Au pouvoir par le peuple
140 pages
Français

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Au pouvoir par le peuple , livre ebook

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Description

Populisme, ce terme commence à se vulgariser à travers son emploi excessif par la presse. Vulgarisation qui lui a valu l'affaiblissement conceptuel, mais qui a permis, toutefois, une ouverture éclairante envers l'hétérogénéité constitutive de ce phénomène : désormais, ce n'est plus seulement l'extrême droite, mais ce sont aussi la droite et, de surcroît, l'extrême gauche et la gauche radicale qui pratiquent le populisme. Dorénavant, ce n'est plus seulement dans l'usure de l'expérience démocratique, mais aussi dans son absence qu'il faut le dénicher. Voici une grille d'analyse du phénomène.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 64
EAN13 9782296484450
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AU POUVOIR PAR LE « PEUPLE »
Sergiu Mişcoiu
AU POUVOIR PAR LE « PEUPLE »
Le populisme saisi par la théorie du discours
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56027-7
EAN : 9782296560277
« C’est dans la vertu et dans la souveraineté du peuple qu’il faut chercher un préservatif contre les vices et le despotisme du gouvernement. »
Maximilien de Robespierre
Remerciements
Nos travaux d’habilitation et, par conséquent, ce livre n’auraient pas pu voir le jour sans que son auteur eût bénéficié des observations, des critiques, des suggestions de Chantal Delsol, Guy Hermet, Joseph Krulic, Paul Moreau, Yves Palau, Philippe Claret, Stephen Launay, Michael Shafir, Cristian Pîrvulescu et Val-Codrin Tăut. Nous remercions en même temps Dominique Folscheid et Bertrand Alliot pour l’appui administratif, logistique et moral accordé.
Je suis tout aussi redevable à ma famille et tout particulièrement à mon épouse, Loredana, qui a eu la patience de pardonner mon absence et mes états d’esprit divers durant la rédaction de cet ouvrage.
Avant-propos
Le présent ouvrage continue et développe les recherches que nous avons effectuées les dix dernières années et notamment dans la période écoulée du moment où nous avons soutenu la thèse de doctorat (avril 2006). Les thématiques que nous avons abordées jusqu’à présent nous ont progressivement dirigé vers une recherche sur le populisme en tant que sujet et sur la théorie du discours en tant que méthodologie scientifique.
Du point de vue thématique, nos recherches ont commencé par le mémoire de licence portant sur les métamorphoses du système politique français des années 1990, un système marqué par la crise du bipolarisme et l’émergence d’un pôle contestataire dont les dimensions et les effets ont pesé lourd sur la première décennie des années 2000. Même si nous avons employé pour ce mémoire une méthodologie relevant plutôt de la sociologie politique classique, la dimension méthodologique discursive n’a pas manqué, notamment dans le 3 e chapitre, qui a traité du positionnement stratégique des acteurs lors des élections législatives de 1997 par rapport aux thèmes majeurs qui ont déterminé le résultat de cette confrontation politique 1 .
Le mémoire de Diplôme d’Etudes Approfondies, soutenu en cotutelle aux Universités de Marne-la-Vallée et « Babeş-Bolyai » de Cluj, en septembre 2002, continue la lignée des recherches portant sur les changements du système politique français, cette fois-ci en insistant sur le cas du Front National. L’intérêt principal de ce travail a été de bâtir un modèle opérationnel d’analyse des interrelations entre le Front National et les autres partis de l’échiquier politique français.
Ce modèle a été à la fois institutionnel et discursif, le mémoire ayant « marié » du point de vue méthodologique l’analyse des rapports politiques établis entre les principaux acteurs (UDF, RPR – puis UMP, PS et PCF) et l’analyse des discours de ces acteurs qui, à travers leur recentrage, ont ouvert au Front National un espace politique généreux 2 .
Les recherches entreprises pour la rédaction et la soutenance de la thèse de doctorat nous ont permis d’élargir et en même temps de préciser l’horizon théorique de nos démarches scientifiques précédentes. Réalisée entre 2002 et 2006, la thèse a proposé un modelage théorique du phénomène constitutif des premières nations en Europe occidentale. Du point de vue méthodologique, nous avons essayé de mettre en valeur les éléments viables du structuralisme bourdieusien en les intégrant parmi les outils de la sociologie de l’histoire dans un ensemble qui s’est encadré plutôt dans le constructivisme social. L’enjeu principal de la thèse a été d’investiguer la manière dont les dynamiques interindividuelles et intergroupales appréhendables avec des outils sociologiques et anthropologiques ont été stimulées par les évolutions institutionnelles et, après, par les politiques publiques visant la « nationalisation » des structures sociales. Dans le cadre de la démarche constructiviste, l’approche discursive a représenté une composante essentielle qui nous a permis de synthétiser les stratégies utilisées par les acteurs institutionnels qui ont visé la naturalisation de l’existence de la communauté nationale au sein des cultures fortement marquées par des communautarismes prénationaux (ethniques, religieux ou provinciaux) 3 .
