L'existence à l'épreuve du handicap

Description

Il s'agit de réfléchir sur des situations de handicap que la société a eu l'habitude de nommer "cas limites", situations qui, la plupart du temps, ont eu pour conséquences de faire croire qu'il n'était guère possible d'entrer en relation avec les personnes qui vivent de telles réalités. Les questions abordées ici s'étendent à la réalité institutionnelle et au pouvoir des experts; elles touchent même à la manière de dire Dieu, au problème du mal, à la révolte possible et aux signes de salut offerts à tout homme.

Sujets

• Médecine
• Santé
• Handicap

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mars 2007
• Nombre de lectures: 130
• EAN13: 9782336270340
• Langue: Français

Extrait

Collection
Éthique, handicap et société
Sous la direction de L.-M. RENIER et de J. ROSSIGNOL

Dans une société tentée de rejeter la personne handicapée, d’exclure celles et ceux qui ne sont pas économiquement rentables, il y a urgence à donner à entendre des voix, à susciter des engagements volontaires, à penser l’action collective.

C’est ce que visent les ouvrages de cette collection qui peuvent être des témoignages, l’écho de colloques, l’expression élaborée d’une réflexion ou d’une recherche sur le terrain ; dans tous les cas, ils comportent un éclairage qui sera anthropologique, éthique ou théologique.
Dernières parutions : – Daniel Hubert, Paroles de Dieu au présent – souffles bibliques et cris de vie en résonance, Religion, 146 pages, juillet 2001. – Mireille Couant, Sœur amère. Faute ou malheur ? Une vie noyée, Handicap, 138 pages, 2001. – Louis-Michel Renier, Jean Rossignol, Vieillir, une leçon d’humanité, 148 pages, avril 2004. – Louis-Michel Renier, Jean Rossignol, Les personnes handicapées : des citoyens ! Une leçon d’humanité, 174 pages, 2004. – Sophie Poilane-Benhaïm, Le chant de l’arc-en-ciel, 176 pages, septembre 2005.
L'existence à l'épreuve du handicap

Louis-Michel Renier
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail]
9782296027534
EAN : 9782296027534
Ont collaboré à cet ouvrage :
Noël BROSSEAU
Responsable diocésain du Service catholique de l’enfance et de la jeunesse inadaptée (SCEJI). A été longtemps aumônier au CESAME (Centre de Santé Mentale) à Ste Gemmes-sur-Loire.
Agathe BROSSET
Ex-enseignante à la Faculté de Théologie de l’Université Catholique de l’Ouest. Doctorante en théologie.
Guy CHARRIER
Cadre infirmier en psychiatrie (retraité).
Daniel FOUQUERAY
Animateur laïc en Pastorale (en Mayenne). Délégué diocésain à la Pastorale de la Santé et responsable du Service catholique de l’enfance et de la jeunesse inadaptée (SCEJI).
Raymond LAMBOLEY
Philosophe à l’Université Catholique de l’Ouest, membre de l’Association de la Cause freudienne et membre participant de la Section clinique du champ freudien à Angers.
Guy LE BOUËDEC
Professeur honoraire en Psychologie sociale et en Sciences de l’Éducation, Université Catholique de l’Ouest.
Gérard LEFEBVRE
Directeur coordinateur de l’Association angevine de parents d’enfants en situation de handicap (AAPEI). Docteur en Sciences de l’Éducation.
Louis-Michel RENIER
Professeur, Doyen honoraire de la Faculté de Théologie à l’Université Catholique de l’Ouest, membre du Laboratoire de Théologie et des Sciences Religieuses. Spécialité : ecclésiologie, sacrements et liturgie. Codirecteur de la collection Éthique, handicap et société, Éditions L’Harmattan.
Gwennola RIMBAUT
Professeur à la Faculté de Théologie de l’Université Catholique de l’Ouest. Membre du Laboratoire de Théologie et des Sciences Religieuses. Spécialité : Théologie pratique.
Jean ROSSIGNOL
Urbaniste, président du Comité de Liaison des Handicapés (CLH) d’Angers, membre de l’Association Française contre les Myopathies (AFM), co-concepteur de l’Observatoire de l’accessibilité. Codirecteur de la collection Éthique, handicap et société, Éditions L’Harmattan.
Bernadette ROY -JACQUEY
Pédopsychiatre.
Sommaire
Collection - Éthique, handicap et société Page de titre Page de Copyright Ont collaboré à cet ouvrage : Introduction générale - La confrontation au handicap : levier d’humanisation Première partie - L’épreuve du handicap : choc du réel
Introduction - L’épreuve du handicap : choc du réel L’épreuve de la rencontre Durer dans l’accompagnement Les limites de la parentalité, à propos de parents déficients dont les enfants sont aussi handicapés Quand la raison perd pied Acteurs de fraternité, révélateurs de dignité Benoîte m’a changé La sidération de la pensée En échos aux réflexions dans « La sidération de la pensée »
Deuxième partie - Questions posées sur les représentations de l’humain
Introduction - Questions posées sur les représentations de l’humain Les attitudes sociales à l’égard des personnes handicapées - Nature humaine ou condition humaine Attendre l’inattendu L’énigme de l’être humain Les savoirs constitués : aide ou obstacle à l’écoute ? - De quelques « oublis » dont bien se souvenir...
Troisième partie - Questions posées à la société et à la théologie
Introduction - Questions posées à la société et à la théologie Quelques enjeux sociaux de la Loi de Février 2005 - « Loi pour l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées » Des itinéraires d’hommes : de la révolte salutaire Les sacrements interpellés
Conclusion BIBLIOGRAPHIE Sigles cités dans cet ouvrage
Introduction générale
La confrontation au handicap : levier d’humanisation
Louis-Michel RENIER 1

