Propédeutique à l anthropologie sociale et culturelle
178 pages
Français

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Propédeutique à l'anthropologie sociale et culturelle , livre ebook

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Description

Voici un condensé de cours et de données essentielles, s'inspirant des enseignements des auteurs. Ce guide facilitateur du savoir anthropologique réaffirme que la notion de culture constitue le concept fondamental de l'anthropologie. Chaque culture est singulière et apprend à ses membres un ensemble de modèles et de pratiques originales propres à faciliter leur intégration dans la vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2017
Nombre de lectures 135
EAN13 9782336794181
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

T i t r e
MBONJI EDJENGUELE
et Pierre-François EDONGO NTEDE






Propédeutique à l’anthropologie
sociale et culturelle










Copyright
Des mêmes auteurs

MBONJI EDJENGUÈLÈ
• Santé, maladies et médecine africaine. Plaidoyer pour l’autre tradipratique, Yaoundé, Les
P.U.Y., 2009, 302 pages.
• Morts et vivants en négro-culture. Culte ou entraide ? Yaoundé, Les PUY, 2006, 188
pages.
• L’Ethno-perspective ou la méthode du discours de l’ethno-anthropologie culturelle,
Yaoundé, les PUY, 2005, 121 pages.
• La Science des sciences humaines. L’anthropologie au péril des cultures ? Yaoundé,
Éditions Étoile, 2001, 138 pages.
• Les Cultures-vérité. Le Soi et l’Autre. Ethnologie d’une relation d’exclusion, Yaoundé,
Éditions Étoile, 2000, 134 pages.
• Les Cultures de développement en Afrique, Essai sur l’impossible développement sans
révolution culturelle, Yaoundé, Editions Osiris-Arica. 1998, 255 pages.

EDONGO NTEDE Pierre François
• Ethno-anthropologie des punitions en Afrique, Paris, L’Harmattan, 2010, 210 pages.
• Les Fondements anthropologiques de l’orientation scolaire en Afrique centrale, Yaoundé,
AFREDIT, 2016, 170 pages.

MBONJI EDJENGUÈLÈ & EDONGO NTEDE Pierre François
• La Violence scolaire. Anthropologie d’un fait quotidien, Paris, L’Harmattan, 2015, 172
pages.




© L’Harmattan, 2017
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN : 978-2-336-79418-1D é d i c a c e








