Les Espaces publics informels en Afrique
282 pages
Français

Les Espaces publics informels en Afrique , livre ebook

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282 pages
Français

Description

Cet ouvrage reprend l'ensemble des travaux de l'auteur sur le phénomène de la mobilité sociale et politique des espaces publics informels en Côte d'Ivoire. Connus sous les étiquettes "Sorbonne", "Agoras et Parlements" et "Grins", ces lieux de prise de parole sur les faits brûlants d'actualité nationale et internationale se démultiplient, et leurs manifestations sociopolitiques suscitent une série de réflexions scientifiques sur la trajectoire de la "politique de rue" dans le processus de construction de la démocratie en Côte d'Ivoire.


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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2016
Nombre de lectures 146
EAN13 9782336399119
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

N’Guessan Julien ATCHOUA
Les Espaces publics informels en Afrique
« Sorbonne », « agoras et parlements », « grins »
Préface de Christian Agbobli
LES ESPACES PUBLICS INFORMELS EN AFRIQUE « Sorbonne », « agoras et parlements », « grins »
N’Guessan Julien ATCHOUA
LES ESPACES PUBLICS INFORMELS EN AFRIQUE
« Sorbonne », « agoras et parlements », « grins » Préface de Christian Agbobli L'HARMATTAN
© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02864-4 EAN : 9782343028644
PRÉFACE DE L’UTILITÉ D’UNE LECTURE IVOIRIENNE DE L’ESPACE PUBLIC Amadou HampatéBa disait qu’en Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle.L’ouvrage rédigé par notre collègue N’guessan Julien Atchoua, fait ressortir un vif intérêt ou une prise en compte du chercheur pour la réflexion sur la tradition orale en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire. Si la phrase d’Amadou Hampaté Ba reflète l’état des lieux dans plusieurs pays d’Afrique et rend compte à la fois du respect dû aux aînés (en raison de leurs expériences, de leurs connaissances et de leurs sagesses) et des risques quencourent les sociétés sans écriture, ce dernier peut reposer en paix car l’ouvrage de Julien Atchoua permet de réconcilier les défis des sociétés orales avec les enjeux de recherche en favorisant une rencontre entre une forme d’engagement politique basée sur la prise de parole en public et l’engagement du chercheur basé sur la collecte de données reliée à la prise de parole en public. Si plusieurs chercheurs ont inscrit l’Afrique dans le pôle des sociétés sans écriture, des recherches récentes ont souligné que les sociétés africaines ont été à la fois des sociétés écrites et des sociétés orales. Néanmoins, les différentes sociétés africaines sont marquées par l’importance de la tradition orale, symbolisée par l’arbre à palabres. Cette tradition correspond d’une certaine manière à la discussion publique de personnes privées, telle que Jürgen Habermas l’a soulevé dans son livre L’Espace public. Archéologie de la publicité comme
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dimension constitutive de la société bourgeoise, publié en 1962. Analysant l’évolution du capitalisme et la transformation de l’État, Habermas souligne que c’est face au pouvoir et à son pendant, que se forme la société bourgeoise. Jürgen Habermas donne une définition de la sphère publique bourgeoise : « La sphère publique bourgeoise peut être tout d’abord comprise comme étant la sphère des personnes privées rassemblées en un public. Celles-ci revendiquent cette sphère publique réglementée par l’autorité, mais directement contre le pouvoir lui-même, afin de discuter avec lui des règles générales de l’échange, sur le terrain de l’échange des marchandises et du travail social - domaine qui reste essentiellement privé, mais dont l’importance est d’ordre public. Le médium de cette opposition entre la sphère publique et le pouvoir est original et sans précédent dans l’histoire : c’est l’usage public du raisonnement (1988, p. 38). » Dans ce sens, le public bourgeois s’oppose au pouvoir dans le but de transformer la nature de la domination. La sphère publique peut être définie comme le raisonnement public de personnes privées. À une sphère publique économique, s’ajoute une sphère publique culturelle et politique qui a pour lieu les cafés, les salons, les réunions d’habitués qui constituent les institutions d’une sphère publique littéraire.Une telle lecture de Jürgen Habermas correspond à la vision que nous donne Julien Atchoua des espaces publics informels, Agoras, Parlements et Grins dans le contexte de 1 la Côte d’ivoiredans le sens où la notion d’espace public-
1 Loin de nous l’idée de mettre sur le même tableau Jürgen Habermas et Julien Atchoua. Toutefois, la manière dont le chercheur ivoirien analyse et décortique les espaces informels suggère quelques comparaisons, même si les territoires géographiques et temporels sont 8
au-delà d’être uniquementune réflexion articulée dans un contexte occidental,se déploie dans d’autres sphères, notamment en Côte d’ivoire avec l’analyse nourrie que nous apporte Julien Atchoua autour des espaces informels qui permettent aux gens de discuter des choses publiques. L’espace public selon Atchoua Lorsque la presse qualifie les espaces publics que sont les agoras et autres parlements de lieux de « parole, rien que parole », comme le rappelle Atchoua, le chercheur se doit d’interroger la puissance de cette parole. À quoi sert-elle ? A-t-elle un effet de transformation sur la vie politique ivoirienne ? Dans la réflexion qu’effectue Atchoua, une tension entre ces espaces de rue et la vraie démocratie apparait. La démocratie telle qu’elle essaie de se construire en Côte d’Ivoire ressemble à une sorte de mise en scène mimée par les citoyens ivoiriens adeptes des espaces publics informels. Si ce balbutiement démocratique ivoirien n’avait pas des conséquences tragiques pour la population ivoirienne, on aurait pu sourire de la théâtralité construite dans les agoras et dans les parlements. Toutefois, cette théâtralité possède un fort pouvoir communicationnel. Selon Atchoua, « Ces interactions permettent, dans le même temps, de définir le phénomène comme un système communicationnel dans son fonctionnement. On y observe des acteurs sociaux en interaction qui débattent des faits d’actualité par le canal de la parole.» Le chercheur Julien Atchoua souhaite donc analyser ces espaces sous un angle purement communicationnel. Cet aspect apporte un
différents: L’Occident du XVIIIe siècle pour Habermas et la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011 pour Atchoua.9
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