Cameroun, des années de braise aux leçons de l histoire
424 pages
Français

Cameroun, des années de braise aux leçons de l'histoire , livre ebook

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Description

Louis Tobie Mbida retrace son histoire personnelle et ses rencontres depuis son entrée en politique en 1990 qui ont nourri ses convictions et tracé sa ligne politique. Après vingt-sept ans d'un régime sans partage, mais aussi sans succès, face à l'immense misère, à la désespérance, à la perte des valeurs qui se sont installées au Cameroun, il n'est plus possible de continuer à soutenir le Président Paul Biya. Il faut aider à faire émerger ces leviers d'un monde de progrès.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 392
EAN13 9782296242036
Langue Français
Poids de l'ouvrage 24 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cameroun, des années de braise aux leçons de l’histoire
Vers une dynamique nouvelle
Louis-TobieMbida
Cameroun, desannéesde braise auxlonsdel’histoire
Versune dynamiquenouvelle
Etudes Africaines
Collection dirigée Denis Pryen et François Manga Akoa
© L’Harmattan, 2009 57, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.comdiffusion.harmattan@wanado.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 9782296104662 EAN : 9782296104662
SOMMAIRE Avantpropos…………………………………………………………………….7 Première Partie : 50 ans d’Histoire…………………………………………...19 Chapitre I : Les années de braise………………………………………………..21 Chapitre II : les années d’études………………………………………………...97 Chapitre III : Madame Anne Aymone Giscard d’Estaing..................................107 Chapitre IV : Le retour au Cameroun………………………………………….115 Chapitre V : L’entrée dans la politique active…………………………………119 Chapitre VI : La rencontre tripartite…………………………………………...139 Chapitre VII : le groupe de Mbankolo…………………………………………147 Chapitre VIII: Dans la tourmente du NordOuest Cameroun………………….157 Chapitre IX : Les tribulations d’EligMfomo………………………………….163 Chapitre X : L’affaire Titus Edzoa…………………………………………….171 Chapitre XI : Le départ pour un exil volontaire………………………………..179 Chapitre XII : Discussions et débats…………………………………………...181 Chapitre XIII : Les ingrédients et le socle du pouvoir du Président Paul Biya..199Seconde Partie : Mon projet pour le Cameroun…………………………....205Chapitre XIV : La dynamique Nouvelle……………………………………….207 Chapitre XV : Analyses et perspectives……………………………………….215 Chapitre XVI : Annexes : documents d’archives, textes et déclarations………243Chapitre XVII : Annexes : photos……………………………………………..365 Epilogue……………………………………………………………………….421 5
1 AvantPropos « Nous allons créer une relation nouvelle entre l'Etat et le citoyen » Q1 : Bonjour docteur Louis Tobie Mbida et merci de bien vouloir nous accorder quelquesunes de vos précieuses minutes. R1 : C’est un plaisir et un devoir citoyen de répondre aux questions relatives à la vie de la Nation Camerounaise. « Mutations » est un de nos plus grands organes de presse nationaux merci pour le temps que vous me consacrez. Q2 : Après toutes ces années que vous avez passées en exil volontaire ici en France, le président du parti des démocrates camerounais que vous êtes a, à travers des sollicitations diverses (la presse entre autres) et davantage encore au regard de votre livre vérité qui sort bientôt, décidé de rompre le long silence qu’il gardait jusquelà. Déjà pourquoi ce silence? Ensuite pourquoi avoir décidé de le rompre maintenant ? R2 :… J’ai pratiqué de la politique passive dans mon adolescence. Je suis entré dans une phase de politique active en 1991 avec l’avènement du multipartisme au Cameroun. J’ai été de tous les grands combats politiques entre 1991 et 1997. S’il y a une chose dont je serai toujours fier, même si personne ne veut le reconnaître, c’est que je fais partie des principaux acteurs politiques qui ont su faire éviter une guerre civile au Cameroun entre 1991 et 1997. J’ai vu des « choses graves » et j’ai assisté à des « choses toutes aussi graves » concernant la Nation camerounaise durant cette période. J’ai été tour à tour observateur, auditeur, acteur, facilitateur, négociateur, investigateur, victime, spectateur, penseur, chercheur de la chose politique camerounaise. J’ai quitté le Cameroun le 7 juillet 1997. Je ne suis pas demandeur d’asile en Europe, je ne vis pas hors du Cameroun comme réfugié politique. Mon dernier passage au Cameroun remonte à Février 2006. J’ai librement quitté le Cameroun sans aucune contrainte physique, financière ou matérielle. C’est un choix intellectuel et moral qui m’a poussé vers cet exil volontaire. J’ai tout simplement voulu éviter la banalisation de mes idéaux et la perte de ma singularité. J’ai dit non à la forfaiture environnante et à la perte de repères. Je me suis éloigné du gouffre de la bêtise entretenue par le RDPC qui tire de nombreux camerounais vers le bas dans une atmosphère afrobyzantine faite de moiteur poisseuse, sirupeuse et collante enveloppée d’un parfum de pourriture nauséabonde où a disparu toute éthique et toute rectitude. Je suis sorti de ma phase de silence après 12 ans conformément au plan que je me suis imposé. Cette période aura été une phase de réflexion, d’observation, de recollection, d’accumulation d’énergie et de réactivation de tous mes ressorts 1 Interview parue dans le journal camerounaisMUTATIONS7
