Approches du vivant
276 pages
Français

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Approches du vivant , livre ebook

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Description

En accédant aux principes qui expliquent les processus vitaux, les sciences n'acquièrent pas seulement la connaissance du monde vivant, tel qu'il existe déjà, mais elles se donnent aussi les moyens de réaliser des synthèses organiques viables. Les études proposées dans ce livre, en s'appuyant sur de nombreux exemples, exposent les opérations par lesquelles les sciences biologiques accomplissent ce double dessein.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2015
Nombre de lectures 44
EAN13 9782336371610
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Biologie, Écologie, Agronomie
Biologie, Écologie, Agronomie
Collection dirigée par Richard Moreau, professeur honoraire à l’Université de Paris XII, et Claude Brezinski, professeur émérite à l’Université de Lille
Cette collection rassemble des synthèses, qui font le point des connaissances sur des situations ou des problèmes précis, des études approfondies exposant des hypothèses ou des enjeux autour de questions nouvelles ou cruciales pour l’avenir des milieux naturels et de l’homme, et des monographies. Elle est ouverte à tous les domaines des Sciences naturelles et de la Vie.
Déjà parus
Isabelle RICHAUD, L’humanité face au miroir. Réflexions sur une société durable, 2013.
Quênida DE REZENDE MENEZES, Le droit international peut-il sauver les dernières forêts de la planète ?, 2013.
Guy ROLLET, Les Réseaux de neurones de la conscience. Approche multidisciplinaire du phénomène , 2012.
Patrick MATAGNE , Éduquer à la biodiversité pour un développement durable. Réflexions et expérimentations , 2012.
Elisabeth MATTHYS-ROCHON et Pierre SAVATIER, Biotechnolo gies : quelles conséquences sur l’Homme à venir ?, 2012.
Marcel B. BOUCHÉ, Pour un renouveau dans l’environnement, 2012. Michel GODRON, Écologie et évolution du monde vivant, vol.3. Les problèmes écologiques réels, 2012.
Michel GODRON, Écologie et évolution du monde vivant, vol.2. L’échelle crée le phénomène , 2012.
Michel GODRON, Écologie et évolution du monde vivant, vol.1. La vie est une transmission d’informations , 2012.
Dominique MARIAU, L’univers fascinant des insectes. Nos amis, nos ennemis , 2012.
Gérard BERTOLINI, Montre-moi tes déchets… 2011.
Titre
Ignace Yapi Ayénon







