Goudou Goudou - Haïti : une année de terreurs, d erreurs et de rumeurs
223 pages
Français

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Goudou Goudou - Haïti : une année de terreurs, d'erreurs et de rumeurs , livre ebook

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Description

"Goudou Goudou" est le terme créole que le peuple haïtien a forgé pour désigner le terrible séisme du 12 janvier 2010 qui a détruit la capitale Port-au-Prince et sa région. On a donc, pour ce séisme exceptionnel, créé un nom spécifique, donnant l'image motrice et phonique d'un grand mouvement du sol. Du côté des médias français, les erreurs d'appréciation et de jugement se sont multipliées ; ce livre signale les plus criantes et tente de donner sur Haïti une information un peu plus sûre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 223
EAN13 9782296716711
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« GOUDOU GOUDOU »
HAÏTI : UNE ANNÉE DE TERREURS, D’ERREURS ET DE RUMEURS
Du même auteur :
Grille d’analyse des situations linguistiques , 2000, Paris, Didier Erudition, 58 pages.
Mondialisation : la langue française a-t-elle encore un avenir ? , 2000, Paris, Didier Erudition, 237 pages.
Creolization of Language and Culture , 2001, Routledge, Londres et New York, 340 pages.
(Editeur, avec la collaboration d’U. Ammon, R. Phillipson, C. Piron, M. Perez) L’Europe parlera-t-elle anglais demain ? 2001, Paris, l’Harmattan.178 pages.
(Editeur, en collaboration avec L.J. Calvet) : Les langues dans l’espace francophone : de la coexistence au partenariat , 2001, Paris, l’Harmattan, 192 pages.
La créolisation : théorie, applications, implications , 2003, Paris, L’Harmattan, 480 pages.
(En collaboration avec D. Rakotomalala ; coordonnateurs), Situations linguistiques de la Francophonie. Etat des lieux , 2004, Réseau ODFLN, AUF, 324 pages.
Vers une autre idée et pour une autre politique de la langue française, 2006, Paris, l’Harmattan, 211 pages.
Education et langues. Français, créoles, langues africaines , 2006, Paris, L’Harmattan, 238 pages.
(Editeur) Français et créoles : du partenariat à des didactiques adaptées , 2006, Paris, l’Harmattan, 210 pages.
(Coordonnateur), Didactique du français en milieux créolophones. Outils pédagogiques et formation des maîtres , 2008, Paris, l’Harmattan, 296 pages.
(Coordonnateur), « Cultures et développement », Etudes créoles , 2008, volume 1 et 2, Paris, l’Harmattan, 230 pages.
La genèse des créoles de l’océan Indien , 2010, Paris, l’Harmattan, 231 pages.
(Editeur), « Haïti : société, langues, éducation », 2010, Etudes Créoles , Paris, l’Harmattan, 243 pages.
Robert CHAUDENSON
« GOUDOU GOUDOU »
HAÏTI : UNE ANNÉE DE TERREURS, D’ERREURS ET DE RUMEURS
Langues et développement
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13914-5
EAN : 9782296139145
AVANT-PROPOS
« GOUDOU GOUDOU »
HAITI : UNE ANNEE DE TERREURS, D’ERREURS ET DE RUMEURS
Goudou Goudou : Cette onomatopée, évoquant le bruit de la terre qui a tremblé à Port-au-Prince, est désormais employée par les Haïtiens pour désigner le séisme du 12 janvier 2010. Elle traduit le son singulier et saisissant de la terre qui « prend vie », et son ressenti effrayant sur ce sol qui se dérobe soudain.
En Haïti, on ne dit pas « tremblement de terre », mais « la chose », ou « goudou goudou », explique l’écrivain Emmelie Prophète.
Le mot est, en fait, très récent ; il est apparu après le dernier séisme ; dans le créole traditionnel d’un pays où la chose n’est pas inconnue, on disait « tremmeman n’tè » (« tremblement de terre »), qu’on trouve par exemple, sous cette forme, dans le dictionnaire de Faine.
Les hasards de la vie ont fait que je connais Haïti depuis longtemps puisque j’y suis allé pour la première fois en février 1978, à l’occasion d’une mission faite pour le Ministère des affaires étrangères dans la perspective de la réforme dite « Bernard » (du nom du ministre haïtien de l’éducation, Joseph Bernard, qui en eut la charge. Elle visait à introduire l’utilisation du créole dans les premières années de la scolarisation et bénéficiait d’un important soutien logistique et financier de la part de la France). De ce fait, j’y suis, dans la suite, retourné à diverses reprises, surtout jusqu’à 1983 1 .
