E-Citoyennetés
256 pages
Français

E-Citoyennetés , livre ebook

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256 pages
Français

Description

Dans le monde numérique, le citoyen devient acteur à part entière et entre dans un espace où il défie et délégitime les puissants. L'Internet permet à l'espace public de changer d'échelle et s'affranchit des étiquettes politiques ; il aspire aussi à construire l'auteur et l'acteur, l'e-citoyen. Le cyberactivisme aspire à défier et refonder l'ordre établi. Cet ouvrage travaille deux thèses : L'Internet a un projet politique ; ce projet politique s'appelle l'e-citoyenneté, vitale, élargie, argumentée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 26
EAN13 9782296537385
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L&G
Sous la direction de Anna KRASTEVA
ECITOYENNETÉS
Préface de Saskia SASSEN
Local & Global
e-Citoyennetés
CollectionLocal & GlobalDirigée par Gilles Rouet & François Soulages Migrations, Mobilités, Frontières et Voisinages,Maria Rosteková & Serge Dufoulon (dir.) Citoyennetés et Nationalités en Europe, articulations et pratiques,Gilles Rouet (dir.) Nations, cultures et entreprises en Europe,Gilles Rouet (dir.) Productions et perceptions des créations culturelles,Helena Bálintová & Janka Palková (dir.) La photographie, mythe global et usage local,Ivaylo Ditchev & Gilles Rouet (dir.) Pratiques artistiques contemporaines en Martinique. Esthétique de la rencontre 1,Dominique Berthet Usages de l’Internet, éducation & culture, Gilles Rouet (dir.) Usages politiques des nouveaux médias, Gilles Rouet (dir.) Participations & citoyennetés depuis le Printemps arabe,Antoniy Galabov & Jamil Sayah (dir.) Internet ou la boite à usages, Serge Dufoulon (dir.) Géoartistique & Géopolitique. Frontières, François Soulages (dir.) Europe partagée,Europe des partages,Serge Dufoulon & Gilles Rouet (dir.) Comité scientifique international de lecture Argentine(Silvia Solas, Univ. de La Plata),Belgique(Claude Javeau, Univ. Libre de Bruxelles), Brésil(Alberto Olivieri, Univ. Fédérale de Bahia, Salvador),Bulgarie(Ivaylo Ditchev, Univ. de Sofia St-Clément-d’Ohrid),Chili(Rodrigo Zuniga, Univ. du Chili, Santiago),Corée du Sud(Jin-Eun Seo Daegu Arts University, Séoul),Espagne(Pilar Garcia, Univ. Seville),France(Gilles Rouet, Univ. de Reims & Univ. Matej Bel, Banská Bystrica & François Soulages, Univ. Paris 8),Géorgie(Marine Vekua, Univ. de Tbilissi),Grèce(Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),Japon(Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo),Hongrie(Anikó Ádam, Univ. Catholique Pázmány Péter, Budapest),Russie(Tamara Gella, Univ. d’Orel),Slovaquie(Radovan Gura, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica),Taïwan(Stéphanie Tsai, Univ. Centrale de Taiwan, Taïpé) Partenaires de la collection RETINA.International, Recherches Esthétiques & Théorétiques sur les Images Nouvelles & Anciennes, ECAC,Europe Contemporaine & Art Contemporain, Paris 8, IEEI,Institut d’Études Européennes et Internationalesde Reims & Faculté de Sciences Politiques et des Relations Internationalesde Banská Bystrica.
Sous la direction de Anna KRASTEVAe-Citoyennetés
Les directeurs de cette publication remercient tous les contributeurs pour leur implication dans le colloque internationalMédias, Internet, Démocratiea qui donné lieu à plusieurs publications dans cette collection, dont ce volume, ainsi qu’à Anne-Coralie Bonnaire, Iva Debrenlieva et Christophe Lips pour leur important travail de traduction et de relecture attentive, patiente et efficace. Publié avec le concours Du département de sciences politiques de la Nouvelle Université Bulgare de Sofia, du centre de recherchee-Citizenship, de RETINA.International, de l’équipeArts des Images, Art Contemporainde Paris 8, du département de sociologie de l’Université Pierre Mendès France de Grenoble, de l’Institut d’études européennes et internationales de Reims, de la faculté des sciences politiques et des relations internationales de l’Université Matej Bel de Banská Bystrica, de la Chaire Jean Monnetad personam « Identités et Cultures en Europe », de la revueSens Public et grâce au soutiende l’Institut Français de Bulgarie. © L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00869-1 EAN : 9782343008691
Préface Interactions socio-techniques des pouvoirs et des sans-pouvoir Le thème organisateur de mon travail est le suivant : je suis intéressée et concentrée sur les questions d’interactivité numérique. Dans ce cadre, je soutiens que les technologies de l’interactivité numérique développent leur utilité au sein d’une écologie qui comporte nombre d’éléments non-techniques. Les tablettes, par exemple, mettent à profit un champ d’interactivité pour créer une socialité fine, et ce qui importe avant tout est de prendre en compte cette écologie élargie. Quand je suis confrontée à des explications puissantes et tenues pour suffisantes, mon premier mouvement n’est pas de les rejeter, mais d’étudier les risques et les dangers de telles explications. Elles renvoient bien à certains motifs : ces grilles d’analyse sont bien des productions collectives. Mon travail portera donc sur le halo de pénombre qui environne de telles analyses. Je procède ainsi dans le cas des technologies numériques. En effet, il a fallu bien du temps et une suite de séquences pour engendrer une stabilisation du sens qu’on leur attribue. Et mon travail de chercheuse consiste à introduire une déstabilisation active des significations sociales qui sont parvenues à une certaine stabilité. Il en va ainsi de concepts comme « Globalisation », « Immigration »… Ce faisant, je dois clairement prendre position dans le champ de ces débats. La méthode est ainsi une discipline, une tactique analytique, et je dois me positionner vis-à-vis de la pénombre.
