Les processus psychologiques de la découverte scientifique
196 pages
Français

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Les processus psychologiques de la découverte scientifique , livre ebook

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Description

Quels sont les processus mentaux, émotifs et logiques sous-jacents aux intuitions relatives aux découvertes scientifiques ? Pour effectuer cette recherche l'auteure se situe à l'intérieur de quelques théories : la structure des révolutions scientifiques (Thomas Kuhn), l'apprentissage par l'expérience (Wilfred Bion) et enfin l'inconscient structuré sous la forme d'ensembles infinis (Ignacio Matte Blanco). Le rôle de l'inconscient dans les découvertes scientifiques, la valeur cognitive de l'émotion sont abordés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2014
Nombre de lectures 12
EAN13 9782336360362
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Psycho – logiques
Collection fondée par Philippe Brenot
et dirigée par Alain Brun
Sans exclusives ni frontières, les logiques président au fonctionnement psychique comme à la vie relationnelle. Toutes les pratiques, toutes les écoles ont leur place dans Psycho – logiques.

Déjà parus

Jean-Pierre LEGROS, Stratium, Une théorie de la personne , 2014.
Aurélie CAPOBIANCO (dir.), Peut-on parler au téléphone ? Stratégies cliniques pour entendre au bout du fil , 2014.
Christel DEMEY, Stimuler le cerveau de l’enfant , 2013.
Audrey GAILLARD et Isabel URDAPILLETA, Représentations mentales et catégorisation , 2013.
Jean-Luc ALLIER, La Fragilité en pratique clinique , 2013.
Stéphane VEDEL, Nos désirs font désordre, Lire L’Anti-Œdipe , 2013.
Sliman BOUFERDA, Le symptôme en tous sens , 2012.
René SOULAYROL, La spiritualité de l’enfant. Entre l’illusion, le magique et le religieux (nouvelle édition), 2012.
Bernard GANGLOFF et Daniel PASQUIER, Décrire et évaluer la personnalité : mythes et réalité , 2011.
Mady FERNAGUT, Yolande GOVINDAMA et Christiane ROSENBLAT, Itinéraires des victimes d’agressions sexuelles , 2011.
Louise TASSE, Les oripeaux des ados , 2011.
Anick LASALMONIE, Du procès social à l’eugénisme moral , 2010.
Jean-Max FEREY, Parents à louer pour enfants fous. Récits des « Familles-Thérapeutiques » , 2010.
Patrick PIPET, Sauter une classe, Entre mythe social et faille narcissique , 2010.
Jean CASSANAS, Les descriptions du processus thérapeutique , 2010.
Michel LEMONNIER, Le Psychologue du travail. Un agent du changement dans la société , 2010.
Titre
Anna Curir






LES PROCESSUS PSYCHOLOGIQUES
DE LA DÉCOUVERTE SCIENTIFIQUE


L’HARMONIEUSE COMPLEXITÉ DU MONDE



Préface de Felice Perussia



Traduction de Jean-Pierre Ané-Prince
Copyright

© L’HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-71047-1
Dédicace

À mes enfants ,
Federico et Giulia

« Notre esprit est infirme comme le sont nos sens ;
il se perdrait dans la complexité du monde
si cette complexité n’était harmonieuse. »

