La communalisation en milieu rural
108 pages
Français

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La communalisation en milieu rural , livre ebook

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Description

Les processus de la décentralisation ont eu beaucoup d'influence sur les nouvelles visions des politiques de développement de nombreux pays africains. Cela s'est traduit par des processus de communalisation intégrale des territoires avec des possibilités pour les populations rurales de prendre part à la gestion des affaires locales. Il s'agit ici d'analyser les enjeux, les espoirs et les défis liés à ce phénomène à partir de l'expérience récnte du Burkina Faso.

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Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 253
EAN13 9782336252674
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2007
9782296024298
EAN : 9782296024298
La communalisation en milieu rural

Moussa Ouedraogo
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Sigles et abréviations INTRODUCTION CHAPITRE 1 - La décentralisation, ses repères historiques et les principales limites des expériences vécues dans le pays CHAPITRE II - Les grands axes de la dynamique rurale de la décentralisation au Burkina Faso CHAPITRE III - Quels défis relever pour une mise en ouvre réussie de la communalisation en milieu rural CHAPITRE IV - Le profil des élus locaux et leurs aptitudes à promouvoir le développement local ANNEXE RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Sigles et abréviations
BERD : Bureau d’Études et de Recherche en matière de Développement CGCT : Code Général des Collectivités Territoriales CIVGT : Commission Inter-villageoise de Gestion des Terroirs CVD : Conseil Villageois de Développement CVGT : Commission Villageoise de Gestion des Terroirs LPDRD : Lettre de Politique de Développement Rural Décentralisé MEDEV : Ministère de l’Économie et du Développement ONG : Organisation Non Gouvernementale PCD : Plan Communal de Développement PNGT2 : Deuxième Programme National de Gestion des Terroirs PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement RAF : Réorganisation Agraire et Foncière
INTRODUCTION
L’amplification des crises économiques, doublée des difficultés de bonne gouvernance dans presque tous les Etats africains au cours des vingt dernières années, a contraint ces derniers à adopter d’autres formes plus consensuelles de gestion des pouvoirs politiques et économiques. A l’origine des revendications de ces nouvelles options de gouvernance des pouvoirs se trouve la forte pression exercée par la société civile, les populations locales et les partenaires techniques et financiers. Face à l’ampleur des problèmes et leurs impacts sur les conditions de vie des populations, les premiers acteurs (société civile et population) voulaient prendre une part active dans les processus décisionnels touchant directement à leur vie quotidienne. Quant aux partenaires techniques et financiers, ils exigeaient des Etats une meilleure gouvernance dans l’exploitation des potentialités économiques et dans la gestion des aides allouées au développement des pays.
Le Burkina Faso, à l’instar de la plupart des pays africains, n’a pas été épargné par cet état de fait. Pays essentiellement agricole et sans littoral situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, il est confronté à des conditions naturelles de production très difficiles caractérisées par la dégradation de plus en plus poussée des ressources naturelles et des conditions environnementales. Ces conditions difficiles de production expliquent l’incapacité de l’agriculture à répondre de manière efficiente à sa fonction première qui est d’assurer la sécurité alimentaire des populations. Or, plus de 80% de la population vit des produits des activités agro-sylvo-pastorales qui dépendent de la qualité de l’environnement et des ressources naturelles. Cette situation est à l’origine des mauvaises conditions de vie des populations et l’impact de la pauvreté dans les campagnes.
Malgré cette adversité des conditions climatiques et le poids de la pauvreté rurale, le pays, au prix de réformes structurelles et de mesures de redressement économique, a enregistré des progrès depuis 1991. Au plan économique, les différentes réformes ont permis depuis 1995 de maîtriser l’inflation, et le taux de croissance moyen du produit intérieur brut (PIB) a régulièrement évolué au-dessus de 5% avec un record de 8% en 2003 ( Compaoré , 2005). Au plan politique, le Gouvernement a engagé un processus de décentralisation dont l’objectif principal est de parvenir à une meilleure redistribution des rôles, des fonctions et des moyens entre l’Etat et les autres acteurs. Des élections municipales dans trente trois (33) communes de plein exercice en 1995 puis dans quarante neuf (49) communes urbaines en 2000 ont constitué les premières étapes de ce processus.
