dit ravage au seul registre imaginaire. Souvent, le stéréotype de
l’horrible mère ravageante vient se substituer à une réflexion proprement
psychanalytique sur le réel qu’il vient masquer.
J’ai fait le pari d’interroger ce réel.

L’engouement pour le sujet s’est révélé bien avant cette trouvaille de
« L’étourdit », soit dès les années 1930, moment où la psychanalyse fut
bouleversée par un décentrement majeur, inauguré par les kleiniens, de la
référence paternelle freudienne à la référence maternelle : surgit alors au cœur
de la théorie comme au sein de la pratique la figure de la Mère là où
3auparavant régnait le Père. Chez les post-freudiens, la relation précoce à la

1 Jacques Lacan, « L’ét

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