De l ethnie à l Etat-nation
116 pages
Français

De l'ethnie à l'Etat-nation , livre ebook

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116 pages
Français

Description

Des tribus issues des formes d'organisations politiques antérieures à la colonisation se retrouvent dans un même espace géographique. Les élites issues de ces tribus se disputent le contrôle du pouvoir étatique, renforçant ainsi le sentiment tribal au détriment de celui de la nation. Il devient nécessaire d'obtenir le consentement des pouvoirs traditionnels, incarnés par les chefs coutumiers, en leur accordant de siéger au sein d'une des institutions de l'Etat.

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Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 21
EAN13 9782296510371
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Brice Nzamba
De l’ethnie à l’Étatnation
Pouvoirs traditionnels et pouvoir politique au CongoBrazzaville
Préface de Calixte Baniafouna
POINTS DE VUE
De l’ethnie à l’État-nation
Points de vue Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga-Akoa Déjà parus Patrick EMERY BAKONG,La politique militaire africaine en France. Forces sociales et changements récents,2012. Simon-Florent MOUNYEMB-TENWO,Une belle page de l’histoire des Lôg Bakôp, Psychanalyse d’un peuple, 2012. Francis Michel MBADINGA,Ce que le Gabon doit savoir pour entrer dans sa destinée prophétique, 2012.Marcel YABILI,Le géant d’Afrique, le géant d’Asie. Histoire d’un combat méconnu, 2012. Victor Prudent TOPANOU,Boni Yayi ou le grand malentendu. Le quatrième président du renouveau démocratique béninois, 2012. Pierre SARR, Quel ? Des idées et du bonSénégal pour demain sens pour une nouvelle donne, 2012. Mark BLAISSE,Reconstitution du complot international contre la Guinée-Equatoriale. Riche, trahi et oublié, 2012. Fulbert Sassou ATTISSO,Le Togo sous la dynastie des Gnassingbé, 2012. Nathanaël ALEYETI KABWA,Bâtir le Congo, 2012. Zachée BETCHE,L’invention de l’homme noir. Une critique de la modernité, 2012. Florent SENE,Raids dans la Sahara central (Tchad, Libye, 1941-1987), 2012. Armand TENESSO,L’Afrique dans un maelstrom, 2012. François MONGUMU EBOUTA,Omar Bongo Ondimba, le secret d’un pouvoir pacificateur, 2012. Patrick ATOUDA BELAYA,Cinquante ans après les indépendances, quel héritage pour la jeunesse africaine ?, 2012 Ernest Nguong MOUSSAVOU,Françafrique. Ces monstres qui nous gouvernent, 2012. Nguila MOUNGOUNGA-NKOMBO,Mon combat politique(entretiens avec Jean Saturnin Boungou), 2011.
Brice Nzamba De l’ethnie à l’État-nation
Pouvoirs traditionnels et pouvoir politique au Congo-Brazzaville
Préface de Calixte Baniafouna
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00125-8 EAN : 9782336001258
À mon fils Hector Sankara NZAMBA, à mon épouse, et à tous les enfants qui naissent au Congo, et attendent des nouvelles perspectives.
PREFACE
(Calixte Baniafouna) Dès l’aube de l’indépendance du Congo Brazzaville, l’ethnie d’autrui ne s’accepte plus. Elle est même pointée en ennemie du jour où elle a pris place d’arme de combat contre l’autre ethnie. Depuis, on ne prend les mots qu’avec les gants : à « lari », « bembé », « teké » ou « mbochi » on préfère « congolais », et l’on va répétant qu’il est des termes d’appartenance ethnique qui ne doivent pas faire partie de l’unité nationale. L’unité nationale se construit alors avec une ethnie dominante. L’unité est d’autant affirmée que l’ethnie dominante fait preuve de capacités à écraser les autres ethnies, à s’approprier les richesses nationales et à régner à la tête du pays le plus longtemps possible, à vie s’il le faut. Le Congolais qui n’appartient pas à l’ethnie dominante ne prend ni ne donne le pouvoir puisqu’il n’en a pas et n’a pas le droit de l’avoir. Et le Congolais qui n’a pas le pouvoir est relégué au rang de cruciverbistes dont le chemin de croix est un damier avec des chicanes et des clôtures : le five o’clock de l’abstraction collective. Du jour où l’abstraction a remplacé la sensibilité, de ce jour-là date non pas la décadence qui est encore de l’amour pour l’autre mais la faillite de l’élite politique ou la faillite du « Vivre/ensemble » tout court. Dans cette faillite, les tables des matières ne s’embarrassent jamais de fiches signalétiques. On sait que la faillite du Vivre/ensemble est à l’origine du mal congolais de tous les temps. À commencer par la guerre civile fondatrice « Nord/Sud » en 1959. Puis vint le théâtre d’une guerre triangulaire en 1993-1994 opposant les grands groupes ethniques Sud/Sud (LISSOUBA-KOLELAS) quand le
