Chamanisme et autohypnose

Jean-Marie Lange

Description

Cet ouvrage démontre les liens qu'entretiennent le chamanisme et l'autohypnose. Le chaman veut rendre son autonomie au sujet, il veut "rendre à l'autre l'expérience qu'il a lui-même reçue". C'est ce que nous appelons dans nos sociétés actuelles les psychologies holistiques: autohypnose, ethnopsychiatrie, psychogénéalogie, psychologie interactive, méditation zen dont les principaux théoriciens sont présentés en deuxième partie.

Sujets

• Anthropologie
• Médecine
• Psychologie
• Santé
• Psychanalyse
• Ethnologie
• Civilisation
• Psychiatrie
• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 janvier 2015
• Nombre de lectures: 28
• EAN13: 9782336368214
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Jean-Marie Lange








Chamanisme et autohypnose
Du même auteur
Une introduction à la psychologie relationnelle. Parcours de la relation d’aide sociale aux psychothérapies holistiques. Quelques perspectives techniques d’approche , L’Harmattan, 2006.

Pédagogies émancipatrices et revalorisation de l’enseignement technique , L’Harmattan, 2002.
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
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EAN Epub : 978-2-336-71832-3
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CAPI – Cahiers d’Autoformation Psychosociale en Pédagogie institutionnelle
INTRODUCTION
Pourquoi construire un pont entre le chamanisme, la psychogénéalogie et l’autohypnose ? Parce que les finalités en sont semblables : il s’agit de permettre à des sujets en perte d’âme ou de psychasthénie (JANET) ou en burn Out de se retrouver dans l’individuation de JUNG. Les gens peuvent être en dépression au tiers-monde même si dans nos sociétés occidentales c’est un mal psychologique en expansion (« métro-boulot-dodo »), voire en expansion exponentielle avec le développement de la mondialisation ultralibérale qui vise à maximaliser le rendement de la machine humaine en oubliant que ce n’est pas une machine diminuée par des prêtres (surmoi) et ses managers mais des êtres humains aspirant au bien-être et au plaisir et qui sont aliénés par le travail et leurs croyances (on dort de moins en moins), gaspillant leur vie à la gagner alors qu’ils n’en ont qu’une. L’industrie choisit le quantitatif jamais le qualitatif même lorsqu’il s’agit de service public. Pourquoi ? Pour quelques milliardaires en euros ? Pour que ceux-là puissent jouir de cette injustice sociale en expansion sans redistribution aux moins nantis et sans être sanctionnés pour leurs forfaits directs et indirects car il n’y a aucune force pour réagir et les condamner (la révolution peut-être ?) ; nos dirigeants cyniques transmettent leurs pouvoirs à leurs enfants alors que, selon la démocratie athénienne, ils ne pourraient exercer leur mandat qu’une seule année non renouvelable.

« J’en suis venu à me convaincre que le socialisme que les gauches appellent de leurs vœux est l’autre face du capitalisme qu’ils feignent de dénoncer. Fascinés par le pouvoir des vrais dirigeants économiques qui établissent des normes sur notre vie quotidienne, les projets socialistes, au-delà de nombreux hommes et femmes souvent sincères et généreux qui les portent, négocient le partage de ces pouvoirs mutilants et réducteurs qui s’emploient à nous discipliner plus efficacement encore que les promesses pseudo-alternatives que les sociaux-démocrates persistent à nous seriner. » 1

