Etre psychothérapeute autrement
212 pages
Français

Etre psychothérapeute autrement , livre ebook

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212 pages
Français

Description

A l'heure où les gouvernements s'évertuent à légiférer pour encadrer l'activité des psychothérapeutes et les transformer en psychopathologues, l'auteur rattache au contraire cette profession aux recherches millénaires sur le sens de la vie humaine. La psychothérapie contemporaine est aujourd'hui susceptible de renouer avec sa véritable vocation ontologique. Cette nouvelle façon de concevoir leur profession offre aujourd'hui aux psychothérapeutes une chance exceptionnelle de contribuer à la "réhumanisation" de la société postmoderne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 125
EAN13 9782296237360
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Être psychothérapeute autrement
De l'écoute à la « rencontre » Santé, Sociétés et Cultures
Collection dirigée par Jean Nadal
Peut-on être à l'écoute de la souffrance, en comprendre les racines et
y apporter des remèdes, hors d'un champ culturel et linguistique, d'un
imaginaire social, des mythes et des rituels ? Qu'en est-il alors du
concept d'inconscient ? Pour répondre à ces questions, la collection
Santé, Sociétés et Cultures propose documents, témoignages et
analyses qui se veulent être au plus près de la recherche et de la
confrontation interdisciplinaire.
Déjà parus
J.-C. MEYER et M.-H. GAMBS-LAUTIER, De la
psychanalyse à 1 'haptonomie, 2009.
Michel LOBROT, La puissance des rêves, 2009.
Pierre DALENS (Sous la dir.) L'Unité de l'Eros. Regards sur
l'analyse relationnelle de la vie amoureuse, 2008.
Xavier SAINT-MARTIN, L'Appareil psychique dans la théorie
de Freud. Essai de psychanalyse cognitive, 2007.
Les fondements de l'arthérapie, Sara PAIN,
Roland BRUNNER, Narcisse chez le psychanalyste, 2007.
Francis DESCARPENTRIES, Le consentement aux soins en
psychiatrie, 2007.
Denise KÜNZI, Accompagner la vie, accompagner la
souffrance, 2007.
Pierre ZAMET, A la recherche des besoins perdus, 2006.
Pélagie PAPOUTSAKI, Enfant surdoué, adulte créateur ?
2006.
Jean-Loup CLEMENT, Mon père, c 'est mon père. L'histoire
singulière des enfants conçus par Insémination Artificielle avec
Donneur, 2006.
Alain LEFEVRE, Calédonie mon amour, 2006.
G. BRANDIBAS et R. FOURASTÉ (dir.), Les accidentés de
l'école, 2005.
Christian MIEL, Toxicomanie et hypnose. A partir d'une
clinique psychanalytique de la toxicomanie, 2005.
Christinne CALONNE, Les violences du pouvoir, 2005.
Dominique BRUNET, L'enfant maltraité ou l'enfant oublié,
2005. Marcelle MAUGIN
Être psychothérapeute autrement
De l'écoute à la « rencontre »
L'Harmattan C L'Harmattan, 2009
5-7, rue de l'Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattanl@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-09979-1
EAN : 9782296099791 AVANT-PROPOS
La plupart des humains aspirent à une vie meilleure.
L'insatisfaction ou le mal-être prend pour certains les proportions d'une
véritable souffrance. Ils se sentent enfermés dans des limitations
insupportables, manifestent des symptômes handicapants ou se
questionnent avec inquiétude sur le sens de leur vie. Quand le recours
aux médicaments ne leur suffit pas ou ne les satisfait pas dans son
principe, quand les religions ne les attirent plus, de nos jours beaucoup
(de plus en plus ?) d'entre eux se tournent vers la psychothérapie. Une
certaine foi dans les bienfaits de cette démarche semble acquise dans la
culture occidentale. Si le mot « psychotherapeutics » 1 est apparu dans le
vocabulaire en 1872 sous la plume du médecin anglais Daniel Hack
Tuke, il était encore loin, en cette fin du XIXe siècle, de son acception
actuelle et de ce qu'il est devenu aujourd'hui : un véritable enjeu de
société. L'apparition depuis une cinquantaine d'années d'une nouvelle
profession se vouant à cette activité à travers un foisonnement de
pratiques, celle des psychothérapeutes, réveille à l'aube du XXIe siècle
autant de suspicions que de convoitises. A tel point que les
parlementaires français ont éprouvé le besoin de l'encadrer tout
récemment par une loi 2, afm, prétendent certains, de protéger le public
des « charlatans » et de possibles dérives sectaires. Curieuse intervention
de la République dans un champ d'action qui s'était par ailleurs déjà
autoréglementé (la création du premier groupement syndical français