physiques, intellectuels et mentaux. Je sors de ce silence parce que le moment est venu de le faire. J’ai participé aux élections présidentielles de 1992, en octobre et novembre 1997, je n’étais déjà plus au Cameroun. De façon délibérée, j’ai quitté le Cameroun parce que je ne voulais plus être mêlé de près ou de loin à une réélection du Président BIYA .J’avais cru un temps que les hommes du RDPC étaient des hommes de parole. Mais j’ai compris très vite que ce n’était pas le cas. Aucune confiance n’est à accorder au RDPC et à tous ceux qui le représentent. J’ai rencontré le sommet de la hiérarchie en la personne du chef de l’Etat, je n’ai pas signé d’accords écrits avec lui, m’en tenant à la parole donnée par le chef de l’Etat en personne. Ce fut une erreur politique grave. Après mon départ du Cameroun, Monsieur Pierre Moukoko Mbondjo qui travaillait en 1997 auprès du Premier Ministre Monsieur Peter Mafany Musongué ira voir mes collaborateurs restés à Yaoundé pour obtenir mon numéro de téléphone en Allemagne Fédérale où je me trouvais. Il va m’appeler un matin, sa demande va porter sur une déclaration de soutien venant de moi au profit du candidat Biya. Voilà ce que je répondis à Moukoko Mbondjo : « Avec ou sans mon soutien les résultats sont connus d’avance, Paul BIYA sera réélu, vrai ou faux ? », « vrai » me répondra Moukoko Mbondjo, « Alors pourquoi sollicitestu mon soutien, de là où je me trouve », Moukoko me répondis « C’est que venant de ta part une déclaration de soutien au candidat BIYA ça ferait bien. Tu n’es pas n’importe qui, ta voix compte, ton adhésion pèse lourd ». « Peter », c’est ainsi que je l’appelle depuis le collège Vogt et lui m’appelle « Bill », « Peter », à cause de vous au RDPC j’ai perdu du crédit politique, vous n’avez pas respecté votre parole visàvis du peuple camerounais auprès duquel je suis allé solliciter des voix électorales, encore moins visàvis du Parti des Démocrates Camerounais que je représente. Cette foisci il faudra des accords écrits et paraphé par le candidat Paul BIYA lui –même, astu mandat pour négocier un accord politique avec moi ? » « Non » sera la réponse de Moukoko Mbondjo, ensuite je lui posais la question « Le premier ministre Peter Mafany Mousongue atil mandat pour négocier un accord politique avec moi et au bout de ces négociations obtiendrons nous un accord signé du candidat Biya ? Les camerounais sont aujourd’hui convaincus que je me suis laissé corrompre par vous et nous savons tous les deux que cela n’est pas exact »; «Je te comprends » me répondis Moukoko, « mais en vérité nous n’avons aucun mandat officiel du candidat Biya pour négocier avec toi.». On se dira « au revoir » par téléphone, ce fut la dernière fois que nous eûmes à nous parler Pierre Moukoko Mbondjo et moi. C’était au mois de septembre 1997. Je n’ai pas participé non plus aux élections présidentielles de 2004. J’ai mis ces douze années à profit pour réfléchir et mûrir ma pensée politique. J’ai continué à m’instruire et à me cultiver politiquement. J’ai fait des rencontres politiques déterminantes et me suis construis un réseau relationnel important dans divers milieux. J’ai fait connaître ma pensée politique auprès de divers cercles de décision dans le monde. Parler, pour un homme politique, est un besoin presque physique et physiologique. Un homme politique existe par la parole qui porte sa pensée et par 8
les actes qu’il pose surtout s’il exerce le pouvoir légitime et légal accordé par le peuple souverain. J’ai volontairement renoncé à parler pendant 12 ans. Cela pèse à un homme politique de se retenir de parler pendant 12 ans. Mais c’est une discipline que je me suis imposée dans le cadre d’une stratégie précise. Nous sommes à deux ans d’une échéance déterminante qui se réalisera en 2011. Nous avons eu le temps pendant ces 12 années de démontrer sans une seule parole que le régime RDPC a échoué. L’opposition lui a laissé le champ libre, plus aucune entrave n’a empêché ce parti et le gouvernement qui en est issu de construire le Cameroun. Nous constatons aujourd’hui, au Parti des démocrates Camerounais, qu’ils ont échoué. Seuls, sans entraves, sans embûches, sans frein d’aucune sorte, le parti au pouvoir a été incapable de faire le bonheur des camerounais au bout de 27 ans d’un règne politique sans partage. La défaite la plus humiliante pour un soldat est de se faire battre en rase campagne sur un terrain connu. Le RDPC a été battu en rase campagne sur un terrain qu’il connaissait pourtant pour l’avoir arpenté pendant 27 ans. Les hommes au pouvoir à Yaoundé