Cet ouvrage est l’oeuvre d’un groupe de recherche au sein de la Faculté de Théologie d’Angers (LTSR) 2 qui a travaillé en 2004 la question de la citoyenneté chez les personnes handicapées 3 . Était alors apparue la distance qui existait entre le désir avoué de certains responsables sociaux, quel que fut le handicap des personnes concernées et la réalité concrètement mise en œuvre, réalité rencontrant le plus souvent des difficultés parfois quasi insurmontables.
Dans ce travail, à l’origine, lors des premières rencontres, le groupe de recherche se trouva interrogé par la capacité de citoyenneté dans un certain nombre de situations que l’on a pris l’habitude d’appeler « cas limites » et par la dimension d’humanité que peuvent ouvrir la rencontre et l’accompagnement de ces personnes touchées par ces situations.
Nous pensions pouvoir cerner, sans trop de problèmes, le contenu de ce terme « limite ». Nous induisions implicitement que là où il ne semblait pas y avoir de communication possible, de progrès possible, nous étions effectivement en face, en présence d’une impossibilité de relation rendant définitive la mise à l’écart et constituant de fait, une borne infranchissable. Situations extrêmes, touchant à l’indicible et provoquant le rejet d’une espérance pour l’avenir. Il nous semblait qu’il pouvait y avoir une manière relativement objective de les définir, voire de les classer : maladies neuro-dégénératives avancées, maladies mentales graves, maladies semblant vouer les personnes à l’enfermement et à la non-communication.
Nous avons alors demandé à quelques professionnels de santé, proches de ce type de situations de nous écrire des récits 4 . Nous avons aussi entendu divers acteurs (psychologue, psychiatre, ergo-thérapeutes. Nous avons enfin écouté des membres de familles, des associations diverses et des institutions de soin.
Or, quelle ne fut pas notre surprise de devoir procéder au déplacement de notre hypothèse initiale de travail. Certes, la réflexion nous a conduits à regarder de près ce qui se passait objectivement en ces situations de handicap prononcé et à nous interroger sur l’aventure étrange de l’humain. Mais nous nous sommes rendus compte qu’il n’était pas possible de sérier ces phénomènes pourtant objectivables, sans que s’immiscent immédiatement les répercussions engendrées par les relations entretenues avec tous ceux qui les approchaient d’une manière ou d’une autre. L’objectivité des réalités n’était plus possible à découvrir, puisque chaque situation se trouvait déplacée, transformée, touchée par la manière dont personnes et institutions l’accompagnaient. Nous étions en face d’une orchestration aux musiques changeantes selon la diversité des instruments intervenant au cours de l’audition. Il nous semblait tout à coup nécessaire de faire apparaître et de creuser les représentations sociétales et théologiques qui guidaient les divers acteurs, ces représentations t