Henri Poincaré, L’avenir des Mathématiques
Préface de Felice Perussia : « De la substantielle nature d’une (astro) physique psychologique »
Il existe de nombreuses façons diverses de développer la question du rapport entre l’esprit et la nature ; étant donné que le monde intérieur s’est imposé comme un thème central de la psychologie, alors que le monde extérieur s’est imposé comme un thème central de la physique. Et Anna Curir nous en offre, à travers ses contributions stimulantes, une ample et brillante démonstration.
Je voudrais donc saisir l’occasion, en soulignant l’intérêt que présente le présent livre, pour rappeler certains aspects, peut être moins évidents aux yeux du plus grand nombre, de combien et comment la définition psychologique de l’esprit et la définition scientifique de l’univers peuvent être réciproquement liées par des fils subtils. J’évoquerai donc ici, comme modeste garniture du travail d’Anna Curir, certains épisodes marquants, historiques et intellectuels, qui sont bien connus de l’auteure (et aussi des spécialistes de l’histoire de la science et de la psychologie, ou du moins nous l’espérons), mais qui peut-être ne sont pas choses évidentes pour tous ses lecteurs. Et il s’agit là de circonstances qui pourront aider à comprendre ce jeu dialectique, entre les modes d’imaginer intellectuellement, qui sert de fil conducteur au texte.
Le cœur de toute l’histoire, qui nous aide à faire émerger la continuité notable entre microcosme psychologique et microcosme physique (ou vice versa), tient dans le fait que Anna Curir est une astronome, ou plutôt une astrophysicienne, mais elle est en même temps une psychologue. Nous nous trouvons donc à écouter, dans le même temps, une scientifique étudiant l’univers objectif extérieur et une observatrice de l’univers subjectif intérieur.
Quelqu’un se demandera peut-être : mais quel lien peut-il bien y avoir entre l’astronomie et la psychologie ? Et, qui sait, quelqu’un d’autre s’imaginera, peut-être même avec ironie ou un peu de scepticisme, qu’il n’y en a pas du tout. Mais il nous revient de démentir tous ces gens mal avisés (mais peu nombreux). La réponse correcte à la question posée plus haut est en fait que (et sans qu’il faille le faire exprès) : entre l’astronomie et la psychologie les liens sont indubitablement étroits et fondateurs. Et ici, comme je le disais, j’en rappellerai brièvement quelques-uns des principaux, histoire d’en tenir compte.
Alors, pour commencer, et surtout : il est généralement soutenu avec autorité par d’éminents spécialistes de l’histoire de la psychologie, que la naissance elle-même de la dimension expérimentale objective dans le cadre de la Nouvelle Psychologie Scientifique de la fin du 19 e , c’est-à-dire de la dimension subjective dans la science (et au moins en partie, de la relative philosophie qui s’ensuit), remonte à l’interaction entre certains astronomes (voir : Sanford, 1888-1889 ; Boring, 1929 ; Mollon et Perkins, 1996).
Un des pères d’une telle révolution intellectuelle est celui qui la déclencha à son insu. Il s’agit d’un assistant de vingt-quatre ans, David Kinnebrook [1772-1802], qui fit démarrer tout le processus (dans le rôle du bouc émissaire), lorsqu’on lui fit remarquer, à l’observatoire de Greenwich où il travaillait, le fait qu’il reportait des temps de passage des étoiles dans l’oculaire de son télescope Bird, qui étaient tous décalés d’environ 800 millisecondes par rapport aux temps reportés, eux, par le premier astronome royal dudit observatoire, j’ai nommé le très honorable Nevil Maskelyne [1732-1811]. On appliqua alors à notre pionnier une règle typique du fair-play britannique, à savoir : si quelqu’un s’est trompé, ça ne peut pas être le chef. Et donc, en 1796, Kinnebrook fut jeté dehors de Greenwich pour excès de subjectivité dans les mesures, par rapport à l’objectivité assurée du directeur ; subjectivité, phénomène inadmissible dans le domaine scientifique.
À ce moment-là (peu après, en fait), intervient un second astronome, le Prussien Friedrich Wilhelm Bessel [1784-1846], qui, à Königsberg, se met à mesurer, aux alentours de années 1820, la différence systématique existant entre ses propres relevés astronomiques et ceux d’autres collègues. En faisant ainsi, Bessel, autocritique et autoconscient, put constater, et démontrer, que chaque astronome (chaque scientifique) tend à introduire, dans ses évaluations objectives, une variation subjective systématique par rapport aux autres. Ainsi naquit, grâce à la lucidité de Bessel et au sacrifice de Kinnebrook, le concept fondamental de l’équation personnelle (que James appellera psychologist’s fallacy).
On peut l’énoncer ainsi : toutes les observations et toutes les mesures étant produites par un seul observateur dérivent, au moins en partie, d’une distorsion systématique par rapport à la réalité, qui est idiosyncratique pour cet auteur-observateur spécifique, et qui change d’un auteur-observateur à l’autre. Une telle constatation, comme je l’indiquais plus haut et comme il me plaît toujours à souligner, est pleinement fondatrice, tant pour la psychologie que pour la science, dans la modernité, et aussi pour la science comme psychologie et pour la psychologie comme science ; La loi de l’équation personnelle permet en fait de démontrer scientifiquement qu’il existe toujours une distorsion subjective pour l’objectivité de la science observante. Ce qui représente donc toujours une donnée centrale tant pour le mouvement psychologique que pour le mouvement scientifique.
Un autre respectable auteur qui nous offre un lumineux témoignage de la continuité entre psychologie et (astro) physique est lui aussi britannique : Sir William Crookes [1832-1919]. Crookes, comme chacun sait, fut un grand spécialiste des rayons cathodiques (et l’inventeur du tube de Crookes ), mais aussi de la radioactivité et de la spectroscopie. De cette dernière, Sir William nous a fourni une version plutôt inhabituelle mais très psychologique, ou

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