Approches naïves du Noir dans les médias français
210 pages
Français

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Approches naïves du Noir dans les médias français , livre ebook

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Description

Comment le Noir, négro-africain ou négro-antillais est-il perçu dans les médias français. Mis en procès et travaillés par les médias, Noirs et Blancs, au-delà de toute procédure manichéenne, se font héritiers d'une longue tradition de stéréotypes, pourvoyeurs et vecteurs de prêt-à-penser qui fondent en partie leur légitimité dans le langage. Cet ouvrage travaille à la déconstruction de ces idées reçues.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 29
EAN13 9782296513815
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-28604-4
Titre
Claver BIBANG






APPROCHES NAÏVES DU NOIR DANS LES MÉDIAS FRANÇAIS

Discours et identités problématiques
Collection « Pensée africaine »
dirigée par François Manga-Akoa
En ce début du XXI e siècle, les sociétés africaines sont secouées par une crise des fondements. Elle met en cause tous les secteurs de la vie. Les structures économiques, les institutions politiques tels que les États et les partis politiques, la cellule fondamentale de la société qu’est la famille, les valeurs et les normes socioculturelles s’effondrent. La crise qui les traverse les met en cause et au défi de rendre compte de leur raison d’être aujourd’hui.
L’histoire des civilisations nous fait constater que c’est en période de crise que les peuples donnent et expriment le meilleur d’eux-mêmes afin de contrer la disparition, la mort et le néant qui les menacent. Pour relever ce défi dont l’enjeu est la vie et la nécessité d’ouvrir de nouveaux horizons aux peuples africains, la collection « Pensée africaine » participe à la quête et à la création du sens pour fonder de nouveaux espaces institutionnels de vie africaine.

Dernières parutions

Augustin RAMAZANI BISHWENDE, Dieu dans la modernité. Supprimer la religion, n’est-ce pas supprimer l’homme ?, 2012.
Dieudonné EKOUMA ASSEKO, Essai d’initiation à la philosophie , 2012.
Philippe VERDOL, Déshumanisation et surexploitation coloniale.
Démounaj et Pwofitasyon dans la Guadeloupe contemporaine , 2012.
Emmanuel OKAMBA, L’éthique du Kébé-kébé et la promotion du leadership chez les Mbosi du Congo. Le réveil d’Odi , 2012.
Joseph WOUAKO TCHALEU, François Hollande et la Françafrique : le défi de la rupture , 2012.
Souka SOUKA, Congo, du Royaume à la République. L’histoire d’un échec permanent , 2012.
Charles Jean Marie MINYEM, Rationalités et problématique du développement en Afrique , 2012.
« Les médias contribuent, en activant la circulation dans le monde social de ces représentations [les stéréotypes], à l’organisation de systèmes de valeurs et de croyances qui tendent à s’instaurer en normes pour des collectivités (nationales, locales, régionales…) » 1 .
1 Guy Lochard et Henri Boyer, La communication médiatique , Paris, Le Seuil, 1998, page 9.
La présente tentative est dédiée à Émile Durkheim, chercheur qui, très tôt, orchestra une distinction entre les notions de « représentations collectives » et celle de « représentations individuelles » 2 . Les premières, remontant jusqu’à l’univers mythique, traduisaient une certaine stabilité socio-temporelle, là où les secondes, marquées par l’individualité, s’avéraient plus mobiles, plus instables. Au moment où nous nous apprêtons à entrer dans l’univers si tumultueux des stéréotypes en tant que vecteurs de sens, il nous a semblé opportun de rendre hommage à ce précurseur des phénomènes de représentation. Qu’il trouve dans les pages qui vont suivre, les balbutiements qui entendent nommer autrement ce déterminisme sociétal qui régit les relations humaines.
2 Émile Durkheim, « Représentations individuelles et représentations collectives », in Revue de métaphysique et de morale , 1898, VI, 273-302.
A Guy Lochard, Théoricien et chercheur. A Fayçal Najab, Théoricien et chercheur. Notre reconnaissance éternelle, pour nous avoir installés dans la rigueur, la modernité et la diversité, toujours en construction, des Sciences de l’Information et de la Communication. Nous n’oublierons pas Patrick Charaudeau et toute l’équipe du CNRS, qui nous ont gratifiés d’un accueil chaleureux et du renforcement technique très appuyé de nos acquis. Merci enfin à François Demers et à Thierry Watine, Théoriciens et chercheurs, qui nous ont permis de découvrir la communication médiatique au Québec.
AVANT-PROPOS
Dans un monde de plus en plus confus, qui s’ouvre à tant de paradoxes, avec, grâce aux progrès technologiques, le rétrécissement des espaces, l’éclatement des frontières, le rapprochement des peuples et, en même temps, le retour des idéologies nationalistes et les replis identitaires, il nous semble important de tenter une aventure herméneutique susceptible de favoriser la compréhension de ce qui peut se révéler comme un déficit de l’Universalisme, incapable peut-être de s’accommoder avec un de ses paradigmes majeurs, « le multiculturalisme », pour reprendre le lexème de Michel Wieviorka 3 . Pourquoi, alors que tout semble concourir à plus de maturité, l’esprit humain prend-il à rebours la question multiculturelle ? Comment justifier ou tout au moins tenter d’expliquer les ‘‘bégaiements’’ de l’Homme dans ses essais d’ouverture à l’Autre ? La diversité lui est-elle inaccessible en ce XXI e siècle naissant, malgré son statut de civilisé ?

