Plaidoyer pour les sciences naturelles
312 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Plaidoyer pour les sciences naturelles , livre ebook

-

312 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

La prise de conscience de l'extrême gravité des bouleversements porvoqués par l'action de l'homme sur la nature et la nécessité de sauvegarder la biodiversité passent par la connaissance du milieu où nous vivons. Ce livre fait de questions et de réponses montre comment inciter un enfant à découvrir et à aimer la nature et ses mystères. Il sera lu avec profit par les parents et éducateurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2009
Nombre de lectures 101
EAN13 9782336262093
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Acteurs de la Science
collection dirigée par Richard Moreau, professeur émérite à l’Université de Paris XII, et Claude Brezinski, professeur émérite à l’Université de Lille I

La collection Acteurs de la Science comprend des études sur les acteurs de l’épopée scientifique humaine, des inédits et des réimpressions de textes anciens écrits par les savants qui firent la Science ou sur eux par leurs pairs, des débats et des évaluations sur les découvertes les plus marquantes et sur la pratique de la Science.
Titres déjà parus :
Pierre de Félice, Histoire de l’Optique, 2009.
Alexis Blanc et Dominique Blanc, Personnages célèbres des Côtes d’Armor, 2009.
Jean-Pierre Renau, Eugène Woillez (1811-1882). Le véritable inventeur du poumon d’acier , 2008
Jacques Arlet, La Fayette, gentilhomme d’horzneur, 2008.
Roger Teyssou, Dictionnaire mémorable des remèdes d’autrefois. Préface de Richard Moreau , 2007
Roger Teyssou, Quatre siècles de thérapeutique médicale du XVIe au XIXe siècle en Europe. Préface de Richard Moreau , 2007.
Michel Cointat, Florian 1755-1794. Aspects méconnus de l’auteur de Plaisir d’amour , 2007.
Claude Brezinski, Comment l’esprit vient aux savants , 2007.
Pierre Bayart, La Méridienne de France. Et l’aventure de sa prolongation jusqu’aux Baléares. Préface de Jean-Claude Pecker , 2007.
Serge Boarini, Introduction à la casuistique , 2007.
Agnès Traverse, Le projet Soleil. Chronique et analyse d’un combat , 2007.
Shefqet Ndroqi, Une vie au service de la vie. Mémoires d’un médecin albanais (1914-1997). Adaptation française et présentation par Jean-Paul Martineaud, 2007.
Ludovic Bot, Philosophie des sciences de la matière , 2007.
Jean Maimbourg, Balta, aventurier de la peste. Professeur Marcel Baltazard . 1908-1971. Préface de Jean-Michel Alonso et de Henri-Hubert Mollaret, 2007.
Général d’armée Jean-Pierre Kelche, Grand Chancelier de la Légion d’honneur (sous la présidence de), Les Maisons d’éducation de la Légion d‘honneur Deux siècles d’apport à l’instruction et à l’éducation des jeunes filles. Actes du Colloque organisé à l’occasion du Bicentenaire des Maisons d’éducation de la Légion d’honneur, Saint Denis, 5 avril 2006, paru 2007.
Suite des titres de la collection page 153
Plaidoyer pour les sciences naturelles
Dès l'enfance, faire aimer la nature et la vie

Yves Delange
C’était à l’issue d’un bon dîner dégusté chez nous au Jardin des Plantes de Paris, en compagnie d’amis, alors que j’exerçais la profession d’enseignant-chercheur et de conservateur des collections végétales tropicales au Muséum national d’Histoire naturelle. L’un d’eux, très concerné par la pédagogie, mais qui a tenu à garder l’anonymat, me pria de raconter comment était née ma passion pour l’Histoire naturelle. Maintes circonstances me revinrent à l’esprit. Il me posa des questions simples auxquelles je répondis. Puis, les aiguilles de notre vieille horloge normande ayant fait plusieurs fois le tour du cadran, l’ami dut prendre congé en m’encourageant à prolonger notre dialogue par écrit : selon lui, l’exercice de mon métier raconté simplement devrait intéresser les parents et les éducateurs et éclairer les jeunes qui ignorent les « métiers de la nature » et aspirent à être aidés dans leur orientation. Cela m’a conduit à écrire ce livre avec un plaisir évident en souhaitant qu’il contribue à susciter des vocations de naturaliste.
Y. D.
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296079915
EAN : 9782296079915
Sommaire
Acteurs de la Science Page de titre Page de Copyright Pro Natura 1 - Il n’est jamais trop tôt pour sensibiliser l’enfant à la nature 2 - Des lieux priviligiés pour la pédagogie des sciences du vivant 3 - Quand la vocation se dessine 4 - Les choix et les raisons 5 - Des obstacles : bonnes et mauvaises pédagogies 6 - L’immense diversité des flores, des paysages et des composants de la nature 7 - Faire aimer les sciences de la vie Ouvrages d’Yves Delange
Pro Natura 1
Nomina si nescis, perit et cognitio rerum .
Linné 2
Oui, la science est cause de joie, l’une des causes de la joie des hommes. Et c’est pourquoi il y aura toujours des savants, tant qu’il y aura des hommes capables de penser.
Pierre Termier 3

