Les enfants de Cali
250 pages
Français

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Les enfants de Cali , livre ebook

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Description

Les Calenos sont un peu plus de 2,4 millions, dont un bon tiers de mineurs. Déscolarisation, travail aux feux rouges, violences intrafamiliales, malnutrition, consommation de drogue... les dangers qui guettent les enfants des quartiers miséreux sont multiples. Des lois existent pour les protéger, mais elles ne sont pas toujours applicables. Des Colombiens ont choisi de leur consacrer tout ou partie de leur existence : anonymes, en petits groupes ou dans des fondations. Des individus remarquables qui font la vraie Colombie.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2005
Nombre de lectures 70
EAN13 9782336250632
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

site : www.librairieharmattan.com e.mail : harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747587938
EAN : 9782747587938
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Recherches Amériques latines A Aldrín Epigraphe INTRODUCTION CHAPITRE I - Cali es Cali CHAPITRE II - Les jeunes et les enfants CHAPITRE III - Les enfants de la rue CHAPITRE IV - L’Institut colombien du bien-être familial CHAPITRE V - Les familles et la santé CHAPITRE VI - Mi Casa, une alternative CHAPITRE VII - Des foyers et des initiatives diverses CHAPITRE VIII - Des instituts plus spécialisés CHAPITRE IX - L’adoption comme dernier recours CONCLUSION REMERCIEMENTS REPÈRES - LE PAYS EN CHIFFRES QUELQUES DATES CLÉS DE LA LÉGISLATION LEXIQUE BIBLIOGRAPHIE
Les enfants de Cali
Les enfants défavorisés de la deuxième ville de Colombie

Guylaine Roujol-Perez
Recherches Amériques latines
Collection dirigée par Denis Rolland et Joëlle Chassin

