Inceste maternel, incestuel meurtrier
368 pages
Français

Inceste maternel, incestuel meurtrier , livre ebook

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368 pages
Français

Description

Inceste, incestuel et fantasme d'inceste : voilà trois registres distincts et cependant souvent confondus, même s'ils se recoupent parfois. Comment dès lors les reconnaître, les distinguer, appréhender leurs spécificités et leurs limites ? Pour Lacan il n'est d'inceste véritable que par rapport à la mère. C'est cet inceste qu'explore l'auteur, éclairant une économie psychique et des modalités de jouissance spécifiques, à l'origine de symptômes éminemment paradoxaux qui semblent avoir parfois bien du mal à s'organiser.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 840
EAN13 9782296256385
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Inceste maternel, incestuel meurtrier À corps et sans cris
ÉTUDES PSYCHANALYTIQUES
Collection dirigée par Alain Brun et Joël Bernat La collectionEtudes Psychanalytiques veut proposer un pas de côté et non de plus, en invitant tout ceux que la praxis (théorie et pratique) pousse à écrire, ce, « hors chapelle », « hors école », dans la psychanalyse. Roseline BONNELLIER,Sous le soleil de Hölderlin : Œdipe en question, 2010. Claudine VACHERET,Le groupe, l’affect et le temps, 2010. MarieLaure PERETTI,Le transsexualisme, une manière d’être au monde, 2009. JeanTristan RICHARD,Nouveaux regards sur le handicap, 2009. Philippe CORVAL,Violence, psychopathie et socioculture, 2009. Stéphane LELONG,L’inceste en question. Secret et signalement, 2009. Paul DUCROS, Ontologie de la psychanalyse, 2008. Pierre FOSSION, MariCarmen REJAS, Siegi HIRSCH,La TransParentalité. La psychothérapie à l’épreuve des nouvelles familles,2008. Bruno de FLORENCE,Musique, sémiotique et pulsion, 2008. Georges ABRAHAM et Maud STRUCHEN,En quête de soi. Un voyage extraordinaire pour se connaître et se reconnaître, 2008. Jacques PONNIER,Nietzsche et la question du moi. Pour une nouvelle approche psychanalytique des instances idéales, 2008. Guy ROGER,Itinéraires psychanalytiques, 2008. JeanPaul MATOT,La construction du sentiment d’exister, 2008. Guy KARL,Lettres à mon analyste sur la dépression et la fin d’analyse, 2007. Jeanne DEFONTAINE,L’empreinte familiale. Transfert, transmission, transagir, 2007. JeanTristan RICHARD,Psychanalyse et handicap, 2006. Chantal BRUNOT,La névrose obsessionnelle, 2005. Liliane FAINSILBER,Lettres à Nathanaël, Une invitation à la psychanalyse, 2005.
Dominique Klopfert Inceste maternel, incestuel meurtrier À corps et sans cris
© L’Harmattan, 2010 57, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 9782296118652 EAN : 9782296118652
1 Parce que la vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible Dont l’incestuel ne veut rien savoir Parce que l’inceste qui n’a jamais eu lieu a lieu… 2 Faites l’amour, pas la mère .
1 Inspiré de « La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible », citation de Woody Allen. 2 Inspiré des paroles de Chloé des Lysses, « Ne prends pas toute la place, ne porte jamais de fourrure, fais l’amour pas la mère » (dans 25, p.18). 7
Préalable et remerciements
Un essai…. Pourquoi un « essai » ? Tout d’abord parce notre chemin a croisé celui de Diana Castilleja, auteur d’un récent ouvrage traitant de l’essai en tant que genre littéraire, mais aussi parce que cette lecture inattendue nous a permis d’entrevoir à quel point l’essai, dans son fond et sa forme, correspondait à l’éthique dont notre travail se soutient… L’essai, nous apprend D. Castilleja est une forme littéraire qui repousse la rigidité des catégories, résiste à la classification et refuse de se laisser enfermer dans une norme ou un style. Il s’ajuste au vécu et à la pratique en questionnant le monde de manière analytique, évitant toute forme de réponses définitives ou de «Vérités Absoluesgenre de liberté » (21, p.111)» (21, p.84). C’est un « » ou « genre libre réflexif qui cherche à élaborer autour d’un doute ou d’une confusion ressentie, selon un point de vue subjectif qui ne cherche pas l’accord de celui qui le lit mais un dialogue qui « fournit de nouvelles réflexions » (21, p.237). C’est « la forme critique par excellence » (21, p118). L’essayiste invite à la pensée, à l’ouverture des perspectives, à