Avec la promulgation en avril 2005 du Code Général des Collectivités Territoriales, le pays a amorcé un tournant décisif dans la mise en oeuvre du processus de décentralisation. Il s’agit, à travers cette nouvelle loi, de concrétiser l’objectif fondamental qui est la décentralisation intégrale du territoire. C’est dans ce cadre que des élections municipales organisées sur toute l’étendue du territoire en avril 2006, ont consacré la mise en place de 364 collectivités territoriales dont 302 en milieu rural. Au-delà de sa portée politique, cette décentralisation intégrale du territoire vise à promouvoir le développement local. A ce titre, le démarrage des activités des communes constitue une phase décisive pour la réussite du processus. En effet, il est nécessaire de s’assurer que ces nouvelles entités disposent des moyens et de l’expertise nécessaires pour assumer efficacement leurs missions. Cette préoccupation se pose avec plus d’acuité pour les communes rurales qui sont les plus nombreuses. Or l’émergence des collectivités dans le monde rural intervient à un moment où l’ampleur des crises socio-économiques rend de plus en plus difficile la mobilisation des ressources financières à tous les niveaux (international, national et local).
Face à cette situation de pauvreté du monde rural et de persistance des crises économiques généralisées qui limitent les capacités financières des Etats, le succès de la communalisation rurale dépendra des capacités intrinsèques et du génie des élus locaux. Pour assurer les succès attendus, (Diallo, 2006) ils doivent être des femmes et des hommes qui font preuve de créativité et d’innovation pour créer et saisir toutes les opportunités de réalisation des activités de développement ; de dynamisme pour assurer la cohésion sociale ; d’anticipation et de responsabilité.
De telles qualités sont susceptibles d’aplanir d’une part, les multiples problèmes organisationnels qui minent le monde rural et, d’autre part, de permettre la mobilisation efficiente de toutes les énergies pour lutter contre l’adversité de l’environnement physique et économique des différentes localités.
Mais le contexte dans lequel les communes rurales ont émergé ne convainc pas tous les observateurs de la vie politique et économique du pays quant à leur capacité à promouvoir un véritable développement local. De l’analyse de certains acteurs, les conditions physiques et socio-économiques sont très difficiles et le niveau de pauvreté très important pour être maîtrisé par les communes rurales. Si fait que, les risques sont certains et les succès aléatoires. D’autres craintes qui ne sont pas des moindres doivent être levées pour balayer le pessimisme de ces acteurs. Sont de celles-ci, les risques de politisation excessive qui, selon eux prendront le dessus par rapport aux préoccupations de développement. S’il est de plus en plus prouvé que la décentralisation ne peut être promue efficacement en l’absence d’une vraie culture démocratique à la base, il est à noter aussi que le taux d’analphabétisme très élevé n’est pas de nature à permettre une gestion efficiente et productive des affaires locales.
Si les arguments soutenus sur la capacité ou non des élus locaux à faire de la décentralisation un puissant moyen de développement local se défendent de part et d’autre, la réalité est que de manière générale, le niveau d’appropriation du processus est encore insuffisant. La communalisation en milieu rural est un processus très récent partout ailleurs en Afrique et les expériences vécues n’ont pas encore été suffisamment capitalisées pour permettre de tirer des enseignements pertinents. D’où l’intérêt du présent essai qui, sans grandes prétentions, se voudrait une analyse pouvant contribuer à suppléer les tentatives dans le domaine et permettre une meilleure appropriation du processus de décentralisation en milieu rural.
Centré donc sur l’analyse des capacités des élus locaux à promouvoir le développement local en milieu rural, le développement qui suit campe autour de l’objectif principal qui est de mieux faire appréhender chez les acteurs concernés les enjeux de la décentralisation, de la gouvernance locale et de la participation des acteurs loca

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