Nord (SASSOU) attise le feu contre un camp sans se mêler ouvertement dans la guerre. S’en est suivie la guerre civile Nord/Nord (SASSOU-YHOMBI) en 1997 qui a dégénéré en guerre Nord/Sud (SASSOU-LISSOUBA) dans la même année avant de se poursuivre en 1998-1999 en ratissage Nord/Sud (SASSOU seul sur le terrain contre les populations du Sud sans leaders, ceux-ci ayant tous pris le chemin de l’exil). Il n’y a, bien entendu, aucune raison pour qu’un peuple qui fonde ses valeurs sur des divisions ethniques parvienne à construire une nation. Le Congo Brazzaville en est là aujourd’hui : une république ethnique. D’abord, l’État congolais est fondé sur des idées venues de l’étranger. Des idées qui ne se sont jamais complètement intégrées dans la société congolaise. L’ethnie – au demeurant valeur cardinale dans la construction d’une nation au travers de ses spécificités coutumière, culturelle et comportementale – est celle-là même qui sert de levier de domination dans le prolongement de l’héritage colonial, avec les barbaries et les violences qui l’accompagnent, jadis pour mieux piller les matières premières, aujourd’hui pour s’approprier richesses nationales et biens publics. Ensuite, cette course effrénée à l’hégémonie ethnique en vue de l’appropriation clanique des richesses du pays s’accompagne d’une lourde contrepartie traduite par le soutien, à la prise et au maintien du pouvoir, de l’étranger en quête de ses propres intérêts économiques et stratégiques. La corruption au plus haut niveau de l’État est aussi importante que le chef de bande ethnique s’enlise au pouvoir, ce qui vide ostensiblement le pays de toute notion d’indépendance nationale et, au fil des années, n’arrête pas de réduire la distance entre survie et
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abîme. L’indépendance obtenue de et par la volonté de l’ancien colonisateur n’a finalement fait qu’aliéner la cohésion nationale à la faveur d’une ethnie dominante qui exerce, pour les besoins de la cause, une gouvernance clanique, tyrannique et corrompue. Le pouvoir s’exerce au moyen de matraques, de pelotons d’exécution, de déportations en masse, de famines artificielles, d’emprisonnements extrajudiciaires, d’empoisonnements d’opposants politiques, de traitements dégradants, d’enrichissements illicites, bref, de dictature. Exactement dans le sens inverse du chemin qui conduit à la construction d’une nation ouverte à l’unité, au travail et au progrès. Dans la plaidoirie d’éminent avocat au barreau de Paris, Brice NZAMBA prône la « nécessaire rupture » avec ce système. Mais qui doit rompre avec quoi ? D’une part, un peuple ne rompt qu’avec son passé, jamais avec son présent ni avec son avenir et encore moins avec son passé, son présent et son avenir tout à la fois. Reste à savoir, d’autre part, ce que « rompre avec le passé » signifie tant il est vrai qu’un peuple ne bâtit son avenir qu’en référence à son passé. Comment sortir de cette situation désastreuse et, semble-t-il, bloquée à jamais ? C’est en essayant d’apporter la réponse à cette question que Brice NZAMBA a su composer les mots anticipés du pittoresque de l’avenir. Écrit avec un lyrisme élégiaque, ce livre décrit le Congo Brazzaville d’hier et d’aujourd’hui comme une plongée dans la permanence de tristesse qui peut s’appeler mélancolie, ennui, spleen, nostalgie, vague à l’âme... Avec l’évolution de cet état d’abattement au travers des décennies, Brice NZAMBA regrette le temps qui s’enfuit inexorablement pour des générations entières, la
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