À
tous les étudiants des filières d’anthropologie
des universités camerounaises.E x e r g u e
Chaque société est vectrice d’une culture ou civilisation. Une société qui en
serait dépourvue est inconcevable. Corrélativement, il n’y a pas de
civilisation qui ne soit celle d’une société. […] la civilisation est le domaine
de ce qui est acquis par apprentissage au sein d’une société donnée.
Philippe Laburthe Tolra et Jean Pierre Warnier in
Ethnologie Anthropologie. (1993 : 11)PROPOS INTRODUCTIFS
L’anthropologie, science de soi, science de l’autre
L’exigence d’une mise à disposition d’un manuel des fondamentaux en
anthropologie répond à une attente déjà longue, si l’on se réfère à l’enseignement de
l’anthropologie à travers d’abord matière optionnelle, puis en filière sous-tutelle et enfin
en discipline autonome depuis la création des départements d’anthropologie dans les
universités camerounaises.
Si l’on ne peut minimiser l’importance des initiatives de Jean Pierre Ombolo, Dika
Akwa Nya Bonambela, Séverin Cécile Abéga…, il n’est pas prétentieux d’affirmer qu’il
manquait un texte pédagogique simple, accessible sur le fond et la forme. Bref, un
document d’initiation et de préparation. D’où le titre : Propédeutique à l’Anthropologie
1
sociale et culturelle .
C’est un ouvrage conçu en 10 questions essentielles composées de rappels de
connaissances, de cours concis et de textes d’auteurs qui guident l’étudiant dans
l’apprentissage de ses démarches et enfin d’une batterie d’exercices variés et
regroupés sous le label de 20 sujets de réflexion pour un entraînement progressif. Ce
qui permet aux jeunes étudiants d’avoir sous leurs yeux, un contenu de cours et des
éléments de connaissance les préparant à l’étude approfondie de l’anthropologie. Nous
nous sommes pliés au difficile exercice de répondre le plus clairement et simplement
possible à dix questions clés sur la nature de l’anthropologie, cette science holistique
si ordinaire, si mystérieuse à comprendre et si utile. Nous proposons une initiation à
l’anthropologie, un cours préparatoire et un « tronc commun de connaissances
générales » sur l’enseignement de l’anthropologie. C’est un contenu engagé dans un
processus de profonde remise en question. Son objet d’étude propose des terrains
nouveaux et des approches méthodologiques tenant compte d’une multiplicité de
dimensions, et dont les termes sont eux-mêmes en constant changement.
En effet, l’un des problèmes majeurs des sciences anthropologiques aujourd’hui est
l’évanescence de la réalité profonde qu’il veut étudier, évanescence d’abord physique
car l’une des deux faces de l’anthropologie s’estompe, la face « traditionnelle » partout
pourchassée par l’effort de modernisation et l’urbanisation qui homogénéise l’Afrique à
l’Occident. Évanescence intellectuelle ensuite mais, d’un double point de vue. Du point
de vue de la réduction d’un certain savoir de l’Afrique à un simple appendice de la
somme épistémologie positive ; et du point de vue de la connaissance profonde qui
résiste jusqu’à nos jours et n’est pas suffisamment explorée. Le drame est que ses
détenteurs disparaissent au fil des jours et leurs connaissances avec.
Des débris épars ont été conservés dans maintes monographies, et beaucoup reste
à faire dans les domaines de la collecte et de la description. Cependant, ce matériau, il
faut l’interpréter, il faut l’expliquer. Certes, de nombreuses œuvres herméneutiques ont
été réalisées ; parfois avec bonheur, mais, très souvent aussi, il demeure de la lecture
de ces œuvres un véritable sentiment d’insatisfaction sinon de gêne. Des réalités, des
institutions sociales sont parfois étudiées par des spécialistes de haute intellectualité,
pourtant les peuples qui ont produit ces sociétés, ces œuvres de civilisations, ne se
reconnaissent plus dans les sociétés qui en sont faites. La raison est que les analyses
ont transformé leur objet de science en auberge espagnole où ils ne trouvent que ce
qu’ils ont eu même apporté. La plupart du temps, les spécialistes ont soit
consciemment une hypothèse en tête, des concepts à aiguiser sur le terrain, une
méthode à expérimenter, soit inconsciemment victimes de leurs propres fantasmes et
prisonniers des pesanteurs idéologiques de leurs milieux d’origine, ils calquent surleurs objets d’étude, des catégories de leurs disciplines élaborées ailleurs et
inadéquates pour traiter de ces derniers.
Il en résulte tantôt un étirement ou un découpage de l’outillage théorique pour y faire
correspondre des données brutes, tantôt un élagage de ces données pour leur
insertion à tout prix dans un moule théorique préfixé. Il en résulte surtout une situation
doublement négative. D’une part, la discipline utilisée n’a ni enrichi son vocabulaire, ni
aiguisé ses méthodes d’approche, ni précisé ses concepts au contact de cette réalité
étrangère et étrange. Elle n’a affirmé que ce qu’elle savait déjà, et n’a confirmé que des
préjugés avec un air de satisfaction narcissique. D’autre part, les réalités à étudier ne
l’ont pas été sinon, dans l’utilisation du chercheur. Les résultats auxquels il est parvenu
n’apportent rien de nouveau, n’expliquent rien. Simplement parce que l’altérité de
l’objet n’a pas été respectée, son originalité reconnue non plus. Robert Jaulin
(19282
1996) s’insurge contre cet état de choses :
On aurait dû tenir pour suspectes les explications qui en dernier ressort ne laissent
aucune place à l’originalité des autres sociétés, puisqu’elles se bornent à projeter
sur ces dernières nos catégories, nos expériences, au lieu d’interroger
3systématiquement les différents aspects de leur vie et eux seuls.
Ainsi, au lieu de chercher dans une démarche l’autre avec cette
découverterencontre pour des enrichissements réciproques, on s’approprie plutôt l’autre
matériellement et intellectuellement. Pour dégager les recherches inter sociétales et
même intra sociétales de ces scories déformantes, il faudrait tenir compte de
l’avertissement de George Gurvitch selon lequel chaque type de société global contient
4
des cadres propres à l’étude de ces structures et de ces œuvres de civilisations.
Dans le cadre de l’étude des sociétés africaines, pour ne parler que d’elles, cet
avertissement a été pris en compte. On assiste de plus en plus à la prise en compte
dans la recherche africaine et particulièrement dans l’essai d’explication des réalités
sociales spécifiques, du moule philosophique ou de la vision du monde sous-tendant
ces réalités. Au lieu d’un mouvement d’explication uniquement selon la « rationalit

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