Ces trois interrogations, portant les niveaux d’analyse qui constituent les ambitions de notre enquête, conduisent à parler du monde d’aujourd’hui dans les termes d’une « crise de l’esprit », formule chère à Paul Valéry qui, en 1919, au lendemain de la première Guerre mondiale, avertissait déjà : « Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » 4 . La question du déficit de l’universalité pose indubitablement la problématique de la Communication. Celle-ci, déjà questionnée entre autres par Descartes, peut être entendue comme un rapport de subjectivité et de réflexion sur soi. De ce point de vue, la communication peut induire le solipsisme , mouvement solitaire de la conscience qui conduit à douter de certaines réalités du monde, ici la réalité d’un monde qui offre des alternatives. Partant d’une réflexion sur soi, l’individu peut être ainsi conduit à discuter du rapport à autrui.

La communication serait alors une reconnaissance de soi et de l’autre. Comment se construit cette reconnaissance ? A quoi aboutit-elle ? Autant de questions qui peuvent faire des présentes investigations un espace d’analyses à travers lesquelles se déploieront plusieurs théories de la communication qui pourraient à la fois être une compétition entre l’Homme et l’Homme, et un enjeu parcellaire de l’Humanité. Les médias (télévision, radio, presse) sont l’image et le son de cette communication. Car, comment parler de rapports entre l’Homme et l’Homme, entre une culture et une autre, entre différentes civilisations, sans parler de valeurs ?

La civilisation peut être comprise comme l’ensemble des manières de penser, de croire et de vivre, propres à chaque peuple. Disposition définitionnelle qui peut permettre de chercher à savoir, dans la société française de ce XXI e siècle naissant, comment des groupes humains d’origines culturelles différentes se perçoivent les uns les autres, tandis qu’ils sont condamnés à partager le même espace-temps. Les médias et les textes, univers majeurs de représentations, seraient le lieu d’un questionnement théorique qui traverserait les divergences socioculturelles, rendant un monde autre possible, repoussant toujours plus les frontières de l’incommunicable.
3 Michel Wieviorka (sous la direction de) , Une société fragmentée ? Le multiculturalisme en débat , Paris, La Découverte, 1996.
4 Paul Valéry, Variété 1 , « La crise de l’esprit », « Essais quasi politiques », Paris, Gallimard, Coll. « La Pléiade », réédition 1957.
INTRODUCTION
Le travail qui nous est soumis est intitulé : « Approches naïves du Noir dans les médias français : Discours et Identités problématiques ». Il nous semble fondamental de procéder dès l’entame de nos propos, à une élucidation terminologique, afin de clarifier les énoncés qui sous-tendent notre objet. Quatre notions se révèlent ainsi essentielles : le Noir, les Médias, le discours (dans son essence multiple) et les identités .

La notion de Noir qui paraît si simple est en réalité une donnée particulièrement complexe. D’abord parce qu’elle peut être ent

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