ont évoqué l’excuse du FMI et de l’ajustement structurel en 1987, ils ont évoqué l’atteinte du point d’achèvement PPTE jusqu’en 2006, désormais ils brandissent l’argutie du DSCE après l’échec du DSRP et renvoient les camerounais à l’horizon 2020 voire 2035. Ce ne sont pas des arguments mais des arguties. Au su et au vu de tout cela, ils ont malgré tout le culot de demander aux citoyens camerounais de continuer à les élire jusqu’à une date aussi lointaine que 2035. Comme le disait l’autre : « il ne faut pas prendre les camerounais pour des canards sauvages sur lesquels on a le droit de tirer à vue ». Je ne suis d’ailleurs pas le seul à poser ce constat d’échec : le gouvernement RDPC le déclare et le confirme luimême dans le document de stratégie pour la croissance et l’emploi abrégé DSCE. Si le DSRP (Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté) d’avril 2004 a échoué ce n’est certainement pas le DSCE que réalisera ce gouvernement. Q3 : Voilà près de 12 ans que les militants de votre parti sont comme orphelins du fait de votre absence. Résultat, ils semblent inexistants sur le terrain du débat politique et ont été assez transparents lors des consultations électorales qui se sont déroulées depuis ce temps. Indiscutablement, votre absence physique a laissé un vide que les autres partis, en tête duquel se trouve le RDPC, ont tôt fait de combler. N’éprouvezvous pas une certaine culpabilité visàvis de tous les militants qui vous ont suivi pendant des années et qui ont le sentiment d’avoir été abandonnés? R3 : … Si le PDC n’a pas disparu au plus fort de la tourmente sous le président AHIDJO ce n’est certainement pas sous le président BIYA qui n’est qu’un enfant de chœur s’agissant de la répression et de l’arbitraire, qu’il disparaîtra. La vie d’un parti politique ce sont les réunions qu’il organise en comités entre 9
militants dans les villages, les quartiers, au niveau des arrondissements, des départements et des provinces. Sans publicité ces réunions ont continué en mon absence. La participation à une élection et l’organisation de grands meetings sur le terrain se heurtent à des handicaps financiers. Louis Tobie MBIDA, tous les militants honnêtes du PDC vous le confirmerons a toujours été le seul financier du Parti. Lors de la relégalisation du Parti en 1991, j’ai été confronté au problème du financement des activités du parti. Après avoir posé le problème en assemblée générale devant le Parti, les anciens du PDC, ceux qui avaient été les compagnons de route d’André Marie MBIDA vont demander à me voir en aparté. Voici ce qu’ils me diront : « fais comme faisait ton père, nous ne savons pas où il allait chercher les sous pour faire vivre le parti mais il savait comment les trouver. Alors fais pareil, débrouillestoi ». Mon père était un homme minutieux et méticuleux, les ordinateurs personnels n’existaient pas à cette époque mais il notait tout et je savais où. J’ai cherché et j’ai retrouvé certaines traces qui laissaient croire qu’André Marie MBIDA avait de nombreux amis parmi les commerçants grecs du Cameroun, Messieurs Mavromatis, Kritikos, Hadjikantakis, Calafatas, Soukouloukos, Zonophontos etc…, ce fut d’ailleurs une des causes jamais évoquées par l’histoire officielle de son renversement politique par la France, ma mère qui était encore vivante à cette époque me l’a confirmé. Les français n’appréciaient pas que des « métèques » aient une quelconque influence dans leur précarré. Mais, moi Louis Tobie MBIDA, je ne connais aucun commerçant grec, je suis le seul Grec du Parti des démocrates Camerounais. Il a fallu ménager nos efforts pour nous concentrer sur l’essentiel, c'estàdire sur 2011 et advienne que pourra : le PDC ne soutiendra en 2011 qu’un candidat issu de ses propres rangs. Q4 : Que répondezvous à tous ces hauts responsables du RDPC qui font tout pour vous persuader qu’un PDC fort n’est pas une bonne chose pour leur parti, principalement au cœur de ce qu’ils considèrent comme ses bases ’’naturelles’’? R4: … Au moment où je réponds à votre question, fin 2009, on peut considérer sans risque de se tromper que le PDC, Parti des démocrates Camerounais est une tumeur maligne dans le corps politique du RDPC. Lorsque les responsables du RDPC s’en rendront compte il sera trop tard : la dissémination des métastases politiques aura envahi tout ce qu’ils considèrent comme leur base politique naturelle. Cela a toujours été leur crainte : ils avaient raison de s’en inquiéter. A force de refuser le partage du pouvoir avec nous au PDC et en refusant de modifier dans notre sens leur idéologie politique conservatrice, autocratique et antidémocratique au profit d’une idéologie de démocratie libérale faite d’humanisme, de progrès, de générosité, de justice et de partage ils sont allés dans le mur et vont perdre le pouvoir en 2011. Mais nous sommes des démocrates et nous leur disons qu’un RDPC dans 10
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