Approches du vivant
Études d’épistémologie biologique
Copyright


























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72172-9
Dédicace


À la mémoire des miens,
Lucien Hélène Marc Valentin
La vie est une énigme. Depuis les temps les plus reculés, l’homme cherche inlassablement les moyens de la décrypter et d’en percer le mystère. De nombreuses tentatives sont entreprises dans toutes les civilisations pour construire une théorie de cette réalité qui, à l’évidence, se révèle difficilement saisissable par la pensée. Nos cultures en bruissent de représentations diverses et colorées. Dans les religions foisonnent d’innombrables mythes biogoniques. Et la métaphysique, riche de ses « philosophies de la vie » plus élaborées les unes que les autres, est le théâtre où s’affrontent depuis des siècles des conceptions matérialistes et vitalistes, des thèses mécanistes et finalistes, dans des duels sans merci et sans issue.
Malgré les avancées de notre connaissance du monde, les clés de la vie nous échappent encore. Et, sous des formes variées, l’on continue à se poser les mêmes questions que soulève depuis toujours sa présence à la fois certaine et mystérieuse : Qu’est-ce que la vie ? D’où vient-elle ? Comment se manifeste-t-elle au plus profond des êtres qu’elle anime ? Quels sont ses caractères distinctifs et fondamentaux ? Est-elle indépendante de la matière qui la porte et qui paraît la nourrir ?
Au début de son Histoire de la notion de vie , André Pichot souligne bien ce paradoxe que constituent la proximité de la vie et la difficulté que l’on éprouve à en formuler une définition précise : « Bien qu’elle nous touche de très près, la notion de vie n’a jamais été clairement définie, ni dans l’histoire des sciences ni dans celle de la philosophie. Sans doute parce qu’elle est difficile à saisir. D’elle on pourrait dire ce que Saint Augustin disait du temps : Qu’est-ce donc que la vie ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus. » 1
La science moderne cependant, tirant les leçons des échecs passés, s’est progressivement démarquée des recherches spéculatives destinées à connaître l’essence ou le principe de la vie. Convaincue de la fécondité et de l’efficacité des méthodes utilisées par les sciences physico-chimiques depuis la révolution scientifique du 17 ème siècle, la biologie a adopté la même approche pour l’étude des corps organisés. Elle s’est engagée, singulièrement à partir du 18 ème siècle, à l’application des méthodes d’observation et d’expérimentation, en prenant garde d’ajuster ses prétentions heuristiques aux objectifs accessibles à une investigation rationnelle patiente et assidue des phénomènes biologiques. Les biologistes le savent : en procédant more physico , ils ne peuvent espérer connaître de la vie que les caractères matériels et les lois qui en régulent le mécanisme objectif. La science laisse ainsi définitivement à la métaphysique et aux religions le soin de rechercher la cause première de la vie.
Ce fut évidemment une authentique révolution qui conduisait les disciplines biologiques à une redéfinition de leur méthode et de leur objectif scientifique. Comme on pouvait s’y attendre, celle-ci ne manqua pas de susciter des appréhensions et même des résistances bien compréhensibles, puisqu’au 18ème, voire au 19 ème siècle, aucune preuve décisive n’était encore apportée à la pertinence ou à l’efficacité des méthodes physico-chimiques dans l’étude du vivant. Celles-ci convenaient-elles vraiment à l’approche rationnelle du monde organique ? Étaient-elles susceptibles d’appréhender l’originalité et la spécificité de la vie, tout en préservant la science d’un retour au vitalisme ? N’entraînaient-elles pas inéluctablement les sciences de la vie vers le réductionnisme matérialiste ou mécaniste ? Constituaient-elles l’unique moyen pour construire une alternative scientifique au scepticisme des vitalistes qui ne croient pas à la capacité de la raison humaine à appréhender le quid proprium de la vitalité ?
La réponse à ces questions n’allait va pas de soi. Aussi, pendant longtemps, le combat fut-il rude, en biologie, entre les partisans et les adversaires d’une approche inspirée des sciences de la nature. En adoptant une telle méthode, les biologistes couraient en effet le risque d’être accusés de matérialisme et de réductionnisme. On pouvait leur tenir rigueur d’ignorer la spécificité du vivant et de vouloir traiter celui-ci comme un objet exclusivement explicable par le jeu de ses constituants physico-chimiques et le déterminisme de ses conditions matérielles. Mais en la rejetant, ils étaient certains de voir leur science stagner et s’enliser dans d’interminables controverses spéculatives. On leur reprocherait alors leur incapacité à se défaire des approches qualitatives et des considérations métaphysiques qui plombaient l’étude scientifique de la vie, à l’inverse de ce qu’avaient courageusement entrepris et réalisé les sciences des corps bruts à l’aube de la modernité.
La révolution méthodologique s’opéra finalement et, vers la fin du 19 ème siècle, la méthode expérimentale s’imposa à toutes les branches de la biologie.
Mais cette conversion aux procédures en vigueur dans les sciences de la nature impliquait d’importantes réformes touchant à la nature de l’objet et aux objectifs théorétiques des disciplines biologiques. Parmi celles-ci, il fallait que la biologie scientifique renonçât à toute recherche visant à connaître ce qui de la vie échappe aux prises de l’expérience. Or, de toute évidence, c’est la vie elle-même, objet éponyme de la biologie, qui paraissait, en premier, se soustraire à l’exigence d’expérimentation. Parce qu’elle n’est pas observable, sauf sous les traits réducteurs de ses manifestations apparentes dans le sujet vivant, elle ne se présente visiblement pas sous la même nature que les objets dont on parle en astronomie, en physique ou en chimie. Pour le scientifique, la vie apparaît, en définitive, comme une sorte d’abstraction à laque

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