Le sport au Maroc
214 pages
Français

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Le sport au Maroc , livre ebook

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Description

Cet ouvrage nous trace l'itinéraire des jeunes champions marocains qui sont devenus, grâce à leur réussite dans certaines disciplines sportives athlétiques, un modèle à suivre par les sportifs et un champ d'études pour les chercheurs. Il montre la réalité de la haute performance des jeunes du tiers-monde et des conditions sociale, sportive et économique dans lesquelles ils réussissent.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 34
EAN13 9782296491182
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le sport au Maroc
Saïd ZERZOURI

Le sport au Maroc

L’itinéraire du jeune champion en athlétisme
Préface de Patrick Bouchet

L’Harmattan
© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http ://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96091-6
EAN : 9782296960916
A mes parents et à mes grands-parents
PREFACE
Lorsque j’ai accepté de faire cette préface, je ne connaissais ni le contenu de l’ouvrage, ni son auteur Saïd Zerzouri. Je fus relativement flatté d’avoir été choisi comme préfacier et, à la lecture de l’ouvrage, je ne regrette pas ma décision tant les analyses sont à la fois empreintes d’originalité et de rigueur démonstrative.
« Le sport au Maroc : L’itinéraire du jeune champion en athlétisme » est d’abord un ouvrage très complet, très structuré et presque exhaustif sur les facteurs qui expliquent (ou pas) la réalisation de performances de haut niveau de la part d’athlètes issus d’un pays en voie de développement et ancienne colonie française. Si ce n’était le choix des exemples centrés naturellement sur l’athlétisme et le Maroc, cet ouvrage aurait pu s’intituler « Approches des conditions de la réussite sportive des jeunes dans les pays du Maghreb ». En effet, à travers une approche somme toute pluridisciplinaire, Saïd Zerzouri traite, en fait, de l’épineux problème des conditions de réussite des jeunes champions issus des pays en voie de développement ou en émergence soumis à un environnement local et national particulier et à une mondialisation du sport professionnel.
De mon point de vue, cet ouvrage s’apparente à une sorte de prosopographie (Erard et Bancel, 2007) particulière de nature plus sociale et institutionnelle sur des jeunes athlètes marocains. En effet, cette méthode d’investigation issue des sciences historiques vise à constituer des notices personnelles regroupant des renseignements biographiques de toutes sortes qui sont fournis sur des individus ayant entre eux un lien commun. La démarche consiste à constituer pour chaque individu une notice propre et complète : son origine, sa carrière, ses activités, son environnement…, en utilisant toutes les sources disponibles : données personnelles, documents publics, archives et presses… A partir d’un regroupement et d’un classement de ces notices, il s’agit de dégager les points communs et les particularités qu’elles révèlent et, dans une perspective synthétique, il s’agit d’en tirer le maximum d’informations possibles pour comprendre les trajectoires des individus.
Ainsi, dans cet ouvrage, Saïd Zerzouri a choisi de s’intéresser aux itinéraires de jeunes champions en athlétisme au Maroc afin d’expliquer comment ces athlètes sont arrivés au haut niveau et quels sont les facteurs qui leur ont permis de réaliser de telles performances. En procédant à une analyse minutieuse et pluridimensionnelle des facteurs sociaux et environnementaux de l’itinéraire de jeunes athlètes, il cherche à démontrer que la performance sportive n’est pas seulement le produit de la valeur athlétique de quelqu’un, mais qu’elle est le produit d’un ensemble de composantes qui englobe sa situation personnelle, sociale, familiale, etc. En soi, cet ouvrage se démarque des recherches en la matière en s’intéressant aux réussites sportives des jeunes athlètes au-delà de leurs qualités physiques, techniques et psychologiques, et au-delà leur planification d’entraînement.
