Ecrire l Afrique et ses diasporas
274 pages
Français

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Ecrire l'Afrique et ses diasporas , livre ebook

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Description

Qu'est-ce qu'un auteur africain ? Quel est son râle ? Comment est-il perçu par le public africain et quelles sont les attentes de ce public ? Cette incursion au curé des thématiques gnrationnelles et d'espaces culturels s'tendant du nord au sud du continent africain brise les cloisonnements et dépasse les frontières habituelles, brassant les uvres et les témoignages d'écrivains sans discrimination de notoriété.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 9
EAN13 9782296483835
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

écRIRE L’AFRIQUE ET SES DIaSPORaS
Tous droits de traduction, de reproduction, d’adaptation et de représentation réservés pour tous pays.
© Acoria 2012 ISBN : 978-2-35572-030-7 Email : contact@acoria.fr Site Web : www.acoria.fr
CaYa MakHÉLÉ
éCrire l’Afrique et ses diAsporAs
— L’Afrique est un continent. — Ah, bon ! Je croyais que c’était un pays ! ANONYmE
éCrire,et enCore?
Le paysage des littératures africaines est en mutation constante. Preuve que cette littérature est vivante. Les auteurs explorent de nouvelles thématiques, nous signifiant ainsi que leur vision du monde s’est renouvelée. Entre exil et enracinement, affirmation de soi et ancrage dans le patrimoine. Dans un monde aux repères de plus en plus élargis, un monde où la mondialisation (acceptée ou contestée) semble avoir une emprise considérable sur les modes de pensée, ces auteurs apportent le témoignage d’une nouvelle génération d’Africains, sans complexes et décidés à exister autrement dans l’univers de la création littéraire. Cela pose de nouvelles questions. Le processus de cette transformation de la vision des littératures africaines a eu une longue maturation à travers diverses initiatives. En 1985, Bruno Tilliette et moi-même constations déjà ces différentes mutations, et souhaitions lancer une collection aux éditions Autrement. Le texte de notre appel, dont l’esprit fut plus tard repris par d’autres éditeurs comme Le serpent à plumes, Gallimard avec sa collection « Continents noirs » ou Actes Sud, disait : « Il existe aujourd’hui en Afrique une pépinière d’écrivains de talent, qui ont vidé les angoisses, les querelles et les rancœurs acculturées de la période du début des indépendances. Dans leurs villes en train de se construire, ils ont d’autres objets d’observation, d’autres sujets de préoccupation où puiser une inspiration dense, crue, parfois provocante. » (Revue Autrement, hors série nº 15 sur l’Afrique du Sud, p. 256.) Cette collection était destinée à des auteurs porteurs d’une vision moderne et renouvelée de l’Afrique et des Africains, voire qui dépasserait les strictes limites de leur continent.
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L’idée d’un renouvellement qualitatif et thématique des écritures africaines s’est également articulée sur les revendications des auteurs eux-mêmes. En 1988, Bernard Géniès pour LeNouvel Observateur rencontre à Lagos, lors d’un symposium sur les littératures africaines, plusieurs écrivains africains porteurs de revendications particulières ou provocatrices. Le cri qui s’élèvera de ce symposium sera : « Africain d’accord, écrivain d’abord ! »Il constatera très vite qu’avec l’Afrique, le débat finit toujours par se focaliser sur la confrontation entre les partisans d’une littérature universelle à ceux d’une littérature des particularismes locaux. Il en tirera cette conclusion : « Leur point commun ? Raconter l’Afrique moderne dans tous ses états. Ils ne sont pas toujours tendres, mais qui songerait à le leur reprocher ? Plus importante chez eux est la volonté de créer, d’imposer et d’explorer de nouveaux mythes. L’Afrique noire n’a trop souvent livré d’elle-même qu’une caricature. Ses nouveaux écrivains sont en train de lui façonner un véritable visage. L’académisme d’hier, largement emprunté au modèle européen, disparaît peu à peu. L’Afrique des lettres commence à naître. » (Nouvel Observateur du 19-25 août 1988, p. 67.) Deux voix auront le mérite de poser la question de la démocratie recentrant la littérature au cœur de l’existence du citoyen : Sony Labou Tansi et Wolé Soyinka. Sony précisera : « … on est tous un peu déboussolés. Alors que l’Europe prétend nous aider, elle finance le sous-développement et l’arbitraire. On étouffe tous les dynamismes. L’aide humanitaire ne sert à rien. Il y a une seule urgence pour nous : c’est la démocratie. » Wolé Soyinka ajoutera : « Nous devons demander le droit de choisir nos dirigeants et de mettre en place un système qui permette de les révoquer s’ils trahissent nos aspirations légitimes et concertées. » Ces différentes velléités, déclinées sous de multiples formulations, sont régulièrement évoquées lors de congrès, colloques et symposiums depuis les années 50. Plusieurs décennies plus tard, les sujets référents et les questions récurrentes que posent
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