Abords du réel
330 pages
Français

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Abords du réel , livre ebook

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Description

Richard Abidon fait retour à la démarche de Freud qui inventa la psychanalyse en empruntant la voie royale de l'interprétation de ses rêves. L'auteur transcrit ici ses propres rêves et en fait l'analyse publiquement, seule transmission possible d'une expérience singulière au plus près de l'inconscient, aux « abord du réel ». Avec rigueur, humour et simplicité il nous entraîne irrésistiblement dans ce périple singulier qui touche en chacun de nous l'universel de la structure de l'inconscient.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2015
Nombre de lectures 25
EAN13 9782336393995
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Richard Abibon
ABORDS DU RÉEL
Une exploration de l’ombilic des rêves
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Abords du Réel
Psychanalyse et Civilisations Collection dirigée par Jean Nadal
L’histoire de la découverte de la psychanalyse témoigne que démarche clinique et théorie issues de champs voisins ont concouru, par étayage réciproque à élaborer le concept d’inconscient, à éclairer les rapports entre pathologie et société et à reconsidérer les liens entre le malaise du sujet singulier et celui de la civilisation. Dans cette perspective, la collectionPsychanalyse et Civilisationstend à promouvoir cette ouverture nécessaire pour maintenir en éveil la créativité que Freud y a trouvée pour étayer, repenser et élargir la théorie. Ouverture indispensable aussi pour éviter l’enfermement dans une attitude solipsiste, qui en voulant protéger un territoire et préserver une identité, coupe en réalité la recherche psychanalytique de ses racines les plus profondes.
Dernières parutions
Jean-Michel PORRET,La cure psychanalytique de l’enfant, 2015. Marie-Laure DIMON (dir.),Sortir de la masse ?, Psychanalyse et anthropologie critique, 2014. Pascal HACHET,Rahan chez le psychanalyste,2014. Alain DELBE,La voix contre le langage, 2014. Albert LE DORZE,Cultures, métissages et paranoïa, 2014. Louis MOREAU DE BELLAING,La genèse de la politique. Légitimation VI, 2013. Taïeb FERRADJI et Guy LESOEURS,Le frère venu d’ailleurs, culture et contre-transfert,2013. Martín RECA,Heinrich/Enrique Racker, 2013. Michel SCHROOTEN,Pour une psychanalyse de l’enfant adopté, 2013. Claude BRODEUR,Regard d’un psychanalyste sur la société, 2013. Gabriela TARANTO-TOURNON,La Psychanalyse comme parcours poétique. Une odyssée de soi, 2013. Marianne BOUHASSIRA-CHIRON,Frères et sœurs intimes ennemis. A propos du complexe fraternel, 2012. Marie-Laure DIMON (dir.),Fraternités, emprises, esclavages. Psychanalyse et anthropologie critique, 2012. Louis MOREAU DE BELLAING,L’accès au social, Légitimation V,2012. Dominique GLOPPE,: une passion amoureuse.Idéologie et religion Mémoires, Histoire, Inconscient, 2011. Vincent MAZERAN et Silvana OLINDO-WEBER,La psychanalyse au travail. L’efficacité en question, 2011. Alain COCHET,Le scriptal. Lacan et l’instance de la Lettre, 2011. Prado de OLIVEIRA,Les meilleurs amis de la psychanalyse, 2010.
Richard ABIBON
Abords du Réel
Une exploration de l’ombilic des rêves
Du même auteur
De l’« Autisme », Topologie du transfert dans l’exercice de la Psychanalyse, Tome I et II, EFEditions, 1999/2000.La bouteille à l’ancre, Roman, sous le pseudonyme de Léon Parkeur, EFEditions, 2000. Le rêve de l’analyste,éditions le Manuscrit, 2008.Les toiles des rêves, L’Harmattan, 2009. Scène primitive, L’Harmattan, 2011.
Participation à des ouvrages collectifs
Topologie en pierre, inL’indifférence à la psychanalyse, rencontres avec François Julien, PUF, 2004. Don Quichotte, c’est moi, inŒdipe à Alcala, 2012, Crépuscules, 2012. Origine et fin, inŒdipe à Florence, Crépuscules, 2014. Ce qu’on va chercher dans la baleine, inŒdipe à Cadix, Crépuscules, 2015.