La collection Recherches Amériques latines publie des travaux de recherche de toutes disciplines scientifiques sur cet espace qui s’étend du Mexique et des Caraïbes à l’Argentine et au Chili.
Déjà parus
Albert BENSOUSSAN, J’avoue que j’ai trahi. Essai libre sur la traduction , 2005.
Xavier VATIN, Rites et musiques de possession à Bahia , 2005.
Christophe ALBALADEJO & Xavier ARNAULD DE SARTRE (sous la direction de), L’Amazonie brésilienne et le développement durable, 2005.
Guido Rodriguez Alcalá et Luc Capdevila (présenté par), Une colonie française au Paraguay au XIX e siècle : La NouvelleBordeaux, 2005.
Idelette MUZART-FONSECA DOS SANTOS & Denis ROLLAND (org.), Le Brésil face à son passé : la guerre de Canudos, 2005.
Severo SALLES, Dictature et lutte pour la démocratie au Brésil (1964-1985), 2005.
STRESSER-PEAN, Le soleil-Dieu et le Christ, 2005.
Pierrette BERTRAND-RICOVERI, Mythes de l’Amazonie. Une traversée de l’imaginaire shipibo, 2005.
Jean-Pierre BLANCPAIN, Immigration et nationalisme au Chili. 1810 — 1925, 2005.
Marc LENAERTS, Anthropologie des Indiens Ashéninka d’Amazonie, 2004.
Pietro LAZZERI, Le conflit armé en Colombie et la communauté internationale, 2004.
Mylène PERON, Le Mexique, terre de mission franciscaine (XVI-XIX), 2004.
Michel MONER et Christine PÉRÈS (textes réunis et présentés par.), La littérature pour enfants dans les textes hispaniques, 2004.
A Aldrín
« Rodaderos, basureros, barrancas, cañadas, quebradas, eso son las comunas. Y el laberinto de calles ciegas de construcciones caóticas, vívida prueba de cómo nacieron : como barrios « de invasión » o « piratas », sin planificación urbana y defendidas con sangre »
Fernando Vallejo
« Ravins, décharges, défilés, gorges, canons, c’est ça les Communes. Et le labyrinthe des rues aveugles aux constructions chaotiques, vivant témoignage de leur genèse : elles sont nées comme des quartiers « pirates » ou « d’invasion », sans planification d’urbanisme, et défendues à mort. »
Fernando Vallejo
INTRODUCTION
Deux tiers des Colombiens vivent avec moins de 230 000 pesos (environ 83 euros) par mois 1 . Même ramené au coût de la vie du pays, c’est très peu. En août 2004, une livre de viande revient à 2 500 pesos, le même poids de riz, à 800 pesos. L’enquête du Centre d’investigation pour le développement (CID), qui dépend de la faculté de sciences économiques de l’Université nationale, rendue publique en août 2004, évoque deux raisons principales à cette situation : l’échec d’une politique de l’emploi par le gouvernement et une concentration toujours plus forte des richesses menaçant la pérennité de la classe moyenne.
« Le diagnostic du gouvernement et du plan de développement pose que la violence prend principalement ses racines dans le narcotrafic. Cette perception est mauvaise. Le narcotrafic alimente la violence, mais la vraie cause, c’est l’exclusion. Et la concentration des terres est une des formes les plus agressives de l’exclusion », peut-on lire dans le rapport du CID. Cette concentration des richesses dans le monde rural s’est aggravée ces dix dernières années si l’on en croit cette étude.
Conséquence du manque d’emploi dans les familles, les enfants arrêtent leur scolarité au collège ou au lycée — parfois même avant — pour travailler et aider leurs parents. Cela génère encore plus de sous-emploi car moins bien payés, ils peuvent plus facilement prendre la place de leurs aînés. A plus long terme, ce phénomène handicape à la fois la richesse de la famille qu’ils vont construire (emplois peu qualifiés) et celle du pays tout entier. Au premier semestre 2004, le taux de chômage officiel est de 14,3 % dans le pays (13,2 % en janvier 2005), mais la réalité serait plus proche des 19 %. Et encore, les petits vendeurs dans les rues sont-ils comptabilisés comme des travailleurs ! Certes, ils passent l’essentiel de leur temps à exercer leur activité, mais les ressources qu’ils en tirent n’ont rien à voir avec un quelconque salaire 2 .
Le partage inégal des richesses et les conséquences d’une guerre qui dure depuis quarante ans — déplacement de populations déstabilisant le pays tout entier, déscolarisation des enfants, travail des mineurs, non-respect de leurs droits les plus élémentaires — font que ce pays andin doté de ressources multiples (parmi lesquelles les émeraudes, le café, le pétrole et le charbon) qui connaît une terrible récession depuis la fin des années 1990 voit sa dette extérieure approcher les 45 % du PIB à l’horizon 2005 selon les prévisions du FMI.
Alors que le nombre d’homicides a régulièrement décru au niveau national entre 2002 (7 220 meurtres sur tout le territoire lors du premier trimestre) et 2004 (5 308 homicides entre janvier et mars), que la ville de Bogotá suit cette tendance avec une baisse de 20,8 % entre les premiers trimestres de 2002 et 2003, puis de 0,5 % entre 2003 et 2004 sur la même période, le cas de la ville de Cali est complètement différent. La situation y est très préoccupante puisque la tendance est justement inverse. En 2003, il y a eu 565 homicides entre janvier et mars, et on en compte 662 durant le premier trimestre 2004. Ces chiffres sont d’autant plus inquiétants qu’ils sont largement supérieurs à ceux de Bogotá (377 homicides pour le premier trimestre 2003 et 375 pour le premier trimestre 2004) alors que la capitale compte trois fois plus d’habitants que la préfecture du Valle del Cauca. Pour le premier trimestre 2004, le taux d’homicide à Bogotá est de 5,6 pour 100 000 habitants, et il est cinq fois supérieur à Cali, avec 29,3 tués pour 100 000 habitants (source Dijin) 3 .
Les six premiers mois de 2004 ont fait 1 251 décès de mort violente à Cali. Et la loi Z anahoria 4 mise localement en place pendant trois mois au printemps retrouve sa place dans le débat à la fin de l’été. Le couvre-feu pour les mineurs, assorti d’une série de mesures provisoires elles aussi (restriction de port d’arme, interdiction de circulation des motos à certaines heures...), a en effet été suivi d’une baisse sensible des statistiques morbides. Avec 143 blessés par arme à feu et 68 par arme blanche qui débarquent tous les mois aux urgences de l’hôpital du Valle, Apolinar Salcedo, le maire, se creuse la tête pour faire baisser les chiffres de la violence dans sa ville. Mais comme il le déclare à El Pais dans l’édition du 12 août 2004 : « Si j’envoie les gens dormir à 18 heures, ça fait peut-être baisser le nombre de morts, mais ça peut aussi affecter toute l’économie de la cité. Les mesures répressives doivent revêtir un caractère exceptionnel, sans devenir permanentes, sinon nous passerions d’une démocratie à un régime autoritaire. »
Pourtant, ces lois auront bien cours lors du dernier trimestre 2004, avec un premier bilan encourageant au 1 er décembre. Le mois de novembre 2004 a en effet été le moins meurtrier depuis six ans à Cali, avec 150 morts dans la ville tout de même (207 tués en 2003). Sur les onze premiers mois en revanche, on compte déjà 101 homicides de plus que l’année passée. Le début d’année avait été particulièrement violent. Mais le porte-parole de la mairie, Miguel Yusty Marquez, reste lucide dans ses déclarations à la presse et précise que le plus difficile sera de maintenir cette courbe descendante en décembre. En 2003, 244 homicides ont été comptabilisés durant ce mois dans la capitale du Valle. Les festivités de la ville n’y sont pas étrangères.
La mairie envisage de poursuivre sa loi de couvre-feu pour les mineurs et de limitation de vente d’alcool en 2005.
Le département du Valle présente une superficie de 21 195 km 2 pour une population évaluée en 2002 par le Dane (Département national d

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