Les émotions
183 pages
Français

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Les émotions , livre ebook

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Description

La théorie de Williams James (1842-1910) sur l'émotion est une des plus curieuses qui ait été formulée en philosophie et en psychologie. Pour James, l'émotion est l'effet, et non la cause, de son expression organique. Cette théorie, n'est pourtant pas aussi paradoxale qu'elle le semble. Prenons l'exemple de l'émotion de la peur : on ne tremble pas parce qu'on a peur mais c'est parce qu'on tremble que l'on a peur. L'ouvrage rassemble les différents articles de James sur l'émotion.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2006
Nombre de lectures 77
EAN13 9782336262482
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

site : www . librairieharmattan . com diffusion.harmattan@wanadoo.fr e.mail : harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296006645
EAN : 9782296006645
Les émotions
(1884-1894)

William James
Collection Encyclopédie Psychologique
dirigée par Serge Nicolas
La psychologie est aujourd’hui la science fondamentale de l’homme moral. Son histoire a réellement commencé à être écrite au cours du XIX e siècle par des pionniers dont les œuvres sont encore souvent citées mais bien trop rarement lues et étudiées. L’objectif de cette encyclopédie est de rendre accessible au plus grand nombre ces écrits d’un autre siècle qui ont contribué à l’autonomie de la psychologie en tant que discipline scientifique. Cette collection, rassemblant les textes majeurs des plus grands psychologues, est orientée vers la réédition des ouvrages classiques de psychologie qu’il est difficile de se procurer aujourd’hui.
Dernières parutions
A. BINET, La psychologie du raisonnement (1886), 2005.
Th. RIBOT, L’hérédité psychologique (1873), 2005.
Hippolyte BERNHEIM, De la suggestion et de ses applications (1886), 2005.
H. TAINE, De l’intelligence (1870, 2 volumes), 2005.
P. A. TISSIÉ, Les aliénés voyageurs (1886), 2005.
Th. RIBOT, La psychologie des sentiments (1896), 2005.
Abbé FARIA, De la cause du sommeil lucide (1819), 2005.
W. PREYER, L’âme de l’enfant (1882), 2005.
Morton PRINCE, La dissociation d’une personnalité (1906), 2005.
J. G. SPURZHEIM, Observations sur la phrénologie (1818), 2005.
F. A. MESMER, Précis historique relatif au magnétisme (1781), 2005.
A. BINET, L’âme et le corps (1905), 2005.
Pierre JANET, L’automatisme psychologique (1889), 2005.
W. WUNDT, Principes de psychologie physiologique (1880, 2 v.), 2005.
S. NICOLAS & B. ANDRIEU (Eds.), La mesure de l’intelligence, 2005.
Pierre JANET, Obsessions et psychasthénie (tome 1, vol I) (1903), 2005.
Pierre JANET, Obsessions et psychasthénie (tome 2, vol I) (1903), 2005.
F. RAYMOND & P. JANET, Obsessions et psychasthénie (vol II) (1903), 2005.
Théodore FLOURNOY, Métaphysique et psychologie (1890), 2005.
Théodule RIBOT, La vie inconsciente (1914), 2005.
A. BINET & Ch. FÉRÉ, Le magnétisme animal (1887), 2006.
P. J. G. CABANIS, Rapports du physique et du moral (1802, 2 v.), 2006.
P. PINEL, L’aliénation mentale ou la manie (1800), 2006.
J. P. F. DELEUZE, Défense du magnétisme animal (1818), 2006.
A. BAIN, Les sens et l’intelligence (1855), 2006.
A. BAIN, Les émotions et la volonté (1859), 2006.
Pierre JANET, L’amnésie psychologique, 2006
J. G. SPURZHEIM, Observations sur la folie (1818), 2006.
Charles BONNET, Essai de philosophie (1755), 2006.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection Encyclopédie Psychologique PRÉFACE DE L’ÉDITEUR INTRODUCTION QU’EST-CE QU’UNE ÉMOTION ? LES ÉMOTIONS L’ÉMOTION LA BASE PHYSIQUE DE L’ÉMOTION ANNEXE
PRÉFACE DE L’ÉDITEUR
La théorie de Williams James (1842-1910) sur l’émotion est une des plus curieuses qui ait été formulée en philosophie et en psychologie. Au moment de sa première apparition dans un article 1 du Mind en 1884, plusieurs auteurs se sont récriés. M. James « mettait la charrue avant les bœufs » se disait-on. Si paradoxal qu’il paraisse que l’émotion soit l’effet, et non la cause, de son expression organique, n’est-il pas paradoxal encore qu’il en ait été jugé ainsi, à un an de distance (1884 et 1885), par deux esprits aussi différents et aussi étrangers l’un à l’autre que l’américain William James et le danois Carl Georg Lange 2 (1834-1900). La théorie, dite de James-Lange, n’est pourtant pas aussi paradoxale qu’elle le semble et on découvre, à la réflexion, qu’on aurait pu la prévoir. On devrait s’étonner plutôt qu’elle ait tant tardé à naître.
On amène un enfant chez le dentiste. Au moment d’entrer son cœur défaille. Il tremble. C’est qu’il a peur. On dirait les deux faits (la peur et le tremblement) simultanés. Pourtant s’ils l’étaient, on intervertirait indifféremment leur ordre d’apparition. Au lieu de lui dire : « Tu trembles parce que tu as peur », on pourrait lui dire : « Tu as peur, parce que tu trembles ». Dans l’esprit de James, c’est le tremblement qui fait naître l’idée de la peur. Mais la position de James est riche et nuancée comme le montre ma collègue Silvia Krauth-Gruber dans l’introduction qui va suivre.
La théorie 3 de James fut connue en France très tôt. Georges Dumas (1866-1946) avait traduit en 1895 le petit livre de Lange (1885) sur les émotions et en 1903 le chapitre XXV du livre de James (1890) sur la théorie de l’émotion. Mais à partir de cette époque la théorie James-Lange fut très attaquée par de nombreux auteurs. Le plus connu fut sans nul doute l’américain Walter Cannon (1871-1945) qui formula un ensemble de critiques et proposa en 1927 une nouvelle théorie 4 dite théorie thalamique des émotions. Mais aujourd’hui, la théorie de James-Lange revient au goût du jour dans le contexte d’une multiplication des travaux 5 sur ce thème. Pour cela il nous a apparu de la plus haute importance de proposer l’édition, avec la pagination originale, des différents textes de James sur l’émotion suivie de la traduction de l’ouvrage de Lange en annexe.
Nous poursuivrons dans les années qui suivent cette tâche en proposant dans d’autres volumes l’édition des textes majeurs de James sur différents thèmes et concepts de psychologie.
Serge NICOLAS
Professeur en histoire de la psychologie et en psychologie expérimentale à l’Université de Paris V — René Descartes.
Directeur de L’Année psychologique
Institut de psychologie
Laboratoire Cognition et comportement FRE CNRS
71, avenue Edouard Vaillant
92774 Boulogne-Billancourt Cedex, France.
INTRODUCTION
Par S. Krauth-Gruber Maître de Conférences, Université Paris V
William James et l’émotion incarnée : Renaissance d’une théorie

