Identité reconsidérée
272 pages
Français

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Identité reconsidérée , livre ebook

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Description

Assiste-t-on à une crise majeure des identités individuelles et collectives ? Comment évolue le rapport aux référents identitaires que sont le genre, la parenté, l'ethnie, la religion, la "race" ou la nation dans un contexte de mondialisation et d'essor des nouvelles technologies de communication ? L'auteur traite de ces questions au moyen d'une approche transdisciplinaire et d'une grille d'analyse qui combine cinq opérateurs : l'identification, la différenciation, la projection, la sériation et la novation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 48
EAN13 9782296466234
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’IDENTITÉ RECONSIDÉRÉE
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

Maurice MAUVIEL, L’histoire du concept de culture, 2011.
Emmanuel AMOUGOU, Sciences sociales et patrimoines , 2011.
Gérard REGNAULT, Les mondes sociaux des petites et très petites entreprises , 2011.
Brigitte LESTRADE, Travail et précarité. Les « Working poor » en Europe , 2011.
Christos CLAIRIS, Denis COSTAOUEC, Jean-Baptiste COYOS, Béatrice JEANNOT-FOURCAUD (Éditeurs), Langues et cultures régionales de France. Dix ans après. Cadre légal, politiques, médias , 2011.
Mathieu MARQUET, Trajectoires sociales ascendantes de deux jeunes issus de milieu populaire. Récits de vie , 2011.
Jean-Claude NDUNGUTSE, Rwanda. Les spectres du Malthus : mythe ou réalité ?, 2011.
Lina BERNABOTTO, Ces choses non dites et qui font leur chemin, 2011.
Bénédicte BERTHE, Le sentiment de culpabilité et les sciences économiques : les promesses d’une nouvelle relation, Tome 2 , 2011.
Bénédicte BERTHE, Le sentiment de culpabilité et les sciences humaines : la richesse d’une ancienne relation, Tome 1 , 2011.
Anne COVA, Féminismes et néo-malthusianismes sous la IIIe République : “La liberté de la maternité”, 2011.
H. LETHIERRY, Sauve qui peut la ville. Études lefebvriennes , 2011.
A. AJZENBERG, H. LETHIERRY, L. BAZINEK, Maintenant Henri Lefebvre. Renaissance de la pensée critique , 2011.
Alexandru GUSSI, La Roumanie face à son passé communiste , 2011.
Cédric FRETIGNE, Exclusion, insertion et formation en questions , 2011.
Frédérique SICARD, Agencements identitaires. Comment des enfants issus de l'immigration maghrébine grandissent en France , 2011.
Rahma BOURQIA, Culture politique au Maroc. A l’épreuve des mutation s, 2011.
Louis MOREAU DE BELLAING, Claude Lefort et l’idée de société démocratique , 2011.
Elisabetta RUSPINI (sous la dir. de), Monoparentalité, homoparentalité, transparentalité en France et en Italie. Tendances, défis et nouvelles exigences , 2010.
T. DJEBALI, B. RAOULX, Marginalité et politiques sociales , 2010.
Thomas MIHCAUD, La stratégie comme discours , 2010.
Bernard Formoso
L’IDENTITÉ RECONSIDÉRÉE
Des mécanismes de base de l’identité à ses formes d’expression les plus actuelles

L’Harmattan
Du même auteur

Aux Editions L’Harmattan

Tsiganes et sédentaires.
La reproduction culturelle d’une société , 1986.



© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55342-2
EAN : 9782296553422
À Nadine, Aude et Mathias
INTRODUCTION
En ce début de 21e siècle le monde est-il confronté à une crise sans précédent des identités individuelles et collectives ? Beaucoup le pensent par référence au processus de globalisation qui porterait atteinte aux particularismes en tous genres, par les homogénéisations culturelles dont il est porteur. Ne dit-on pas l’État-nation et les sentiments d’appartenance qu’il cultive menacés par de multiples phénomènes qui marquent notre époque : migrations de masse, déterritorialisations, révolution des technologies de l’information, flux financiers sans frontières, internationalisation des institutions politiques, essor des réseaux transnationaux ? L’essor des ethnonationalismes, l’audience atteinte ces deux dernières décennies dans toute l’Europe par des mouvements politiques se réclamant d’une idéologie ultranationaliste et xénophobe, tout comme la récente mais brève instauration en France d’un Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité Nationale et du Développement Solidaire (2007 – 2010) peuvent être interprétés comme autant de réactions populaires ou politiques à ces craintes. Les mêmes menaces de dilution des identités semblent peser sur les personnes. Les mobilités sociales et géographiques d’une ampleur inédite ne viennent-elles pas brouiller les repères identificatoires des individus par les déstructurations familiales, les reclassements sociaux et les crises existentielles qu’elles provoquent,? Au final, la mondialisation et l’identité sont-elles deux forces contraires en lutte pour remodeler notre monde et nos vies, ainsi que le soutient M. Castells (1996 : 11) ?
Face aux craintes fortement ressenties d’une crise majeure des identités due aux évolutions contemporaines, un examen approfondi des processus à l’œuvre et de leurs effets s’impose. À mon sens, un tel examen doit s’organiser autour d’une redéfinition du concept d’identité par l’exploration des mécanismes sociaux que recouvre ce terme et de leur mode d’articulation. Certes, l’identité peut être décomposée en processus isolables pour les besoins de l’analyse. Les affiliations collectives peuvent de la sorte être appréhendées via la production de signes de reconnaissance dont le partage sélectif démarque le « nous » du « eux ». Dans la pratique sociale, cependant, ces processus d’élaboration à la fois cognitive et psychoaffective s’organisent en un enchaînement ininterrompu. Pris au sens le plus général, il ne peut y avoir de crise majeure des identités, car celles-ci, sous forme de statuts préétablis, d’intentions ou d’effets induits, sont une dimension incontournable des rapports sociaux. J. Kristeva le note très justement: « Ne sommes-nous pas des êtres parlants qu’à la condition de nous distinguer des autres pour leur communiquer notre sens personnel à partir de cette différence perçue et assumée ? » (1988 : 62). De même, il n’est d’échange concevable qu’entre partenaires distincts par leurs intérêts et les biens ou savoir-faire qu’ils mettent en jeu.
Parce qu’elles définissent le champ des possibilités interactionnelles, les identités sont au principe du lien social et des frontières par lesquelles se construisent les individus et les groupes. Inhérentes aux rapports sociaux, elles participent de leur dynamique et sont donc en perpétuel devenir. Certes, des crises existentielles peuvent survenir et aboutir à ce que les psychologues appellent des « personnalités déstructurées ». Celles-ci résultent cependant du télescopage d’identifications conflictuelles ou difficilement conciliables.
De même, sur le plan collectif, des désinvestissements massifs se produisent parfois et entraînent l’obsolescence d’une catégorie de référence, tout simplement parce que les individus engagés dans le mouvement se sont tournés vers d’autres entités imaginées, mieux à même d’exprimer leurs intérêts, aspirations et quête de sens.
Dans cette optique, opposer mondialisation et identité comme deux forces contraires est simplificateur. La question pertinente n’est pas de se demander si les multiples changements induits par la mondialisation portent atteinte à l’identité en général, mais bien plutôt de s’interroger sur la manière dont ces mutations agissent sur les constructions identitaires du temps présent. C’est à ce questionnement que sera consacrée une partie du livre. J’examinerai l’incidence que toute une série d’évolutions liées à la modernité et à la postmodernité ont pu avoir sur ces référents identitaires majeurs pour l’époque contemporaine que sont la « race », la communauté ethnique, la nation et l’individu.
Pour conduire une telle analyse j’élabore, dans la première partie du livre, un appareillage conceptuel original qui ajoute de nouveaux outils aux acquis des travaux antérieurs sur l’identité. Au registre des acquis il y a l’idée que les constructions identitaires sont à la fois relationnelles et contrastives ; que la prise de conscience des spécificités individuelles

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