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Saskia Sassen
Par exemple, il y a des rapports entre les techniques et les dimensions sociales et démocratiques. Aux États-Unis, nous observons la domination d’une pensée du déterminisme technologique. Pour ma part, j’insiste sur les interactions plutôt que sur les procédés techniques. C’est bien ainsi qu’en contrepoint de leur développement centré sur les marchés financiers, divers acteurs sociaux géographiquement dispersés prennent de plus en plus part aux espaces globalisés. Ces acteurs ont des rapports variables, souvent complexes, au territoire, au droit, à l’État, à l’autorité et aux divers pouvoirs. Pour analyser cela, il est indispensable de spécifier les éléments d’interactivité spécifiquement numériques et ceux qui leur sont extérieurs. Nous ne les comprendrons qu’en rejetant l’idée d’hybridation et en les étudiant pour eux-mêmes. C’est là une question de méthode. Je me consacre depuis quarante ans à la question de savoir comment conceptualiser ces champs. À l’aide de ces technologies, les sans-pouvoir peuvent réellement délégitimer les systèmes de savoirs formalisés. Ces systèmes formalisés de savoirs – spécialement ceux constitués par les universités et la finance – sont difficiles à combattre par des acteurs qu’on a longtemps tenus pour purement locaux, immobiles. Et pourtant, l’interactivité en réseau peut leur permettre de sortir de ces relégations et de surmonter les barrières hiérarchico-institutionnelles. Ces démontages des formes du pouvoir légitime se produisent notamment par la remise en circulation des éléments de ces légitimités par le biais du potentiel distributif des réseaux numériques. Des environnements numériques aux logiques sociales Il s’agit donc de comparer ces deux types de pouvoirs numériques. L’interaction numérique fait partie de cette écologie complexe, mais il importe d’appréhender la diversité et la spécificité de ces « formations socio-numériques », porteuses à chaque fois d’interactions nouvelles entre le pouvoir et les possibles. Des types différents de formations socio-numériques rendent lisibles différentes manières d’articuler entre elles les interactions numériques et sociales qui redéfinissent les pouvoirs. Ainsi, les traders et les organisations actives sur le numérique 8
Pouvoirs et sans-pouvoir
suivent une courbe de Phillips qui se rassemble au point technique de réunion de forces particulièrement diversifiées. Les technologies sont utilisées de manières différentes, et relèvent de styles différents. Ces logiques d’usages sociaux par le numérique ont des implications sur les pratiques politiques, y compris pour la gouvernance et la participation démocratique. Je relève trois de leurs caractéristiques. D’une part, l’accès décentralisé : des personnes nombreuses peuvent participer depuis des lieux variés. D’autre part, la simultanéité : l’interaction s’opère en temps réel. Enfin, la connectivité : les hyperliens sont la dimension structurante des interfaces numériques. Sur le fond, notons que les divers utilisateurs partagent les mêmes méthodes. La finance dit : « je suis partout, confiez-moi votre argent ». Et la stratégie des réseaux décentralisés est homologue pour mobiliser vers d’autres fins. Comment reformuler ces stratégies dans le cadre d’une interaction sociale ? La différence est celle-ci : dans un cas, cela pousse très loin la centralisation de la société civile ; dans l’autre, cela ne se produit pas. On voit que les écologies complexes sont capitales. Elles incluent les variables non-techniques – comme les dimensions sociales et subjectives – tout comme les cultures d’usage propres aux différents acteurs. Les logiques sociales particulières contribuent donc à modeler en partie ces écologies. Ces caractères créent un espace pour des pratiques cognitives informelles. En fin de compte, nous mettons en place un espace destiné à concevoir et à observer des développements contre-intuitifs. Cela joue tant du côté des pouvoirs que du côté des sans-pouvoir. Prenez la finance : il nous a fallu comprendre que la haute finance n’avait rien à faire de l’ordre conventionnel des entreprises. Il y a là un vaste modèle informel. La question du format est capitale. La firme multinationale est une plate-forme fermée, autarcique. Une entreprise pharmaceutique, par exemple, se protège derrière la propriété industrielle – ses brevets. La finance possède le monopole de ses réseaux et de ses formats – notamment les bourses des principales villes liées entre elles : Londres, New York, Paris, Amsterdam, Hong-Kong, Francfort, Lisbonne… De même pour les fusions et acquisitions réservées à certaines firmes. La finance conserve d’ailleurs certaines redondances, car elles sont autant de ponts vers d’autres secteurs de performance. Chacun de ces formats est un 9
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