Oser la décroissance
230 pages
Français

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Oser la décroissance , livre ebook

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Description

Comment ne pas se rendre compte qu'une croissance illimitée dans un monde aux ressources finies est une absurdité ? L'auteur examine l'état du mouvement pour la décroissance en France en gardant un regard critique. Pour lui, la seule solution pour réduire les écarts de richesse est la décroissance économique qui n'implique pas la décroissance sociale et culturelle car au-delà d'un certain niveau de vie, le bonheur, le taux de scolarisation, l'espérance de vie, etc., n'augmentent plus.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2015
Nombre de lectures 76
EAN13 9782336389424
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

écrit par un scientiïque habitué à juger objectivement les faits. Confronté au changement climatique et à l’érosion de la biodiversité, comment ne
ressources ïnies est une absurdité ?
L’auteur va plus loin que l’économiste Philippe Dessertine, qui dit ne pas souhaiter la décroissance mais considère qu’elle est inéluctable. Après avoir décrit le piège que constitue le développement durable, l’auteur examine l’état du mouvement pour la décroissance en France. Sur certains points, comme la réduction forte du temps de travail ou le revenu inconditionnel, il montre son désaccord avec la majorité des décroissantistes. Il n’hésite pas non plus à aborder, ce qui est rare, le problème de la régulation
Cet ouvrage montre aussi que le déï prioritaire est la réduction des
riches et pays pauvres. Chercheur, l’auteur n’a pas une conïance absolue en la science et la technique. Une seule solution paraît réaliste, la décroissance
toutes les études montrent qu’au-delà d’un certain niveau de vie, le bonheur, le taux de scolarisation, l’espérance de vie, etc., n’augmentent plus.
intéressé à la vulgarisation, proîtant de son travail au sein d’équipes pluridisciplinaires pour élargir son champ de compétences : une centaine de conférences, une dizaine d’ouvrages lui ont permis d’aborder l’océan, le cycle de l’eau et celui du carbone, le climat et l’écologie. Il en vient, aujourd’hui, à considérer qu’il faut oser utiliser le terme décroissance et s’y diriger en se rappelant la phrase de Jacques Ellul : « Car ce sera une satisfaction parfaitement positive que de manger des aliments sains, d’avoir moins de bruit, d’être dans un environnement équilibré, de ne plus subir de contraintes de circulation ».
ISBN : 978-2-343-06583-0 23,50
Guy Jacques
Oser la décroissance
Biologie, Écologie, Agronomie
OSER LA DÉCROISSANCE
Biologie, Écologie, Agronomie Collection dirigée par Richard Moreau, professeur honoraire à l’Université de Paris XII, et Claude Brezinski, professeur émérite à l’Université de Lille Cette collection rassemble des synthèses, qui font le point des connaissances sur des situations ou des problèmes précis, des études approfondies exposant des hypothèses ou des enjeux autour de questions nouvelles ou cruciales pour l’avenir des milieux naturels et de l’homme, et des monographies. Elle est ouverte à tous les domaines des Sciences naturelles et de la Vie. Déjà parus Ignace YAPI AYÉNON,Approches du vivant. Études d’épistémologie biologique, 2015.Isabelle RICHAUD,L’humanité face au miroir. Réflexions sur une société durable,2013. Quênida DE REZENDE MENEZES,Le droit international peut-il sauver les dernières forêts de la planète ?,2013. Guy ROLLET,Les Réseaux de neurones de la conscience. Approche multidisciplinaire du phénomène, 2012.Patrick MATAGNE, Éduquer à la biodiversité pour un développement durable. Réflexions et expérimentations, 2012. Elisabeth MATTHYS-ROCHON et Pierre SAVATIER, Biotechnologies : quelles conséquences sur l’Homme à venir ?, 2012. Marcel B. BOUCHÉ,Pour un renouveau dans l'environnement,2012. Michel GODRON,Écologie et évolution du monde vivant, vol.3. Les problèmes écologiques réels,2012.Michel GODRON,Écologie et évolution du monde vivant, vol.2. L’échelle crée le phénomène, 2012.Michel GODRON,Écologie et évolution du monde vivant, vol.1. La vie est une transmission d’information, 2012. © L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Pariswww.harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-06583-0 EAN : 9782343065830
Guy JacquesOser la décroissance
Ouvrages récents du même auteur
Les puits de carbone(avec B. Saugier), Lavoisier, 2008.Qu’est-ce que l’écologie ? Une définition scientifique, Vuibert, 2010. Virer de bord. Plaidoyer pour l’homme et la planète, L’Harmattan, 2011. Les Saharas cachés, Société des écrivains,2014.