faire quelque chose à partir du doute inhérent à « l’épreuve du langage ». On aurait là quelque chose de l’acceptation d’une perte, d’une création originale, d’un questionnement, d’un engagement proche de notre conception du Bien-dire (63). L’Autre ou l’altérité s’y avérerait « presque incontournable » (21, p.126) de par la « pluralité des visions, des voix, des idées » (21, p.85) qui s’y croisent : des « voix antérieures » (textes, références, citations, anecdotes évoquées), des « voix actuelles » (le texte, l’engagement, le questionnement, la mise au travail de l’auteur) et des « voix silencieuses » (celles du lecteur engagé dans la lecture et lui aussi mis au travail). C’est, au-delà d’un travail purement intellectuel, un partage de réflexions et d’expériences. L’essai cherche à éviter les « réponses univoques » (21, p.239), tente de « ne pas répéter » (86, p.238), s’intéresse à l’« être humain » (21, p.102). L’auteur accepte que « l’expérience essayistique » modifie quelque chose en lui. Il tente d’« articuler » sa pensée à d’autres disciplines, au social, à la culture (21, p.68). Il accepte l’ambiguïté, s’engage, livre ses inquiétudes. C’est un acte d’écriture, mais aussi « acte de parole » (86, p.84) et d’« énonciation » (21, p.81). N’est-ce pas aussi un peu tout cela que nous avons tenté ici ?
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Ce livre est donc « acte » de ce qui engage notre pensée dans le domaine confus et peu travaillé de l’incestuel, l’incestuel étant lui-même le royaume de la confusion. S’il révèle un style (anti-incestuel, espérons-le), il prend aussi des risques quant à nos choix et interprétations dans un « mélange de liberté et de responsabilité » (21, p.132). Ce fut une traversée très riche, qui nous a emmenée plus loin et ailleurs que là où nous pensions aller, comme souvent en psychanalyse. C’est donc un parcours, parcours loin d’être terminé, qui ne prétend ni ne cherche à « épuiser le thème traité » (21, p.59), mais témoigne, malgré l’impossible du rapport sexuel et du « tout dire », d’un désir que quelque chose de cette recherche puisse être prolongé dans des rencontres, résonances, controverses ou discussions (qui tiendraient compte quant à elles de ces impossibles), voire aussi qu’elle permette (ne fût-ce qu’un peu) d’éclairer une clinique semble-t-il assez fréquente, où l’impossible du rapport est dénié, la clinique incestuelle. Disons finalement, comme le souligne D. Castilleja, que la liberté de l’essai est une « liberté qui n’appartient pas seulement au genre mais à l’essayiste », (21, p.75), liberté « intellectuelle » mais aussi personnelle. Celle-ci fut soutenue par l’accompagnement, la confiance, la bienveillance, l’éthique et l’ouverture de Luc Fekenne, auquel nous adressons notre grande reconnaissance et tous nos remerciements. Nous adressons également nos remerciements à Frédéric Klopfert dont le minutieux travail de mise en forme et les commentaires furent d’une aide précieuse, à Monique Ringlet pour la rigueur de sa relecture et de ses corrections, ainsi qu’à tous ceux qui nous ont apporté leur soutien amical ou permis au travers de débats animés de relancer la réflexion. Il nous reste encore, avant d’introduire notre sujet, à rappeler que tout processus de recherche passe nécessairement par le filtre de la subjectivité personnelle. Ce travail n’y fait pas exception. Il s’est déplié autour du registre conceptuel de 3 l’incestuel proposé par P.C Racamier , dans un questionnement qui s’est avéré rejoindre de nombreuses questions de la clinique actuelle. La disparité de nos sources, références classiques ou plus récentes, freudiennes ou lacaniennes, s’enlacent avec leurs propres référents et vocables différents, pour élaborer un tout qui n’en est pas moins inévitablement partiel, subjectif et à remettre au travail. Du côté du contenu, certaines questions ont été davantage approfondies que d’autres : il faut bien faire des choix. Ainsi, par exemple, avons-nous peu développé la question de l’inceste avéré ou juridique au profit du concept plus flou d’« incestuel », laissé de côté la psychose pour nous intéresser à ce qui relève de
3 Seuls M. Hurni et G. Stoll avaient auparavant parlé d’« incestualité » (86, p.57) (59). 10
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