Le roman féminin francophone de la migration
248 pages
Français

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Le roman féminin francophone de la migration , livre ebook

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Description

Par l'analyse de six romans de trois romancières francophones, cet ouvrage montre l'existence de groupes minoritaires au sein de la littérature francophone, parmi lesquels celui des écrivains féminins. Le roman féminin, écrit dans un contexte de migration, exprime les opacités du malaise identitaire. L'étude révèle ainsi comment l'écriture peut déconstruire et installer une crise des identités sexuelle, religieuse et culturelle en même temps qu'elle bouleverse des valeurs et codes sociaux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2015
Nombre de lectures 138
EAN13 9782336384948
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Critiques littéraires
Critiques littéraires Collection fondée par Maguy Albet
Dernières parutions
Mamadou DAHMED, Le héros monstrueux. Une lecture psychanalytique du personnage romanesque de Stendhal , 2015.
Aline LE BERRE, Théâtre allemand. Société, mythes et démythification, 2015.
Alya CHELLY-ZEMNI, Jean Giono. Du mal-être au salut artistique , 2015.
Francis IMBERT, Lire Rosie Carpe de Marie NDiaye , 2015.
TONTONGI, La Parole indomptée / Pawòl an mawonnaj, suivi de Memwa Baboukèt / Mémoire de la muselière , 2015.
Moussa COULIBALY (dir.), Le roman féminin ivoirien , 2015.
Luis NEGRO ACEDO, Ecrivains espagnols exilés à Paris (de 1939 à nos jours), Un chapitre bilingue de la culture française , 2015.
Véronique DUFIEF-SANCHEZ, Musset. La Leçon des proverbes , 2014.
Daniel S. LARANGÉ, Sciences et mystique dans le romantisme social. Discours mystiques et argumentation scientifique au XIX e siècle , 2014.
Saadia Yahia KHABOU, Évocation de la peinture figurative classique dans quelques œuvres de Butor, Quignard et Bonnefoy , 2014.
Amadou OUÉDRAOGO, L’Univers mythique d’Ahmadou Kourouma. Entre vision et subversion , 2014.
Mohamed KEÏTA, Tierno Monénembo. Une approche psychocritique de l’œuvre romanesque , 2014.
Françoise NICOLADZE, Relire Jorge Semprun sur le sentier Giraudoux pour rencontrer Judith , 2014.
Shahla NOSRAT, Tristan et Iseut et Wîs et Râmîn. Origines indo-européennes de deux romans médiévaux , 2014.
Akiko UEDA, Relectures du Ravissement de Lol V. Stein autour de la différence sexuelle , 2014.
Neila MANAI, Poétique du regard chez Alain Robbe-Grillet , 2014.
Denisa-Adriana OPREA, Nouveaux discours chez les romancières québécoises , 2014.
Philip Amangoua ATCHA, Roger TRO DEHO, Adama COULIBALY, Médias et littérature, Formes, pratiques et postures, 2014.
Didier AMELA, La nouvelle en Afrique noire francophone, 2014.
Jérémie N’GUESSAN KOUADIO (dir.), Zadi Zaourou, un écrivain éclectique, Actes du colloque en hommage à Bernard Zadi Zaourou , 2014.
David TOTIBADZÉ-SHALIKASHVILI, La poésie mystique de Térenti Granéli , 2014.
Titre
Elodie Carine T ANG