Les études déroulées pour la réalisation de la thèse se sont avérées très utiles pour la sédimentation d’un cadre théorique capable de guider l’ensemble des recherches qui ont suivi. Il s’agissait d’un cadre de synthèse entre les éléments de la science politique « classique » (qui reliait à son tour la sociologie politique et l’institutionnalisme historique) et les approches de la théorie du discours, qui commençaient à gagner un terrain de plus en plus vaste dans l’économie de nos efforts scientifiques. Cette évolution vers une approche de plus en plus discursive est mise en évidence par la juxtaposition des deux principales recherches que nous avons pilotées respectivement en 2006 et en 2007 : si dans l’étude de l’impact de l’européanisation sur la perception d’un public particulier à l’égard de l’Union Européenne (il s’agissait des étudiants des universités de Cluj) 4 , nous avons privilégié les outils sociologiques et l’interprétation dominante a été sociologisante (et ceci malgré l’emploi abondant de la théorie du discours notamment dans l’analyse des données qualitatives), dans la recherche concernant les mouvements contestataires en Roumanie, nous avons préféré un modèle d’analyse quasiment discursif pour expliquer les dynamiques qui se trouvaient derrière l’engagement politique contestataire des « gens communs » 5 .
Depuis le début de l’année 2008, l’essentiel de nos recherches a visé la compréhension et l’appréhension du phénomène populiste. Les préoccupations antérieures concernant la dislocation des repères et des clivages politiques « traditionnels », l’émergence de la nouvelle extrême droite et la dynamique particulière du phénomène contestataire ont stimulé notre intérêt pour une approche plus systématique des transformations des espaces politiques démocratiques sous l’impact de la radicalisation des demandes collectives d’une série d’acteurs qui se sentaient de moins en moins représentés à l’intérieur du dispositif institutionnel en place. En essayant de mettre en valeur les ressources obtenues à travers un projet de recherche 6 , nous avons parcouru une vaste littérature traitant du populisme et des phénomènes et processus sous-jacents. Ceci nous a permis de réaliser des études empiriques dans le cadre desquelles nous avons employé des éléments utiles extraits de cette littérature et de formuler des hypothèses qui nous ont guidé peu à peu vers la construction de l’échafaudage du présent ouvrage. La première de ces études a traité des glissements populistes lors de la campagne pour les élections présidentielles françaises de 2007 et a mis en évidence le caractère transidéologique des tendances populistes, tout en essayant d’encadrer les conclusions dans une analyse plus ample des changements politiques en France 7 . Fort de ces conclusions, nous avons pu élargir le spectre de nos observations à la contestation populiste des establishments institutionnels ; pour ce faire, nous avons mis en valeur ces observations en étudiant le phénomène de la « Troisième Voie » des années 1990, plus prégnant en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Belgique 8 . Puis, nous avons essayé d’étudier la dynamique discursive de la Roumanie postcommuniste en analysant l’alternance entre les rhétoriques hégémoniques du consensus et du dissensus qui ont alimenté les discours populistes des principaux acteurs politiques 9 . Enfin, en nous penchant sur les particularités du phénomène populiste dans la Roumanie postcommuniste, mais à un niveau plus théorique, nous avons réalisé une synthèse des approches générales du populisme susceptible d’étayer les hypothèses que nous allons formuler dans le cadre du présent ouvrage 10 .
Ce travail fait une synthèse des thématiques que nous avons abordées et des méthodologies que nous avons employées jusqu’à présent dans un effort d’opérer une théorisation discursive du phénomène populiste. Même si nous espérons que les pages

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