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Introduction
De plus en plus de nos concitoyens commencent à apprécier le slogan « Une croissance illimitée dans un monde limité est une absurdité. » J’espère que le fait qu’un scientifique, indépendant de tout parti politique ou coterie, estime devenir progressive-ment et logiquement « décroissantiste » vous convaincra. Aler-ter l’opinion sur la perte de la biodiversité, l’épuisement des ressources ou le changement climatique n’est plus suffisant. Il nous faut combattre l’idée, véhiculée par la quasi-totalité des économistes et hommes politiques de tout bord, que notre salut est dans la croissance qui implique un épuisement rapide de toutes les ressources de la planète. J’espère également vous convaincre que, si la science et la technique ne doivent pas être clouées au pilori, comme le font les décroissantistes, oubliant qu’elles ont également comme objectif l’amélioration du savoir humain, il ne faut pas attendre d’elles des miracles. Aucun sa-vant n’a dans ses cartons l’énergie inépuisable et non polluante ou la pierre philosophale permettant de changer les métaux vils en métaux précieux, restaurer les écosystèmes ou rendre l’homme éternel.
« Chacun de nous sait aujourd’hui, plus ou moins ex-plicitement, que le cours des choses ne peut continuer tel qu’il est à présent. Nous ne pouvons plus poursuivre la surexploitation de la Terre comme nous le faisions, sans risquer de la détruire et de nous détruire avec elle. Nous ne pouvons plus accepter les inégalités de plus en plus criantes au sein des sociétés et entre les parties du monde. Un tournant doit être pris si nous ne voulons pas dépasser le seuil d’irréversibilité, c’est-à-dire le moment où il n’y aura plus rien à faire, où notre destin ne sera plus entre nos mains. » Cette affirmation du philosophe français Yves Charles Zarka (2013) est une révélation ou, tout au moins,
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une confirmation. Le titre de son introduction « Le tour-nant », se rapproche d’ailleurs de celui de mon ouvrage Virer de bord. Plaidoyer pour l’homme et la planète(Jacques, 2011). De plus en plus de chercheurs des sciences de l’univers et des sciences de la vie (écologues, océanographes, climatologues, botanistes notamment), en observant l’érosion de la biodiversité, le changement cli-matique et les atteintes à l’environnement, savent que la poursuite d’une croissance économique impliquant une consommation accrue des ressources limitées de la pla-nète, n’est plus possible. L’intérêt et la force de cet ouvrage tiennent à ce qu’il émane d’un scientifique habitué, par l’éthique de son mé-tier, à analyser, le plus objectivement possible, des faits et à en tirer les conséquences. Ce point est important car, dans la quête de documents, je prête une attention particu-lière à la biographie des auteurs. Ainsi, mon attention a été logiquement attirée par un ouvrage au titre évocateur :La Réinvention du monde. Entre utopie et principe de réalité(2013) écrit par Alexandre Rojey. Cet auteur a certes été directeur du développement durable, mais au sein de l’Institut français du pétrole, devenu aujourd’hui IFP Énergies nouvelles. Il est également membre de la Fonda-tion Tuck qui a pour mission principale de « développer la coopération internationale en matière d'enseignement et de recherche dans les domaines des hydrocarbures, de la pé-trochimie, des moteurs, des activités qui leur sont liées, ainsi que de leurs effets sur l'environnement ». Au sein de cette fondation, il est responsable du groupe de réflexion IDées qui vise à produire des idées, des recommandations stratégiques dans le domaine de l'énergie, en s'appuyant sur une expertise à caractère scientifique et technique. Il n’est donc pas illogique d’être particulièrement attentif à la lecture d’un tel ouvrage qui pourrait manquer d’objectivité et véhiculer des thèses favorables au monde
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industriel, qui plus est dans le domaine pétrolier : pour-quoi pas l’apologie de l’extraction des gaz de schistes ? Il n’en est rien. Il s’agit d’un ouvrage qu’aurait pu écrire un universitaire : lucide, objectif, documenté et sans conces-sions à l’égard des mondes politique, économique et in-dustriel. Laissez-moi vous en proposer deux extraits : « Le recours persistant aux énergies fossiles, qui assurent ac-tuellement 80 % de la fourniture d’énergie primaire, pré-sente des inconvénients majeurs en raison du risque d’épuisement de ces sources, ainsi que des émissions de CO2qui en résultent. » « L’accès à des métaux rares deve-nus indispensables pour les technologies avancées, tels que le platine, le rhodium, le rhénium ou le néodyme, risque de devenir problématique et d’entraîner des conflits pour la conquête et la défense des territoires qui en détien-nent, en raison de leur caractère stratégique. C’est aussi le cas des réserves souterraines d’eau potable. » L’épilogue du livre est désenchanté, preuve d’un certain