Les effets placebo
120 pages
Français

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Les effets placebo , livre ebook

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Description

Les facteurs psychologiques, dont l''effet Placebo jouent un rôle considérable dans l'effet de tout traitement. Préciser leurs rôles à côté des effets thérapeutiques spécifiques nécessite une méthodologie rigoureuse rarement réalisée. Les revues internationales montrent que les zones d'ombre sont immenses et que nombre de traitements ne sont que des placebo-thérapies. A l'inverse des croyances erronées, par effet nocebo, créent et entretiennent des pathologies chroniques. Nous vivons d'espoir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2013
Nombre de lectures 53
EAN13 9782336666693
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Alain Autret






Les effets placebo

Des relations entre croyances et médecines
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.ha rmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-66669-3
Dédicace

À Alain Castaigne †
Remerciements

Je remercie amis, proches, et anciens collaborateurs qui m’ont aimablement aidé dans la réalisation de cet essai par leurs critiques et leurs avis, et en particulier Hervé Claude, Axel et le Dr Chantal Clévenot, les Drs Annick Cardinne et Brigitte Lucas, et mesdames Sylvie Rancher et Marianella Sanchez, et pour la partie scientifique initiale, les Drs Séverine Debiais et Dominique Valade.

Ce livre, destiné au grand public, aimerait passionner tous les lecteurs curieux de l’origine des comportements humains, tous les malades pour qu’ils se posent les vrais problèmes, et tous les médecins, étudiants en médecine ou en psychologie et les acteurs dans le domaine des thérapeutiques et de la santé, pour qu’ils connaissent mieux leur rôle.
Avant-propos
Dans cet essai, nous voudrions montrer comment la survenue d’une annonce bénéfique correspondant à ce que nous attendons, c’est-à-dire à une croyance préalable, induit une modification très particulière de notre fonctionnement cérébral et de notre comportement. Ainsi, dans le domaine du traitement des maladies, les croyances que nous pouvons avoir lorsque nous recevons une thérapeutique peuvent apporter une contribution importante à l’amélioration de nos symptômes, voire, à la guérison de nos maladies. Cet effet positif, lié à l’idée de recevoir un traitement bénéfique a été nommé effet placebo.
Un simple regard sur les millénaires et les siècles passés montre que les croyances étaient une composante majeure des actions des thérapeutes. Le mot placebo est entré dans le vocabulaire médical beaucoup plus récemment. Son utilisation actuelle dans le langage courant est associée à une connotation peu valorisante de tromperie, de duperie et de suggestibilité. Pourtant, l’effet placebo est un événement psychologique d’importance.
Une meilleure connaissance de ce phénomène et des autres facteurs psychologiques qui participent aux effets de tout traitement nous a semblé nécessaire dans notre univers excessivement centré sur les réalités biologiques. Nous détaillerons ainsi les études psychologiques qui ont permis d’approfondir les caractéristiques cliniques de l’effet placebo. Les études neuroscientifiques mettent en évidence que cet effet est associé à un fonctionnement cérébral très particulier que nous tenterons d’expliquer. Cette analyse amène à découvrir qu’à côté de l’effet placebo lié à l’attente, existent d’autres facteurs psychologiques qui, à côté des actions biologiques propres des traitements, concourent à la guérison des patients. Une revue critique des travaux scientifiques permet de quantifier sur des données objectives ces facteurs et en démontre l’importance. Ces études sont, malheureusement, en nombre limité : persistent de vastes incertitudes sur l’ampleur des facteurs psychologiques qui sont associés à tout traitement, dans de nombreux domaines de la pathologie. Cette analyse montre aussi que, même en ce début de XXI e siècle, des pans entiers des thérapeutiques actuellement disponibles ne reposent que sur des preuves scientifiques bien ténues. Nous verrons que la place des placebos-thérapies, pourtant largement utilisées, n’est pas suffisamment réfléchie.
L’effet associé à une annonce n’est pas toujours bénéfique. Le phénomène inverse est appelé nocebo. Il est bien mis en évidence par la survenue de symptômes négatifs chez certains patients pourtant traités par placebo lors des études thérapeutiques contrôlées. L’application – au-delà de la thérapeutique – de ce phénomène amène à penser qu’un certain nombre de douleurs et de mal-être chroniques peuvent être expliqués par des croyances délétères. La pratique médicale nous a enseigné que les prendre en compte et les rectifier représentent parfois les clés d’une accession à la guérison.
Ces considérations sur le rôle des annonces et des attentes dépassent le domaine de la médecine et sont applicables aux comportements humains en général. Nous tentons de montrer, qu’à l’évidence, nos croyances dans nos sociétés, supposées évoluées, dictent encore nos pensées, nos comportements et notre économie. Il est important que cela soit compris de tout un chacun, postulant que la connaissance vaut mieux que l’ignorance. Dans la vie quotidienne, les annonces correspondant à nos croyances et à nos espoirs peuvent amener à des satisfactions, voire du plaisir. La répétition de ces situations peut être une voie d’accès à un mieux-être, à un état de l’ordre du bonheur. En fait, nous vivons de croyances. Faut-il croire pour être heureux ? Comment concilier cette démarche avec la certitude que nous avons, au moins depuis Descartes, que le doute est la raison de l’être ? Quels sont les déterminants de cette propension, dont les bases sont biologiques et intellectuelles, à anticiper ou à ne pas anticiper une attente bénéfique ?