Les psychologies holistiques modernes visent donc la même finalité que le chamanisme c’est-à-dire que les hommes retrouvent la maîtrise de leur psyché et dépassent les aliénations du genre « pain, jeux et prières » ? Nous employons indifféremment le concept âme (présocratiques, chamans) ou psyché. Pour nous, à la fin de la vie de l’entité humaine, le corps et l’âme pourrissent mais toutefois, je conserverais les allégories chamaniques pour la vulgarisation. Par exemple, les manifestations endéans les fins de vie sont presque toutes expliquées par la décorporation où les gens ont l’impression que leur âme sort de leur corps et qu’ils flottent dans leur chambre ; c’est un trouble de la perception : le cerveau projette une image devant nous ou en-dessous de nous. De même, les rêves, le sommeil paradoxal seraient apparus au fil de l’évolution pour garantir une individuation psychologique ? Les codes sont en nous ?
Qu’est-ce que la dialectique de HEGEL, de MORIN ou d’HÉRACLITE ?
Toute chose est contradiction, le travail est de séparer le négatif du positif (et vice versa) ou le non-être de l’être. Nous sommes des scientifiques de la psychologie sociale, mais quel est le contraire de la science si ce ne sont des vérités subjectives dont nous n’avons que peu de conscience dans notre cerveau fonctionnant à peine à 10% de ses capacités. C’est pourquoi l’épistémologiste Bruno LATOUR parle de la science en mouvement ; allumer un briquet devant un Cro-Magnon serait de la magie. Depuis les Lumières, nous sommes moins naïfs, il y a ce que nous comprenons et ce que nous ne comprenons pas ou pas encore, le SOI dira JUNG et non la magie et l’animisme ou les religions. Avec ELIADE, le chaman est devenu le modèle d’une compréhension de la relation de l’humanité avec la nature, c’est la possibilité pour l’homme de se défaire des dieux que la peur de la nuit a suscité chez lui et qu’il a inventés pour l’espérance, ce qui n’a rien à voir avec la spiritualité horizontale et non transcendante, soit une vie plus respectueuse de nos semblables. Notre société instrumentalisée par les technologies devrait osciller par la dialectique vers une vue à présent holistique, vitaliste, une écologie spirituelle. Les chamans sont les précurseurs de ce que les anthropologues sociaux universitaires osent aujourd’hui penser. La contradiction croyants-athées doit être sortie de sa gangue religieuse ou athée rabbinique par un retour écologique de la complexité (tout est lié) d’où la fondation en 1979 par Michael J. HARNER, Dr en anthropologie de Berkeley de son Centre pour les Etudes Chamaniques (FSS) et la protection des cultures minoritaires. Les chamans (avec le folklore des esprits auxiliaires) furent les premiers psychothérapeutes.
Max WEBER a parlé de désenchantement du monde et il n’est pas question de retour en arrière au bénéfice de sectes de plus en plus stupides. Il s’agit de comprendre par contre pourquoi en ce moment, à Tombouctou, des salafistes djihadistes sanguinaires détruisent à la pioche les modestes tombes des Saints musulmans tenant d’un islam tolérant des soufistes qui pratiquent la transe par la danse (les derviches tourneurs) et que les sunnites et leurs marabouts surnomment « les charlatan », car il n’y a – paraît-il – qu’un Dieu miséricordieux que revendiquent aussi les Talibans lorsqu’ils dynamitent les grands BOUDDHA de Banyan, patrimoine de toute l’humanité et non de leur horde. Chaque imbécile qui n’étudie pas les livres sacrés mais tue des hommes et qui est lui-même tué sera un martyr kamikaze qui au paradis/enfer pourra cocher 72 vierges à longueur d’ennui de l’éternité. Pourquoi enferme-t-on un tueur ordinaire et non les chefs de guerre qui tuent des civils ?
WEBER, scientifique rigoureux n’est donc pas favorable à des superstitions ridicules (l’Inquisition chez nous a tué beaucoup de guérisseuses) mais, comme JUNG, pour un élargissement de la science en analysant le rationnel avec le plus d’objectivité possible et en réhabilitant le subjectif et nos sens créatifs en cherchant à les comprendre et non à simplifier la science aux seules observations factuelles qui, de toutes façons, seront toujours biaisées par les prémices des chercheurs. La connaissance ne suffit plus, il faut des articulations compréhensibles ; Bouddha dirait dans un juste milieu, non