réalisme, puisqu’il s’intitule « Vers un nouveau Moyen Âge ? » avec des paragraphes tels que « La régression de la pen-sée », « La société de la peur », « L’essor de la criminalité organisée », « Les conflits entre nations », etc. Et, dans le dernier chapitre « Un monde à reconstruire » Rojey n’oublie ni Pierre Rabhi, ni les Amap, ni la sobriété. Je m’astreins donc à appliquer la méthode scientifique pour raisonner sur des aspects économiques et politiques. C’est d’ailleurs ce que préconise John Dewey (1859-1952), philosophe américain majeur du pragmatisme (Li-beralism and Social Action, 1935) : « Il faut absolument que l’on se rapproche de la méthode de l’enquête scienti-fique et de l’esprit d’invention pour imaginer et concevoir des projets de grande envergure pour la société. » « La force vraiment active qui a engendré le vaste complexe de changements que connaît le monde actuel provient bien de la méthode scientifique et de la technologie qui en dé-
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coule, et non de la lutte des classes dont l’esprit et la mé-thode sont contraires à la science. » À force de lectures, de réflexions, d’analyses, je de-1 viens donc progressivement décroissantiste , par raison-nement, sans appartenir à aucun mouvement, aucune asso-ciation, aucun parti, aucune coterie. Sans doute faut-il ten-ter, comme le recommande l’écrivain et poète écossais John Burnside, de se « déséduquer », de sortir de l’aveuglement du conditionnement social, d’ouvrir les yeux pour voir ce qui est vraiment et non pas ce qu’on nous dit qu’on verrait. J’ai décidé de ne plus me limiter à des alertes sur un avenir incertain. Après avoir affirmé dans mes livres (Qu’est-ce que l’écologie ? Une définition scientifique, 2010, etVirer de bord, 2011) et mes confé-rences qu’un chercheur ne pouvait être un militant au risque de perdre son objectivité, je vais imiter la démarche de mon collègue, le botaniste Francis Hallé, qui, dansLa Condition tropicale(2010), rappelle qu’à soixante-dix ans il s’estime autorisé à porter un regard global sur l’existence. Avec quelques années de plus, j’estime que j’ai le droit, le devoir, de dénoncer notre mode d’existence et de militer pour la « décroissance » ou du moins pour « une » décroissance dont je préciserai les contours tant sont parfois éloignés les concepts, les objectifs et les moyens mis en avant par la poignée éclatée des décrois-santistes. J’éviterai, je l’espère, le piège qui menace, d’après Robert Jackall (1988), tout manager : « Plus un problème est épineux, plus le langage public qui le décrit devra être vague et aseptisé. » Rares sont les chercheurs à s’engager ainsi. Une excep-tion notoire cependant, celle du professeur Jacques Bla-mont (Introduction au siècle des menaces, 2004), membre
1 J’utiliserai constamment ce terme plutôt que celui de « décroissant », sans suivre Paul Jorion qui appelle « décroissantistes » ceux qui, par-mi les « décroissants », se font fort de tout faire décroître. 8
de l’Académie des sciences, l’un des acteurs des pro-grammes spatiaux français et premier directeur scienti-2 fique du Cnes , devenu militant de la décroissance. En lisant mon ouvrage, vous comprendrez mieux les ressorts de la décroissance mais il ne s’agit pas d’un livre explica-tif sur ce mouvement. Si vous souhaitez compléter vos connaissances dans ce domaine, lisezLa décroissance. Dix questions pour comprendre et débattre de Denis Bayon, Fabrice Flipo et François Schneider (2012). C’est un ouvrage, remarquable, objectif, qui satisfera votre cu-riosité.La décroissance est-elle souhaitable ?en publié 2009 par Stéphane Lavignotte, fondateur de la revue cri-tique d’écologie politiqueEcoRev’, théologien, pasteur à la Maison Verte à Paris, peut également être utile, même s’il est plus engagé. Politiques et économistes du monde entier, de droite comme de gauche, sont convaincus que l’économie libé-rale est la seule voie possible avec son corollaire, une augmentation de la croissance mesurée par le PIB. Pour eux, la croissance est bonne en soi sans qu’ils se deman-dent : croissance de quoi ? ni : cette croissance est-elle utile ? ni : à qui servira-t-elle ? ni même : que fera-t-on de tous ces excédents ? Ils s’inscrivent en effet dans la lo-gique de l’économie de marché avec deux dogmes : 1) le marché est autorégulé : la raréfaction du pétrole entraîne une augmentation de son prix, ce qui accroît les bénéfices des sociétés pétrolières et leur permet d’exploiter des gi-sements auparavant trop coûteux ; 2) seule la croissance, c’est-à-dire l’augmentation de la consommation des res-sources de la planète (élévation du PIB), permet de conte-nir le chômage. Ces économistes saluent chaque point de PIB gagné comme une réussite et l’indice d’un bonheur 2 Les sigles comme Cnes sont en minuscules quand on les prononce en entier, et en majuscules, comme CNRS, quand on doit prononcer séparément chaque lettre. Leur signification figure en fin d’ouvrage.9
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