Dans un ouvrage qui sera traduit en 1886 sous le titre Le corps et l'esprit - Action du
moral et de l'imagination sur le physique. Il s'agit alors de l'action de l'esprit du patient
sur son corps grâce à l'influence du médecin. Cf. Histoire de la psychologie en France,
J. Carroy, A. Ohayon, R. Plas, éd. La découverte, 2006, p. 72.
2 Article 52 de la loi de santé du 9 août 2004, dite « loi Accoyer », fixant l'usage du titre
de psychothérapeute, le réservant aux médecins, aux psychologues et aux
psychanalystes inscrits dans des associations, et intégrant la formation des praticiens
avant tout au cadre universitaire. 3 posant déjà avec précision ses représentatif, le PSY'G, date de 1966)
critères, ses exigences de formation et son éthique particulière.
Les psychothérapeutes actuels sont perplexes : quelle est leur
place véritable dans la société contemporaine ? On recourt chaque jour
davantage aux services des « psys » de tous bords. Le public parvient mal
à distinguer parmi eux les psychologues, les psychiatres, les
psychanalystes et une frange indéfinie de professionnels qui revendiquent
psy, ils tous le même titre. Tous confondus généralement sous le vocable
sont pourtant bien différents. Qu'est-ce qu'un psychothérapeute ? En
quoi son rôle est-il différent de celui du psychologue ? Ce dernier a suivi
un cursus et obtenu un diplôme universitaire ; il a appris à identifier,
évaluer, situer un comportement sur une échelle graduée ; il connaît les
conditions optimales nécessaires pour qu'un sujet se développe au mieux
dans un environnement donné, compte tenu des connaissances
« scientifiques » du moment et des valeurs de la société de son époque. Il
s'évertue à détecter et à prévenir des dysfonctionnements, à les expliquer
au mieux des savoirs accumulés à ce jour par sa discipline et cherche à en
identifier les causes. Il conseille, propose éventuellement des
aménagements, des orientations. Il s'emploie, à sa manière, à améliorer
la vie personnelle, institutionnelle et collective de ses concitoyens.
En quoi le psychothérapeute se démarque-t-il par ailleurs du
psychiatre ? Celui-ci utilise les méthodes de la médecine : diagnostic et
proposition de soins, et les ressources de la biochimie pour traiter des
états qu'il estime relever d'une pathologie du fonctionnement psychique,
selon les critères de la science médicale et les références en usage dans sa
culture (le plus souvent celles du très fameux DSM IV 4). Le psychiatre
peut aussi utiliser d'autres modes de traitement et décider de devenir
psychothérapeute, c'est-à-dire d'utiliser une autre approche, immatérielle
cette fois, pour secourir ses patients. Depuis la découverte des premiers
médicaments psychotropes, au début des années cinquante, beaucoup
sont confiants dans les perspectives ouvertes par la recherche
scientifique : la biologie moléculaire, l'imagerie cérébrale, les
neurosciences, les sciences cognitives, devraient contribuer grandement à
soulager la douleur des hommes, peut-être même un jour à la supprimer.
3 Voir note complémentaire - page 193.
4
8 souffrance morale, comme disaient les Anciens, est vieille comme le La
monde. Peut-on pour autant la résumer (même s'il y a corrélation) à un
dysfonctionnement de l'organisme, à un simple cafouillage de
neurotransmetteurs dans le cortex ? Les médicaments psychotropes
peuvent favoriser grandement une meilleure adaptation aux exigences de
la vie moderne ; ils n'ont pas, à ce jour, suffit à rendre les gens plus
heureux, la preuve : ils en réclament toujours plus.
Les psychothérapeutes, qu'on peut distinguer par leur approche
non armée s du monde psychique, procèdent autrement pour aider leurs
semblables. On peut classer ces professionnels, assez grossièrement, en
deux familles : ceux qui recourent à des techniques destinées
à produire des effets et qui utilisent des outils indépendants, en principe,
de la personne du prescripteur et ceux qui considèrent la relation
praticien/patient comme l'agent essentiel des évolutions constatées. Pour
les premiers, quelle que soit la qualité de leur contact humain, la tentation
est grande de se focaliser sur les manifestations dérangeantes de la
personnalité, voire sur les seuls comportements « perturbés » de leurs
concitoyens en les interprétant comme des réponses inadéquates aux
exigences de l'environnement et de tenter leur correction

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