Le roman féminin francophone de la migration

Émergence et identité
Copyright


















© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-33673505-4
INTRODUCTION
Le contact avec le roman francophone contemporain nous révèle d’autres façons de cerner le monde que ceux généralement rencontrés dans le roman classique. Dans son ensemble, ce roman répercute les échos sociaux du malaise identitaire. Il nous apparaît que l’écrivain francophone a les mêmes préoccupations historiques et idéologiques que les autres écrivains certes, mais qu’il occupe dans le champ de la littérature une position particulière, ne serait-ce que parce qu’il est placé au carrefour de plusieurs cultures. Il nous semble aussi que les questions identitaires sont au centre des littératures francophones. Mais le texte francophone est souvent analysé sous le seul prisme de l’esclavage et de la colonisation. Il n’apparaît aux yeux de la critique que sous l’angle des thèmes abordés, notamment celui de la crise identitaire que les critiques ne perçoivent que sous le volet thématique et réducteur de la seule identité culturelle. De même, nous constatons qu’il existe, au sein des littératures francophones, des groupes minoritaires dont celui des écrivains féminins dont les textes ne rencontrent pas à sa juste mesure l’écho de la réception. En outre, la critique a tendance à analyser le texte écrit par la femme selon une perspective quelque peu marginalisante qui viserait à stigmatiser sa thématique.
À plusieurs niveaux, le texte francophone développe une sorte d’obsession sur le malaise identitaire, nous remarquons qu’une lecture profonde de ce texte révèle des aspects cachés de ce malaise d’une part, et que le texte féminin exprime davantage les fonds opaques du malaise identitaire d’autre part.
À l’opposé d’un discours féminin qui est très souvent enclin par les passions, Ken Bugul, Léonora Miano et Abla Farhoud construisent dans leurs romans un discours quelque peu objectif qui permet de reproduire le réel dans toute sa complexité. Dans ce sens, ces différents romans abordent des problématiques liées au sujet contemporain en général comme celui du malaise identitaire. Les romans de ces trois écrivaines apparaissent comme des textes qui dérogent à cette perception de cette littérature. Ces textes affichent un brouillage qui se lit tant au niveau de la fiction qu’à celui de l’esthétique, créant ainsi une sorte d’inconfort au niveau de la description du personnage et du chronotope. Ces constructions incitent à une reconsidération de l’écriture du fait romanesque. Il en découle alors que le malaise identitaire dans les romans de Ken Bugul, Léonora Miano et Abla Farhoud n’est pas seulement une donnée thématique, mais qu’il s’exprime à travers une écriture qui engendre une nouvelle perception de la pratique romanesque et de ses enjeux sociaux et littéraires.
Les six romans sur lesquels s’appuie cette analyse, à savoir, Riwan, Cendres et braises, L’Intérieur de la nuit, Contours du jour qui vient, Splendide solitude et Le Bonheur a la queue glissante, traduisent une situation de malaise identitaire dont sont victimes les personnages qui y évoluent. En saisissant ces textes dans leur contexte d’émergence, il apparaît que le malaise identitaire a caractérisé, à un moment donné, les champs littéraires africain et québécois. Pour le premier, le problème au départ était lié à sa reconnaissance et à son autonomie face à la littérature française. Aujourd’hui encore, certains veulent toujours la situer par rapport à un centre. Mais le champ littéraire africain s’impose dans le monde par ses écrivains et ses œuvres. La littérature canadienne française s’est déployée depuis des années pour trouver son autonomie face à la littérature française. Aujourd’hui que cette autonomie est réelle, elle a un autre problème de malaise identitaire lié à ses écrivains migrants. L’état actuel de ces deux champs montre que les traces de ce malaise persistent et qu’ils concernent également la trajectoire des écrivains. Ken Bugul, Léonora Miano et Abla Farhoud ont eu des parcours dans lesquels elles ressentaient un malaise, quelque peu confus au départ, mais qui par la suite va se révéler comme un malaise identitaire. Ken Bugul a ressenti un complexe dans son enfance, parce que la société coloniale a créé en elle un sentiment de frustration, d’appartenir à la classe des pauvres et d’être Noire. C’est ainsi que Ken Bugul va partir du reniement de soi à l’affirmation farouche de son identité nègre, et surtout de celle de femme musulmane. Ses prises de position, que ce soit dans ses interviews ou dans ses textes traduisent une sorte de révolte qui dévoile des frustrations antérieures. Ken Bugul, Léonora Miano et Abla Farhoud affirment toutes être venues à l’écriture pour comprendre la vie. Aucune d’elles n’a d’ancrage nulle part, tiraillées entre l’ancrage et l’errance. Cette absence d’ancrage justifie pourquoi dans leurs prises de position, Ken Bugul et Léonora Miano rejettent l’idée d’appartenance au champ littéraire africain. Pour elles, le nomadisme continue dans leur position d’écrivaines. Comme on le voit aussi dans leurs textes, le regard des autres a un impact considérable dans leurs visions du monde. L’altérité joue un rôle déterminant dans le malaise identitaire. C’est comme si elles-mêmes cherchaient à se construire des identités en fonction du regard des autres et du contexte de leur écriture. Ken Bugul, Léonora Miano et Abla Farhoud veulent se faire admettre comme appartenant entièrement aux champs littéraires de leurs pays d’accueil. En fait, si les deux Africaines ne disent pas clairement vouloir être identifiées comme écrivaines d’un champ « européen », se contentant de dire vaguement qu’elles ne reconnaissent pas de champ littéraire africain, c’est pour qu’elles ne soient pas indexées comme des êtres contradictoires qui, tout en affirmant leur identité africaine, recherchent une autre identité. Quoi qu

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