C’est durant ces années que j’ai proposé et mis en place un projet de réalisation d’un Atlas linguistique d’Haïti qui, dans mon esprit, devait permettre de sauvegarder, pour partie au moins, le patrimoine linguistique et culturel du pays que menaçait, indirectement certes mais inévitablement, la réforme Bernard. L’usage du créole à l’école supposait, en effet, pour cette langue, une standardisation et une normalisation certes indispensables mais qui risquaient, à terme, de faire disparaître les particularités régionales de cet idiome. Quoique je ne sois plus guère retourné en Haïti dans les années qui ont immédiatement suivi, l’arrivée, en 1980, d’une jeune coopérante française formée en linguistique et en ethnographie, Dominique Fattier, avait permis que l’entreprise soit lancée et surtout qu’elle soit poursuivie, près d’une décennie durant, sous la forme d’une thèse d’Etat que Dominique Fattier a préparée sous ma direction et soutenue, après son retour en France, en 1998.
Curieusement, vingt ans après, le hasard m’a ramené sur le terrain haïtien, même si, dans ce cas, j’ai quelque peu aidé le dit hasard. En effet, le Comité International des Etudes Créoles (CIEC), que je présidais depuis sa création, avait organisé l’un ou l’autre de ses Colloques Internationaux dans la quasi-totalité des pays créolophones du monde... sauf en Haïti. Comme ce colloque devait être pour moi le dernier dans une fonction que j’étais fermement décidé à abandonner, nous avons fait le choix d’Haïti pour notre Douzième Colloque, en dépit d’une forme d’insécurité dont on parlait beaucoup à cette époque et qui, à vrai dire, effrayait surtout certains des participants nord-américains.
A l’occasion de la préparation et de la tenue de ce colloque (novembre 2008) comme dans le cadre d’un projet de conception et de mise au point d’une adaptation de la didactique du français aux situations de créolophonie, promu et soutenu par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), j’ai été amené à retourner à plusieurs reprises en Haïti (octobre 2008, mai 2009) et à y renouer ainsi des contacts avec des collègues haïtiens et en particulier avec ceux et celles qui étaient engagés dans l’organisation du colloque et dans le projet didactique.
On comprend, dès lors, l’émotion qui a été la mienne quand est survenu le séisme qui à détruit, totalement ou en partie, la Faculté de Linguistique Appliquée (FLA) et l’Ecole Normale Supérieure (ENS) où j’avais enseigné quelques mois auparavant, en 2008 et 2009, et qui, pire encore, a entraîné la mort de collègues, qui étaient des amis comme Pierre Vernet ou Gérard Alvarez, et d’étudiants, qui avaient suivi mes conférences à l’ENS ou même, pour certains, participé à notre colloque de fin 2008.
J’ai donc, dès lors, suivi avec l’émotion et l’attention qu’on imagine les nouvelles d’Haïti. Comme depuis 2006, j’avais ouvert un blog, j’y ai livré mes impressions ainsi que les nouvelles que je pouvais moi-même recevoir (souvent par le Québec ou les Etats-Unis), mais surtout j’ai essayé d’y corriger, de mon mieux, les multiples sottises, voire les énormités, qu’on entendait quotidiennement en France, en particulier dans les médias audio-visuels.
Je dois m’expliquer brièvement sur ce blog puisque la publication de ce livre me conduit à lever un masque que j’y avais adopté par l’usage d’un pseudonyme. Ce choix résultait, en fait, de la procédure de mon inscription dans le blog du Nouvel Observateur où j’ai écrit, quatre années durant, avant d’en être exclu par la censure imprévue qui y a été peu à peu instaurée en 2010 de la façon la plus inattendue quand on connaît l’histoire de cet hebdomadaire et son orientation politique de principe.
Lors de cette inscription, en effet, on m’a demandé de choisir un pseudonyme et de donner un titre à ce blog. La chose n’était sans doute pas obligatoire, mais rien ne l’indiquait. Un peu pris de court, j’ai choisi comme pseudonyme « Usbek » (l’un des personnages des Lettres persanes de Montesquieu) et comme titre « Modernes persâneries » avec un jeu de mots qui vaut ce qu’il vaut (c’est-à-dire pas grand-chose) mais qui visait à montrer que j’entendais faire une chronique, pas trop sérieuse, de la vie française, sans toutefois songer un instant à me mettre sur le même pied que Charles de Secondat. Hélas, l’accent circonflexe (l’un de ces multiples signes diacritiques de l’orthographe française que la Toile refuse) s’est perdu en route et avec elle le calembour initial.
Mon identité réelle est vite devenue un secr

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