Maladie d Alzheimer, entre neurologie et psychologie
140 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Maladie d'Alzheimer, entre neurologie et psychologie , livre ebook

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Français

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Description

Célébrée hier comme cause nationale, cette maladie qui touche 900 000 personnes est intégrée aujourd'hui dans une politique de santé publique interministérielle aux côtés d'autres affections neuroévolutives connues et moins connues du grand public. La maladie d'Alzheimer « transgresse » les processus pathologiques, les cadres, que l'on a bien voulu, jusqu'ici, lui assigner. La guérison demeure lointaine et incertaine. Peut-on « enfermer » la maladie dans le seul champ de la neurologie, de la génétique, d'une neuropsychologie repensée, de la psychologie ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2015
Nombre de lectures 49
EAN13 9782336380964
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Psycho - logiques
Collection fondée par Philippe Brenot
et dirigée par Alain Brun

Sans exclusives ni frontières, les logiques président au fonctionnement psychique comme à la vie relationnelle. Toutes les pratiques, toutes les écoles ont leur place dans Psycho - logiques.

Déjà parus

Roland BRUNNER & Luce JANIN-DEVILLARS, Le coaching clinique psychanalytique , 2015.
Florence LAFINE, Du sensoriel au sens social. Naissance de la pertinence et de la normativité sociale chez le bébé , 2015.
Cécile CHARRIER, Réflexions pour une thérapeutique de la violence. Violence et Créativité , 2015.
Riadh BEN REJEB (dir.), Le rituel. De l’anthropologie à la clinique , 2015.
Radu CLIT, Le travail institutionnel en milieu psychiatrique et de l’enfance inadaptée , 2015.
Jean Michel PÉCARD, Essai de psychologie analytique , 2015.
Sébastien PONNOU, Lacan et l’éducation. Manifeste pour une clinique lacanienne de l’éducation , 2014.
Sophia DUCCESCHI-JUDES, Portrait de folies ordinaires. Petit guide de psychopathologie pour tous , 2014.
Anna CURIR, Les processus psychologiques de la découverte scientifique, L’harmonieuse complexité du monde , 2014.
Jean-Pierre LEGROS, Stratium, Une théorie de la personne , 2014.
Aurélie CAPOBIANCO (dir.), Peut-on parler au téléphone ? Stratégies cliniques pour entendre au bout du fil , 2014.
Christel DEMEY, Stimuler le cerveau de l’enfant , 2013.
Audrey GAILLARD et Isabel URDAPILLETA, Représentations mentales et catégorisation , 2013.
Jean-Luc ALLIER, La Fragilité en pratique clinique , 2013.
Stéphane VEDEL, Nos désirs font désordre, Lire L’Anti-Œdipe , 2013.
Titre
Philippe Viard









Maladie d’Alzheimer,
entre neurologie et psychologie

Vers un autre modèle ?
Remerciements
Je remercie mes amis Dominique Terres, médecin psychiatre,
Michel Quibant, médecin gériatre, de m’avoir assisté, lu et encouragé.
J’exprime ma gratitude à mes collègues de l’hôpital de Bourganeuf,
aux familles des réunions du mercredi,
à Mme Nicole Fanti pour sa relecture,
à Emmanuel Hirsch et l’équipe de l’EREMA
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73107-0
AVERTISSEMENT
Par le passé les hommes occidentaux ont tenté de comprendre leur corps et son cerveau en comparaison avec des machines, les techniques agricoles, de terrassements, de l’hydraulique, de la construction. On en trouve encore trace dans les mots de l’anatomie courante : canal, trachée, conduit, astragale, colonne, flux, irrigation, souffle, voûte, mise en culture, drainage, ventricules, cloison etc. Cette comparaison semble avoir poursuivi deux buts : donner forme à cet amas de chair et d’os qu’est le corps ouvert ou blessé, répondre au malaise de la vue du corps en décomposition en le projetant dans une machine incorruptible.

Aujourd’hui, le cerveau est comparé à une machine informatique qui traite de l’information avec des neurones qui jouent le rôle de composants électroniques, des modèles physiques en réseau. Aucun spécialiste n’est dupe longtemps de ces comparaisons d’un organisme avec la machine mais la prudence est de mise. On se souvient que Claude Bernard s’en était déjà méfié en créant le concept de « milieu intérieur ». Le préjugé machinique a la vie dure et il est protéiforme. La volonté d’enserrer le vivant dans la physique est toujours présente. Les mots système, structure, connexion, centres, sont parfois préférés à ceux d’organisation et d’organisme.
Moment parlant de la neurologie, moment où le médecin explore en situation d’entretien les récurrences de lésions sur le comportement et les « facultés dites supérieures » de son patient, la neuropsychologie est un acte clinique essentiel, acte qui vise aussi à « panser » les plaies de l’esprit du patient blessé et angoissé.

