L animation et ses analogies
180 pages
Français

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Description

Aucun mot ne réussit à résumer la diversité des formes d'action entreprises. Ce numéro propose de revisiter la question de l'animation en insistant sur l'élargissement du champ et sur les enjeux qui se posent pour l'action collective. A l'évidence les modes d'intervention aujourd'hui débordent les référentiels du noyau historique de l'animation. Un ensemble d'éclairages utiles aux acteurs de l'animation aujourd'hui.

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Publié par
Date de parution 01 mars 2006
Nombre de lectures 110
EAN13 9782336270036
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9782296001008
L'animation et ses analogies

Jean-Pierre Augustin
AGORA N° 39 – 1 ER TRIMESTRE 2005
L’ANIMATION ET SES ANALOGIES : DES ENJEUX POUR L’ACTION COLLECTIVE
ÉDITORIAL – L’ANIMATION ET SES ANALOGIES : DES ENJEUX POUR L’ACTION COLLECTIVE 4
Jean-Pierre Augustin
Sommaire
Page de Copyright Page de titre AGORA N° 39 – 1 ER TRIMESTRE 2005 - L’ANIMATION ET SES ANALOGIES : DES ENJEUX POUR L’ACTION COLLECTIVE L’ANIMATION ET SES ANALOGIES : DES ENJEUX POUR L’ACTION COLLECTIVE AGORA débats/jeunesse APPEL À CONTRIBUTION – CONSIGNES AUX AUTEURS LES DÉBATS
L’ANIMATION ET SES ANALOGIES : PERSPECTIVES INTERNATIONALES ANIMATION, INTERMÉDIATION SOCIALE ET GOUVERNANCE CITOYENNETÉ ET MOUVEMENT COMMUNAUTAIRE AU QUÉBEC COMPÉTENCES DES ANIMATEURS GUYANAIS L’ANIMATION EST-ELLE SOLUBLE DANS LE TOURISME SOCIAL ? LA FORMATION DES CADRES DE L’ANIMATION
POINTS DE VUE
LA POLICE ET LES « JEUNES DE CITÉ » INSTALLATION EN CONCUBINAGE EN ESPAGNE ET EN FRANCE
CHRONIQUES
LIRE, FAIRE LIRE AGENDA VEILLE INFORMATIVE
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L’ANIMATION ET SES ANALOGIES : DES ENJEUX POUR L’ACTION COLLECTIVE
Les débats sur l’animation, l’organisation des loisirs et du temps libre sont anciens. En France, la revue Les cahiers de l’animation a enrichi les réflexions en cherchant à cerner les contours d’un concept fluctuant, à prendre en compte l’évolution des réalités sociales et à saisir les enjeux des activités d’animation 1 . La revue Agora débats/jeunesse qui lui a succédé poursuit ces analyses et apporte une contribution aux questions posées, mais il est utile de revenir sur celle de l’animation et de ses analogies et de souligner les enjeux qui se posent autour de l’action collective et de l’élargissement du champ.
Aucun mot ne réussit à résumer la diversité des formes d’action entreprises. Animation, culture et éducation populaire, loisir, organisation communautaire, vie associative, temps libre, autant de mots familiers qui procèdent d’un idéal commun dont il est possible de montrer la filiation avec des valeurs qui servent de trait d’union entre passé et avenir. Voilà plus de vingt ans que nous essayons avec nos collègues québécois de réfléchir à cette question. Nous avançons lentement, mais nous ne mettons toujours pas le même sens sur les mots, en particulier autour des concepts de communauté et d’animation. Les actions communautaires, si présentes dans le paysage québécois, semblent cependant souvent proches des formes d’animation, si présentes en France.
L’organisation communautaire est définie par Jean-François Médard 2 « comme une méthode de changement social planifié au niveau local qui repose sur la participation des habitants à leur propre changement, sous l’influence et la stimulation d’animateurs professionnels ». En France, une des premières définitions de l’animation formulée par Jean-Paul Imhof la présente « comme une action volontaire sur la vie d’un groupe pour améliorer les relations à l’intérieur de ce groupe et augmenter la participation de chacun à la vie du groupe ». Bien d’autres approches sont possibles, mais celle-ci souligne déjà qu’il s’agit toujours d’une volonté d’améliorer les formes de participation et d’action collective.
