Une école de management à l épreuve des cours d art
278 pages
Français

Une école de management à l'épreuve des cours d'art , livre ebook

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278 pages
Français

Description

Cette étude vise principalement à repérer les usages des cours d'art graphiques par une école de management, et par les étudiants dans leurs différentes dimensions. Quelles dynamiques sociales et identitaires déclenchent-ils sur les étudiants au sein de l'institution et aussi au sein de l'entreprise ? Cet ouvrage révèle une pédagogie qui se définit par l'éveil d'une conscience critique, menant les jeunes à questionner croyances, pratiques et institutions qui font partie de formes de dominations à l'oeuvre dans la société.

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Publié par
Date de parution 01 décembre 2017
Nombre de lectures 42
EAN13 9782140053931
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dorina Coste
Une école de management à l’épreuve des cours d’art Une jeunesse en quête de sens
L O G I Q U E S S O C I A L E S
Préface de Roxana Bobulescu
UNE ÉCOLE DE MANAGEMENTÀ LÉPREUVE DES COURS DART
Logiques sociales Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale. En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
Nicolas BOURGOIN,Surveiller et punir. L’ère de la pénalité prédictive, 2017. Florence DOUGUET et Thierry FILLAUT,Grossesse et alcool. Représentations et appropriations d’une priorité de santé, 2017. Claude GIRAUD,L’ordre social, 2017. Corinne COVEZ,Le cirque, une école du vivre.Pratique artistique : une éducation de la relation à soi, aux autres et au monde,2017.Delphine RIVIER,L'analyse de pratiques professionnelles en institut de formation en soins infirmiers,Expression de la singularité des cadres de santé formateurs,2017. Suzie GUTH,Les gangs de jeunes Italo-Américains, 2017. Aurélie DAMAMME, Helena HIRATA, Pascale MOLINIER,Le travail entre public, privé et intime. Comparaisons et enjeux internationaux ducare, 2017. Maxence LAMOUREUX,Les cinéastes animaliers, Enquête dans les coulisses du film animalier en France,2017. Nicolas COMBALBERT et Sophie ROTHÉ (dir.),Vieillissement, vulnérabilités et animation sociale,2017. Julien GARGANI,Carnet de voyage à Chandigarh. Ethnologie d’une recherche scientifique en Inde, 2017. Thomas SEGUIN,Politiques de la vie, La nature au prisme du social, 2017. Juan Carlos MURRUGARRA,La passion du soccer.Transmetteur de cohésion socioaffective,2017. Patricia DRAHI,Enseigner la Shoah et les questions socialement vives, Risques et défis, 2017
Dorina Coste Une école de management à l’épreuve des cours d’art Une jeunesse en quête de sensPréface de Roxana Bobulescu L’HARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.editions-harmattan.fr/ ISBN : 978-2-343-08851-8 EAN : 9782343088518
Je dédicace cet ouvrage aux étudiants de l’école supérieure de commerce qui sont les co-créateurs de ce travail.
PRÉFACE
Cette préface est le fruit d’une grande amitié. Je l’écris plus en qualité d’amie et témoin qu’en qualité de collègue, de chercheure ou d’enseignante. L’amitié a cette chance d’aider à partager des impressions, des expériences, des doutes, des joies. À partager une philosophie de vie. À trouver le sens de ces longues journées passées avec les livres. À trouver le sens des heures passées dans la classe, à écouter, à parler aux étudiants. L’écrire est un privilège, tant cet ouvrage est pionnier et unique. L’auteure y livre ici plus qu’un travail de thèse, un travail de longue haleine. Elle y livre sa passion. Le lecteur pourra l’imaginer devant les étudiants penchés sur leurs feuilles, craies, feutres ou crayons à la main, quittant leurs smartphones pour une rencontre avec eux-mêmes. Cela s’appelle introspection. Cela s’appelle réflexivité. Cela s’appelle rapport au monde. Les étudiants d’école de commerce sont les co-créateurs de ce travail. Ils répondent avec joie à l’appel lancé par leur enseignante dans les cours de design graphique ou de création artistique à la réflexion, à la quête du sens de leur formation, de leur futur métier, de leur avenir dans ce monde. Cet ouvrage révèle une pédagogie critique, qui se définit par l’éveil d’une conscience critique chez les jeunes, les menant à questionner les croyances, les pratiques et les institutions qui font partie des formes de domination à l’œuvre dans la société. La réalité sociale est ici révélée par l’art graphique. Le lecteur est invité à en découvrir les contours.
Roxana Bobulescu, Grenoble 30 novembre 2015
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
La scène se déroule dans une salle de classe lumineuse, dans un bâtiment moderne en béton, métal et verre, une construction des années 1980. Par la fenêtre ouverte, on entend le bruit des trains qui passent, le bâtiment se situe à proximité d’une gare… Vingt étudiants, quatorze filles et six garçons, sont assis autour de tables blanches, arrangées en U. Certains ont des ordinateurs. Sur une des tables se trouvent des pots de couleurs, des feuilles blanches de papier à dessin, des feutres, des crayons de couleur, des craies. Sur un chariot, deux boîtes en plastique contiennent des revues : dans l’une, des revues d’art ; dans l’autre, diverses publications, des magazines, des journaux. Dans une boîte en carton, descutters, des pots de colle, des ciseaux. L’atmosphère est détendue, l’ambiance est studieuse.
Une femme d’environ cinquante ans parle d’art aux vingt étudiants. Elle est enseignante en art graphique et donne un cours sur l’interaction entre la recherche fondamentale artistique et les arts appliqués. Elle a un accent, roule les « r ». Elle est d’origine roumaine. Elle pose des questions aux étudiants à propos de l’art moderne et essaie de tester leurs connaissances. Sur ce thème, elles apparaissent comme relativement faibles. L’enseignante explique que d’une manière générale l’art moderne se situe entre 1860 et 1960. C’est facile à retenir. Ensuite, elle leur demande s’ils connaissent Piet Mondrian. Personne n’a entendu parler de Piet Mondrian. Elle leur explique que Mondrian est un peintre néerlandais reconnu comme un des pionniers de l’abstraction géométrique et qu’il est un artiste majeur dans l’art moderne, ayant défini un principe esthétique, le néoplasticisme. Après avoir parlé de l’artiste et expliqué les caractéristiques du néoplasticisme, elle leur montre un diaporama avec des œuvres de Mondrian mises en lien avec des objets. Selon elle, encore aujourd’hui, les arts appliqués (le design, l’architecture d’intérieur, la communication visuelle, la mode) sont fortement influencés par la recherche fondamentale artistique. L’enseignante passe dans le groupe, écoute les échanges, suggère des interprétations…
Cette scène, dont les principaux acteurs sont des étudiants de deuxième année, se déroule dans une école de management, classiquement appelée école supérieure de commerce. L’enseignante c’est moi, bien sûr.
L’école de management comme institution : entre visée sociale et managériale Une école de management est une institution. La notion d’institution, entendue dans un sens large, désigne la plupart des faits sociaux dès lors qu’ils sont organisés, qu’ils se transmettent d’une génération à l’autre et qu’ils s’imposent aux individus. Selon Durkheim, « on peut appeler institution
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