Certains discours veulent s’adosser à la neuropsychologie d’investigation des récurrences de dommages cérébraux pour construire une neuro-psychologie hors les murs de la neurologie clinique. Cette nouvelle neuropsychologie désire apprendre de ces dommages ou injures cérébrales des aspects de la vie mentale opératoire des individus (calculer, reconnaître une forme ou lire par exemple) en référence aux sciences cognitives et à l’imagerie médicale. Tout cela pose des questions éthiques dans l’accompagnement des malades Alzheimer pris entre la pression des modèles physicalistes, le désir de pénétrer la vie mentale, les politiques de préventions quand elles existent et les fortes contraintes budgétaires.

Le mot « neuropsychologie » contient celui de psychologie ; faut-il aller plus loin et constituer une psychologie souchée sur la neurologie et qui ne pourrait en être que l’épiphénomène à la faveur des techniques d’imagerie et du testing ? Faut-il au contraire rester dans le domaine de la neurobiologie en lien avec la psychopathologie associée à la psychologie génétique d’un Jean Piaget par exemple ?

Ces questions ont leur importance pour la compréhension de la maladie d’Alzheimer, le perfectionnement éventuel de son modèle physiopathologique en modèle physio-psychopathologique et surtout l’accompagnement des malades, en particulier ceux qui sont « enfermés » dans la maladie. Les pouvoirs publics savent que la maladie d’Alzheimer progresse ainsi que les coûts ; cette réalité de la dérive des coûts a des conséquences sur les métiers de soignants, de médecins, l’organisation des soins. L’Etat aura donc tendance à bousculer les uns et les autres parfois de façon désordonnée, confuse et hasardeuse. Les experts qu’il se donne au gré des circonstances ont en conséquence une grande responsabilité dans le colloque avec les ministères. Le contexte de compétition entre les savoirs au sein de l’Université, les enjeux économiques, les conflits d’intérêts, complexifient la donne. C’est l’objet de cet ouvrage.
« C’est donc à une physique repeinte
aux couleurs de la psychologie
qu’a été réduite la biologie. »
(J.P Dupuy)
Tensions budgétaires, compétition des savoirs et recomposition des métiers
La problématique de l’extension ou de la dimension psychologique de la neuropsychologie, ce qu’elle recèle aussi de reconfiguration souhaitable ou non souhaitable pour les métiers et les savoirs, s’inscrit dans un climat de très fortes contraintes budgétaires et de compétition entre les savoirs. Des disciplines autres que celles de la neurologie veulent « s’adosser » à la neuropsychologie à la faveur de la montée en notoriété des sciences cognitives et des crédits disponibles. La théorie de « l’implantation » dans le cerveau d’un « conditionné » qu’il soit de forme numérique, cybernétique, symbolique, logique et qui rendrait compte des conditions des processus mis en œuvre pour les opérations de cognition – des conditions, par conséquent, d’intelligibilité de l’activité de « connaissance » du cerveau - ouvre des perspectives nouvelles. La question est de savoir lesquelles car le domaine de la cognition est très vaste et peut inclure des activités cognitives jusqu’ici délaissées ou peu connues comme les activités symboliques, sociales et celles psychiques.
Que faut-il entendre par cognition ?
Les définitions de ce qu’est une cognition sont parfois floues, peu adaptées au vivant, quelques fois contradictoires ou approximatives. Une cognition est-elle de l’ordre de la représentation d’un monde prédéfini, d’une représentation interprétative, d’une construction, d’une construction à deux d’un monde commun, une question posée à un organisme en situation dans un monde mobile, un processus actif producteur d’hypothèses (ce que je perçois est-il un leurre, une ombre, un simple reflet ?) et d’actions motrices (ralentir le pas, se tapir, incurver sa direction), une activation de représentations mentales internes comme des archétypes, des images ou des symboles ? Le monde dans lequel évolue un organisme peut-il être dit prédéfini quand on observe les variations infinies et inattendues de son milieu de vie ?

La notion de cog

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