En ce sens, on peut parler d’une méthode prosopographique particulière puisqu’il s’agit de mesurer l’influence des conditions sociales et institutionnelles dans l’itinéraire du jeune athlète à partir de données organisationnelles (aide matériel, bourse…) ou familiales (passé sportif, appartenance à une couche sociale et revenus des parents, des frères et sœurs ou des amis…), ou d’informations liées au milieu sociodémographique incitateur, à la mobilité entre les clubs… Le travail d’investigation mené permet au final de tirer de larges enseignements sur les conditions sociales et institutionnelles le plus souvent nécessaires à la réussite d’un jeune sportif de haut niveau en athlétisme en Maroc en dehors de ses talents ou dons spécifiques. In fine , l’auteur en dégage des propositions opérationnelles visant à structurer ou à améliorer la carrière de jeunes sportifs de haut niveau dans ce pays.
Bien entendu, en se centrant sur l’analyse des itinéraires des athlètes marocains, cet ouvrage ne peut appréhender la problématique de la réussite sportive en fonction des niveaux de développement du sport entre les pays dits du Sud (plus précisément ceux appartenant aux continents africains et sud-américains) et ceux dits du Nord (issus des continents nord-américain, européen et asiatique). Il s’agit de ne pas oublier que lé réussite sportive au plus haut niveau international s’inscrit dans un contexte de concurrence géopolitique entre les nations au sein d’un marché mondial du sport très lucratif. En tant qu’Etats africains et sociétés postcoloniales francophones, il apparaît que l’héritage du passé a profondément influencé les modes d’organisation du sport de compétition dans les pays du Maghreb (Bouchet et Kaach, 2004 ; Fates, 2009). Ces modes apparaissent très centralisés et liés principalement aux tutelles ministérielles, tout en faisant des fédérations nationales la base du système organisationnel afin de promouvoir quelques champions sur le plan international.
Dans un contexte de mondialisation économique qui contribue à renforcer l’écart entre les pays dits développés et les pays dits en voie de développement, le sport de haut niveau semble participer à la dynamique de marginalisation ou d’exclusion des continents africains, sud-américains et asiatiques. En 2011, seulement cinq Coupes du Monde de Football (Uruguay, Brésil, Argentine, Mexique et Afrique du Sud) et les Jeux Olympiques de Mexico en 1968 et de Pékin en 2008 se sont déroulés dans les pays du Sud, alors que les retombées financières et structurelles (hébergement, transport, communication…) de ces compétitions contribuent à la croissance économique des nations organisatrices. Si leur volonté de participation aux compétitions et aux instances internationales manifeste un besoin de reconnaissance sur l’échiquier géopolitique mondial, toutes ces nations ne disposeraient pas des moyens économiques et humains suffisants pour lutter.
Elles participeraient, en réalité, à l’illusion égalitaire du sport dans un véritable système sportif mondial qui serait dominé par le Comité International Olympique (CIO) et les pays riches du Monde, notamment ceux de l’Europe qui y maintiennent leur place prépondérante. Les choix récents du Brésil et du Qatar pour l’organisation des Jeux Olympiques (2016) et des Coupes du Monde de football (2014, 2022) ne font que matérialiser la domination économique de ces pays du Sud accueillant ces événements mondiaux au regard de leurs ressources et du retour sur investissement pour le CIO et la FIFA. Dans cette marchandisation du système sportif mondial, l’athlétisme et peut être plus encore le football africain apparaît comme un bon exemple : une sorte de miroir dans lequel viennent se refléter les handicaps et les potentialités du continent africain : des difficultés matérielles immenses, des Etats parfois à la dérive, mais aussi un réservoir exceptionnel de footballeurs en grande partie pillé par le continent européen (Dietschy et Kemo Keimbou, 2010).
Entre la volonté de chefs d’Etat d’imiter les systèmes sportifs occidentaux, le désir de gouvernants pour une conciliation des valeurs traditionnelles avec une vision « moderne » du sport de compétition, et le refus de responsables politiques ou religieux d’adhérer au « sport libéral », force est de constater les incohérences et/ou les handicaps infrastructurels et organisationnels auxquels sont soumis les dirigeants de ces pays pour gérer la réussite sportive de leurs champions dans de nombreuses disciplines comme l’athlétisme !

Patrick Bouchet

Références :
Bouchet P. et Kaâch M. (Eds.) (2004), Afrique francophone et développement du sport : du mythe à la réalité ? , L’Harmattan, Paris.
Dietschy, P. et Kemo Keimbou, D.C. (2010), L’Afrique et la planète football , EPA Editions, Paris.
Erard C. et Bancel L. (2007), Prosopographical analysis

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