Tous mes remerciements à Pascale Cespedes-Faussabry, Fabiola Davy, Anne-Laure Donskoy, Jocelyne Poussant, Sylvie Protassieff, Sonia Saencko, France Snow-Montplaisir, Jean pierre Testard, pour leurs relectures et corrections. Un remerciement tout particulier à Béatrice Tocque pour ses corrections et conseils stylistiques avisés.
© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-06603-5 EAN : 9782343066035
Introduction
Qu’est-ce que la pratique de la psychanalyse ? Question naïve en apparence, à laquelle la plupart répondra : eh bien vous savez, c’est cette démarche bizarre d’une personne qui va parler d’elle plusieurs fois par semaine, pendant des années, allongée sur un divan, pendant qu’un vieux monsieur barbu et silencieux prend des notes dans un fauteuil. C’est bien ainsi, en effet, que Freud inventa la psychanalyse. Il écoutait des gens, certes, mais aussi et surtout, il s’écoutait lui-même, se remémorait ses rêves, les transcrivaient et en transmettait l’analyse au public, notamment à travers son ouvrage princeps, la Traumdeutung, l’Interprétation des rêves (1). C’est cette démarche que je me propose de poursuivre plus avant, dans le droit fil de l’invention freudienne.
Freud et l’invention de la psychanalyse
Le caractère génial de l’invention de la psychanalyse consiste en ceci qu’un homme féru de sciences, volontiers scientiste et pensant marcher sur cette allée impériale à son époque, choisit sans trop s’en rendre compte de la quitter pour emprunter la voie royale de l’interprétation des rêves. Pourquoi dis-je qu’il la quitte, la voie scientifique ? Parce que la science ne s’occupe que des objets, à l’exclusion des sujets. Elle se fonde même là-dessus : sur l’exclusion des sujets. Et voilà que Freud comprend, peu à peu, que la parole du sujet mérite d’être entendue autrement que comme un objet d’étude. Ses « patients » vont l’y aider et il va se prendre lui-même comme sujet. Du point de vue de son scientisme, il pense faire là œuvre de science et il a raison sur ce point : le sujet n’étant pas un objet, l’étudier comme un objet, c’est l’exclure en tant que sujet. Pourtant, c’est bien ce qui se produit, à mon sens, lorsque Freud étudie en objets les histoires de certains de ses patients devenus célèbres pour cette raison même : Dora, l’homme aux loups, l’homme aux rats, le petit Hans, le président Schreber. Freud aurait pu se contenter de nous interpréter les rêves de ces patients-là qui, comme leur nom l’indique, patientent, pendant que le médecin travaille sur leur cas, en leur absence. Il le fait d’ailleurs, en particulier pour Dora et pour l’homme devenu célèbre par son rêve
des loups : ce n’est pas là, toutefois, qu’il est à mon sens le plus scientifique. Là se tient tout le paradoxe de la psychanalyse et toute l’exception de sa méthode énoncée dans laTraumdeutung: «On confie au rêveur le soin d’interpréter ses propres rêves». De cette façon-là en effet, le sujet reste sujet. Il n’est pas interprété par un autre qui considère son dire comme un matériel objet soumis à sa sagacité. De cette façon-là encore, le sujet n’a pas été transformé en objet. Prendre un « objet » pour un autre aurait été une substitution fort peu scientifique. Le paradoxe de la psychanalyse s’institue donc de ceci : pour être scientifique, elle doit accepter de ne pas l’être. Sans toutefois saisir toute la portée de son geste, Freud avait compris que, pour être au plus près de cet « objet », le sujet, ou si l’on veut, la psyché humaine, il fallait lui donner la parole en son nom propre et non parler à sa place. Voilà pourquoi il est allé plus loin dans laTraumdeutung, en parlant de ses propres rêves, et dans Psychopathologie de la vie quotidienne, en mettant en scène ses propres oublis et actes manqués. En ce qui concerne l’autre, je peux interpréter n’importe quoi : il n’est pas là pour me démentir. Sur moi, je ne peux qu’être sincère, sauf à me mentir à moi-même, ce qui n’est