Les besoins de reliance qui conditionnent le vivre ensemble sont souvent évoqués 3 . Ces besoins sont d’autant plus forts que ce vivre ensemble est malmené par des processus socioculturels qui innervent l’ensemble de la société. Sans les développer plus avant, cinq d’entre eux ont souvent été soulignés : celui de la mobilité accélérée, qui favorise un changement d’échelle remettant en question la distance physique comme indice de proximité sociale ; celui de la rétraction du social, qui correspond au délitement de l’organisation traditionnelle au profit d’un espace de parcours entre de multiples milieux ; celui de la multiplication des moyens d’information et de communication, qui agit dans l’espace social au détriment des relations personnelles directes ; celui de la remise en cause de l’intégration par le travail, qui a longtemps été l’un des fondements de l’organisation sociale ; et enfin, celui de l’individuation, qui devient un principe fondateur se distinguant de l’individualisme conçu comme un repli sur soi.
Si l’on s’arrête un instant aux mutations des temps sociaux, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En France, les historiens et les sociologues 4 estiment qu’en 1900, le temps de travail moyen pour un individu (disons un ouvrier) était de 200 000 heures par an (40 % du temps de vie) et le temps libre (hors sommeil et hors travail) de 100 000 heures. Un siècle plus tard, le temps de travail est réduit à 67 000 heures (10 % du temps de vie) et le temps libre représente 400 000 heures (dont 100 000 absorbées par l’écoute de la télévision). Le nombre d’heures travaillées a été diminué par trois et le temps libre multiplié par quatre. Une véritable révolution que Joffre Dumazedier avait annoncée sans être toujours écouté 5 . Mais dans ce contexte, l’animation et ses analogies ne peuvent se réduire à organiser les temps libérés et nombreux sont ceux qui soulignent que « l’animation ne consiste pas à remplir un vase, mais à allumer un feu ».
Dans le numéro 8 de la revue Agora débats/jeunesse , nous soulignions déjà la nécessité d’engager un mouvement de recherche et d’expérimentation sur l’animation 6 . Depuis, les débats sur l’éducation populaire et l’animation ont été réactivés au tournant des années 2000 7 tant par le ministère de la Jeunesse et des Sports que par celui de la Culture, mais aussi par les fédérations d’éducation populaire et de nouveaux acteurs du champ associatif. L’éducation populaire ne saurait se borner à occuper le temps libre mais doit relier des savoirs fragmentés pour transformer la société. Comme le note Luc Carton, « l’heure n’est plus d’ingérer des activités ni de se limiter à conduire un travail social de réparation. Il s’agit de refonder l’éducation populaire comme un processus de création collective de savoir critique, une mobilisation populaire de l’intelligence et de la sensibilité des groupes exploités, aliénés et dominés, pour nourrir la transformation sociale et politique par une action collective produite à partir de l’expression, de l’analyse et de la capacité de débats de ceux qui sont précisément victimes du libéralisme 8 ». Dans le champ spécifique de l’animation s’est développée une réflexion convergente. Ainsi, le colloque de Montpellier d’octobre 2003, intitulé « À quoi sert l’animation aujourd’hui ? », organisé par l’ONMAS et la DRDJS Languedoc-Roussillon, s’est interrogé sur la capacité de l’animation et de l’éducation populaire à trouver des réponses aux nouvelles questions sociales. Le colloque de Lyon, de novembre 2004, « Quels horizons pour l’animation ? », organisé par le DEUST animation de l’UFR STAPS, a aussi abordé ces questions. De même, le colloque de Bordeaux de novembre 2003, à l’initiative de l’IUT Michel de Montaigne et de l’ISIAT, a largement participé à ces réflexions sur l’animation et l’éducation populaire, et a cherché à élargir le débat à l’échelle internationale. Dans le cadre de cette manifestation ont été débattus les rapports entre animation, citoyenneté, marché et démocratie. Puis ceux concernant l’articulation entre le bénévolat, le volontariat et la professionnalisation des acteurs ainsi que la question de l’animation territoriale dans son rapport à la gouvernance locale.
Ces thèmes témoignent d’une volonté d’ouverture et de la nécessité de poursuivre la réflexion critique sur la question sociale, sur les modes d’intervention et sur les enjeux de l’animation et de l’éducation populaire. Les références à Tocqueville et à Marx n’ont pas manqué, mais nous avons changé de siècle. Les injustices, criantes dans l’hexagone, évoquées lors du panel consacré à la politique de la ville ont montré l’importance à la fois des actions entreprises et des résistances aux changements (les « événements » dans les « banlieues » français

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