La maltraitance des personnes âgées
188 pages
Français

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La maltraitance des personnes âgées , livre ebook

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Description

Ce livre interroge les causes de la maltraitance des personnes âgées. L'auteur cible les responsabilités de l'Etat et la faiblesse des moyens mis au service des personnes âgées. Il offre ainsi une réflexion sur le jeunisme, l'âgisme et la société marchande. Fort de son expérience du milieu médico-social, l'auteur apporte un éclairage original sur l'envers du décor, les personnels maltraités. De nombreux témoignages illustrent son propos.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2015
Nombre de lectures 40
EAN13 9782336393575
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright
























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN : 978-2-336-74368-4
Titre

Yannick S AUVEUR






La maltraitance des personnes âgées

L’envers du décor
Du même auteur

Du même auteur
Images de la vieillesse dans la France contemporaine : Ambiguïtés des discours et réalités sociales ,
Editions Universitaires de Dijon, Collection Sociétés , 2013
Dédicace


A François qui nous a quitté trop tôt
Remerciements
Ils s’adressent en premier lieu à toutes celles et ceux qui ont bien voulu témoigner leur détresse, leur mal vivre, la maltraitance qu’ils ont vue ou vécue. Sans eux, ce livre n’aurait pas vu le jour,
Mes remerciements vont également aux collègues et amis de l’AD-PA et à son président, Pascal Champvert,
Merci encore à celles et ceux qui m’ont apporté leur aide, aussi modeste fut elle, elle fut très précieuse.
Préface
Ce livre, ou plus exactement la réflexion qui en est à l’origine, doit beaucoup à la rencontre avec le Professeur Pierre Pfitzenmeyer, Professeur des Universités, Praticien hospitalier, co-fondateur de l’espace Ethique Bourgogne/Franche-Comté (EEBFC) et président de 2009 jusqu’à son décès survenu brutalement le 8 juillet 2011.
J’avais rencontré Pierre Pfitzenmeyer à plusieurs reprises tant à Dijon au Centre Gériatrique de Champmaillot que dans l’établissement que je dirigeais à Rougemont-le-Château (Territoire-de-Belfort) où il était venu en février 2009 exposer ses vues en matière de gérontologie. Mon ami Pascal Lardellier avait fait également le déplacement.
De l’hommage rendu par le Pôle Interrégional Bourgogne Franche-Comté (PGI), je retiens que
Le professeur Pierre Pfitzenmeyer était un homme courageux et sincère très investi dans le combat pour améliorer les conditions d’accès aux soins pour les personnes très âgées. Il travaillait sans relâche et fourmillait d’idées novatrices dans tous les champs de la gériatrie qu’il aimait tant.
Il n’avait pas hésité à démissionner en 2004 de son poste de Chef de service et à envoyer une lettre ouverte au Ministère de la Santé où il dénonçait la dégradation des conditions d’accueil des personnes très âgées. « Les conditions de soins des patients qui nous sont confiés ne sont plus admissibles et nous sommes à l’évidence dans un défaut de soins que j’ose qualifier de maltraitance vis-à-vis de ces personnes très âgées ».
Alors qu’il devait participer à mon jury de thèse, Pierre Pfitzenmeyer m’écrivait :
Cher ami,
Malheureusement, en raison de sérieux problèmes de santé depuis déjà plus de 3 mois, je ne pourrai pas être présent à votre thèse.
Je tiens cependant à vous exprimer toute mon admiration pour ce travail remarquable qui m’a enrichi de manière évidente à sa lecture (…)
Dans le long rapport joint à ce message, Pierre Pfitzenmeyer écrivait notamment :
– Il s’agit d’un énorme travail qui relève d’une culture tant en sciences humaines qu’en gérontologie tout à fait remarquable.
– M. Sauveur embrasse de manière extrêmement large l’image du vieillissement tant sur le plan historique que philosophique ou sociétal. (…)
– L’ensemble du travail montre que la vieillesse quelles que soient les périodes et les cultures a toujours été ressentie de manière très ambivalente, engendrant des aspects positifs (sérénité, sagesse, pouvoir…) tout aussi bien qu’une vision très négative (dégradation physique, laideur, perte…). S’il y a eu fréquemment, au cours des époques, une certaine ségrégation concernant les vieillards, il semble que ce phénomène soit à son apogée à notre époque, dans les pays occidentaux, tandis que seuls les aspects négatifs et déficitaires de la vieillesse sont actuellement retenus.