Yves Delange et moi sommes du même sang. Nos jeunesses, nos formations furent différentes, mais nous sommes nés naturalistes. J’ai vécu mon enfance dans un parc et un jardin remplis d’arbres et de fleurs. Je fus donc d’abord botaniste en herbe avec la Petite flore de Gaston Bonnier sous le bras, avant de courir les papillons avec à la main Ce qu’il faut savoir des insectes , de Gaston Portevin. Cependant, ma naissance comme naturaliste eut lieu à l’automne 1937. Elle illustre ces lignes du professeur Roger Heim (1900-1979) qui, dès ses premières années, aimait herboriser dans les champs et dans les bois : Pour l’homme de science , la vocation a pu naître du contact précoce ou d’un hasard heureux  ; ce sera le choc catalytique, l’illumination, la révélation au sens religieux du mot, celle qu’apporte le vert irradiant d’une cétoine ou les flammes mordorées d’une tanche glissant dans les eaux, ou la vibration ondulante du fouet d’un protiste sous l’objectif... Le vrai chercheur est né le plus souvent d’une étincelle 4 . Un soir de septembre, j’avais cinq ans, mon grand-père m’avait emmené à la chasse dans une forêt près de Besançon. Dans la pénombre du soir, il tira. Un oiseau tomba, un merle sans doute. Je sentis l’odeur à la fois âcre et douce de la poudre noire, puis elle se dissipa et une autre odeur envahit lentement l’atmosphère avec l’humidité qui montait. Pour la première fois de ma vie, je découvrais le parfum de l’humus. Je ne l’ai jamais oublié. Mon goût pour la science de la terre date de cette « étincelle », de cette « révélation ».
J’ai ressenti ma seconde grande émotion plus tard (c’était pendant la Deuxième Guerre mondiale) à la lecture des Deux Frères , les Rantzau , d’Erckmann-Chatrian, lorsque M. Florence, régent de village, le coeur battant, achète au colporteur savoyard, un livre de Botanique de Jussieu, au désespoir de sa femme qui espérait une vache 5 . Plus loin, on le voit herboriser dans la montagne vosgienne et exprimer les mêmes émotions que Jean-Jacques Rousseau parcourant l’île Saint-Pierre 6 avec à la main le Systema naturae de Linné et une loupe : Rien n’est plus singulier , écrivait le philosophe, que les ravissements, les extases que j’éprouvais à chaque observation que je faisais sur la structure et l’organisation végétale, et sur le jeu des parties sexuelles dans la fructification, dont le système était alors tout nouveau pour moi. La distinction des caractères génériques, dont je n’avais pas auparavant la moindre idée, m’enchantait en les vérifiant sur les espèces communes en attendant qu’il s’en offrit à moi de plus rares. La fourchure des deux longues étamines de la Brunelle, le ressort de celles de l’Ortie et de la Pariétaire, l’explosion des fruits de la Balsamine et de la capsule du Buis, mille petits jeux de la fructification que j’observais pour la première fois me comblaient de joie, et j’allais demandant si l’on avait vu les cornes de la Brunelle, comme La Fontaine demandait si l’on avait lu Habacuc . Jean-Jacques aurait pu citer également les « étamines à pédale » de la Sauge des prés ou encore les pollinies des Orchidées, minuscules massues chargées de pollen que les insectes butineurs emportent collées sur la tête et déposent sur une fleur suivante. Le cycle de la Vallisnérie, Hydrocharidacée dioïque de la moitié sud de la France, passionna les botanistes du moment. Charles Grenier (1808-1875), profes seur de Botanique à la Faculté des Sciences de Besançon, en fit un poème : Lorsque naît le printemps, sous l’onde ensevelie ,/ Captive tu gémis, triste Vallisnérie ,/ Loin de ce soleil dont les feux créateurs / Rajeunissant nos champs parés de mille fleurs ,/ Tu voudrais vainement, en spirale pliée ,/ Elancer hors des eaux ta tige déployée 7 . Heureuse époque où un universitaire de bon rang (en 1848, il commençait à publier

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents