Aharon Appelfeld
198 pages
Français

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Aharon Appelfeld , livre ebook

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Description

Aharon Appelfeld, dans son écriture unique qui touche l'au-delà, rend l'histoire juive contemporaine éternelle. Il crée un tissu à la fois fin et terrible où le passé lointain, le passé proche et le présent projettent un regard nouveau sur l'avenir. La fiction n'est que documentaire, la narration empruntée au vécu ; c'est pourquoi cette monographie est fondée sur des "va-et-vient" entre le réel et l'imaginaire, entre la vie et le récit, entre l'histoire véritable et l'histoire de l'histoire.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 60
EAN13 9782296807259
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aharon Appelfeld

Le réel et l’imaginaire
Espaces Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet
Dernières parutions
Elizabeth Legros Chapuis, Le Mexique, un cas de fascination littéraire au pays des chiens morts , 2011.
Claude FRIOUX, Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 2 : Écrits 1969-1980 , 2011.
Najib REDOUANE, Yvette BENAYOUN-SZMIDT (dir);° L’œuvre romanesque de Gérard Etienne. E(cri)ts d’un révolutionnaire , 2011.
Fabrice BONARDI (sous la dir. de), La nouvelle Georges Sand , 2011.
MD. SHELTON, La révolution imaginée. Haïti et les autres , 2011.
Mireille NICOLAS, Henri Bosco, Le Mas Théotime , 2011.
Nathalie DE COURSON, Nathalie Sarraute, la ¨Peau de maman , 2010.
René AGOSTINI, Théâtre poétique et/ou politique ? , 2010.
Joëlle BONNIN-PONNIER, Les Goncourt à table , 2010.
Christine LARA, Pour une réflexion xommuno-culturelle de la lecture , 2010.
Bernard POCHE, Une culture autre, La littérature à Lyon, 1890-1914 , 2010.
Lalie SEGOND, De la déficience : représentations, imaginaire, perceptions du handicap dans la littérature contemporaine , 2010;
Claude FRIOUX, Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 1 : écrits 1957-1968 , 2010
Céline GITON, Littératures d’ailleurs. Histoire et actualité des littératures étrangères en France , 2010.
Hassan WAHBI, La beauté de l’absent , 2010.
Claude HERZFELD, Paul Nizan, écrivain en liberté surveillée , 2010.
Charles WEINSTEIN (textes réunis par), Récits et nouvelles du Grand Nord , 2010.
Masha Itzhaki


Aharon Appelfeld

Le réel et l’imaginaire
Du même auteur

Jardin d’Eden, jardins d’Espagne - Anthologie bilingue de la poésie hébraïque en Espagne et en Provence , en collaboration avec Michel Garel, Seuil/Bibliothèque nationale de France, 1993.
D’Espagne à Jérusalem : Juda Hallévi (1075-1141), Albin Michel, Paris, 1997.
Et les pierres de Jérusalem - recueil de nouvelles inédites des écrivains israéliens contemporains , dans la collection : Romans d’une ville , Autrement, Paris, 1997.
Poésie hébraïque amoureuse, de l’Andalousie à la mer Rouge, (jusqu’au XVIIII e siècle), anthologie bilingue en collaboration avec Michel Garel, Somogy, Paris, 2000.
L’œuvre de Yehuda Al-harizi, (dans une collection consacrée aux poètes hébreux en Espagne médiéval), Tel-Aviv University Press, 2008.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54757-5
EAN : 9782296547575