pas exclu, mais c’est justement ce qui fait notre sujet : la présence de l’inconscient comme auto-tromperie, malentendu, clivage du sujet. Si je me trompe, si je m’obstine à ne pas voir, au moins le fais-je de mon propre chef. Mes rêves, mes symptômes, mes actes manqués, même s’ils témoignent d’un effort pour me cacher à moi-même une certaine vérité, livrent cette vérité dans le même mouvement. Si le sujet est exclu de la science, il s’exclut lui-même de la pensée consciente. Les corollaires de celle-ci sont la réalité et l’objectivité, devenues, avec le triomphe de la science, le critère de toute bonne chose. Le reste n’est pas toléré par la société. Le sujet s’excluant lui-même, il se jette, retrouvant l’étymologie de l’ob-jet : ce qui est jeté devant. Paradoxe. Avec Freud, il devientça,Es, en allemand, jeu de mot sur lequel Lacan jouera avec habileté en le rapprochant de la sonorité du S français, l’initiale. C’est aussi jouer avec le feu, car cela va dans le sens d’une nouvelle forme d’exclusion du sujet, noyé dans leça et totalement dépendant du « signifiant ». Nous étudierons cette tendance de la théorie de Lacan. Leçarefoulé prend les caractéristiques de ce dont on ne veut plus rien savoir. Ça, là, ce truc-là, je le jette. Maisça, c’estEs, S, le sujet, exclu de la science, exclu du conscient, réceptacle de ses expériences
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initiales. Avec Freud, il remonte sur scène pour se produire lui-même, « je » intégrant «ça». Depuis Freud hélas, le mieux qu’il puisse arriver au sujet, c’est d’être entendu pour devenir « le patient » dans le discours d’un analyste féru de « clinique ». Dans ce discours, il reste «ça», celui dont on parle, pas celui qui parle. Il reste objet dans l’exposé de celui qui énonce. « Patient » et « clinique » restent des termes médicaux. En ce qui me concerne, je prends en compte la rupture épistémologique établie par Freud, par laquelle la psychanalyse se sépare de la médecine, de ses concepts, de ses méthodes et donc de son vocabulaire. La pratique du psychanalyste n’est pas la clinique du médecin. Il s’agit d’une pratique d’analysant, pas de patient. Je réponds donc à la question posée plus haut : la pratique de la psychanalyse, ce n’est pas produire de la théorie de haute volée au kilomètre, ce n’est pas parler à la place d’un autre, c’est parler en son nom propre à quelqu’un d’autre qui entend. Quand il n’y a pas d’autre, comme ici où il s’agit d’un livre, il y a toujours cet autre constitué par vous, lecteur, et plus généralement le public, de même qu’il en a été pour Freud faisant son analyse à la cantonade. « Un autre » fait de tous les autres qui liront un jour ces lignes.
Lacan : où est la pratique de cette théorie ? Réel subjectif et objectif Qu’est-ce que la démarche scientifique ? C’est la perpétuelle confrontation de la théorie avec la pratique, des équations avec des observations. Ce n’est pas parler sans cesse de théorie en disant, comme l’a toujours fait Lacan : «Tout ce que je vous dis se fonde sur ma pratique». Oui, mais quelle pratique ? Il n’en parle jamais. Il ne nous donne aucun élément pour nous montrer comment il extrait ce 1 qu’il dit de la pratique ni de quelle façon il exerce cette pratique . Nous devons lecroire: il embraye là sur une démarche religieuse et je
1 Certains « croyants » répondront ici qu’il est bien évident que cela vient de sa pratique, que cela se sent. Bien : propos de croyant. D’autres diront que j’évite de mentionner tout le travail fait dans ses présentations de malades. C’est un argument, mais je le réfute en le renvoyant à une pratique psychiatrique, certes mâtinée de théorie psychanalytique, mais il reste clair que le dit « malade » était là en tant qu’objet d’étude pour les uns, objet de formation pour les autres. Je traiterai cela en détail dans mon paragraphe :Je viens de chez Lacan,p. 196.
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