– Compte tenu de la qualité de l’écriture et de la clarté du document, pourtant extrêmement riche en informations émanant d’un panorama culturel extrêmement large, il me semble que ce travail devrait être publié car il permet un niveau de réflexion nécessaire aux soignants en gérontologie et aux dirigeants politiques. Plus largement, s’il était lu à plus grande échelle, il offrirait certainement des opportunités quant à une vision différente de la vieillesse et à une réintégration possible de cette tranche de vie.
(…)
J’ai beaucoup apprécié l’énorme travail de M. Y. Sauveur tout en connaissant son implication réelle sur le terrain qui lui permet, depuis déjà des années, de mettre en musique l’ensemble des concepts apportés dans sa thèse. Je tiens à saluer cette honnêteté si rare qui permet à l’intellectuel averti de combattre en permanence pour tenter d’imposer ses idées sur le terrain afin de les mettre à disposition des personnes âgées qu’il accompagne.
La proximité de nos analyses, une identité de vues nous avait rapprochés et nous nous réjouissions l’un et l’autre à la pensée du plaisir de travailler ensemble. Nous avions prévu, de poursuivre et approfondir ces travaux de recherche tant nos échanges prouvaient à quel point nous étions sur la même longueur d’ondes. Sa mort prématurée a sonné le glas d’un tel projet. A la fois gérontologue et gériatre, il faisait partie de ces rares personnes œuvrant dans le cadre d’une vraie démarche pluridisciplinaire : gériatrique (médicale) et gérontologique (sciences humaines). Développer cette conception pluridisciplinaire de la gérontologie est le plus sûr moyen d’honorer sa mémoire.
Toutes les restrictions qu’impose la vieillesse me déplaisent. Je trouve cela injuste. Certes, on peut dire plus facilement ce qu’on pense mais ça ne me suffit pas. En esprit, je ne suis pas vieille, mais mon esprit et mon corps ne sont plus en accord. Je me sens fragile et je n’aime pas cela.
Régine Deforges
Préambule
Se pencher sur la maltraitance des personnes âgées, c’est constater la complexité d’un phénomène protéiforme mais aussi s’interroger sur ses causes. Au-delà de la maltraitance ponctuelle mais abondamment médiatisée, ne se cache-t-il pas une autre forme de maltraitance plus sournoise car renvoyant aux valeurs véhiculées par la Société dans son ensemble ?
Je cite cette phrase choc du Pr. Pfitzenmeyer (cf. supra) Les conditions de soins des patients qui nous sont confiés ne sont plus admissibles et nous sommes à l’évidence dans un défaut de soins que j’ose qualifier de maltraitance vis-à-vis de ces personnes très âgées . Effectivement, il s’agit bien de cela, c’est-à-dire de tout ce dont on ne parle pas ou peu et qui, lorsqu’on en parle, n’est jamais qualifié de maltraitance .
Il s’agit en premier lieu de comprendre pourquoi et comment on en est arrivé là et ce, alors que les innombrables rapports officiels publiés depuis plus de 50 ans évoquent tous sans exception le devoir de changer notre regard sur la vieillesse.
Nous nous garderons bien d’une vison binaire et réductrice. Les choses sont loin d’être simples, nous en convenons bien volontiers. Les faits de maltraitance dans les maisons de retraite décrits par les media existent et il serait vain de les nier. Robert Hugonot remarquait que les medias sont friands d’enquêtes sur les « maisons de retraite » telle celle de 60 Millions de Consommateurs (janvier 1998, n° 313) : « Maisons de retraite, le scandale ! » Or, ils font ce qu’ALMA refuse : porter des jugements hâtifs sur un seul regard 1 .
Il faut les condamner, cela va de soi. Mais, projeter les feux de la rampe sur ces affaires, c’est l’arbre qui cache la forêt et par voie de conséquence, c’est risquer d’occulter tout le reste, c’est-à-dire le plus important.
La condamnation des affaires ou faits de maltraitance ne saurait faire l’objet de la moindre indulgence à l’instar de ce que dit ou écrit très régulièrement depuis des années l’ADEHPA 2 d’abord : « 5 à 6 % des établissements devraient être fermés 3 » puis l’AD-PA par la voix de son Président, Pascal Champvert, à propos d’un établissement concerné par une affaire de maltraitance :
(…) Il convient de mettre fin à l’activité de cette structure 4 comme de toutes celles qui dysfonctionnent gravement et dont l’AD-PA demande la fermeture depuis de nombreuses années.
Cette affaire impose de
– Réorganiser 

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