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A VANT - PROPOS
Dans son ouvrage autobiographique Une vie , Simone Veil évoque l’œuvre d’Appelfeld et parvient à la conclusion suivante : « A sa lecture, je me suis rendu compte qu’au fond nous aurons toujours vécu avec cela (la Shoah, M.I). Certains répugnent à l’évoquer. D’autres ont besoin d’en parler. Mais tous vivent avec. »
Ce livre est d’une certaine façon un hommage aux personnes qui « vivent avec », aux hommes et femmes qui ont fait partie du paysage humain de mon enfance en Israël et qui, par un courage exceptionnel, ont survécu au passé pour reconstruire une vie nouvelle. Aharon Appelfeld, dans son écriture unique qui touche l’au-delà, rend leur vécu éternel. Son histoire est la leur, un tissu à la fois fin et terrible où le passé lointain, le passé proche et le présent projettent un regard nouveau sur l’avenir. La fiction n’est que documentaire, la narration empruntée au vécu ; c’est pourquoi cette monographie est fondée sur des « va-et-vient » entre le réel et l’imaginaire, entre la vie et le récit, entre l’histoire véritable et l’histoire de l’histoire.
Appelfeld lui-même, toujours accessible, toujours accueillant, m’a beaucoup aidée dans mon travail. Il a soutenu ma démarche avec une simplicité et une honnêteté remarquables. De plus, je remercie vivement l’équipe de ses archives à l’université Ben Gurion à Beer Sheva qui m’a fourni à maintes reprises la documentation nécessaire, à mes collègues, Agnès Woog et Michèle Tauber, pour leurs corrections linguistiques indispensables et à l’INALCO qui m’a accordé un semestre sabbatique pour accomplir ce travail.
I NTRODUCTION
Aharon Appelfeld est aujourd’hui l’un des plus grands écrivains israéliens. Mondialement connu, il est l’auteur de dizaines d’ouvrages traduits en de nombreuses langues et le lauréat de prix littéraires importants en Israël et en Europe. En France il a eu le prix Médicis en 2004 et a été nommé commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres en 2005. Depuis trente ans il habite Mevasseret Sion, une banlieue verdoyante de Jérusalem, et passe la plupart de ses matinées dans un café pittoresque en plein cœur de la ville où il a sa place pour écrire. Il rédige à la main, sur une feuille blanche (« il n’aime pas les lignes droites qui l’obligent à une écriture précise » {1} ) ce qui lui permet de modifier, d’effacer, de réécrire. Ses yeux sont bleus, ouverts. Il parle doucement et pèse chaque mot. Il est marié à Yehudith et le couple a trois enfants adultes : deux garçons et une fille. Durant toutes ses années de père de famille, il a enseigné, tout d’abord au lycée, puis à l’université Ben Gurion de Beer Sheva. Aujourd’hui il est à la retraite, ce qui lui permet de consacrer tout son temps à l’écriture. Portrait idyllique d’un homme qui a tout ce qu’il faut dans la vie : une famille, une maison, un travail et une reconnaissance. Et pourtant !
Aharon Appelfeld est né en 1932 à Czernowitz en Bucovine. Quand la guerre éclate, il a sept ans. Sa mère est tuée tout de suite ; sa famille est envoyée dans le ghetto ; son père et lui sont déportés. À l’automne 1942, âgé de dix ans et après avoir été séparé de son père, il s’évade du camp de Transnistrie et passe trois ans seul dans les forêts. Il traverse toutes les horreurs de la guerre avant de s’installer en Israël en 1946 à l’âge de quatorze ans. Cette expérience d’enfant juif avant et pendant la guerre, ainsi que son vécu comme rescapé établi en Israël, nourrissent une écriture unique en son genre. En effet, dans un entretien avec M. Gluzman {2} , l’auteur lui-même confirme que ses livres se lisent comme des chapitres d’un ensemble plus vaste et que sa seule façon de procéder est « d’écrire un seul livre qui soit composé de plusieurs parties » et, en guise de signature à cet entretien effectué en 2000, il ajoute : « jusqu’à présent j’ai écrit le premier tiers ».
Une étude littéraire de l’œuvre d’Appelfeld nécessite un triple questionnement : tout d’abord le thème bien connu de l’écriture du désastre, puis les secrets de la mémoire, surtout la mémoire enfantine, et enfin les liens entre l’autobiographie et l’autofiction que l’on nomme aujourd’hui « la narration de soi ».
Il nous semble que la polémique sur l’écriture du désastre n’a plus sa place ni dans la critique concernant la littérature de la Shoah en général, ni dans le cas précis d’Appelfeld. A partir du constat d’Adorno, à savoir que toute poésie après Auschwitz est considérée comme un acte de barbarie, ce type d’écriture est examiné non seulement à l’aide de critères esthétiques portant sur le procédé poétique en soi, mais aussi et surtout à travers des considérations d’ordre éthique et humain portant sur le contraste entre l’imaginaire qui serait à la base de toute fiction et la nature non représentable et par conséquent non verbalisable du désastre {3} . Or, en dépit des nombreux essais traitant du sujet et des vifs débats de la critique littéraire, ce sont les auteurs eux-mêmes qui, par leur écriture poétique et narrative sur la Shoah, ont tranché le débat : compréhensible ou non, justifiable ou non, vraisemblable ou non, cette littérature dont les écrivains sont les survivants, ainsi que leurs enfants ou bien d’autres encore, existe et occupe une place de plus en plus importante dans la culture contemporaine du monde entier.
Par contre, les deux autres questions son

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