La théorie des émotions de William James (1842-1910) est une des plus connues et de plus citées. Parmi les théories des émotions, elle est peut-être aussi une des plus déformées et des plus mal comprises. Dès sa première publication en 1884, elle fut accueillie avec réticence, scepticisme et même hostilité provoquant des critiques sévères de la part des psychologues de renommée comme Wilhelm Wundt ou Walter Cannon. Malgré les explications et clarifications apporté par James lui-même, sa théorie survivait dans les manuels et écrits sur les émotions dans une version simplifiée, réduite à une phrase que les émotions consistent en la perception des changements corporels, l’exemple de l’ours à l’appui. Pour beaucoup la théorie de James se résume dans le fameux paragraphe dans lequel James récapitule sa position : « Ma théorie... est que les changements corporels suivent immédiatement la PERCEPTION du fait excitant, et que le sentiment que nous avons de ces changements à mesure qu’ils se produisent ; C’EST l’émotion. Nous perdons notre fortune, nous sommes affligés, et nous pleurons ; nous rencontrons un ours, nous avons peur, et nous nous enfuyons ; un rival nous insulte, nous nous mettons en colère et nous frappons : voilà ce que dit le sens commun. L’hypothèse que nous allons défendre ici soutient que cet ordre de succession est inexact ; qu’un état mental n’est pas immédiatement amené par l’autre, que les manifestations corporelles doivent d’abord s’interposer entre eux, et que l’assertion la plus rationnelle est que nous sommes affligés parce que nous pleurons, irrités parce que nous frappons, effrayés parce que nous tremblons, et non pas que nous pleurons, frappons ou tremblons parce que nous sommes affligés, irrités ou effrayés, suivant le cas. » (1884, p. 190).

Le rôle des manifestations corporelles. À la fin du XIX e siècle, l’intérêt principal de la psychologie portait sur l’expérience consciente rapportée par les individus. Selon Wundt (1896), l’expérience émotionnelle était une sensation mentale primitive et irréductible, directement excitée par un stimulus sans implication du corps. James, par contre, considérait les émotions comme des sensations secondaires induites par la perception des changements corporels qui suivent immédiatement la perception d’un objet. Pour illustrer le rôle déterminant des manifestations corporelles, James invitait le lecteur à imaginer des émotions dissociées de toute sensation corporelle : « Si nous nous représentons une forte émotion, et qu’ensuite nous tentions d’abstraire de la conscience que nous en avons, toutes les sensations de ses symptômes corporels, nous trouvons qu’il ne nous reste plus rien. Nulle

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