Il n’échappera pas au lecteur que cet essai associe une vulgarisation de connaissances incontestées et des développements de conceptions, sinon nouvelles au moins inhabituelles, constructives mais parfois dérangeantes. La présentation des données expérimentales sur l’effet placebo a pour objectif de pallier un manque cruel de connaissances sur ce thème qui dépasse très largement le monde médical, et qui pourtant nous concerne tous. Plus innovante est la claire définition des différents facteurs psychologiques qui participent à l’effet de tout traitement, et en particulier celui que nous avons dénommé l’effet psychologique non spécifique. Cette conception est implicitement dans l’esprit de tous, mais sa formulation et cette simple classification permettent de progresser. Franchement contrariante pourrait être la mise en lumière de la méconnaissance de l’amplitude de ces facteurs psychologiques dans certaines grandes disciplines médicales et pour certaines pratiques thérapeutiques. Cette carence s’avère être plus liée à un manque de recherche qu’aux contraintes méthodologiques ou éthiques généralement avancées pour l’expliquer. Plus gênante encore est la constatation que certaines techniques thérapeutiques n’agissent que par des effets psychologiques ; ceci pose le problème des placebos – thérapies, qu’elles soient effectuées par des médecins ou par des non-médecins. Nous critiquons franchement l’attitude officielle actuelle qui laisse en place, sans réflexion aboutie et sans évaluation, des pratiques placebos parfois dangereuses dans tous les domaines de la thérapeutique. Bien que formulée déjà depuis longtemps, la présentation de l’origine psychogène des syndromes de mal-être et de douleurs chroniques non liés à des lésions, selon le modèle des effets nocebos, pourra heurter nombre de praticiens et de malades ; nous espérons simplement que de cette dialectique pourra émerger une meilleure prise en charge de ces patients.
Enfin, nous sollicitons l’indulgence du lecteur pour le dernier chapitre qui sort de notre domaine de compétence de médecin clinicien-chercheur, pour entrer dans celui des interactions entre neurosciences et comportement. C’est avec une grande humilité que nous tentons d’apporter quelques éléments de réflexion à ce qu’on dénomme maintenant la neurophilosophie.
Ce travail repose principalement sur l’analyse des publications scientifiques dans ce domaine, parues dans les journaux internationaux, avec pour comité de lecture des pairs supposés experts ( base de données : Pubmed ). Le lecteur ne nous en voudra pas de prendre souvent appui, à titre d’exemple, sur les travaux faits à propos des migraines et des céphalées, qui sont encore une pathologie que nous avons privilégiée au sein d’un exercice beaucoup plus large de la neurologie pratiqué pendant une quarantaine d’années. Une grande partie des références utilisées ici peut être retrouvée dans un article que nous avons publié dans The Journal of Headache and Pain en 2012, avec les docteurs Séverine Debiais et Dominique V

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