Il n y a plus de honte dans la culture
189 pages
Français

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Il n'y a plus de honte dans la culture , livre ebook

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Description

Quelle place accorder de nos jours, plus d'un siècle après l'article de Freud, au binôme honte/création tant en psychanalyse que dans la mouvance artistique, dans la littérature, la pensée philosophique, les phénomènes de société ainsi que dans les malaises de notre culture ? Ce volume exprime des points de vue subjectifs et institutionnels qui éclairent les confins de la notion de Honte et de ses articulations conceptuelles sur le plan historique, artistique et métaphorique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 248
EAN13 9782296268937
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Il n’y a plus de honte dans la culture Enjeux pour psychanalyse, philosophie, littérature, société, art
PENTAEditions« Il n’y a de psychanalyse que dans son questionnement de l’Autre-Scène. Les éditions PENTA se proposent d’interroger cette psychanalyse dite – à tort – appliquée (à tort car « il n’y a de psychanalyse appliquée que sur le divan » dit Lacan), en investissant ses cadres extérieurs qui lui insufflent, avec la clinique du cabinet, ses plus brillantes avancées : l’art, la littérature, la philosophie et les phénomènes de société. Loin de l’auto-engendrement stérilisant, la psychanalyse à venir se doit de se référer à ces autres discours qui expriment lesmalaises(Unbehagen, disait Freud) qui bouleversent les assises identitaires de l’homme moderne et de ses cultures. »Cet ouvrage est le deuxième des « hors collections » de PENTA Editions, aprèsDECENSEURS ? Freud, Baudelaire, Flaubert (2007). Il réunit les interventions du Colloque International de Rome (Istituto Svizzero di Roma) qui s’est tenu les 18 et 19 septembre 2009, organisé par Andrea Baldassarro, Silvia Lippi et Cosimo Trono, sous le patronage de PENTA Editions et du Laboratoire de psychogenèse et psychopathologie de l’Université Paris XIII.
sous la direction de Cosimo TRONOetEric BIDAUD
Il n’y a plus de honte dans la culture Enjeux pour psychanalyse, philosophie, littérature, société, art PENTA Editions
Exergue
tintement de l’objet désir miroitant du perdu il fait beau il fait beau sur le manque le paysage mort de Pierre tu m’as laissé dans la pierre (l’enfer est nu de douleur) ta main m’a tout appris ta main est un désert ton souffle a tout conduit il fait beau il fait beau sur la honte
Martine BRODA(1948-2009),Grand jour
OUVERTURE  Cosimo TRONO En septembre 1953, les 26 et 27 septembre d’il y a 56 ans jour pour jour, lors d’un congrès resté fondateur, organisé à l’Istituto di Psicologia par la nouvelle SFP - à peine née de la scission (sécessionLacan) avec la Société psychanalytique de Paris écrira (SPP) - Lacan exposa son célèbre texte sur laparoleet lelangage1 en psychanalyse . Ou, comme le disait Daniel Lagache en introduction, « les relations du langage et de la psychanalyse ». Cet article est connu depuis par sonmade inde « Discours de Rome ». Il suit de deux mois une conférence prononcée par Lacan sur le 2 Symbolique, l’Imaginairele et Réel, qui, dans leur élaboration naissante, constituent les trois axes majeurs de la structuration identitaire, et donc œdipienne. Et le fil conducteur duDiscours de Rome. Ce qui va, depuis, sous le nom devenu courant deRSI. C’est donc ici, à l’Istituto Svizzero di Roma, que nous reprenons la réflexion (et c’est en miroir léonardien que nous lisons ISR-RSI) qui permettra de renouer, nous l’espérons, ce qui va sous l’appellation denœud borroméendes trois registres grâce auxquels le sujet peut se définir comme énonciateur d’une « parole pleine », donc au plus près de sa vérité et de la part de créativité nécessaire à son existence !  Certes depuis cette annéecardinaled’eau du Tibre a beaucoup coulé sous lespontset sous les caves romains vaticanes. La psychanalyse a probablement surmonté sesvagissementsoriginaires auxquels Lacan faisait allusion, le tenant d’Aulu-Gellu qui voyait dans leMons Vaticanus l’étymologie devagire « qui désigne les premiers balbutiements de la parole » (ibid.). Peut-être est-ce un trop grand écart sémantique que d’y entendre, quant à nous, une assonance avecvagina, qui mettrait ces premiers vagissements directement en rapport avec le lieu matriciel d’où ils 1  LACAN, J.,Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse, Paris, Seuil, 1966. 2 LACAN, J.,Le symbolique, l’imaginaire, le réel(suivi des Actes du congrès de Rome), Fascicule 1, 1953 (texte ronéotypé).
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Il n’y a plus de honte…
sont émis pour la première fois. Pourtant j’aimerais croire que nous sommes entrés dans une époque analytique où le langage a rénové ses fondements vagissants et vaginaux, selon l’auspice formulé par Lacan, et qui demeurent encore nécessaires, non plus pour affirmer et affermir lasécessionmouvement psychanalytique à partir d’un d’un socle monolithique - car le fantasme de la Tour de Babel est plus proche de nous que (de) tant d’autres disciplines dites scientifiques - mais qui sont autant opératoires pour maintenir et renouveler lasuccession et latransmission de la psychanalyse aujourd’hui, auprès des nouvelles générations d’étudiants souvent ignares de notre histoire en mouvement.  Pour cela nous demandons désormais une garantie de rester, demeurer dans lelangage et la parole, de rechercher la «sanction du symbolique» sur toute autre dérive et régressionimaginaireou réelle, non plus seulement à notre propre discipline (au sens plein etrigoureuxterme) et à ses/nos avancées  du cliniques et théoriques les plus pointues et novatrices. Mais aussi et surtout, à des disciplinesannexes (non pas au sens d’intégrées par une soumission captatrice - à larapt des Sabines,pour rester dans une métaphore romaine -à notre discours). Disciplinesalter-nativesqui insufflent à nos assises tant cliniques que théoriques, une production langagière nouvelle, extra-territoriale, interdisciplinaire, comme on dit de nos jours, qui garde la fraîcheur novatrice des commencements freudiens :littéraire »les créateurs de langage (« dira Freud) restent nos maîtres.  Dans ce but nous avons cru indispensable de requestionner les bases et les fondements de la découverte freudienne autour d’un mot-thème qui n’est pas propre à notre champ, il lui est même marginal - comme peuvent l’être les mots de nos analysants par rapport aux nœuds de leur problématique, et qui pourtant l’éclairent mieux qu’une longue diatribe plaintive sur leur symptomatologie - ce mot-thème, mot-valise ou porte-manteau dirais-je, est plutôt un mot appartenant à l’usage courant, à un univers conceptuel diffus dans d’autres champs de la parole et du langage. Je veux bien sûr parler de la honte, qui est encore extrêmement répandue dans le vocabulaire, alors que nous nous questionnerons pourtant sur sa disparition ou sa perte ou son effacement, négation, refoulement, transformation, projection comme on voudra dans ses soubassements. D’où le titre aussi bien
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